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1 Samuel 10

    • 1

      L'onction représente la communication de l'Esprit divin. Elle n'avait été appliquée jusque-là qu'à l'office des sacrificateurs. Saül doit comprendre par cet acte toute la grandeur de la charge qui lui est confiée et d'où viendra la force dont il aura besoin pour la remplir. Comme le sacerdoce est appelé de Dieu à représenter le peuple devant l'Eternel, la royauté a la mission de représenter la souveraineté de Dieu devant le peuple.

      Et il l'embrassa. Cet hommage affectueux est touchant de la part de celui qui s'était senti si profondément froissé par l'établissement de la royauté.

      2

      Samuel annonce à Saül trois signes dont l'accomplissement devra lui donner une pleine confiance en la parole de celui qui les lui indique d'avance : la rencontre de deux hommes, qui lui annonceront le recouvrement des ânesses (verset 2), celle de trois hommes allant offrir un sacrifice (verset 3), et celle d'un groupe de prophètes (verset 5) ; enfin, comme effet des trois signes précédents, Samuel lui annonce le souffle d'inspiration qui s'emparera de lui (verset 6).

      Près du tombeau de Rachel. Ou bien l'on doit admettre que ce tombeau est celui dont il est parlé Genèse 35.20, et que la mort de Rachel a eu lieu dans le territoire de Benjamin, entre Béthel et Bethléem, et rejeter comme fausse la tradition qui a déterminé l'emplacement du monument actuel à 2 km de Bethléem (voir Genèse 35.20, note). Ou peut-être vaut-il mieux supposer qu'il existait deux tombeaux de Rachel, l'un de Juda, près de Bethléem, où Rachel serait morte en effet et dont parlerait Genèse 35.20, l'autre dans le territoire de Benjamin, que les Benjamites auraient élevé en l'honneur de cette femme de Jacob qui était leur mère. Ce dernier, d'après notre récit, aurait été voisin de Rama.

      Tseltsah : lieu inconnu, aussi bien que le Thabor du verset 3, qu'il ne faut pas confondre avec le mont Thabor de la plaine de Jizréel.

      3

      A Béthel. Il devait y avoir là un haut-lieu datant sans doute de l'époque des patriarches (Genèse 12.8 ; 13.3 ; 28.18 ; 35.6) ; c'était là peut-être que, depuis la dislocation du Tabernacle, on offrait les sacrifices ; car les objets portés par ces hommes étaient évidemment destinés à servir d'offrandes.

      4

      Ce don ressemble à un hommage dont ces hommes ignoraient la portée, mais qui doit singulièrement frapper Saül.

      5

      Guibéa de Dieu : nom provenant du haut-lieu qui se trouvait là (verset 13). Plus tard, dès le règne de Saül, cette ville, située au nord de Jérusalem (aujourd'hui Tel-el-Fûl ; voir Esaïe 10.29, note), fut appelée Guibéa de Saül, comme lieu d'origine de ce premier roi (11.4 ; 15.34).

      Les colonnes des Philistins. D'autres ont entendu la garnison, sens qu'a peut-être le terme hébreu dans 2Samuel 8.6,14. Le sens que nous lui donnons ici se trouve probablement 1Samuel 13.3 et certainement Genèse 19.26. Les Philistins avaient laissé dans le pays des monuments de leur pouvoir, qu'on n'avait pas osé détruire.

      Une troupe de prophètes. C'est la première fois qu'il est parlé d'un groupe de prophètes. Cette réunion de jeunes hommes pieux se livrant à des exercices religieux était due sans doute à l'initiative de Samuel. C'est là l'origine de ce qu'on a appelé les écoles de prophètes, dont un certain nombre sont mentionnées dans la suite ; comparez 19.8-20 ; 2Rois 2.3,5 ; 4.38 ; 6.4. Ils s'exerçaient au chant des louanges de Dieu et à la musique sacrée, et devenaient en même temps les dépositaires des traditions religieuses de la nation.

      Luth (nèbel, proprement outre) : instrument à cordes avec une caisse de résonance placée au haut.

      Tambourin : voir Jérémie 31.4 ; Exode 15.20, notes.

      Flûte : Esaïe 5.12 ; 30.29.

      Harpe (kinnor) : instrument à cordes dont la caisse de résonance est placée en bas.

      6

      L'Esprit de l'Eternel... Ces sortes de phénomènes religieux ont quelque chose de contagieux ; dans l'état d'excitation où devait se trouver Saül, à la suite de son onction et de tout ce qui avait eu lieu, il était particulièrement accessible au souffle prophétique.

      Tu prophétiseras. Dans la pensée biblique la prophétie n'est pas la prédiction d'événements à venir ; elle désigne toute parole, tout chant et même tout geste inspiré par le souffle de l'Esprit (verset 10).

      Un autre homme. Ce n'est pas la régénération radicale qui n'appartient qu'à la nouvelle alliance ; c'est le changement profond d'un homme qui a vécu jusqu'ici pour les intérêts de la terre et dans la vie duquel la pensée dominante de Dieu et de son œuvre vient tout à coup à prendre pied.

      7

      Fais ce qui se présentera. Ces mots signifient que Saül ne doit point entreprendre immédiatement quelque œuvre nouvelle, celle de l'expulsion des Philistins, par exemple, mais retourner à ses occupations ordinaires en se laissant diriger par Dieu, qui est maintenant avec lui, et en attendant le moment où il sera appelé à agir en roi ; comparez 11.5 où les messagers de Jabès le trouvent occupé de son labourage.

      8

      Tu descendras à Guilgal. Lorsque le moment, fixé par Dieu, sera venu d'entrer en campagne contre les Philistins ; Sarnuel fait sans doute allusion à l'entretien intime qu'il avait eu avec Saül ; celui-ci devra descendre à Guilgal pour rassembler là le peuple autour de lui. Cette guerre, comme toutes les guerres chez les anciens, devra être inaugurée par une cérémonie religieuse (comparez Deutéronome 20.2 et Nombres 31.6), et Samuel remplira l'office de sacrificateur. De là les mots suivants : Je descendrai vers toi pour offrir...

      Les sept jours d'attente sont ceux pendant lesquels le peuple, convoqué par Saül, se rassemblera autour de lui, son nouveau chef, et sera organisé par lui. On comprend ainsi pourquoi Saül précède Samuel, qui ne devait arriver que quand l'armée serait rassemblée.

      Guilgal. L'expression descendre (13.12), qui correspond à celle de monter à (verset 15), parle en faveur de celui des deux Guilgal qui était situé dans la vallée du Jourdain. La plaine du Jourdain, à l'opposite du pays des Philistins, convenait au rassemblement d'une armée qui devait opérer contre eux. C'était de là que Josué était parti pour commencer la conquête de la Terre Sainte ; c'était le lieu le plus propice pour commencer la guerre de libération.

      Je te déclarerai : en vertu de l'office prophétique de Samuel qui n'avait pas pris fin avec sa judicature.

      11

      L'expression fils de Kis paraît exclure, dans l'esprit de ceux qui l'emploient, l'appartenance d'un tel homme à une confrérie prophétique.

      12

      Et qui est leur père ? Les prophètes ne le deviennent pas par voie de filiation comme les sacrificateurs ; c'est l'action immédiate de Dieu qui leur confère cet office.

      13

      Vint au haut-lieu. Saül avait rencontré les prophètes retournant du haut-lieu à Rama, où était sans doute leur domicile, dans le voisinage de Samuel. Maintenant, il continue son chemin vers le haut-lieu, à proximité duquel demeurait sa famille.

      14

      Il rencontre tout d'abord son oncle qui est étonné d'apprendre qu'il revient d'auprès de Samuel à Rama.

      15

      Cette question n'est point une affaire de pure curiosité ; l'oncle de Saül trouve à son neveu un air extraordinaire et se doute qu'il doit s'être passé quelque chose d'important entre le prophète et lui. Mais on comprend très bien que Saül garde le silence sur ce qui a eu lieu.

      17

      17 à 27 Election de Saül par le sort en présence du peuple.

      Ce n'était pas assez, pour que Saül fût reconnu roi par le peuple, que l'Eternel l'eût désigné comme tel à Samuel, et que celui-ci lui eût conféré l'onction royale. Pour qu'un simple campagnard, d'un petit bourg de la tribu de Benjamin, pût être élevé au commandement suprême, il fallait une manifestation publique de l'Eternel, adressée directement au peuple lui-même. Ainsi s'explique la scène suivante, qui ne fait nullement double emploi avec l'onction de Saül par Samuel.

      Mitspa (7.5). Cette localité était devenue pour le peuple le lieu de délibération ordinaire.

      19

      Rejeté. Voir note en début du chapitre 8 et 8.7, note.

      20

      Comparez Josué 7.14.

      22

      Et ils consultèrent : sans doute par l'Urim et le Thummim qui était entre les mains du souverain sacrificateur.

      Est-il venu... ? c'est-à-dire : Y a-t-il encore un Israélite présent qui se dérobe à nos yeux, et ou est-il ? Ils ne nomment pas Saül, peut-être pour donner plus de force encore à la réponse de l'Eternel.

      Caché : dans le sentiment de la disproportion qu'il y avait entre ses capacités et le rôle qu'il allait être appelé à jouer.

      24

      On sent la pointe d'ironie qui caractérise ces paroles : Vous comptez sur l'homme ; en voici un qui est digne de votre confiance et de votre admiration ! Vous voulez de la force physique ; en voilà !

      25

      Le document dont il s'agit, n'est nullement identique, quoiqu'il soit désigné en hébreu par le même terme (mischpath) avec le discours dans lequel Samuel avait décrit, 8.9, la manière d'agir des roi s futurs. Il s'agit sans doute ici d'un écrit dans lequel Samuel avait développé les principes posés Deutéronome 17.14-20 et défini plus exactement les relations normales entre le roi et le peuple.

      Devant l'Eternel : soit dans le Tabernacle à Silo ou à Nob, soit devant l'arche à Kirjath-Jéarim.

      26

      Des hommes de valeur. Une troupe de volontaires, vaillants et pieux, qui se groupa autour de lui et l'accompagna à sa demeure. Pour le moment cette reconnaissance ne fut encore que partielle, un exploit. saillant pouvait seul la rendre générale. Cet exploit fut le succès raconté au chapitre suivant.

      27

      Pas de présents. Il résulte de ces mots que le reste du peuple lui offrit des dons spontanés et qu'ainsi commença à se réaliser la parole de 1Samuel 9.20.

      Il fit le sourd. Avec un léger changement de lettres ces mots peuvent signifier : Et dans le temps des labours. Il faudrait dans ce cas les lier au premier verset du chapitre suivant ; ils s'accorderaient bien avec le verset 5, mais non avec 12.17 ; car il ne peut pas s'être écoulé trois ou quatre mois entre le commencement et la fin de cette guerre.

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