-
1
Il arriva donc la neuvième année du règne de Sédécias, le dixième jour du dixième mois, que Nébucadnetsar Roi de Babylone vint avec toute son armée contre Jérusalem, et se campa contr'elle, et ils bâtirent des forts tout autour.
2
Et la ville fut assiégée jusqu'à la onzième année du Roi Sédécias.
3
Et le neuvième jour du [quatrième] mois la famine augmenta dans la ville, de sorte qu'il n'y avait point de pain pour le peuple du pays.
4
Alors la brèche fut faite à la ville, et tous les gens de guerre [s'enfuirent] de nuit par le chemin de la porte entre les deux murailles qui [étaient] près du jardin du Roi (or les Caldéens [étaient tout] joignant la ville à l'environ) et le Roi s'en alla par le chemin de la campagne.
5
Mais l'armée des Caldéens poursuivit le Roi, et quand ils l'eurent atteint dans les campagnes de Jérico, toute son armée se dispersa d'auprès de lui.
6
Ils prirent donc le Roi, et le firent monter vers le Roi de Babylone à Ribla ; où on lui fit son procès.
7
Et on égorgea les fils de Sédécias en sa présence ; après quoi on creva les yeux à Sédécias, et l'ayant lié de doubles chaînes d'airain, on le mena à Babylone.
Prise de Jérusalem; seconde déportation
8
Et au septième [jour] du cinquième mois, en la dix-neuvième année du Roi Nébucadnetsar, Roi de Babylone, Nébuzar-adan prévôt de l'hôtel, serviteur du Roi de Babylone, entra dans Jérusalem ;
9
Et il brûla la maison de l'Eternel, et la maison Royale, et toutes les maisons de Jérusalem, et mit le feu dans toutes les maisons des Grands.
10
Et toute l'armée des Caldéens, qui [était] avec le prévôt de l'hôtel, démolit les murailles de Jérusalem tout autour.
11
Et Nébuzar-adan prévôt de l'hôtel transporta [à Babylone] le reste du peuple, [savoir] ceux qui étaient demeurés de reste dans la ville, et ceux qui s'étaient allés rendre au Roi de Babylone, et le reste de la multitude.
12
Néanmoins le prévôt de l'hôtel laissa quelques-uns des plus pauvres du pays pour [être] vignerons et laboureurs.
13
Et les Caldéens mirent en pièces les colonnes d'airain qui [étaient] dans la maison de l'Eternel, et les soubassements, et la mer d'airain qui [était] dans la maison de l'Eternel, et ils en emportèrent l'airain à Babylone.
14
Ils emportèrent aussi les chaudrons, et les racloirs, et les serpes, et les tasses, et tous les ustensiles d'airain dont on faisait le service.
15
Le prévôt de l'hôtel emporta aussi les encensoirs et les bassins ; et ce qui était d'or, et ce qui était d'argent.
16
Quant aux deux colonnes, à la mer, et aux soubassements que Salomon avait faits pour la maison de l'Eternel, on ne pesa point l'airain de tous ces vaisseaux.
17
Chaque colonne avait dix-huit coudées de haut, et elle avait un chapiteau d'airain par dessus, dont la hauteur était de trois coudées, outre le rets et les grenades qui étaient autour du chapiteau, le tout d'airain ; et la seconde colonne était de même façon, avec le rets.
18
Le prévôt de l'hôtel emmena aussi Séraja premier Sacrificateur, et Sophonie second Sacrificateur, et les trois gardes des vaisseaux.
19
Il emmena aussi de la ville un Eunuque qui avait la charge des hommes de guerre, et cinq hommes de ceux qui voyaient la face du Roi, lesquels furent trouvés dans la ville. [Il emmena] aussi le Secrétaire du Capitaine de l'armée qui enrôlait le peuple du pays, et soixante hommes d'entre le peuple du pays, qui furent trouvés dans la ville.
20
Nébuzar-adan donc prévôt de l'hôtel les prit, et les mena au Roi de Babylone à Ribla.
21
Et le Roi de Babylone les frappa, et les fit mourir à Ribla, au pays de Hamath ; ainsi Juda fut transporté hors de sa terre.
Guedalia, gouverneur du pays de Juda
22
Mais quant au peuple qui était demeuré de reste au pays de Juda, [et] que Nébucadnetsar Roi de Babylone y avait laissé, il établit pour Gouverneur sur eux Guédalia fils d'Ahikam, fils de Saphan.
23
Quand tous les Capitaines des gens de guerre, et leurs gens, eurent appris que le Roi de Babylone avait établi Guédalia pour Gouverneur, ils allèrent trouver Guédalia à Mitspa, [savoir]Ismaël fils de Néthania, et Johanan fils de Karéath, et Séraja fils de Tanhumeth Nétophathite, Jaazania fils d'un Mahachathite, eux et leurs gens.
24
Et Guédalia leur jura et à leurs gens, et leur dit : Ne faites pas difficulté d'être serviteurs des Caldéens ; demeurez au pays, et servez le Roi de Babylone, et vous vous en trouverez bien.
25
Mais il arriva au septième mois, qu'Ismaël fils de Néthania, fils d'Elisamah, qui était du sang Royal, et dix hommes avec lui vinrent, et frappèrent Guédalia, dont il mourut. [Ils frappèrent] aussi les Juifs et les Caldéens qui étaient avec lui à Mitspa.
26
Et tout le peuple depuis le plus petit jusqu'au plus grand, avec les capitaines des gens de guerre, se levèrent, et s'en allèrent en Egypte, parce qu'ils avaient peur des Caldéens.
Le roi de Babylone gracie Joakin
27
Or il arriva la trente-septième année de la captivité de Jéhojachin Roi de Juda, le vingt-septième jour du douzième mois, qu'Evilmérodac, Roi de Babylone, l'année qu'il commença à régner, tira hors de prison Jéhojachin Roi de Juda, et le mit en liberté.
28
Et il lui parla avec douceur, et mit son trône au dessus du trône des Rois qui étaient avec lui à Babylone.
29
Et après qu'il lui eut changé ses vêtements de prison, il mangea du pain ordinairement tout le temps de sa vie en sa présence.
30
Et quant à son ordinaire, un ordinaire continuel lui fut établi par le Roi chaque jour, tout le temps de sa vie.
-
1
La neuvième année où Sédécias est roi, le dixième mois, le 10 du mois, Nabucodonosor, roi de Babylone, arrive à Jérusalem avec toute son armée. Il installe son camp devant la ville, et les Babyloniens creusent des fossés autour d’elle.
2
L’attaque va durer jusqu’à la onzième année où Sédécias est roi.
3
Il y a une famine terrible dans la ville, et les gens n’ont plus rien à manger. Le quatrième mois, le 9 du mois,
4
les Babyloniens font un trou dans le mur qui protège la ville. Pendant la nuit, les soldats de Juda s’enfuient. Ils passent par la porte située entre les deux murs de défense, près du jardin du roi, malgré les Babyloniens qui entourent Jérusalem. Le roi Sédécias prend le chemin qui conduit à la vallée du Jourdain.
5
Les soldats babyloniens le poursuivent et ils le rattrapent dans la plaine de Jéricho. Toute son armée l’a abandonné.
6
Les Babyloniens prennent le roi Sédécias. Ils le conduisent au roi de Babylone, qui est à Ribla. Là, les Babyloniens jugent Sédécias.
7
Ils mettent à mort ses fils sous ses yeux. Ensuite, ils crèvent les yeux de Sédécias, l’attachent avec une double chaîne de bronze et l’envoient à Babylone.
Prise de Jérusalem; seconde déportation
8
La dix-neuvième année où Nabucodonosor est roi, le cinquième mois, le 7 du mois, Nebouzaradan entre à Jérusalem. C’est le chef des gardes du roi de Babylone, il fait partie des hommes à son service.
9
Il met le feu au temple, au palais royal de Juda et à toutes les maisons de la ville, en particulier à celles des notables.
10
Les troupes babyloniennes qui sont avec le chef des gardes détruisent tous les murs qui entourent Jérusalem.
11
Ensuite, Nebouzaradan déporte les gens qui sont encore dans la ville : ceux qui se sont rendus au roi de Babylone, ainsi que le reste de la population.
12
Mais il laisse quelques familles parmi les gens les plus pauvres du pays pour cultiver les vignes et les champs.
13
Les Babyloniens cassent les colonnes de bronze qui sont à l’entrée du temple, ainsi que les chariots et la grande cuve de bronze placés dans la cour. Ils emportent tout ce bronze à Babylone.
14
Ils prennent aussi les objets en bronze utilisés pour le service du temple : récipients pour les cendres, pelles, éteignoirs pour les lampes et coupes.
15
Le chef des gardes prend aussi tous les objets en or et en argent : brûle-parfums et coupes pour le sang.
16
Le roi Salomon avait fait fabriquer de nombreux objets en bronze pour le temple du SEIGNEUR : deux colonnes, une grande cuve avec douze taureaux pour la porter et les chariots. On ne peut pas peser tout ce métal.
17
Par exemple, les colonnes ont chacune 9 mètres de haut. Au-dessus de chaque colonne, il y a une couronne de bronze, haute d’un mètre et demi. Elle est décorée tout autour d’une natte en bronze et de fruits en bronze, appelés grenades. Les deux colonnes et leurs décorations sont les mêmes.
18
Le chef des gardes fait arrêter le grand-prêtre Seraya, son adjoint Sefania et les trois prêtres qui gardent l’entrée du temple.
19
Il fait arrêter aussi un fonctionnaire responsable des militaires, puis cinq personnes proches du roi restées dans la ville. Il fait arrêter encore le secrétaire du chef de l’armée, chargé de recruter les combattants, et 60 hommes de Juda. Tous ces gens se trouvent alors à Jérusalem.
20
Nebouzaradan les conduit auprès du roi de Babylone, à Ribla.
21
Celui-ci les fait mourir à cet endroit, au pays de Hamath. Ainsi, le peuple de Juda est déporté loin de sa terre.
Guedalia, gouverneur du pays de Juda
22
Nabucodonosor, roi de Babylone, laisse une partie de la population dans le pays de Juda. Pour les gouverner, il désigne Guedalia, fils d’Ahicam et petit-fils de Chafan.
23
Les officiers et les soldats judéens apprennent cela. Alors ils vont trouver Guedalia à Mispa. Ces officiers sont : Ismaël, fils de Netania, Yohanan, fils de Caréa, Seraya, fils de Tanehoumeth, les fils de Netofa, et Yazania, fils de Maaka.
24
Guedalia dit aux officiers et à leurs hommes : « Vous ne devez pas avoir peur des Babyloniens. Restez dans le pays et mettez-vous au service du roi de Babylone. Alors tout se passera bien pour vous, je vous le jure. »
25
Mais cette année-là, le septième mois, Ismaël, fils de Netania et petit-fils d’Élichama, de la famille du roi de Juda, vient à Mispa avec dix hommes. Il fait mourir Guedalia, ainsi que les Judéens et les Babyloniens qui sont avec lui à Mispa.
26
Alors tout le monde, du plus petit au plus grand, part en Égypte avec les officiers, parce que les gens ont peur des Babyloniens.
Le roi de Babylone gracie Joakin
27
Évil-Mérodak devient roi de Babylone 37 ans après la déportation du roi Yoakin de Juda. L’année où il devient roi, le douzième mois, le 27 du mois, Évil-Mérodak rend sa liberté à Yoakin, roi de Juda, et le fait sortir de prison.
28
Il lui parle avec bonté et lui donne une place au-dessus des rois qui sont avec lui à Babylone.
29
Yoakin enlève ses habits de prisonnier et il prend ses repas avec le roi de Babylone, tous les jours sans exception.
30
Ainsi, chaque jour jusqu’à sa mort, Yoakin reçoit du roi de Babylone ce qui est nécessaire pour vivre.
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1
Il arriva donc la neuvième année du règne de Sédécias, le dixième jour du dixième mois, que Nébucadnetsar Roi de Babylone vint avec toute son armée contre Jérusalem, et se campa contr'elle, et ils bâtirent des forts tout autour.
2
Et la ville fut assiégée jusqu'à la onzième année du Roi Sédécias.
3
Et le neuvième jour du [quatrième] mois la famine augmenta dans la ville, de sorte qu'il n'y avait point de pain pour le peuple du pays.
4
Alors la brèche fut faite à la ville, et tous les gens de guerre [s'enfuirent] de nuit par le chemin de la porte entre les deux murailles qui [étaient] près du jardin du Roi (or les Caldéens [étaient tout] joignant la ville à l'environ) et le Roi s'en alla par le chemin de la campagne.
5
Mais l'armée des Caldéens poursuivit le Roi, et quand ils l'eurent atteint dans les campagnes de Jérico, toute son armée se dispersa d'auprès de lui.
6
Ils prirent donc le Roi, et le firent monter vers le Roi de Babylone à Ribla ; où on lui fit son procès.
7
Et on égorgea les fils de Sédécias en sa présence ; après quoi on creva les yeux à Sédécias, et l'ayant lié de doubles chaînes d'airain, on le mena à Babylone.
Prise de Jérusalem; seconde déportation
8
Et au septième [jour] du cinquième mois, en la dix-neuvième année du Roi Nébucadnetsar, Roi de Babylone, Nébuzar-adan prévôt de l'hôtel, serviteur du Roi de Babylone, entra dans Jérusalem ;
9
Et il brûla la maison de l'Eternel, et la maison Royale, et toutes les maisons de Jérusalem, et mit le feu dans toutes les maisons des Grands.
10
Et toute l'armée des Caldéens, qui [était] avec le prévôt de l'hôtel, démolit les murailles de Jérusalem tout autour.
11
Et Nébuzar-adan prévôt de l'hôtel transporta [à Babylone] le reste du peuple, [savoir] ceux qui étaient demeurés de reste dans la ville, et ceux qui s'étaient allés rendre au Roi de Babylone, et le reste de la multitude.
12
Néanmoins le prévôt de l'hôtel laissa quelques-uns des plus pauvres du pays pour [être] vignerons et laboureurs.
13
Et les Caldéens mirent en pièces les colonnes d'airain qui [étaient] dans la maison de l'Eternel, et les soubassements, et la mer d'airain qui [était] dans la maison de l'Eternel, et ils en emportèrent l'airain à Babylone.
14
Ils emportèrent aussi les chaudrons, et les racloirs, et les serpes, et les tasses, et tous les ustensiles d'airain dont on faisait le service.
15
Le prévôt de l'hôtel emporta aussi les encensoirs et les bassins ; et ce qui était d'or, et ce qui était d'argent.
16
Quant aux deux colonnes, à la mer, et aux soubassements que Salomon avait faits pour la maison de l'Eternel, on ne pesa point l'airain de tous ces vaisseaux.
17
Chaque colonne avait dix-huit coudées de haut, et elle avait un chapiteau d'airain par dessus, dont la hauteur était de trois coudées, outre le rets et les grenades qui étaient autour du chapiteau, le tout d'airain ; et la seconde colonne était de même façon, avec le rets.
18
Le prévôt de l'hôtel emmena aussi Séraja premier Sacrificateur, et Sophonie second Sacrificateur, et les trois gardes des vaisseaux.
19
Il emmena aussi de la ville un Eunuque qui avait la charge des hommes de guerre, et cinq hommes de ceux qui voyaient la face du Roi, lesquels furent trouvés dans la ville. [Il emmena] aussi le Secrétaire du Capitaine de l'armée qui enrôlait le peuple du pays, et soixante hommes d'entre le peuple du pays, qui furent trouvés dans la ville.
20
Nébuzar-adan donc prévôt de l'hôtel les prit, et les mena au Roi de Babylone à Ribla.
21
Et le Roi de Babylone les frappa, et les fit mourir à Ribla, au pays de Hamath ; ainsi Juda fut transporté hors de sa terre.
Guedalia, gouverneur du pays de Juda
22
Mais quant au peuple qui était demeuré de reste au pays de Juda, [et] que Nébucadnetsar Roi de Babylone y avait laissé, il établit pour Gouverneur sur eux Guédalia fils d'Ahikam, fils de Saphan.
23
Quand tous les Capitaines des gens de guerre, et leurs gens, eurent appris que le Roi de Babylone avait établi Guédalia pour Gouverneur, ils allèrent trouver Guédalia à Mitspa, [savoir]Ismaël fils de Néthania, et Johanan fils de Karéath, et Séraja fils de Tanhumeth Nétophathite, Jaazania fils d'un Mahachathite, eux et leurs gens.
24
Et Guédalia leur jura et à leurs gens, et leur dit : Ne faites pas difficulté d'être serviteurs des Caldéens ; demeurez au pays, et servez le Roi de Babylone, et vous vous en trouverez bien.
25
Mais il arriva au septième mois, qu'Ismaël fils de Néthania, fils d'Elisamah, qui était du sang Royal, et dix hommes avec lui vinrent, et frappèrent Guédalia, dont il mourut. [Ils frappèrent] aussi les Juifs et les Caldéens qui étaient avec lui à Mitspa.
26
Et tout le peuple depuis le plus petit jusqu'au plus grand, avec les capitaines des gens de guerre, se levèrent, et s'en allèrent en Egypte, parce qu'ils avaient peur des Caldéens.
Le roi de Babylone gracie Joakin
27
Or il arriva la trente-septième année de la captivité de Jéhojachin Roi de Juda, le vingt-septième jour du douzième mois, qu'Evilmérodac, Roi de Babylone, l'année qu'il commença à régner, tira hors de prison Jéhojachin Roi de Juda, et le mit en liberté.
28
Et il lui parla avec douceur, et mit son trône au dessus du trône des Rois qui étaient avec lui à Babylone.
29
Et après qu'il lui eut changé ses vêtements de prison, il mangea du pain ordinairement tout le temps de sa vie en sa présence.
30
Et quant à son ordinaire, un ordinaire continuel lui fut établi par le Roi chaque jour, tout le temps de sa vie.
Et son entretien. Il s'agit ici de l'entretien de la petite cour dont Jéhojachin était entouré.
Tous les jours de sa vie. Evil-Mérodac n'ayant régné que deux ans, il paraît que son successeur continua les mêmes faveurs à Jéhojachin, si du moins celui-ci a survécu à son premier bienfaiteur.
Après les sombres pages qui terminent le livre des Rois, l'auteur a conservé cette courte notice pour montrer que la bénédiction divine promise à la postérité de David et à son peuple n'était pas à son terme, et comme le gage d'une grâce plus grande.
Conclusion.
L'Eternel avait dit à Abraham (Genèse 17.6) : Et même des rois sortiront de toi. L'époque des Rois a été la réalisation de cette promesse. Israël était parvenu en quelque sorte à l'état d'homme fait. Dès ce moment il se trouve en relation avec les autres nations de l'Orient, constituées monarchiquement comme lui. Seulement, entre elles et lui, il y a cette différence fondamentale que le vrai souverain d'Israël est l'Eternel, dont le roi humain n'est que le représentant et le lieutenant, tandis que les rois des autres nations les gouvernent en vertu de leur autorité propre.
C'est alors que s'accomplit aussi une autre promesse divine : Dieu avait annoncé à son peuple, à son entrée en Canaan, qu'il y aurait un lieu choisi par lui-même, où ils pourraient lui présenter leurs holocaustes, leurs sacrifices et leurs dîmes (Deutéronome 12.11). L'exécution de cette seconde promesse résulta bientôt de l'accomplissement de la première. David, le véritable fondateur de la monarchie israélite, fut celui qui, par la conquête de Jérusalem et l'élévation de cette ville au rang de capitale du pays tout entier, posa le fondement de la concentration du culte dans un sanctuaire national. Sans doute, il ne fut pas pratiquement possible de supprimer immédiatement tous les lieux d'adoration particuliers disséminés dans le pays (hauts-lieux). Tout au plus à l'adoration des faux dieux cananéens sur ces hauteurs consacrées parvint-on à substituer celle de l'Eternel. Jusqu'à Josias les rois même les plus pieux ne parvinrent pas à abolir entièrement ces cultes locaux et secondaires. Mais tout ce qui constituait le culte national israélite, les holocaustes réguliers, l'offrande journalière du parfum, les solennités annuelles, tous les actes de culte institués par le Lévitique, se célébraient à Jérusalem dans le sanctuaire central bâti et inauguré par Salomon sur la colline de Sion, à côté de la résidence royale. Il en fut ainsi jusqu'au moment où les rois qui devaient guider le peuple dans la voie de la fidélité à l'Eternel, s'en détournèrent ouvertement et installèrent eux-mêmes les autels et l'adoration des divinités étrangères dans le sanctuaire élevé au nom de l'Eternel. Ce fut là le signal de la chute de la royauté et du rejet de la nation. Israël, devenu païen, tomba au pouvoir des païens. La royauté israélite avait subsisté près d'un demi-millier d'années.
Une chose manquait essentiellement à cette charge en Israël ; c'était d'être jointe à la sacrificature. Nous avons vu comment la loi avait rigoureusement séparé ces deux charges. David, paraît-il, avait déjà senti douloureusement cette lacune attachée à sa souveraineté. Il était bien le représentant de Dieu auprès du peuple : mais il n'était pas celui du peuple auprès de Dieu. C'est ce sentiment qui lui a inspiré le Psaume 110, que l'on attribue bien à tort à un autre que lui. Il y contemple le Messie, son descendant promis, le vrai roi israélite, d'abord élevé sur le trône de Dieu et associé à sa souveraineté (verset 1), puis joignant à cette position royale, ainsi que Melchisédek, la dignité de sacrificateur. Voilà le roi parfait, tel que le conçoit David (verset 4). Ce fut précisément la séparation de ces deux charges jusqu'à l'époque messianique qui fut l'occasion du péché d'Ozias (2Rois 15.5, note).
A côté de la royauté et du sacerdoce, nous voyons fonctionner dans le temps des Rois l'ordre des prophètes. Ce troisième ordre a proprement commencé avec Samuel. Ces délégués immédiats et temporaires de Dieu avaient pour mission de soutenir les rois et le peuple dans la voie de la fidélité envers l'Eternel et de les y ramener quand ils s'en étaient écartés, puis de compléter l'œuvre du sacerdoce en travaillant à faire du service extérieur célébré par celui-ci une réalité spirituelle dans le cœur du peuple ; enfin de diriger les regards de tous, peuple, rois et sacrificateurs, vers la réalisation finale du règne de Dieu dont la théocratie israélite n'était que le germe et la figure.
On a voulu faire récemment des prophètes les fondateurs du monothéisme en Israël. Selon cette manière de voir, le peuple aurait été à son origine et jusqu'à ce moment polythéiste et idolâtre comme tous les autres. L'histoire et l'œuvre d'un Abraham et d'un Moïse ne seraient que des légendes sans valeur et leur personnalité même serait douteuse. Ce seraient les prophètes qui auraient tiré Israël de l'état de grossière ignorance spirituelle où il était plongé aussi bien que les nations ; et c'est à eux que serait dû le monothéisme dont il est devenu le propagateur dans le monde entier. Mais cette manière de voir se heurte non seulement aux documents, tout pleins de détails on ne peut plus vivants et actuels, dans lesquels nous constatons la foi et aussi les chutes d'Abraham et de Moïse. Elle est de plus incompatible avec les écrits des prophètes eux-mêmes. En effet, ceux-ci ne manifestent nulle part dans leurs discours la prétention d'élever Israël à une religion nouvelle ; ils font au contraire envisager l'état d'idolâtrie dans lequel ils le trouvent plongé comme une chute honteuse et criminelle ; ils lui en font un sujet de sévères reproches et de terribles menaces qui ne se comprendraient pas si cet état avait été de tout temps celui du peuple. Comment, lorsque Amos et Osée flétrissaient à Béthel le culte du veau d'or comme une infidélité envers l'Eternel, comment, si ce culte avait été dès les temps anciens son culte national et légitime, les prophètes eussent-ils osé parler au peuple de la sorte ! Comment le peuple ne se fût-il pas récrié contre les novateurs qui prétendaient lui imposer une nouvelle croyance et un nouveau culte ! Nous ne constatons rien de pareil dans les écrits des prophètes. Esaïe, Michée, Jérémie, etc., parlent également en Juda comme réformateurs, nullement comme initiateurs. A la loi et au témoignage ! s'écrie Esaïe. Il en appelle au passé. C'est sur le monothéisme mosaïque que repose tout le ministère des prophètes ; c'est à lui qu'il rappelle Israël égaré. Sans doute le ministère prophétique n'en est pas resté là. Il a eu en vue un progrès en même temps qu'un retour. Il ne visait pas à établir une religion nouvelle, il est vrai ; mais il s'efforçait de vivifier l'ancienne. Il travaillait à substituer à un culte de pure observance extérieure l'adoration du cœur, et à faire pénétrer, dans le froid monothéisme de croyance et de profession, la chaleur du culte en esprit et en vérité. C'est là le sens de ce passage de Jérémie 7.22, si mal interprété par la critique moderne : Je n'ai point donné de commandement à vos pères touchant les holocaustes et les sacrifices, lorsque je les fis sortir d'Egypte ; ce que je leur ai commandé, c'est d'écouter ma voix. Ce que Dieu voulait en effet de son peuple, c'était l'obéissance et non le sacrifice, comme le dit Samuel à Saül (1Samuel 15.22). Dieu n'a pas besoin de la viande des victimes. En instituant les offrandes sanglantes et non sanglantes, il ne voulait en réalité obtenir que la fidélité du cœur et l'obéissance pratique. Voilà l'intelligence spirituelle que les prophètes travaillèrent à développer en Israël. Aussi le peuple n'eut osé protester contre la parole des prophètes quand ils lui disaient : Vous savez ce que Moïse a dit : Jéhova est le seul vrai Dieu. Et nous, nous vous disons.... Toute la construction moderne de l'histoire religieuse israélite (Reuss, Renan) nous paraît se heurter à cette attitude constante des prophètes.
La chronologie des livres des rois.
Il n'y a pas, à proprement parler, de chronologie biblique dans le sens moderne de ce mot. Les historiens sacrés nous fournissent sans doute de nombreuses dates isolées, mais lorsque nous voulons connaître la longueur d'une période un peu considérable, nous en sommes réduits à combiner toute une série de ces dates, au risque de faire fausse route ; car dans un pareil calcul les chances d'erreur sont nombreuses. Remarquons d'abord que les chiffres étaient exprimés par des lettres ayant une valeur numérique et qu'ils pouvaient très facilement être altérés par les copistes. Puis les Israélites ne connaissaient pas d'ère ; c'est-à-dire qu'ils ne dataient pas les événements à partir d'une époque fixe d'où ils auraient commencé à compter les années ; ils se bornaient à indiquer à quelle année du règne de tel roi tel événement avait eu lieu. Cette manière primitive de fixer une date donnait lieu à bien des erreurs ; on pouvait calculer de différentes manières le commencement d'un règne, selon que l'on attribuait l'année où le changement de règne avait eu lieu soit au règne précédent, soit au règne suivant, soit même à tous deux à la fois ; les corégences du père et du fils, les régences pendant la minorité du souverain, les interrègnes créaient de nouvelles difficultés. En additionnant les nombres indiquant la durée de plusieurs règnes successifs, on accumule toutes ces chances d'erreur, et le résultat de ces supputations demeure toujours problématique.
Le livre des Rois, il est vrai, fournit un certain moyen de contrôle par le fait qu'il met en relation les règnes parallèles des rois de Juda et d'Israël, en indiquant pour chaque avènement quelle est l'année correspondante du règne contemporain dans l'autre royaume. Malheureusement cette comparaison même des deux chronologies fait naître de nouvelles complications. Depuis le schisme jusqu'à l'avènement de Jéhu et d'Athalie, la série des six règnes de Juda nous donne une somme de 93 ans, tandis qu'elle est de 98 ans pour les neuf règnes contemporains en Israël. Mais surtout, les dix derniers rois d'Israël depuis Jéhu ont régné 143 ans et 7 mois, tandis que depuis Athalie jusqu'à la sixième année d'Ezéchias, date de la ruine de Samarie (d'après 2Rois 18.10), il se serait écoulé 165 ans.
Les grands érudits des siècles passés avaient cherché à résoudre ces difficultés par toute une série d'hypothèses dans le détail desquelles nous ne pouvons entrer ; en général ils avaient cherché à justifier la chronologie donnant les nombres d'années les plus grands, et par des calculs très habiles ils étaient arrivés à établir ce qu'on appelle la chronologie biblique, celle qui se trouve reproduite dans les manuels d'histoire sainte et dans quelques Bibles, celle que la Bible annotée a donnée elle-même à la fin de l'introduction aux livres prophétiques.
Nous ne pouvons contrôler l'exactitude de cette chronologie qu'en la comparant avec celle des nations voisines. L'Egypte et la Phénicie n'ont été d'aucun secours sous ce rapport, malgré l'abondance des documents historiques, parce qu'on ne peut les faire entrer dans un cadre chronologique qui présente quelque garantie d'exactitude.
Mais un nouveau facteur est intervenu dans la discussion de ce problème avec la découverte et le déchiffrement des inscriptions cunéiformes de l'Assyrie. En comparant les données historiques ainsi obtenues et celles fournies par la Bible, on arriva à ce résultat que les faits mentionnés par le récit biblique étaient confirmés par les inscriptions, mais que les deux chronologies étaient en désaccord.
La Bible annotée a mentionné au fur et à mesure les renseignements fournis par les inscriptions cunéiformes, qui viennent à l'appui du récit sacré. C'est ainsi que, dans la Bible comme en Assyrie, nous trouvons mentionnés comme contemporains Achab d'Israël et Ben-Hadad de Damas, qui furent même alliés pendant quelque temps (voir la note historique à la fin de 1 Rois) ; Jéhu d'Israël et Hazaël de Damas (2Rois 9.2, note) ; Ozias de Juda et Ménahem d'Israël (voir 2Rois 15.19, note) ; Achaz de Juda et Pékach d'Israël (voir 2Rois 15.29, note); d'après les deux sources ce fut Osée qui succéda à Pékach et ce fut Salmanasar qui mit le siège devant Samarie (voir 2Rois 17.3-6, note). Mais c'est surtout sur l'expédition de Sanchérib contre Jérusalem que les détails abondent et complètent ce que nous savons par les livres d'Esaïe et des Rois (voir Esaïe note en début de chapitre 36). Une seule correction du récit biblique paraît s'imposer : il est probable que les noms de Phul et deTiglath-Piléser, mentionnés 2Rois 15.19,29 (voir note) et 1Chroniques 5.26, comme s'il s'agissait de deux personnages, ne désignent qu'un seul et même roi d'Assyrie.
Si l'accord entre les deux sources est remarquable au point de vue des faits, la chronologie présente des divergences importantes. Les Assyriens ne comptaient pas non plus d'après une ère, mais ils désignaient chaque année par le nom d'un grand personnage, ou éponyme. C'était en général le roi qui appelait de son nom la première année de son règne, puis venait le tour des grands officiers de la cour, puis des préfets des villes principales. En rapprochant les divers exemplaires de ces listes que l'on a retrouvées, on a reconstitué la série de 228 éponymes ; la mention du nom est accompagnée, pour 95 ans, d'une brève notice indiquant l'événement le plus important de l'année, en général la campagne militaire entreprise par le roi. Or ces listes se raccordent avec le Canon des rois de Babylone que l'astronome Ptolémée avait fixé astronomiquement ; nous apprenons ainsi que Sargon, roi d'Assyrie, est devenu roi de Babylone la treizième année de son règne et que cette année correspond à l'an 709 avant J-C. Il en résulte que la série des 228 éponymes correspond à celle des années 893 à 666 avant J-C. Ce résultat est confirmé par le fait qu'une éclipse de soleil est mentionnée sous l'éponymat de Purissagali, correspondant à l'année 763 d'après le rapprochement que nous venons d'indiquer, et les astronomes nous apprennent qu'en effet cette année-là une éclipse de soleil presque totale fut visible dans l'Asie centrale.
Si nous comparons cette chronologie assyrienne avec notre chronologie traditionnelle, nous constatons qu'elles sont d'accord sur un point : elles fixent toutes deux la date de la prise de Samarie et la ruine du royaume des dix tribus à l'an 722. Pour les années suivantes, une correction des dates bibliques s'impose. D'après 2Rois 18.10-13, la ruine de Samarie est censée avoir eu lieu la sixième année du règne d'Ezéchias et l'expédition de Sanchérib huit ans après, la quatorzième du même règne, soit en 714. Or, d'après les inscriptions assyriennes, Sanchérib monta sur le trône en 705 et il ne fit son expédition contre Jérusalem qu'en 701, vingt-deux ans après la prise de Samarie. On rétablit l'accord en corrigeant l'une ou l'autre des deux dates bibliques ; la Bible annotée a corrigé la seconde et placé l'expédition de Sanchérib la vingt-septième année d'Ezéchias (voir Esaïe 36.1, note).
Quant à la période antérieure à la prise de Samarie, la chronologie traditionnelle semble devoir être aussi modifiée. Elle fixait à l'an 897 la mort d'Achab tandis que d'après les inscriptions le roi Salmanasar II aurait battu en 854 près de Karkar les rois de Syrie et Achab d'Israël, leur allié. Cette différence de 46 ans est la plus considérable que nous ayons à constater. Jéhu, qui serait mort en 856 d'après notre chronologie, est mentionné encore en 842 parmi les tributaires du même roi Salmanasar II. Pékach d'Israël est vaincu par Tiglath-Piléser en 734, tandis que notre chronologie le fait disparaître de la scène en 739. On voit que l'écart entre les dates de la Bible et celles des inscriptions assyriennes diminue de plus en plus à mesure que nous nous rapprochons de l'an 722 où il disparaît.
Nous n'avons aucune donnée précise qui nous permette de poursuivre notre enquête au-delà de l'année 854. L'inscription de Mésa sur laquelle on s'est appuyé ne paraît pas donner des renseignements positifs, et nous sommes dans l'incertitude sur la date qu'il faudrait assigner au schisme des deux royaumes de Juda et d'Israël que l'on fixait d'ordinaire à l'an 975 avant J-C. (Voir 1Rois 14.20, note. De trois savants qui ont écrit sur ce sujet en 1894, et qui comme nous admettent l'exactitude de cette date de 854, Wellhausen place le schisme en 950, Bsethgen en 938 et Kautzsch en 933). Si nous admettons l'an 854 comme étant celui de la mort d'Achab et que nous ajoutions à cette date les 79 ou 80 ans que le livre des Rois assigne au règne d'Achab et de ses prédécesseurs (Achab a régné vingt-deux ans ; il est devenu roi la trente-huitième année d'Asa ; Abijam a régné trois ans et Roboam dix-sept ans), nous en concluerions que le schisme a eu lieu vers 933. C'est une hypothèse sans doute que de nouvelles découvertes ou de nouveaux calculs pourront modifier ; cependant, si l'on veut tenir compte des résultats des découvertes assyriennes, nous pensons que la table suivante est celle qui combinerait de la manière la plus probable ces résultats avec les données bibliques ; nous l'avons extraite du supplément à la traduction de l'Ancien Testament, publiée sous la direction du professeur E. Kautzsch en 1894. En la comparant avec celle que nous avons donnée à la fin de l'introduction aux Prophètes, nos lecteurs se rendront compte que les corrections de détail sont nombreuses ; nous les donnons sous toutes réserves.
avant J-C
par Salmanasar II
à Salmanassar II
Sallum,
Ménahem
tribut d'Achaz
le siège de Samarie)
par Nébucadnetsar à Carkémis