Si le Saint-Esprit a établi des serviteurs de Dieu,
en tant que surveillants et bergers du troupeau (l’assemblée),
ils doivent servir le Seigneur en toute confiance. De leur côté,
ces ministres de l’Évangile doivent bien considérer à quel point
leur Maître s’est soucié de bien constituer ce troupeau, qui est
maintenant à leur charge. Christ a construit l'église avec Son
propre sang. Bien qu’ayant revêtu l’apparence humaine, Il a, par
ce sang, scellé de manière intime, l'union entre les deux
natures : la corruptible et la divine ; c’était en fait
véritablement le sang de Dieu car il provenait de Celui qui est
Dieu Lui-même ! Cet état de fait a revêtu Christ d’une dignité
et d’une valeur permettant de payer la rançon pour les iniquités
des croyants, tout en les conduisant sur le chemin de la
sanctification.Paul rappelle aux anciens d’Éphèse, toute l’affection et toute
l’inquiétude qu’il ressentait pour eux. En fait, ils étaient
soucieux pour leur avenir spirituel. L’apôtre les invite ensuite
à lever les yeux vers Dieu, avec foi, il les recommande à la
Parole de Sa Grâce, qui allait être, non seulement le fondement
de leur espérance et la source de leur joie, mais aussi leur
règle de conduite.
Les chrétiens les plus avancés spirituellement sont vraiment
capables de progresser, en se basant sur la Parole et la Grâce.
Ceux qui ne se sont pas repentis de leurs fautes et ne sont donc
pas sanctifiés par le Seigneur, ne peuvent être les bienvenus
devant le Dieu trois fois Saint, et ne peuvent pas bénéficier
des avantages célestes, à l’inverse de tous ceux qui sont nés de
nouveau, et sur qui l'Image de Dieu est renouvelée, par Son
pouvoir tout-puissant et par la Vérité éternelle.
Paul recommande aux frères qu’il allait quitter, de ne pas
rechercher à tout prix les attraits de ce monde ; ils devaient
savoir compter sur l'aide du Seigneur pour les conduire ici-bas.
En annonçant qu’il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir,
l’apôtre voulait montrer que même sous une apparente difficulté
de mise en pratique, cette vérité, annoncée par le Maître, était
vraiment actuelle : ces paroles allaient souvent être appliquées
par les disciples.
L'opinion des « enfants de ce monde » est contraire à
l’enseignement de ce dernier texte : ils ne cherchent pas à
donner, sauf s'ils comptent obtenir du profit en retour ; seul
l’appât du gain les motive. Christ nous annonce le bonheur qui
résulte du don de soi, un bonheur excellent ! Cette attitude
nous rapproche de l’image divine : Dieu donne à tous et n’a
besoin de personne ; le Seigneur Jésus, est venu ici-bas pour
faire le bien. Puisse cet état d’esprit, qui était en Lui,
demeurer en nous également !
Lorsque des amis se séparent, il est bon qu’ils prient ensemble.
Ceux qui s'exhortent de la sorte et qui prient les uns pour les
autres, peuvent connaître des moments de tristesse, mais ils
doivent se réconforter par l’assurance qu’ils se rencontreront
un jour devant le trône divin, pour ne plus jamais se quitter !
Quelle consolation pour ces disciples, de savoir que Christ
allait d’une part accompagner Paul, tout en restant avec eux !
Il est vrai que sa repentance profonde avait commencé son relèvement. (Matthieu 26.75 ; Marc 14.72 ; Luc 22.62, notes.) Mais ses rapports avec le Sauveur, profondément troublés par son reniement, devaient être rétablis en leur entier.
Tel est le but de Jésus, dans cet entretien. Il fait subir à son disciple un examen de conscience et de cœur que celui-ci n'oubliera jamais. Jésus ne l'interroge pas sur sa foi, qui n'avait pas défailli, grâce à l'intercession du Sauveur ; (Luc 22.32) mais sur son amour, qui était devenu suspect par son infidélité.
Or, l'amour du Sauveur est l'âme de la vie chrétienne et de tout apostolat véritable. Ce n'est donc pas sans intention que Jésus ne désigne pas son disciple par le nouveau nom qu'il lui avait donné, celui de Pierre, ou de Céphas, Roc ; (Jean 1.43 ; Matthieu 16.18) mais par son ancien nom : Simon, fils de Jona (B, C, D, Itala portent : Jean), trois fois prononcé, et qui rappelait à son disciple son état d'homme naturel et de pécheur.
Quelques exégètes ont prétendu que cette appellation répétée n'avait d'autre but que de donner plus de solennité à l'entretien ; mais l'opinion que nous venons d'exprimer est également soutenue par des interprètes tels que R. Stier, Hengstenberg, MM. Luthardt et Godet.
Toutefois, si la question de Jésus pouvait être humiliante pour son disciple, elle prouve que Jésus n'avait point cessé de l'aimer ; c'est l'amour qui recherche l'amour. Et c'était là, en même temps, la manière la plus délicate d'assurer Pierre qu'il lui pardonnait son coupable reniement.
- Il y a, dans la question de Jésus, un mot qu'il faut bien remarquer : M'aimes-tu, plus que ne font ceux-ci ? c'est-àdire plus que tes condisciples présents à cet entretien.
C'était là une allusion évidente et humiliante pour Pierre, à sa parole présomptueuse. (Jean 13.37 ; Marc 14.29)
Puisqu'il s'y était ainsi engagé, Pierre devait l'aimer plus que tous les autres.
Pierre, sûr de sa sincérité, affirme résolument son amour pour son Maître. Mais on remarque, dans sa réponse, trois restrictions importantes.
D'abord, instruit par sa triste expérience, se défiant de lui même, il en appelle à Celui qui seul connaît son cœur et peut juger de son amour : Tu sais que je t'aime.
Puis, tandis que Jésus en lui disant : M'aimes-tu ? se sert d'un verbe qui désigne l'amour profond et religieux de l'âme, Pierre emploie un terme qui signifie l'affection du cœur, sentiment purement humain, n'osant pas affirmer plus que cela.
Enfin, il se garde bien de se comparer avantageusement à d'autres, et il ne relève pas ces mots : plus que ceux-ci. Sa chute et sa repentance ont produit l'humilité.
Grec : Mes petits agneaux.
Il y a dans l'original un gracieux diminutif qui trahit une grande tendresse, un cœur ému en faveur de ceux que Jésus désigne ainsi. Et par là, il recommande avant tout aux soins de son disciple les petits et les faibles, ceux qui, comme lui, étaient exposés à tomber.
- Par ces paroles et par celles qui vont suivre, il est évident que Jésus réintégrait son disciple dans ses rapports avec lui et dans son apostolat.
Quelques exégètes (M. Weiss, entre autres) n'admettent pas qu'il s'agisse de la réintégration de Pierre dans l'apostolat, attendu qu'il avait déjà été réhabilité avec tous ses condisciples par la parole de Jésus, (Jean 20.21) et que l'apostolat n'est jamais comparé à l'office d'un berger.
Le but de Jésus serait donc de replacer Pierre dans sa position de chef de la communauté chrétienne. (Matthieu 16.18) Mais cette dernière pensée ne ressort point de notre récit, et il nous paraît évident que Pierre, profondément déchu par son reniement devait être personnellement relevé devant tous et à ses propres yeux, et rétabli d'une manière particulière dans sa dignité d'apôtre de Jésus-Christ.
Ne soyons pas surpris de voir notre sincérité remise en question, quand nous elle a été ébranlée par nos actes. Chaque souvenir des péchés passés, même pardonnés, réactive la peine d'un véritable repentant.
Soucieux d'intégrité, Pierre fit solennellement appel à Christ, Celui qui connait tout, même les pensées secrètes du cœur. Il est bénéfique de voir nos chutes et nos erreurs nous pousser à l’humilité et à la vigilance. La véracité de notre amour envers le Seigneur doit être éprouvée de temps en temps ; il nous appartient alors de rester sincère avec nous-mêmes, en adressant une prière fervente à Dieu, et en nous examinant, de façon à voir si nous sommes capables de supporter cet examen.
Personne ne peut être apte à nourrir spirituellement les brebis et les agneaux de Christ s'il n'aime pas le bon Berger plus que tout. Quelle que soit la manière d’entrer dans l’au delà, un enfant de Dieu doit Le glorifier, lors de ce « passage » ; notre consécration ultime, n'est-elle pas de mourir pour le Seigneur, pour Sa Parole ?