Les rĂȘves Ă la lumiĂšre de la Bible
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La bible annotée Commentaire de Matthew Henry
Les lettrés, les magiciens, les enchanteurs et les Chaldéens. Ces noms désignent, quatre classes de mages babyloniens dont les fonctions étaient distinctes.
Les lettrĂ©s : Chartummim : on les rencontre aussi en Egypte (GenĂšse 41.8, oĂč ils doivent expliquer le songe de Pharaon, et Exode 7.1, etc., oĂč ils exĂ©cutent des enchantements). L'Ă©tymologie de ce nom est un mot qui signifie stylet, et il paraĂźt dĂ©signer des savants ou, comme les appelle HĂ©rodote, des scribes sacrĂ©s, dont la fonction Ă©tait d'Ă©crire et d'interprĂ©ter les livres de magie. Selon une autre explication, qui nous semble moins probable, les Charturnmim Ă©taient appelĂ©s ainsi du nom d'une baguette magique dont ils se servaient pour faire des conjurations.
Les magiciens : Aschaphim. Ce mot ne se trouve que dans le livre de Daniel. Son sens parait ĂȘtre : ceux qui soufflent. Ce seraient des exorcistes qui, par des formules de conjuration et d'imprĂ©cation prononcĂ©es Ă demi-voix, prĂ©tendaient Ă©loigner les dĂ©mons et mettre Ă l'abri de leurs coups.
Les enchanteurs : Mecaschephim existaient également en Egypte (Exode 7.11) ; d'aprÚs Esaïe 47.9,12, ils étaient fortement représentés à Babylone.
Les ChaldĂ©ens : Casdim. Nous savons par HĂ©rodote et Diodore de Sicile que c'Ă©taient des prĂȘtres issus de la race la plus ancienne du pays. (Comparez 1.4) Comme tels, ils Ă©taient sans doute chargĂ©s des offices sacerdotaux proprement dits et avaient la prioritĂ© sur les autres classes de mages. C'est pourquoi ils parlent au nom de tous, (versets 4 et 10).
Outre ces quatre classes, d'autres passages (verset 27 ; 4.7, etc.) mentionnent encore les astrologues : Gazrim, qui annonçaient l'avenir et tiraient l'horoscope d'aprĂšs les mouvements des astres. Quelques-uns voient plutĂŽt en eux des devins, qui lisaient l'avenir dans les entrailles des victimes (de gazar, couper). Cette derniĂšre opinion nous semble moins probable. Toutes ces cinq classes sont renfermĂ©es dans un terme gĂ©nĂ©ral, celui de sages (versets 12 et 18 ; 4.6 et JĂ©rĂ©mie 50.35). Ils formaient, d'aprĂšs Diodore de Sicile, un collĂšge sous la direction d'un chef (comparez verset 48) qui, vu l'extension considĂ©rable qu'avait alors la magie Ă Babylone et l'importance qui lui Ă©tait attribuĂ©e, occupait une haute position dans l'Etat. Comme ces diverses classes se complĂ©taient l'une l'autre, NĂ©bucadnetsar les convoque toutes. Tous les moyens de divination devaient ĂȘtre employĂ©s pour dĂ©couvrir le songe et son sens cachĂ©. Dans le cas oĂč le songe annoncerait des malheurs, il fallait chercher Ă les dĂ©tourner en rendant les dieux propices par des sacrifices et des priĂšres. Et pour cela toutes les classes devaient ĂȘtre consultĂ©es. Chacune n'Ă©tait sans doute reprĂ©sentĂ©e en cette circonstance que par ses chefs, ce qui explique l'absence de Daniel (verset 13).
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