Le soir, survinrent les cailles ; les enfants
d'Israël en prirent en quantité suffisante. La manne vint
également, sous forme de rosée. Les Hébreux l'appelèrent
« manne », ce qui signifie : « Qu'est-ce que cela » ? « C'est
la part que l'Éternel nous a allouée, prenons-la et soyons
Reconnaissants » ! C'était une nourriture au goût agréable. La
manne tombait du ciel, comme de la pluie ; elle apparaissait
avec la rosée, sous forme de petits grains ronds, comme de la
gelée, semblables à des graines de coriandre, de la même
couleur que des perles. La manne apparaissait seulement six
jours par semaine, et le sixième jour, la quantité doublait ;
si on la conservait plus d'une journée, elle se gâtait et les
vers la rongeaient, à l'exception du jour du sabbat. Le peuple
n'avait jamais vu cela auparavant. Les enfants d'Israël
pouvaient moudre la manne dans un moulin ou la piler dans un
mortier, pour cuire des gâteaux.Ce miracle a duré pendant quarante ans, tant que les Israélites
furent dans le désert ; il cessa quand ils arrivèrent en
Canaan. Tout cela arriva pour bien montrer que la vie des
enfants d'Israël serait maintenant différente, par rapport à
leur passé. Ils devaient récolter la manne chaque matin.
Le texte précise :
- Qu'il fallait bien observer les instructions relatives à la
manne, en tant que nourriture pour chaque famille ; le travail
devait être paisiblement accompli, chacun devait manger la
quantité de pain impartie ; ce ne devait pas être le pain de
« la paresse » ou de la « déception ». Dieu, dans Sa bonté,
donne toujours le temps nécessaire à l'homme, pour accomplir
son devoir ; il en était ainsi, quand la manne apparaissait,
chaque matin ; les Hébreux ne devaient pas en consommer avant
de l'avoir complètement récoltée.
- Qu'il fallait se contenter de la quantité allouée. Ceux qui
en avaient récolté davantage, ne disposaient en final que du
nécessaire pour leur subsistance. Ceux qui n'en avaient pas
suffisamment, prenaient le surplus des autres ; ainsi, quelles
que soient les quantités de manne récoltées, les familles
n'avaient pas trop de nourriture, ni trop peu. Il n'y avait
aucune disproportion du niveau de vie de chacun des enfants
d'Israël.
- Les Hébreux étaient dépendants de la Providence divine : ils
devaient rester sereins, malgré le fait de ne disposer d'aucune
provision de pain dans leurs maisons ou dans le camp : ils
devaient placer leur confiance en Dieu, de jour en jour,
sachant qu'Il leur donnerait leur pain quotidien. Ils devaient
tirer leur nourriture des greniers de l'Éternel, étant garantis
de sa fraîcheur et bonne qualité et non pas de leurs stocks
personnels. Remarquez la folie de ceux qui ont voulu en mettre
de côté : ils pensaient qu'en agissant ainsi, ils feraient
preuve de sagesse, de bonne organisation, aux yeux de leurs
voisins; en fait cette crainte de manquer de pain ne se
concrétisait que par de la pourriture et de la vermine. Cela
démontre que « mettre de côté », dans un esprit de cupidité,
n'est pas louable. Les richesses acquises de cette façon ne
sont que corruption, Jacques 5:2,3. Par contre, la
sagesse, la puissance et la bonté qui découlaient de cette
récolte journalière de la manne dans le désert, dénuée de toute
ressemblance avec les récoltes naturelles, doivent nous faire
méditer sur toutes les richesses que Dieu nous dispense.
De la mer. C'est en cet endroit même que Schubert et ses compagnons virent passer des troupes d'oiseaux tellement étendues et épaisses qu'elles ressemblaient à des nuages. Ce phénomène se renouvelle à plusieurs reprises chaque année au printemps. Nous avons déjà vu (Exode chapitre 16) un fait semblable qui se passait l'année précédente à la même saison. Malgré leur ressemblance, il est impossible d'identifier ces deux faits. Dans Exode 16, les cailles ne jouent qu'un rôle secondaire à côté de la manne ; c'est un surplus que l'Eternel accorde ; ici le peuple demande de la viande parce qu'il est lassé de la manne ; ces cailles sont en nombre beaucoup plus extraordinaire, pouvant suffire pour un mois entier, et enfin elles deviennent une plaie pour le peuple, ce dont il n'y a pas trace dans le cas précédent.
Sur le sol. On a supposé qu'il fallait traduire au-dessus du sol, c'est-à-dire que le vent abattit le vol assez bas pour qu'on pût les saisir avec la main. Ce n'est pas là le sens naturel du texte, qui signifie plutôt que la terre fut couverte à la hauteur de deux coudées (un mètre), il va sans dire : dans les endroits où les cailles s'étaient le plus considérablement amoncelées.
Dix homers (voir Ezéchiel 45.11). C'est pour chaque famille un minimum de vingt hectolitres, à peu près un millier de cailles. Ce nombre paraît colossal ; mais il est bien présenté comme tout à fait extraordinaire et le texte dit qu'on les recueillit pendant dix-huit heures. Il ne s'agissait pas de les manger immédiatement, mais de les sécher au soleil, comme le font les Orientaux. pour les manger plus tard. D'après le verset 19, la provision devait être assez abondante pour suffire durant tout un mois.
En fait, nous ne sommes intéressés que par le « court terme » et notre stupidité nous aveugle, quant aux choses qui concernent l'éternité. Pour faire la chasse aux avantages du monde, nous n'avons pas besoin qu'on nous enseigne !
Par contre, quand il s'agit de se procurer les vraies richesses, nous sommes alors incapables de suivre le bon chemin. Ceux qui sont soumis aux désirs de la chair, verront souvent leur convoitise satisfaite, alors que leur âme, aussi précieuse soit-elle, risque de courir à la ruine.
Les enfants d'Israël payèrent très cher leur « festin ». Dieu, dans Sa colère, accorde parfois aux pécheurs l'objet de leur convoitise, alors qu'Il se refuse d'octroyer ce que Son peuple bien-aimé désire. Quels que soient nos désirs les plus fous, si nous réussissons à les combler, nous avons de bonnes raisons de craindre la colère divine, sachant que nous risquons d'être contrecarrés dans notre cheminement ici-bas.
Combien d'âmes écourtent la durée de leur vie par des excès de tous genres ! Sachons rechercher les plaisirs qui donnent une réelle satisfaction, ne courons pas vers la surabondance ; recherchons les choses éternelles !