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Ecclésiaste 5

    • 1

      1 à 7 Sous une forme sentencieuse, l'auteur donne des règles de conduite relatives au culte, à la prière et aux vœux.

      Culte

      Prends garde à tes pieds. Comparez Proverbes 4.26. N'entre dans le temple qu'avec recueillement (Esaïe 1.12), en sorte que ton cœur prenne part aux actes que tu vas y accomplir.

      Pour écouter. On peut entendre ce mot de l'attention à la voix intérieure de Dieu ; mais il s'agit plutôt de la lecture de la Loi et des Prophètes, et des interprétations qu'on en donnait (Néhémie 8.3, note).

      Vaut mieux que d'offrir le sacrifice des insensés, littéralement : Plutôt que de ce que les insensés donnent un sacrifice, c'est-à-dire que de ce qu'il y ait parmi vous des insensés qui offrent un sacrifice et qui s'imaginent donner quelque chose à Dieu, en dépit de Psaumes 50.10-12.

      Qui ne savent pas le mal qu'ils font. Ils ne réfléchissent pas et s'imaginent que l'acte extérieur suffit, tombant ainsi, à leur insu, dans une complète méconnaissance du droit de Dieu et dans une piété formaliste qui les tranquillise mal à propos et favorise en eux le péché.

      2

      Prière

      N'oublie pas la distance qui sépare la créature de son Créateur, et ne cherche pas plus à payer Dieu avec des paroles qu'avec des sacrifices (Matthieu 6.7-8).

      Ne te hâte pas d'ouvrir la bouche, littéralement : Ne te précipite pas sur ta bouche. Si tu avais un jour l'honneur d'être admis auprès d'un puissant de la terre pour lui présenter une requête, te laisserais-tu aller à un flux de paroles inconsidérées ?

      3

      Le cœur ne peut suivre une si rapide émission de mots ; il n'y a rien de réel dans une pareille prière.

      4

      4 à 7 Vœux

      Comparez Deutéronome 23.22-21 et Lévitique 27.1-34.

      Sont visés ici les vœux volontaires qui, à en juger d'après le Nouveau Testament, semblent être devenus fort fréquents dans les derniers siècles de l'ancienne alliance.

      Insensés : hommes légers qui, sans nécessité, se mettent dans une position fâcheuse si l'exécution de leur engagement leur devient onéreuse et dangereuse, car Dieu ne tient pas pour innocent celui qui prend son nom en vain.

      6

      Sur ta chair : sur ta personne (1Corinthiens 11.30). A la fin du verset il est parlé du travail de cet imprudent, qui n'a pas accompli son vœu et sur lequel ne reposera plus la bénédiction de Dieu.

      L'envoyé [de Dieu] : le sacrificateur (Malachie 2.7 ; comparez les anges (envoyés) de Apocalypse 1.20), en présence duquel le vœu avait été prononcé et devait être accompli.

      C'était une erreur, une méprise. Il v a eu entraînement ! (Lévitique 4.2, note). Des excuses qui rappellent ceci se rencontrent dans Malachie 1.7 et Matthieu 15.5-6.

      7

      L'auteur revient à la pensée générale de la fin du verset 2 et met ses lecteurs en garde contre une religion vague qui laisse vivre dans un monde imaginaire et qui manque absolument de réalité.

      Crains Dieu ! Devant lui on ne doit jamais prononcer que des paroles où l'on met tout son cœur.

      8

      La pensée qu'il y a un Maître suprême doit préserver du désespoir les opprimés.

      Dans la province (medina, mot qui n'apparaît dans l'Ancien Testament qu'au temps de l'exil). Loin de la capitale, la justice peut être plus impunément violée. Cette province est ici la Palestine, car le lecteur peut voir ce qui s'y passe.

      N'en sois point effrayé, littéralement : Ne t'écrie pas : Qu'est-ce donc ? ou, comme dit 1Pierre 4.12 : Ne trouve pas la chose étrange !

      Car sur un homme élevé, le gouverneur, veille (a les yeux ouverts) un plus élevé, le roi.

      Et sur eux (deux), un plus élevé encore, Dieu (3.17) ; littéralement : des élevés, pluriel de majesté et de plénitude. Comparez 12.3 ; Proverbes 9.10.

      9

      Le verset 8 envisage comme pouvant se présenter le cas d'un roi qui ne protégerait pas ses sujets contre l'avidité d'un gouverneur. Ici, en passant, l'Ecclésiaste indique de quelle façon un roi peut se rendre le plus utile à ses sujets : qu'il fasse respecter la propriété foncière et les récoltes, et qu'il encourage l'agriculture ! D'autres traduisent : Le roi lui-même dépend de la campagne.

      10

      10 à 17 Le contentement d'esprit est un grand gain. De l'oppression exercée par les grands, qui cherchent à s'enrichir au détriment des petits, l'Ecclésiaste passe à l'amour des richesses en général. Peut-être aussi, ami de la vie simple et patiente des champs (verset 9), voit-il avec regret des gens en foule demander au commerce ou à l'industrie des gains plus prompts.

      L'avare est toujours pauvre, dit Horace ; et l'amour du gain grandit avec la fortune.

      N'en retire pas de profit. L'avare est le simple gardien, et non pas le maître, de ses biens. (Chrysostome).

      11

      Que de voir cela de ses yeux. La seule chose qu'il retire de sa fortune, c'est le chagrin de la voir dissipée par la nombreuse domesticité qu'elle lui impose et par les parasites qu'elle attire.

      12

      Du travailleur, et particulièrement de l'agriculteur. Vie frugale, favorable à la santé. La fable du savetier et du financier est l'illustration de ce verset.

      13

      Non seulement, pendant qu'on les possède, les richesses ne donnent pas de vrai contentement, loin de là ; mais elles ont des ailes (Proverbes 23.5).

      Pour son malheur. Quand le riche est ruiné par quelque revers subit, il est plus malheureux que s'il n'avait jamais été riche. Quelle folie que de se donner tant de mal pour amasser et garder ce qui peut, d'un moment à l'autre, procurer tant de chagrin !

      14

      Le fils qu'il aura engendré n'en aura rien. Vanité plus grande encore que celle qui consiste à laisser sa fortune à des après-venants (2.18).

      15

      Sorti nu du sein de sa mère. Comparez Job 1.21 ; Psaumes 49.18 ; 1Timothée 6.7.

      16

      Répétition du verset 15, avec une affirmation plus précise encore : tout comme il était venu, au lieu de comme.

      17

      Toute sa vie il mange dans les ténèbres. Les repas sont dans la famille des moments de repos et de joie. Pour ce malheureux, sombre tristesse, humeur noire ! Posséder n'est pas jouir. Parmi les gens qu'on appelle fortunés, que de figures moroses !

      D'autres traduisent : Il consume tous ses jours dans les ténèbres, et citent à l'appui Job 21.13 ; 36.14, où le verbe manger est évidemment pris dans un sens figuré.

      Plein de chagrin, de malaise et d'aigreur, littéralement : Et des chagrins en foule, et sa maladie et aigreur. On peut se demander si sa maladie ne vise pas les maux inhérents à la nature humaine et dont il sera atteint comme d'autres, mais auxquels, pour lui, viendra par sa faute s'ajouter un surcroît de chagrins et de difficultés.

      18

      18 à 20 Conclusion

      Seconde réponse provisoire, correspondant à 2.24-3.15. Il ne faudrait pas conclure de ce qui précède, semble dire l'Ecclésiaste, que je condamne toute joie et toute richesse. Il y a un bonheur légitime, qui est celui que Dieu lui-même accorde (voyez les derniers mots du verset 18 et du verset 19). Quand on reçoit avec reconnaissance cette part de bonheur, on a de quoi oublier les peines de la vie, ou du moins ne pas s'en préoccuper trop (début verset 20). Il est très doux de pouvoir se dire que les biens dont on jouit sont un don de Dieu (fin du verset 20).

      Ici donc l'idée particulière est qu'il est permis de jouir du bonheur qu'on laisse à Dieu le soin de vous dispenser, tandis qu'il n'y a pas de bénédiction sur ce qu'on extorque, pour ainsi dire, à la Providence, par un effort tout personnel et par sa volonté propre.

      19

      Et de se réjouir de son labeur... Le sage lui-même doit travailler, mais dans un esprit de soumission, et non pas comme s'il pouvait être l'artisan de son bonheur.

      20

      Car l'homme ne se préoccupe pas trop... Quand on a appris à travailler avec Dieu, et non pas seul, on a là une riche compensation à toutes les peines de la vie.

      Dieu lui répond en réjouissant son cœur. Cette joie est une réponse à son besoin de bonheur. D'autres traduisent : Dieu donne un témoignage d'approbation à la joie de son cœur. On la sait ainsi de bon aloi, et l'on peut s'y livrer sans arrière-pensée.

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