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Romains 11

    • 1 Le rejet partiel et temporaire d'IsraĂ«l est l'occasion de la conversion des gentils.

      Chapitre 11.

      1 à 10 Dieu n'a pas rejeté son peuple : un reste est parvenu au salut.

      Dans les chap 9 et 10, l'apôtre a examiné le douloureux problème de l'incrédulité d'Israël.

      Il a affirmé, d'abord, que Dieu restait souverainement libre dans ses rapports avec le peuple qu'il avait élu ; ensuite, que ce peuple, en rejetant le salut, qui lui était offert en Jésus Christ, s'était attiré le châtiment qui le frappe.

      Il aborde maintenant le troisième point de sa démonstration, le côté lumineux du sujet : une minorité d'Israël est parvenue à la foi ; le rejet de la majorité a eu pour conséquence le salut des gentils, son endurcissement ne durera pas toujours, tout Israël sera sauvé.

      "L'apôtre cherche à consoler ceux qui jettent un regard plein de douleur vers Jérusalem. Les développements précédents ont préparé ce résultat, mais ne l'ont pas encore atteint. Ils ont réduit au silence les accusations contre Dieu et ont établi à leur place l'accusation contre Israël, en révélant sa résistance à Dieu et son aveugle inintelligence. Mais ce n'est pas encore là une consolation. Paul nous a fait descendre dans l'abîme, maintenant il nous en fait remonter et nous invite à contempler dans le jugement de Dieu sa miséricorde et l'œuvre bénie qu'elle accomplira." Schlatter.

      - Je dis donc : Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Est-ce la conclusion qu'il faut tirer de l'exposé précédent ? Paul pose la question dans des termes empruntés à Psaumes 94.14. Il répond par un énergique : Non certes ! (grec qu'ainsi n'advienne !) Il est lui-même la preuve (car) du contraire, lui, Israélite pur sang, descendant d'Abraham, membre de la tribu de Benjamin, la plus fidèle, avec Juda, des douze tribus, (comparez Philippiens 3.5) qui n'en a pas moins saisi le salut qui lui était offert en Jésus-Christ.

      La conversion par laquelle l'ancien persécuteur de l'enlise, l'un des chefs les plus ardents de l'opposition à l'Evangile avait été transformé en un instrument dé choix, pour porter le nom du Seigneur devant les gentils, (Actes 9.15) était bien la démonstration éclatante que ce peuple n'était pas, comme tel et dans sa totalité, voué à un endurcissement irrémédiable et définitif.

      - D'autres interprètes insistent sur le fait que Paul ne mentionne pas sa conversion au christianisme et sur la répétition, à verset 2, de sa dénégation : "Dieu n'a pas rejeté son peuple ;" ils considèrent les mots : Car moi aussi, je suis Israélite, etc., comme une parenthèse qui explique la vivacité avec laquelle Paul repousse l'idée que Dieu aurait rejeté son peuple : je ne puis supporter cette idée, car moi-même je suis un membre de ce peuple.

      2 L'apôtre répète, ou plutôt rétorque sous forme de négation, son interrogation de verset 1.

      Aux mots de Psaumes 94.14, Dieu n'a pas rejeté son peuple, il ajoute : qu'il a préconnu.

      Cette adjonction n'a pas un sens restrictif : Dieu n'a pas rejeté la portion d'Israël qu'il avait préconnue et qui est son seul vrai peuple.

      D'après verset 26 "tout Israël sera sauvé !" Le sens n'est pas non plus : Dieu choisit ce peuple quoiqu'il l'eût connu d'avance comme un peuple rebelle.

      Ici, comme Romains 8.29 (voir la note), préconnaître signifie : reconnaître comme sien, c'est l'acte divin qui précède et conditionne l'élection.

      Comparer Amos 3.2, où le texte hébreu et la version des Septante portent : "Je vous ai connus, vous seuls parmi toutes les familles de la terre."

      - Dieu n'abandonne pas tout entier, ni pour toujours, le peuple qu'il a choisi ; c'est ce que prouve l'expérience d'Elie.

      Grec : ce que l'Ecriture dit en Elie, c'est-à-dire dans le passage où se trouve l'histoire d'Elie.

      Comment il porte plainte, grec il se présente devant Dieu, il intercède auprès de Dieu, contre Israël.

      Irrité par l'endurcissement d'Israël après la grande scène du Carmel et la défaite des prophètes de Baal, découragé par les menaces de Jézabel, croyant qu'il est resté seul fidèle à l'Eternel, Elie appelle le châtiment de Dieu sur son peuple qui s'obstine dans l'idolâtrie.

      3 1Rois 19.10, cité, pour l'essentiel, d'après les Septante. Paul retranche le commencement : "les fils d'Israël ont abandonné" (Heb : "ont abandonné ton alliance") qui ne trouve pas son application à la conduite actuelle d'Israël ; puis il intervertit les deux propositions : "ils ont renversé les autels," et "ils ont tué les prophètes".
      4 La réponse divine ; grec l'oracle. Ce substantif ne se trouve qu'ici dans le Nouveau Testament, mais le verbe se rencontre plusieurs fois. (Romains 7.3 ; Matthieu 2.1 ; Luc 2.6 ; Actes 10.22, etc.)

      La réponse de Dieu est citée dans les termes de 1Rois 19.18. Le sens en est légèrement modifié. Aux exécutions annoncées, et qui seront faites par Hazaël, Jéhu et Elisée, l'Eternel apporte cette restriction : "Je laisserai en Israël sept mille hommes..."

      Paul écrit (grec) : J'ai laissé pour moi-même. Ce complément : pour moi-même, ne se lit ni dans le texte original, ni dans les Septante.

      La réponse a ainsi plus directement le sens que l'apôtre veut lui donner : Dieu s'est réservé à lui-même, en les empêchant de tomber dans l'idolâtrie, sept mille hommes, qui n'ont point fléchi le genou devant Baal.

      Baal (seigneur) est la divinité cananéenne au culte de laquelle les Israélites se laissèrent souvent entraîner.

      Baal est habituellement considéré comme masculin. Dans notre passage, et dans quelques passages des Septante, il est précédé de l'article au féminin. On a expliqué ce fait en disant que Baal était à la fois des deux sexes, ayant comme représentants le soleil et la lune. Mais une explication plus naturelle est que les Juifs évitaient, en lisant les Ecritures, de prononcer le nom de Baal, et lui substituaient : "la honte." L'article la avertissait le lecteur de cette substitution à faire.

      5 Application de cet exemple historique au temps présent.

      De même : les deux situations sont semblables ; donc, on doit conclure que ce qui se passa alors se passe aussi dans le temps présent.

      - Il y a un reste selon l'élection de grâce. Ce reste, c'est la petite minorité des Juifs qui a reconnu en Jésus le Messie, et croit en lui. (Romains 9.27) Le mot reste, en grec, dérive du verbe : "j'ai laissé." (verset 4)

      Il existe un reste (verbe au parfait : il est devenu et il est là), c'est-à-dire : il "est demeuré," ou "s'est constitué," selon l'élection de grâce.

      Selon les uns, le reste "est demeuré," a subsisté conformément à l'élection de grâce, dont le peuple d'Israël, comme peuple, avait été l'objet de la part de Dieu ; son existence prouve que l'élection n'avait pas été annulée Suivant les autres, le reste "s'est constitué," s'est formé, par l'application du principe de l'élection de grâce, Dieu choisissant, du milieu du peuple qui persistait dans l'incrédulité, ceux qui parvenaient à la foi et qui formaient ainsi un peuple nouveau.

      On objecte à cette dernière explication que, dans les chapitres 9-11, il n'est question que de l'élection des peuples et non de celle des individus.

      Mais à verset 7, l'élection désigne bien les individus élus, qui constituent le reste, et qui sont opposés "aux autres" qui "ont été endurcis." La réflexion incidente de verset 6 s'entend aussi mieux de l'élection individuelle que de l'élection nationale.

      6 Si les Juifs parvenus à la foi chrétienne ont été élus par grâce, ils n'ont à cela aucun mérite ; ce ne sont pas leurs œuvres qui leur ont valu cette faveur autrement la grâce ne serait plus une grâce. Comparer Romains 4.4,5 ; Galates 5.4 ; Ephésiens 2.8,9.

      - B ajoute : or, si c'est par les œuvres, ce n'est plus une grâce ; puisque l'œuvre n'est plus une grâce.

      Dans les autres témoins du texte qui portent cette adjonction, on lit la dernière proposition ainsi : autrement, l'œuvre n'est plus une œuvre.

      La plupart des critiques estiment que toute la phrase est une note marginale, écrite par un lecteur qui a trouvé intéressant de retourner le raisonnement de l'apôtre. Elle n'ajoute rien à la pensée et alourdit l'argumentation.

      7 Dans versets 7-10, l'apôtre expose ce qui est arrivé à la masse du peuple. Elle n'a pas obtenu les biens messianiques ; seuls les élus, qui forment "le reste," y ont eu part. Quoi donc ? que s'est il donc passé pour Israël dans son ensemble pour la majorité du peuple ? Le principe non par les œuvres mais par la grâce s'est retourné contre eux.

      Ce qu'Israël cherche, la justice valable devant Dieu, l'accomplissement des promesses les biens qui constituent le salut, il ne l'a pas obtenu, parce qu'il le cherche par les œuvres ; mais l'élection (les élus) l'a obtenu, comme une grâce ; (verset 6) tandis que les autres, la grande majorité du peuple, ont été endurcis. Le verbe est au passif ; il est inexact de le rendre par : "se sont endurcis".

      Leur endurcissement est l'œuvre de Dieu, qui punit ainsi l'incrédulité et la révolte volontaires des Israélites. (Romains 9.17,18, note) Cette action divine ne s'est du reste pas tant exercée sur les consciences individuelles que sur l'état général du peuple, sur l'âme juive, comme nous dirions aujourd'hui.

      Les chefs d'Israël se sont aveuglés eux-mêmes et ont été frappés d'un aveuglement qui fut la conséquence et la punition de toute leur attitude précédente ; et ils ont entraîné la masse du peuple après eux (Zahn). L'idée que le peuple Juif n'a pu recevoir le témoignage de Jésus et de ses apôtres, parce qu'il était endurci et aveuglé par un jugement de Dieu, se retrouve dans Matthieu 13.10-15 et dans Jean 12.37-43.

      8 L'apôtre introduit la première citation par la formule générale : il est écrit sans dire où, parce qu'il compose cette citation de deux passages. Dieu leur a donné un esprit d'assoupissement est tiré d'Esaïe, (Esaïe 29.10) le reste de la citation provient de Deutéronome 29.4. La même pensée se retrouve dans Esaïe 6.9.

      Le mot stupeur, torpeur, dérive d'un verbe (Actes 2.37) qui signifie piquer, percer, causer une vive douleur, dont l'effet peut être d'amener à un état d'insensibilité. Quelques-uns traduisent par assoupissement, ce qui est le sens du mot hébreu dans Esaïe 29.10.

      Ces passages ne sont pas invoqués comme des prophéties qui n'auraient eu leur accomplissement qu'au temps de Jésus. Ils décrivent l'état du peuple à l'époque du prophète.

      L'apôtre les cite pour marquer la ressemblance des deux époques et montrer que le châtiment de la génération contemporaine n'est pas inouï ni excessif ; il est semblable à celui qui a frappé ses pères ; ou plutôt, c'est un seul et même jugement qui prolonge ses effets jusqu'à ce jour.

      9 Psaumes 69.23,24. Pour le psalmiste, l'image de la table qui devient un filet, etc., signifiait qu'à une situation prospère pleine de jouissances matérielles se substituent le malheur et la ruine.

      Pour Paul la table figure la sécurité puisée dans les œuvres de la propre justice ; le filet, etc., l'orgueil et l'endurcissement moral avec leurs funestes conséquences pour le salut.

      Des termes destinés à représenter le châtiment, le premier signifie filet, lacs ; le second, que Paul introduit dans la citation de Psaumes 69 en l'empruntant au Psaumes 35.8 (version des Septante), désigne la chasse, puis tout moyen employé pour chasser : ici le piège du chasseur.

      Il faut remarquer encore que Paul renverse l'ordre des deux derniers termes qui, dans l'hébreu et dans les Septante, se suivent ainsi : une rétribution et une occasion de chute (grec un scandale, tout moyen de faire tomber).

      En réservant le mot rétribution pour la fin, Paul accentue l'idée que la ruine des Juifs est le châtiment de leur obstination à chercher le salut dans les voies de la propre justice. Le verset

      10 verset 10 est reproduit textuellement d'après les Septante.

      Des yeux obscurcis pour ne point voir sont le jugement fréquemment prononcé par Dieu contre l'orgueil et l'incrédulité.

      Courber leur dos à perpétuité sous un joug étranger, sous un fardeau écrasant, sera le juste châtiment de leur révolte contre Dieu.

      L'apôtre ne veut pas dire que les Juifs subissent ce châtiment pour avoir rejeté le Messie, mais au contraire qu'ils sont restés insensibles aux appels de Jésus, parce qu'ils étaient déjà sous le coup de cet endurcissement, punition de leur attitude morale antérieure.

      11 11 à 24 Caractère temporel du rejet d'Israël.

      Grec : Ont-ils bronché afin qu'ils tombassent ?

      Le sujet, ce sont les Israélites, dans leur majorité, qui se sont endurcis. Leur chute est-elle définitive, irrévocable ? Non, certes ! (grec qu'ainsi n'advienne !)

      Mais, par leur faute (par le fait même et par ses conséquences qui subsistent) le salut est parvenu, a été accordé (le verbe est sous-entendu) aux gentils, afin de (grec) exciter à jalousie eux, c'est-à-dire les Israélites.

      Tel est le but de la dispensation divine et le résultat qu'elle obtiendra un jour (verset 25 et suivants, comparez Romains 10.19, note).

      12 Paul passe aux perspectives lumineuses qu'ouvre devant ses yeux ce salut qui est parvenu aux gentils par la chute des Israélites.

      Leur faute a été la richesse du monde. Leur amoindrissement ou "état d'infériorité" (l'opposé de leur plénitude future) est devenu la richesse des gentils, des nations païennes.

      Comment cela ? La parabole des vignerons infidèles nous l'apprend. "Le royaume vous sera ôté, dit Jésus aux chefs du peuple juif, et il sera donné à une nation qui en rendra les fruits." (Matthieu 21.43) Et les apôtres, conformément à ce dessein de Dieu, déclarent aux Juifs incrédules : "C'est à vous premièrement qu'il fallait annoncer la parole de Dieu ; mais puisque vous la rejetez et que vous ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, voici nous nous tournons vers les gentils." (Actes 13.46 ; comparez Actes 18.6).

      Et, dans un sens plus profond, c'est bien la faute d'Israël, avec sa conséquence, le crucifiement du Saint et du Juste, qui a fait la richesse du monde.

      Si donc le rejet du Sauveur par les Juifs, qui eut pour effet leur amoindrissement, leur exclusion temporaire de l'alliance de grâce, et qui semblait devoir anéantir les desseins de la miséricorde de Dieu, même envers le monde païen, a pourtant fait la richesse de celui-ci, combien plus leur conversion comme peuple, leur plénitude, sera-t-elle une immense bénédiction pour l'humanité ! (Comparer Zacharie 8.13,20,23 ; Esaïe 2.2,3 ; 60.1 et suivants ; versets 15,25)

      Plusieurs interprètes prennent le mot que nous rendons par amoindrissement dans le sens de : "un petit nombre" ou de : "réduction à un plus petit nombre," et entendent par là soit l'état d'Israël après que les convertis au christianisme se sont séparés de leur peuple et l'ont diminué numériquement d'autant, soit "le petit nombre," "le reste," la minorité des Juifs gagnés à l'Evangile.

      Si ce "petit nombre" (tel serait alors le raisonnement de l'apôtre) a fait la richesse des gentils, que sera ce de la plénitude, c'est à dire du retour des Israélites à leur nombre complet de la conversion du peuple en son entier !

      On peut objecter à cette interprétation que, prendre les termes d'amoindrissement et de plénitude au sens quantitatif seulement, ce n'est peut être pas les saisir dans leur signification profonde.

      Le langage dont Paul se sert nous place sur le terrain de la vie religieuse et morale : il parle de la faute d'Israël, de son "rejet," (verset 15, où se trouve le même contraste qu'ici) de son "retranchement," (verset 17) de son "endurcissement." (verset 25)

      Enfin le mot même rendu par amoindrissement a toujours un sens fâcheux comme "défaite," "perte d'une bataille ou d'un procès ;" l'apôtre ne l'emploierait certainement pas pour désigner le petit nombre des Juifs convertis au christianisme.

      13 Or... D et les documents du texte occidental ont car.

      Paul s'adresse à ses lecteurs d'origine païenne pour faire ressortir encore spécialement à leurs yeux les avantages que les nations retireront de la conversion finale d'Israël, (versets 11-12) et pour leur dire dans quelle pensée il accomplit, lui, Juif, son apostolat auprès d'eux, gentils. Il y a deux manières de comprendre ce mobile de son activité.

      1° Si je travaille avec ardeur à la conversion des païens, c'est pour exciter à jalousie mes compatriotes les Juifs et en sauver quelques-uns.

      2° En tant qu'apôtre des gentils, je cherche à sauver les Juifs en les excitant à jalousie, parce que la conversion d'Israël dans sa totalité amènera la consommation du salut pour les nations aussi, (verset 15) en d'autres termes si, comme Juif, je souhaite la conversion d'Israël, je la souhaite plus encore en tant qu'apôtre des gentils.

      Cette dernière explication, quoique moins simple, à première vue, établit une meilleure liaison entre versets 11,12 et verset 15 ; elle n'oblige pas à considérer les versets 13,14 comme une parenthèse.

      On comprend aussi mieux que ce soit en tant qu'apôtre des gentils que Paul invoque ce motif, puisque c'est l'intérêt des gentils qu'il a finalement et surtout en vue. Sur l'apostolat de Paul parmi les gentils, comparer : Romains 1.5 ; Actes 9.16 ; 22.21 ; Galates 1.16 ; 2.7 ; Ephésiens 3.8.

      - Je glorifie mon ministère (grec mon service), non en le vantant par des paroles (1Corinthiens 15.9,10) ce qui eût été de peu d'effet sur les Juifs, mais en le remplissant d'une manière fidèle et efficace. Le but et le résultat de l'apostolat que Paul exerce parmi les gentils, c'est, dit-il, d'exciter à jalousie (verset 11 et Romains 10.19) ceux de ma race et de sauver quelques-uns d'entre eux (grec si, en quelque manière, j'existerai à jalousie ma chair et sauverai quelques-uns d'entre eux).

      Quelques-uns : ce n'est que dans les derniers temps qu'ils se convertiront tous.

      15 Ce verset répète et développe la pensée de verset 12, exprimant, en termes propres, ce que celui-ci disait au figuré.

      Leur rejet, c'est leur exclusion par Dieu de l'alliance de grâce, et non la faute dont ils se sont rendus coupables en rejetant l'Evangile. De même, le terme opposé désigne leur adjonction par Dieu à l'Eglise formée des gentils et de l'élite d'Israël, leur réintégration dans l'alliance, et non "l'accueil" qu'ils feront à l'Evangile, leur acceptation du salut.

      Le rejet d'Israël a été la réconciliation du monde, parce qu'il a valu aux nations la prédication de l'Evangile, qui est le message de cette réconciliation. (Romains 5.11 ; 2Corinthiens 5.18-21)

      - L'adjonction d'Israël sera une vie d'entre les morts. L'apôtre ne dit pas comment. Les interprètes émettent des opinions diverses à ce sujet ; la réponse demeurera douteuse jusqu'à l'accomplissement de cette prophétie.

      L'expression : une vie d'entre les morts rappelle l'admirable description symbolique de Ezéchiel 37.1 et suivants Elle est expliquée par quelques uns dans le sens d'une rénovation spirituelle qui s'opérerait au sein de la chrétienté d'origine païenne, par l'effet de la réintégration d'Israël.

      Mais verset 25 semble annoncer que la conversion de tous les gentils, leur "plénitude," précédera la conversion de tout Israël ; et puis, si cette vie d'entre les morts était une rénovation spirituelle, cette expression désignerait un effet semblable à celui qu'énonçait le terme de réconciliation, or, l'opposition du rejet et de l'adjonction d'Israël fait attendre une manifestation plus éclatante et glorieuse de la grâce divine.

      Aussi la plupart des interprètes voient-ils dans cette vie d'entre les morts la vie parfaite des rachetés, affranchis pour toujours du péché et de la mort. La conversion d'Israël sera le dernier acte du développement du règne de Dieu, elle en consommera le triomphe. Elle sera suivie de la résurrection des morts et de la fin de l'économie présente. (Matthieu 24.14)

      16 La réintégration d'Israël dans l'alliance de grâce, sa conversion totale, que l'apôtre vient d'annoncer, (versets 11-15) est conforme à la consécration de ce peuple à Dieu, qui résultait de l'élection dont ses pères avaient été l'objet.

      L'apôtre part de ce fait de l'élection d'Israël pour exhorter les gentils à respecter ce peuple, même dans sa déchéance (versets 17,18) et à veiller sur euxmêmes, de peur qu'un châtiment semblable ne les atteigne. (versets 19-21)

      Considérant la bonté de Dieu, il montre ensuite la possibilité de la réhabilitation d'Israël, s'il ne s'obstine pas dans son incrédulité. (versets 22-24)

      - Les prémices, dont il est question ici, étaient une portion que l'Israélite devait prélever sur la pâte confectionnée avec la première mouture de l'année. Il en faisait un gâteau qui était consacré à l'Eternel et mis à là disposition des sacrificateurs. (Nombres 15.17-21 ; Lévitique 23.15-17)

      Ces prémices étaient par là même saintes et rendaient sainte toute la masse de la pâte, tout le pain dont se nourrissait le peuple de Dieu.

      L'apôtre applique cette image aux ancêtres d'Israël dans leur relation avec ce peuple. Il en aperçoit aussitôt une autre, qui lui paraît plus propre encore à rendre sa pensée parce qu'elle lui permet de distinguer entre les Israélites fidèles et ceux qui ne le sont plus, c'est la comparaison de l'olivier, dont les branches participent de la nature de sa racine. Il développera cette dernière image dans les versets suivants.

      Les prémices, la racine, ce sont les patriarches d'Israël. Dieu les avait élus ; (Genèse 17.7) il avait juré, en leur faveur, son alliance ; (Luc 1.73) il leur avait destiné le pays de Canaan et leur avait fait toutes les promesses spirituelles attachées à sa possession. Leur bénédiction repose sur le peuple, (Deutéronome 7.6-8) même après que la masse est déchue.

      Un arbre peut avoir des branches stériles qui ne l'empêchent pas de porter encore du fruit (versets 23,28 ; comparez Esaïe 6.13). Paul retrouve ainsi son affirmation de versets 1,11 : Dieu n'a pas rejeté son peuple, Israël n'est pas tombé sans retour.

      17 Il ne vient à la pensée de personne d'enter un rameau d'olivier sauvage sur un olivier franc.

      L'apôtre se sert de cette image (comparez Jérémie 11.16) pour montrer d'une manière frappante que l'admission des gentils au salut, semblable à cette opération contre nature, (verset 24) n'était due qu'à la libre et souveraine grâce de Dieu.

      Tu as été enté à leur place. Le grec porte : en elles, ce qui peut s'interpréter : à la place qu'elles occupaient.

      Si cette interprétation paraît trop libre et si l'on estime que la traduction parmi elles s'impose, il faut supposer que l'apôtre pensait aux branches qui étaient restées sur l'olivier.

      De la racine de la sève est la leçon de Sin., B, C. Les autres documents présentent deux variantes qui semblent des corrections. A, Majusc., portent : "de la racine et de la sève." D, Majusc., omettent de la racine.

      La racine est l'organe par lequel l'olivier tire du sol sa sève.

      Le mot traduit par sève signifie proprement graisse, parce que l'olivier produit un fruit oléagineux. (Juges 9.9)

      Par cette image de la graisse ou de la sève de l'olivier franc, à laquelle participe l'olivier sauvage, l'apôtre désigne la bénédiction d'Abraham, qui s'accomplit pour les gentils en Jésus-Christ. (Galates 3.14)

      L'idée de l'agrégation des gentils à Israël est commune à Paul et aux douze. Elle était indiquée déjà par Jésus. (Jean 10.16) Paul la relève afin de prémunir les chrétiens convertis du paganisme contre toute pensée d'orgueil. (1Corinthiens 4.7) Ils pouvaient être tentés de mépriser les Juifs incrédules et rejetés de Dieu.

      Ce que nous appelons l'antisémitisme se manifestait déjà dans la société païenne du premier siècle. Ce dédain est tellement naturel au cœur du gentil, que Paul n'a pas grand espoir d'être obéi. Il ajoute en effet : mais si, malgré tout ce que je puis te dire, tu te glorifies quand même, le fait n'en demeure pas moins : ce n'est pas toi qui portes la racine, mais c'est la racine qui te porte. "Le salut vient des Juif" (Jean 4.22)

      19 Tu diras donc,...l'objection est tirée de l'idée même sur laquelle Paul vient d'insister que les Juifs appartiennent à l'olivier et méritent, comme tels, des égards particuliers.

      Des branches ont été retranchées pour me faire place ; l'honneur que Dieu me fait ainsi en est plus éclatant.

      20 Cela est vrai (grec bien !).

      Paul concède le fait, mais son assentiment n'est pas sans quelque ironie, car il repousse toute conclusion dont les gentils pourraient tirer orgueil.

      C'est l'incrédulité des Juifs qui a été cause de leur retranchement ; et toi, gentil, tu subsistes (grec tu es debout) à cause de ta foi. (Romains 4.16) Ne t'enorgueillis donc point, mais crains (grec ne pense pas des choses élevées).

      Le premier effet que doit produire sur le croyant la vue d'un sévère jugement de Dieu, c'est la crainte ; car quiconque professe de n'être sauvé que par la foi, sans les œuvres de la loi, reconnaît par là même qu'il est un misérable pécheur et qu'il ne subsiste que par la grâce toute gratuite de son Dieu.

      Or, le moindre mouvement d'orgueil, par lequel un tel homme s'élève au-dessus de ses frères, l'expose au péril le plus redoutable, puisque, par cette complaisance en lui-même, il abandonne le seul terrain sur lequel il peut avoir quelque sécurité, la grâce de son Dieu.

      Ainsi, même devant les manifestations les plus éclatantes de l'amour de Dieu, le chrétien ne doit se réjouir qu'avec tremblement, se rappelant que seul celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. (1Corinthiens 10.12,Philippiens 2.12 ; Colossiens 1.23)

      - Au lieu de : il ne t'épargnera pas non plus, D, Majusc., versions Syr. portent : crains...que, de quelque manière, il ne t'épargne pas non plus.

      22 Avec ce verset, Paul aborde une sorte de conclusion (donc) fondée sur la vue de la bonté et de la sévérité de Dieu : celles-ci sont invoquées comme motifs d'une exhortation à la vigilance, adressée aux gentils, (verset 22) puis l'apôtre exprime l'espoir de la réintégration des Juifs. (versets 23,24)

      - Grec :, d'après Sin., B, A, C, etc. : vois donc la bonté et la sévérité de Dieu : envers ceux qui sont tombés, il y a sévérité ; mais envers toi, bonté de Dieu. Quelques témoins du texte omettent le complément de Dieu.

      Paul invite les gentils, objets de la bonté de Dieu, à persévérer dans cette bonté s'ils ne veulent pas, eux aussi, être retranchés.

      Cette exhortation, et la menace sur laquelle elle s'appuie, prouvent que, si l'élection divine donne l'assurance du salut, elle n'en laisse pas moins subsister la responsabilité de l'homme, à tous les degrés de la vie chrétienne.

      Quand il s'agit de réveiller les âmes et de leur inspirer une crainte salutaire, Paul ne se laisse pas arrêter par les conclusions que l'on peut tirer de sa doctrine de l'élection, (Romains 8.29-39) par ce que l'on a appelé l'inadmissibilité de la grâce. S'il paraît se mettre ainsi en contradiction avec lui-même, il compte sur l'expérience chrétienne pour réduire à l'unité cette antinomie. (Philippiens 1.12,13)

      23 L'incrédulité, (comparez verset 20) telle est, dans l'homme, la cause unique de la perdition.

      Comment s'accordent la libre volonté de l'homme et la souveraine grâce de Dieu, c'est le secret de Dieu qui, un jour, nous sera révélé. Ce que nous savons dès maintenant, c'est que Dieu est puissant pour accomplir l'œuvre de sa miséricorde, pour enter de nouveau ceux qui ont été retranchés à cause de leur incrédulité.

      24 Ce que Dieu a fait pour les branches de l'olivier sauvage, il le fera plus certainement (combien plutôt) pour (grec) ceux qui sont par nature, sous-entendu : des branches, des branches de l'olivier franc.

      Cette restauration d'Israël dans l'alliance de grâce, dont l'apôtre a démontré par son argumentation la possibilité et la probabilité, il la prédit, dans versets 25-32, comme une dispensation certaine de la miséricorde de Dieu.

      25 25 à 32 Tout Israël sauvé. La miséricorde de Dieu égale pour tous, triomphe.

      Paul introduit, avec solennité, par une allocution directe, destinée à en marquer l'importance (frères, je ne veux pas que vous ignoriez), l'énoncé d'un fait à venir qu'il qualifie de mystère.

      Cet enseignement confirme (car) ses déductions précédentes.

      Un mystère, dans le langage de Paul, n'est pas un fait ou une vérité incompréhensibles de leur nature. Ce terme sert à désigner tout ce que l'homme ne peut connaître que par une révélation spéciale de Dieu mais qui, une fois révélé, est accessible à l'intelligence humaine : ainsi, la vocation des gentils ; (Romains 16.25 ; Ephésiens 3.3) de même ici, la conversion de tout Israël. (comparez Colossiens 2.2 ; 1Corinthiens 15.51 ; 1Thessaloniciens 4.15 ; 1Timothée 3.16)

      L'apôtre parle, avec une autorité prophétique et une grande assurance, de ces mystères que l'Esprit de Dieu a dévoilés à l'Eglise. Il ne dit pas, comme dans Ephésiens 3.3, que ce soit à lui personnellement que ce mystère a été révélé. Il semble plutôt communiquer aux Romains une révélation déjà reçue par d'autres. Peut-être cette révélation remonte-t-elle à quelque prophétie de Jésus lui-même.

      - Paul communique ce mystère aux Romains, afin, leur dit-il, que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux, ou, suivant la variante de B, A, : en vous-mêmes ; en d'autres termes, que vous ne présumiez pas de votre sagesse, ou que vous ne cherchiez point à découvrir la vérité par les simples réflexions de votre intelligence, en vous livrant à des spéculations oiseuses. Il n'est pas probable que l'apôtre fasse encore allusion à l'orgueil qui portait les gentils à mépriser les Juifs. (verset 18 et suiv :)

      - Le mystère révélé, c'est que l'endurcissement a atteint (grec est arrivé à) une partie d'Israël, jusqu'à ce que la plénitude des gentils soit entrée.

      Le terme d'endurcissement désigne une action que Paul attribue à Dieu. (verset 7, note)

      - Ce qu'il a exposé dans versets 1-10, montre dans quel sens cet endurcissement a atteint (grec) en partie Israël. Il durera jusqu'à ce que la plénitude des gentils soit entrée.

      La plénitude des gentils, c'est leur nombre plein, complet, toutes les nations du monde, et, sinon tous leurs représentants individuels sans exception, du moins leur grande masse. Il est arbitraire de limiter cette plénitude au nombre total des élus ; notre passage ne renferme aucune allusion à l'élection individuelle. Cette plénitude des nations doit entrer dans l'Eglise, dans l'alliance de grâce.

      26 Et ainsi, cette condition étant remplie, et par l'effet même de la plénitude des nations, qui excite à jalousie le peuple élu, (versets 11,14) tout Israël sera sauvé, le peuple dans son ensemble se convertira à l'Evangile, en reconnaissant dans un élan collectif, Jésus de Nazareth comme le Messie.

      Ici encore, rien dans le texte n'indique qu'il faille limiter tout Israël à ceux des Israélites qui sont élus. Les résistances individuelles restent sans doute possibles, car Dieu ne contraint personne au salut ; mais, si l'on ne peut presser les termes de plénitude des gentils et de tout Israël jusqu'à leur faire signifier tous les individus des deux groupes, il faut se garder de restreindre arbitrairement le sens de ces expressions, par préjugé dogmatique, comme le faisaient les réformateurs, ou par antipathie contre les Juifs, ou encore par incrédulité, comme cela n'arrive que trop souvent.

      Laissons ces magnifiques promesses de Dieu nous révéler toutes les richesses de sa miséricorde !

      - Cette conversion de tout Israël était annoncée, aux yeux de Paul, dans Esaïe 59.20,21, qu'il cite librement. De Sion signifie du sein du peuple juif, dont Jérusalem était le centre. Le texte hébreu porte : "à Sion," ou "pour Sion ;" les Septante : "à cause de Sion".

      Le changement, que l'apôtre fait à ce texte, lui était inspiré par d'autres passages de l'Ecriture, comme Psaumes 14.7 ; 110.2.

      Les mots : il éloignera de Jacob les impiétés, sont tirés des Septante ; l'hébreu porte : "pour ceux qui se convertiront de l'impiété en Jacob." Voir la suite de ce beau passage, qui annonce l'immutabilité du dessein de Dieu envers son peuple ; il était sans doute tout entier présent à l'esprit de l'apôtre, quoique les premiers mots seuls soient cités.

      Puis Paul ajoute cette parole empruntée à Esaïe : (Esaïe 27.9) lorsque j'ôterai leurs péchés. C'est en ôtant les péchés de son peuple, que Dieu affermit son alliance avec lui. (Comp Jérémie 31.33,34)

      28 Grec : Selon l'Evangile...selon l'élection.

      Selon l'Evangile, si l'on juge leur situation d'après cet Evangile qu'ils ont rejeté en mettant à mort le Saint et le Juste, ils sont des ennemis, ce mot exprime les dispositions de Dieu envers eux, et non leurs dispositions envers Dieu ; (Romains 5.10, note) il est mis en contraste avec : ils sont des bien-aimés, évidemment : bien-aimés de Dieu.

      Dieu aime encore ce peuple, comme tel, selon l'élection de sa grâce et à cause du petit nombre des Israélites qui toujours restèrent fidèles, et qui, au temps de Paul, avaient reçu l'Evangile.

      Un second contraste se trouve entre ces deux compléments : à cause de vous, à cause des pères.

      Le sens du second est clair : les pères du peuple d'Israël, les patriarches, furent les premiers objets de l'amour de Dieu, de son élection, c'est à eux et à leur postérité qu'il a fait la promesse ; et il reporte cet amour sur leurs enfants.

      Le sens du premier complément : à cause de vous est moins évident ; comment les Juifs peuvent-ils être ennemis à cause des gentils ?

      Nous retrouvons ici la pensée de versets 11-15,19,31, à savoir que Dieu, dans son immense amour, voulant avoir sur cette terre un peuple de rachetés de toute nation, de toute langue, a, en quelque sorte, suspendu les effets de son alliance avec Israël, devenu infidèle, pour appeler à cette destination "un peuple qui n'était point son peuple," et pour "se laisser trouver de ceux qui ne le cherchaient point." (Romains 10.20,21)

      29 Irrévocables ou "sans repentir," sans retour ; le même mot se trouve 2Corinthiens 7.10.

      Ce verset donne la raison (car) de l'affirmation qui précède. (verset 28)

      Les dons de Dieu sont les privilèges qu'il a accordés à Israël pour qu'il devint le porteur du salut ; l'apôtre les a énumérés Romains 9.4,5.

      L'appel de Dieu, c'est l'action par laquelle i1 a amené Israël à sa connaissance et a fait de lui son peuple. Ces dons et cet appel ne sont point (grec) sujets à repentir, à révocation de la part de Dieu ; les dispositions de Dieu ne changent pas.

      Des membres du peuple élu peuvent déchoir sans anéantir le dessein de la miséricorde divine, tout comme un arbre n'est pas détruit parce que des branches stériles ou sèches en sont retranchées. (verset 17 et suivants) Tel sera Israël comme nation, jusqu'à la fin de l'économie présente ; toutes les promesses que Dieu lui a faites seront accomplies par sa conversion et par les bénédictions dont il sera encore la source pour l'humanité.

      30 L'apôtre termine son exposé par une vue générale du plan de Dieu, (versets 30-32) où il met en parallèle les destinées divergentes et pourtant analogues des gentils et d'Israël.

      La désobéissance, ou rébellion, est le péché principal des païens qui ne se soucient pas de connaître Dieu (Romains 1.28, suivants ; Ephésiens 2.2 ; 5.6).

      Comment la désobéissance des Israélites a été le moyen, pour les gentils, d'obtenir miséricorde, c'est ce qui a été indiqué plusieurs fois déjà. (versets 11,12,15,28, notes)

      31 Il y a deux manières de construire ce verset. La plus conforme à la disposition de la phrase en grec est de rattacher le complément : par la miséricorde qui vous a été faite, à ce qui précède ; il indiquerait la cause de la désobéissance d'Israël.

      Ce peuple orgueilleux n'a pas voulu croire à un salut tout gratuit, auquel les païens étaient admis au même titre que lui ; le message évangélique a été sa pierre d'achoppement, l'occasion principale de sa chute.

      Mais la plupart des commentateurs actuels, pour maintenir le parallélisme avec verset 30, rattachent le complément à la proposition suivante : afin que, par la miséricorde qui vous a été faite, eux aussi obtiennent miséricorde maintenant (B, D).

      Nous retrouvons la pensée de verset 11 et suivants : le salut obtenu par les gentils provoquera la Jalousie des Juifs, et les amènera a la repentance et à la foi, qui permettront à Dieu de leur faire miséricorde à eux aussi. C'est le but final (afin que), que Dieu poursuit et qu'il atteindra en dépit de la désobéissance d'Israël.

      32 Paul explique et confirme ainsi (car) l'idée que gentils et Juifs sont dans la même position vis-à-vis du salut : également coupables par leur désobéissance, et également les objets de la miséricorde divine. (versets 30-31)

      En même temps, il conclut cette partie de son épître (Ro. 9-11), consacrée à la théodicée, à la justification de Dieu et de sa conduite envers les hommes pécheurs.

      Enfin, il résume tout l'exposé dogmatique de son épître : il a prouvé à tous, tant Juifs que gentils qu'ils sont assujettis au péché, que Dieu les a tous enfermés dans la désobéissance comme dans une prison, qu'il les a forcés à reconnaître leur misère et à en gémir, afin de pouvoir faire miséricorde à tous, c'est-à-dire par pure grâce et au moyen de la foi, sans distinction de nationalité ; car il n'y a pour tous qu'un même Sauveur et un même salut.

      - Cette interprétation de notre verset est rendue évidente par le contexte, où l'apôtre parle des dispensations de Dieu envers les Juifs et les gentils, considérés comme groupements ethniques, et non du sort des individus.

      L'expression dont il se sert, et qui est imparfaitement rendue par : tous les hommes (grec les tous), désigne toutes les sortes d'hommes, qu'ils soient Juifs ou gentils. (comparez 1Corinthiens 9.22) On n'est donc pas fondé d'invoquer ce passage en faveur du salut final de tous les individus.

      Dans Galates 3.22, où Paul énonce une pensée analogue : "l'Ecriture a tout enfermé sous le péché," il ajoute : "afin que ce qui avait été promis fût donné, par la foi en Jésus-Christ, à ceux qui croient." Cette voie de la foi demeure, dans tous les cas, l'unique voie du salut.

      - "Jamais coup d'œil plus vaste ne fut jeté sur le plan divin de l'histoire du monde. D'abord l'époque de l'unité primitive, dans laquelle la famille humaine ne forme encore qu'une totalité indivise ; puis l'antagonisme entre les deux fractions religieuses de l'humanité créés par la vocation d'Abraham : les Juifs demeurant dans la maison paternelle du monothéisme, mais avec un esprit légal et servile, et les païens livrés à leurs propres voies. Au terme de cette période, l'apparition du Christ décidant la rentrée de ceux-ci au foyer domestique, mais en même temps la sortie de ceux-là. Enfin les Juifs, cédant aux sollicitations divines et au spectacle du salut dont jouissent les païens graciés ; et l'universalisme final, dans lequel se résolvent toutes les dissonances antérieures, remplaçant, sous une forme infiniment supérieure, l'unité primitive et faisant contempler à l'univers la famille de Dieu pleinement constituée." Godet.

      33 33 Ă  36 Doxologie finale.

      Le plan de Dieu pour le salut des pécheurs, qui s'est déroulé de degré en degré aux yeux de l'apôtre, pénètre tellement son cœur d'étonnement et d'adoration, qu'il est contraint de donner essor à ses sentiments.

      Il le fait dans un chant de louanges, dont les sublimes accents embrassent les hauteurs des cieux et les profondeurs de l'essence divine. Son regard plonge dans un abîme ; ô profondeur ! Il découvre d'abord la richesse de Dieu, c'est-à-dire, probablement, l'abondance des moyens qu'il a d'atteindre son but : le salut de l'homme déchu ; puis la sagesse de Dieu qui conçut le plan de la rédemption, (1Corinthiens 2.7) enfin la connaissance qui lui permet de discerner les conditions de son exécution et détermine à l'avance les voies et les moyens de l'exécuter.

      Quelques-uns considèrent le mot richesse comme un complément qualificatif de profondeur : O profondeur de richesse, c'est-à-dire : "O profondes richesses," et de la sagesse et de la connaissance.

      Pour admettre cette construction, il faudrait pouvoir regarder comme inauthentique le et devant de la sagesse (plusieurs témoins occidentaux du texte l'omettent). Si on le maintient, la coordination des trois compléments : richesse, sagesse, connaissance, semble s'imposer.

      - Les jugements de Dieu, qu'il exerce même sur les siens pour les éprouver et les mûrir en vue de la vie éternelle, sont insondables. ils présentent souvent à l'esprit borné de l'homme des mystères qu'il ne peut scruter jusqu'au fond.

      Ses voies enfin, par les quelles il conduit l'humanité et poursuit l'exécution de ses desseins, sont incompréhensibles, impénétrables (grec on n'en peut suivre les traces.)

      34 L'apôtre confirme (car) ce qu'il vient de dire du caractère insondable des voies de Dieu, en posant deux questions, dont les termes sont empruntés à l'Ecriture, mais qu'il n'introduit cependant pas par une formule de citation.

      La question de verset 34 est tirée d'Esaïe, (Esaïe 40.13) cité presque textuellement d'après les Septante ; celle de verset 35 est tirée de Job 41.2. Dans ce dernier passage, c'est Dieu lui-même qui défie l'homme : "Qui m'a prévenu pour que je le lui rende ?" L'apôtre pose lui-même cette question au nom de Dieu.

      36 L'apôtre motive la réponse négative que l'on doit faire à la question posée : parce que c'est de lui et par lui et pour lui que sont toutes choses ; il les a créées, il les produit incessamment, il les dirige toutes, il est leur but suprême : ou, si l'on préfère limiter le sens de ces expressions à l'œuvre du salut dans l'homme et dans l'humanité, il en a pris l'initiative, il la régit et l'exécute, il en est la fin dernière.
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