Naaman, ce courtisan Syrien, ce militaire, avait de
nombreux serviteurs, et nous pouvons lire dans ce texte, avec
quelle sagesse et quelle bonté il les traitait. Élisée, ce
saint prophète, cet homme de Dieu, avait un domestique, qui
n'était qu'un vil menteur. L'amour de l'argent, cette racine de
tous les maux, était le plus grand péché de Guéhazi. Ce dernier
pensait pouvoir abuser de la bonté de son maître, mais il dut
bientôt constater que l'Esprit de la prophétie ne pouvait être
trompé : il était en fait complètement vain d'essayer de mentir
au Saint-Esprit.C'est de la folie de sous-estimer le péché, et de bâtir de
vains projets. Quand un homme accomplit un acte douteux, sa
conscience et le regard divin ne le suivent-ils pas ? Celui qui
masque son péché, ne peut prospérer ; les mensonges d'un homme
ne peuvent rester secrets bien longtemps.
Tous les espoirs et les machinations les plus folles de ce
monde, sont dévoilés aux yeux de notre Dieu. Il est insensé
d'essayer d'accroître notre richesse de manière malhonnête, en
nuisant à Dieu et à la piété, ou au détriment des autres.
Guéhazi a été puni : le fait d'accepter l'argent de Naaman, ne
pouvait qu'attirer la malédiction sur lui. Quel fut le bénéfice
réalisé par Guéhazi ? S'il a bien gagné deux talents, il a tout
de même, de ce fait, perdu sa santé, son honneur, sa paix, son
service, et en cas de non repentance, son âme pour l'éternité.
Prenons garde à ne pas céder à l'hypocrisie et à la convoitise,
redoutons la malédiction et la « lèpre spirituelle »
résultantes qui pourraient atteindre nos âmes !
Mais Jean (Jean 12.6) nous révèle aussi le motif de son mécontentement. Il y a toujours dans le monde une certaine vue des choses d'après laquelle tout ce qui n'est pas matériellement utile, qui n'augmente pas le bien-être ou la possession, est une perte.