Quand nous parlons de la nature de quelque péché ou
d’une offense contre Dieu, le mal qu'ils constituent ne doit
pas être amoindri ; de même que Dieu pardonne au pécheur
pénitent, nous devons avoir le même sentiment à l’égard de nos
semblables repentants. De telles personnes, qui auparavant
vivaient dans le péché, peuvent devenir, après s’être tournées
vers Dieu, une véritable bénédiction pour tous ceux au milieu
desquels ils séjournent.Le fait d’être chrétien ne nous fait pas rejeter la pratique de
nos devoirs envers les autres, nous devons les accomplir en
toute droiture. Les repentants authentiques n’hésitent pas à
reconnaître leurs fautes ; c’est ce que fit sans doute Onésime
envers Paul, en lui déclarant celles qu’il avait causées
auparavant à son maître.
La communion des saints ne détruit pas la hiérarchie entre un
maître et son serviteur. Ce texte en est un bon exemple,
révélant la faute incombée à Onésime, à l’encontre de son maître,
Philémon : Paul demanda au premier de s’engager volontairement
à reconnaître son péché, afin de pouvoir être acquitté de la
punition que méritaient ses crimes ; c’est en quelque sorte une
image du pécheur repentant qui s’approche de Christ, Celui qui
« porte » les péchés, afin qu’il puisse recevoir sa
« récompense », et sa justification.
Philémon était le « fils » de Paul dans la foi ; ce dernier le
considéra malgré tout, comme un frère. Onésime n’était qu’un
pauvre esclave, mais Paul le supplia pour le relever avec une
certaine dignité.
Les chrétiens devraient tout mettre en œuvre pour apporter de la
joie aux autres. Quand ces derniers sont en faute, ils
n'attendent du monde que l'affliction, alors qu’ils pourraient
trouver la consolation et la joie d’un frère dans le Seigneur.
Quand nous traversons l’épreuve, notre confiance et notre
espérance doivent se baser sur Dieu. Nous devons fidèlement
employer les moyens qu’Il a mis à notre disposition pour nous
relever, et si personne ne nous aide, prions ardemment. Bien que
la prière soit essentielle, tout le mérite du pardon obtenu
revient à Dieu. Si les chrétiens sont dans l’impossibilité de se
rencontrer ici-bas, il leur reste la Grâce du Seigneur Jésus,
qui sera toujours avec eux, et l’espérance de pouvoir se
retrouver bientôt devant le Trône céleste, pour se réunir pour
goûter les richesses de l'Amour rédempteur.
L'exemple d'Onésime encourage le plus vil des pécheurs à se
tourner vers Dieu ; mais quelle honte et quelle tristesse, si
certains se montrent arrogants, en persistant à donner libre
cours au mal. N'y en a t'il pas plusieurs qui ont été
« foudroyés » dans leurs péchés, voire d'autres endurcis ? Ne
résistez plus aujourd’hui aux résolutions de repentance, de peur
qu'elles ne se représentent plus...
En qualité d'apôtre, il pouvait commander à Philémon de recevoir Onésime converti à l'Evangile ; mais combien cette réception sera plus fraternelle et plus bénie quand Philémon aura tout pardonné à son esclave, et verra en lui un frère bien-aimé. (Philémon 1.16)
On peut être étonné que Paul s'appelle un vieillard. Aussi Calvin pense-t-il que ce terme "ne désigne pas l'âge mais l'office." Cela n'est guère admissible. Paul avait environ cinquante ans. La vie missionnaire qu'il menait depuis tant d'années l'avait vieilli avant l'âge, et de plus il se sentait au terme de sa carrière.