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Michée 7

    • 1

      1 Ă  6 Confession du peuple.

      Le prophète, représentant du vrai Israël, se compare à celui qui chercherait des figues après la récolte ou des raisins après la vendange et même après le grapillage qui la suit. Le sens de cette comparaison est exprimé au verset 2 : on ne trouve plus ou presque plus d'honnêtes gens dans le peuple.

      Les bonnes figues (hébreu biccoura : primeur, figue de choix), les figues de la récolte, mûries en été, sont opposées à celles qui mûrissent, toute l'année et qui sont bien inférieures.

      2

      Comparez Psaumes 12.2 et suivants ; Esaïe 57.1. Comparez avec le début de ce verset avec 3.2 et suivants ; 2.1 et suivants. Sens : ils travaillent tous à perdre leur prochain, par violence (sang) ou par ruse (filet), pour le dépouiller.

      3

      La seule chose qu'ils fassent et qu'ils fassent bien, c'est le mal ; le bien ne se fait pas.

      L'idée du début du verset est ici spécialisée ; c'est l'histoire de la vigne de Naboth qui se répète journellement par le concours de trois personnages également intéressés à l'affaire : le prince, qui réclame la condamnation d'un innocent, pour s'emparer de son bien, le juge, qui s'y prête pour un certain prix ; et le grand (le riche), qui s'y emploie, peut-être en accusant le malheureux, pour faire sa cour au prince et avoir part à ses faveurs (le grand manifeste... littéralement : énonce, exprime par ses discours...).

      4

      Pareil Ă  l'Ă©pine..., laquelle ne peut que blesser et nuire.

      Le prophète est tellement saisi par la pensée du jugement qu'une telle perversité attire sur Israël, qu'il s'interrompt dans la description du mal pour annoncer ce châtiment.

      Le jour annoncé par..., littéralement : le jour de tes sentinelles, le jour qui fait l'objet de leur prévision et de leurs craintes : celui du jugement, comme cela est expliqué ensuite. Les sentinelles sont les prophètes, qui plongent leur regard dans l'avenir et dès longtemps ont annoncé ce jugement (comparez Jérémie 6.17 ; Ezéchiel 3.17 ; Esaïe 21.11-12).

      5

      5 et 6 Le prophète reprend la description de la corruption morale du peuple. Les liens même les plus sacrés de l'amitié ou de la famille sont foulés aux pieds. Plus ni affection, ni respect mutuel. L'ordre social est renversé.

      6

      Les gens de sa maison, non les parents, mais les domestiques.

      Comparez la citation que fait Jésus de ce verset, en l'appliquant spécialement à la période de crise que son apparition inaugure dans l'humanité (Matthieu 10.35-36 ; Luc 12.53).

      7

      7 à 13 Le vrai Israël exprime sa foi dans le salut divin.

      Il sait que le jugement mérité, auquel il se soumet, ne peut effacer la promesse, et il n'abandonne pas sa confiance dans la grâce divine. Comparez Esaïe 8.17.

      8

      Le prophète, se transportant au moment où le châtiment est déjà réalisé, fait, parler Sion elle-même du sein de cette situation.

      L'ennemie de Sion, c'est Babel (4.10). Elle ne doit point se réjouir de la chute de Sion, car celle-ci n'est tombée (n'a perdu sa puissance) que pour se relever.

      Assise dans les ténèbres : l'obscurité est l'image de la misère et des souffrances du peuple exilé (comparez Esaïe 8.20-9.1 ; 42.7).

      L'Eternel est ma lumière : ma consolation, par ses promesses, qu'il ne renie pas, alors même qu'il châtie. Comparez Psaumes 27.1-3.

      9

      En attendant que l'Eternel accomplisse ses promesses et rétablisse son peuple, Israël reconnaît qu'il a été justement frappé. Il portera donc sans se plaindre les conséquences de ses fautes et attendra patiemment. Car il sait aussi que, quand la justice divine sera satisfaite, le Dieu juste le délivrera.

      Qu'il prenne ma cause..., me fasse droit... : qu'il me défende contre les païens, au lieu de me faire la guerre (6.1). La puissance païenne, exécutrice, du jugement de Dieu, n'a pas compris qu'elle n'était qu'un instrument ; elle a bafoué le Dieu d'Israël et voulu détruire ce peuple ; elle a ainsi blessé le droit d'Israël, dont Dieu, par cela même, doit prendre la défense. Comparez Esaïe 10.5,7,12-15. Le droit de l'homme, et ici celui d'Israël, se fondent sur les promesses de Dieu, qu'il ne pourrait renoncer à tenir sans se renier lui-même.

      Sortir... : de la prison, image de l'exil ; voir 2.13 ; Esaïe 42.22,etc.

      Sa justice : sa fidélité envers son peuple, qui se manifestera avec éclat quand il prendra en main sa cause contre ses ennemis.

      10

      Que mon ennemie le voie : qu'elle voie le triomphe de Sion (verset 9), au lieu de repaître ses regards de sa chute (4.11).

      La honte... : l'humiliation de sa propre chute, quand elle sera renversée pour qu'Israël soit délivré. Ce vœu n'est pas cruel, il est juste, car elle s'est élevée non seulement contre Israël, mais contre Dieu.

      Quand elle sera foulée... Image expressive de la destruction de la puissance ennemie. Voir la même image employée par Esaïe 10.6 pour dépeindre l'asservissement d'Israël aux conquérants païens.

      11

      Le jour de la chute de Babel est aussi celui de la restauration de Sion. C'est le prophète qui parle ici, s'adressant à l'Israël de la captivité ; comme Esaïe dans sa seconde partie (chapitres 40 à 66), il anticipe les temps de l'exil (voir plus haut verset 8).

      Le décret sera retiré : annulé, littéralement : éloigné. On a entendu quelquefois par ce décret les frontières d'Israël, qui seront reculées pour faire place à un peuple nombreux, ou la loi mosaïque, qui sera remplacée par une loi supérieure. Le sens est selon nous beaucoup plus simple : il s'agit du décret divin qui a envoyé Israël en exil et qui sera retiré le jour où Dieu, se souvenant de ses promesses, lui rouvrira les portes de sa patrie.

      12

      Rétabli, Israël devient pour tous les peuples un foyer d'attraction.

      On viendra, non reviendra : il s'agit non pas des Juifs revenant de l'exil, mais des paĂŻens venant en foule se joindre Ă  eux (4.1-2).

      Parmi ces païens, le prophète mentionne les deux peuples de son temps les plus puissants et les plus dangereux pour Israël : l'Assyrie et l'Egypte. Comparez la prophétie tout à fait parallèle de la conversion de l'Egypte et de l'Assyrie dans Esaïe chapitre 19.

      L'Egypte est désignée ici par le nom poétique de. Matsor, forteresse, qui rappelle son nom biblique de Mitsraïm. Les villes d'Egypte, spécialement mentionnées, sont les nombreuses cités des bords du Nil qui formaient l'un des traits en caractéristiques de ce pays d'antique civilisation (même mention Esaïe 19.18).

      Le fleuve : l'Euphrate, (Esaïe 7.20 ; 8.7, etc.), au-delà duquel se trouvait l'Assyrie.

      Les expressions vagues de la fin du verset : d'une mer à l'autre et d'une montagne à l'autre, généralisent la pensée : on viendra de tous les points de l'horizon, du nord et du midi, de l'orient et de l'occident, c'est-à-dire de toute la terre. Si l'on veut déterminer davantage les directions indiquées, il faut voir dans les deux mers la Méditerranée et le golfe Persique (ouest et est) et dans les deux montagnes le Sinaï et le Liban (sud et nord ).

      13

      Michée rappelle le sort qui doit auparavant frapper la terre d'Israël (comparez Lévitique 26.33). Il le fait afin que nul ne se méprenne sur le sens et les conditions des promesses qu'il vient de développer. La gloire de la Sion de l'avenir a beau être assurée ; le jugement de la Sion actuelle n'en est pas moins irrévocable.

      14

      14 à 20 Prière du peuple et promesses de grâce.

      La promesse inspire au peuple une prière dans laquelle il en réclame l'accomplissement.

      Pais... L'Eternel est le berger d'Israël (Psaumes 23.1,4). Cette prière revient à demander que paraisse le roi promis, dont le règne a été dépeint sous la même image (5.3), en sorte que sous son sceptre Israël soit de nouveau un troupeau bien uni, comme aux jours anciens (aux jours de Moïse, de Josué, de David).

      Solitaires : à part, séparés des peuples païens et à l'abri de leurs atteintes, donc en sûreté. Comparez Nombres 33.9 ; Deutéronome 33.28.

      Le Carmel, célèbre par ses forêts (Amos 1.2) ; Basan, et Galaad, au-delà du Jourdain, réputés pour leurs riches pâturages, tels que le pays de Juda n'en possédait pas. Ces trois noms désignent la Palestine entière, maintenant restaurée. Comparez Jérémie 50.19.

      15

      15 à 17 Réponse du prophète à cette prière, au nom de l'Eternel : renouvellement de l'alliance avec Sion et humiliation de ses oppresseurs.

      Réponse directe aux derniers mots de la prière du peuple : Comme aux jours anciens. Les miracles de la sortie d'Egypte se répèteront et l'impression de terreur et d'admiration produite à ce moment-là chez les nations païennes se renouvellera (versets 16 et 17 ; comparez Exode 15.14-16 ; Josué 2.9-17).

      A remarquer le brusque changement, de personne : tu, lui ; les deux pronoms se rapportent à Israël ; ils désignent l'un l'Israël actuel, l'autre l'Israël purifié de l'avenir, qui sera l'objet de ces nouveaux miracles.

      16

      La main sur la bouche : muettes de terreur ou d'étonnement à la vue de l'élévation merveilleuse d'Israël. Comparez Esaïe 52.15 ; Job 21.5.

      Assourdies : par le tonnerre de ses jugements (Job 26.14).

      17

      L'humiliation des païens devant Jéhova, qu'ils avaient méprisé. Ils quitteront leurs forteresses pour venir se rendre en tremblant à l'Eternel. Comparez Osée 3.5.

      18

      18 à 20 Michée clôt ce morceau (chapitre 7) et son livre tout entier par un hymne de foi et d'actions de grâces à la louange de la miséricorde divine. Ce cantique a pour parallèle dans le Nouveau Testament le magnifique éloge des voies de Dieu, Romains 11.33-36, ou l'hymne de l'assurance du salut dans la même épître (Romains 8.30-38).

      Quel Dieu est semblable à toi ? Ces mots formulent le sens même du nom du prophète, Micaja (voir introduction), dont la vérité est démontrée par le contenu même du livre. Comparez d'ailleurs Exode 15.11, le cantique Exode chapitre 15, chanté après la sortie d'Egypte, est manifestement présent, à la pensée du prophète ; il en reproduit ou imite plusieurs expressions (voir plus haut, verset 15).

      Qui ôtes l'iniquité... en pardonnant. Comparez Exode 34.6-7.

      Il ne maintient pas à toujours... comparez Psaumes 103.9. Voilà donc le Dieu terrible de l'Ancien Testament ! a dit quelqu'un.

      19

      Il mettra sous ses pieds... : signe qu'il n'y prendra plus garde. On pourrait aussi entendre qu'il les Ă©crasera, comme Ă©tant nos plus dangereux ennemis (comparez Romains 16.20).

      La seconde image du verset (tu jetteras dans les profondeurs de la mer) est empruntée encore au récit de la sortie d'Egypte : les péchés du peuple sont comme des adversaires qui se lèvent contre lui pour le perdre, ainsi qu'autrefois Pharaon. Mais Dieu les jette dans la mer, comme il fit des Egyptiens (comparez les expressions Exode 15.5,10) ; c'est-à-dire que ces péchés, expiés par l'exil et maintenant pardonnés, sont voués à un oubli éternel (Esaïe 43.25).

      20

      Le prophète termine par la pensée de la certitude du salut final : elle se fonde sur la fidélité de Dieu. Ses voies sont immuables ; la fin répond au commencement. Il tiendra donc aux descendants ce qu'il a promis aux pères. Comparez le fait de l'accomplissement célébré dans le Nouveau Testament Luc 1.54-55,72-75.

      Fidélité, miséricorde : le résumé des voies de Dieu envers son peuple (Exode 34.6 ; comparez Esaïe 55.3).

      Jacob, Abraham, représentent ici toute leur race, le peuple d'Israël ; ils revivent incessamment dans leurs descendants (Esaïe 41.8).

      Conclusion

      La prophétie de Michée renferme, comme les écrits des autres prophètes, ces trois éléments : les reproches, la menace et la promesse. Les reproches portent sur la corruption de la nation depuis les grands jusqu'aux petits, et sur le formalisme religieux des mieux disposés (6.6-7), absolument comme chez Esaïe (chapitre 1, par exemple). La menace est, comme chez celui-ci, celle du jugement de la captivité, qui doit purifier le peuple et n'en laisser subsister qu'un reste, dont Dieu se servira pour établir son règne. En effet, l'élévation du peuple n'est possible que sur la voie de l'abaissement. Tel est le langage des vrais prophètes ; ce sont, déclare Michée, les faux prophètes qui prédisent la gloire en supprimant le jugement qui en est la condition. La promesse est celle de l'avènement du Roi-Messie, naissant à Bethléem, lieu d'origine de David, son ancêtre, et fondant sur la terre un règne de paix auquel finissent par être associées toutes les nations, absolument comme dans le tableau d'Esaïe chapitre 11.

      L'horizon historique et prophétique de Michée est donc le même que celui d'Esaïe, seulement moins richement rempli. Les écrits de ces deux prophètes marquent l'apogée de la puissance assyrienne. Chez Amos, qui les précède, nous voyons cette puissance paraître au loin à l'horizon (au-delà de Damas, Amos 5.27). Nahum, qui les suit, fait pressentir le déclin de ce grand empire et en célèbre prophétiquement la chute.

      Les écrits de Michée et d'Esaïe caractérisent également le point culminant de l'annonce d'un Messie personnel, telle que le peuple l'a reçue antérieurement à la captivité. Au tableau de ce divin souverain tracé de la main de David dans le psaume 110 ils ajoutent, comme de concert, deux traits essentiels. Tous deux font ressortir clairement le contraste entre les deux origines du Messie : d'un côté, il doit son existence terrestre à une naissance humaine ; il naît d'une femme (Esaïe 7.14 ; 9.5) ; il naît à Bethléem, et ceux qu'il sauve sont appelés ses frères (Michée 5.1-3). Mais, d'autre part, il a une origine supérieure, qui va se perdre dans l'infini de l'éternité (Esaïe 9.5 ; Michée 5.1).

      A ce premier trait, Esaïe et Michée en ajoutent un second l'état d'abaissement profond du peuple et de la famille royale au moment où naîtra le Messie. Il devra faire à nouveau ce chemin de l'abaissement à la gloire qu'avait parcouru une première fois son ancêtre David, fondateur de la dynastie messianique. Voilà pourquoi Michée, fait sortir le Roi-Messie de Bethléem, théâtre de la vie de David au temps de son obscurité première, tout comme Esaïe le fait surgir du tronc mutilé d'Isaï.

      La révélation divine avait fait briller ce grand espoir comme un astre étincelant au terme de l'histoire de ce peuple obscur. L'étoile n'a pas disparu, même durant la tourmente de l'exil ; et au lendemain de la tempête, elle a jeté de nouveau le plus vif éclat (Aggée, Zacharie, Malachie).

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