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EsaĂŻe 36

    • 1

      1 à 7 Première tentative de Sanchérib pour obtenir la reddition de Jérusalem.

      La quatorzième année du règne d'Ezéchias. C'est certainement à cette année-là qu'il faut rapporter les faits racontés dans le morceau suivant, chapitres 38 et 39 (maladie d'Ezéchias et ambassade de Mérodac-Baladan) ; car, d'après 38.5, Ezéchias a vécu encore 15 années après ces événements ; et nous savons qu'il a régné en tout 29 ans. Mais une difficulté s'élève en ce que la date indiquée ici est appliquée dans notre verset aux événements racontés dans les chapitres 36 et 37 (invasion et défaite de Sanchérib). En effet, le texte même d'Esaïe, analysé de près, ne permet guères d'admettre, comme on est porté à le croire au premier coup d'œil, que l'invasion de Sanchérib soit arrivée avant la maladie d'Ezéchias et l'ambassade babylonienne dont parlent les chapitres 38 et 39. Car :

      1. Comment le prophète pourrait-il promettre à Ezéchias la délivrance de la main des Assyriens comme un fait à venir (38.6), si la chute de Sanchérib était déjà un fait accompli ?
      2. Comment Ezéchias, dans son cantique d'actions de grâces, ne ferait-il absolument aucune allusion à ce grand et miraculeux événement, objet de tant de prières et de promesses, s'il avait déjà eu lieu ?
      3. Comment, peu après avoir payé à Sanchérib l'énorme tribut mentionné 2Rois 18.14-16, Ezéchias eût-il pu étaler les trésors amassés par ses pères, sous les yeux des ambassadeurs babyloniens (39.2-6) ?
      Ce sont là des indices certains que les événements racontés dans les chapitres 36 à 39 ne sont pas placés dans leur ordre chronologique véritable : la maladie d'Ezéchias et les faits qui s'y rattachent doivent avoir précédé, et non suivi, l'expédition de Sanchérib.

      Ce résultat exégétique est confirmé de la manière la plus positive par les monuments assyriens. D'après ceux-ci, Sanchérib monta sur le trône en 705 avant J.C ; il ne régnait pas encore en l'an 714, qui correspond à la 14ième, année d'Ezéchias. Son expédition en Palestine fut sa troisième campagne et eut lieu en 701-700 ; elle tombe sur la 27ième année d'Ezéchias tandis que la maladie de celui-ci eut lieu dans la 14ième. La date du verset 1 est donc tout à fait exacte par rapport au contenu des chapitres 38 et 39, mais inexacte par rapport à celui des chapitres 36 et 37. Comment s'expliquer la place qu'occupe cette indication chronologique en tête des événements de ces quatre chapitres, aussi bien que dans le récit 2Rois 18.13 ? Il faut admettre, selon nous, que le collecteur des prophéties d'Esaïe, qui a inséré ici ces récits, afin de les mettre en rapport d'une part avec la partie précédente, chapitres 28 à 35, et de l'autre avec la partie suivante, chapitres 40 à 66, a interverti l'ordre dans lequel ils se trouvaient dans sa source, la biographie d'Ezéchias par Esaïe (où devait certainement être observé l'ordre chronologique) ; et cela dans le but de rapprocher les faits racontés ici des prophéties sur lesquelles ils devaient jeter du jour. En faisant cette transposition, le collecteur conserva la date générale placée en tête du récit, qui devint ainsi incorrecte, puisque, au lieu de s'appliquer, comme dans l'écrit d'Esaïe, à la maladie d'Ezéchias, elle porta sur l'invasion de Sanchérib, qui n'avait eu lieu que plus tard. Le rédacteur du livre des Rois suivit ensuite, dans l'ordre de ses récits, la haute autorité du livre prophétique.

      Il ressort de ce qui vient d'être dit qu'on ne saurait attribuer à Esaïe lui-même la rédaction du morceau historique chapitres 36 à 39. Et le fait que la mort de Sanchérib est mentionnée 37.38, confirme ce résultat ; car cette mort n'eut lieu qu'en 681 ; or l'on peut difficilement admettre qu'Esaïe ait survécu de 17 ans à Ezéchias (mort en 698 ; comparez avec l'introduction).

      Le nom de Sanchérib, en assyrien Sin-akhi-erib ou Sin-ah-irib, signifie : Sin (le dieu de la lune) multiplie les frères. Sargon, son père, mourut assassiné en 705. Sanchérib monta sur le trône le 12 ab (juillet) de la même année. Le règne de ce prince nous est parfaitement connu par les nombreuses inscriptions trouvées dans les ruines de son palais, situées au bord du Tigre, vis-à-vis de Mossoul, dans le tumulus de Koyoundjik. Ses deux premières campagnes furent dirigées vers l'Orient ; la troisième fut celle d'Égypte. Voir, pour l'histoire de son règne, les nombreuses notes qui s'y rapportent dans ce chapitre et dans le suivant.

      2

      Rabsaké, de même que Tharthan, (20.1), n'est pas un nom propre. On peut l'expliquer soit d'après l'hébreu : grand-échanson, soit d'après l'assyrien : officier supérieur (nous dirions aujourd'hui : officier d'état-major). Rabsaké est seul nommé ici, parce que c'était lui qui portait la parole. Comparez 2Rois 18.17.

      Lakis : aujourd'hui Um-Lâkhis, sur la route de Jérusalem à Gaza. Sanchérib était alors occupé au siége de cette ville. Un bas-relief de Ninive représente le roi assis sur son trône et porte cette inscription :
      Sanchérib, roi des peuples, roi du pays d Assur, est assis sur un trône élevé et reçoit le butin de la ville de Lakis.

      Près de l'aqueduc de l'étang supérieur. Voir 7.3, note. Cette localité est située à l'ouest de la ville ; les Assyriens arrivaient du sud-ouest. C'est donc dans l'endroit même où Achaz avait préféré au secours de Dieu celui de l'Assyrie (chapitre 7), que les Assyriens prennent position pour faire sentir à Juda tout le poids de leur puissance ! Comparez la description de leur arrivée 22.7 et les menaces 7.17-25 ; 8.7-8, maintenant accomplies.

      3

      Ezéchias envoie en parlementaires trois hauts fonctionnaires. Sur Eliakim, successeur de Sebna comme premier-ministre, voyez 22.20 et suivants.

      Sebna lui-même occupait maintenant un poste subordonné, quoiqu'encore élevé ; il fonctionne ici comme drogman ou secrétaire de l'ambassade ; il comprenait le syriaque, étant lui-même Syrien d'origine (22.16, note).

      Joah, personnage d'ailleurs inconnu. On retrouve plus tard un historiographe du même nom sous Josias (2Chroniques 34.8). L'historiographe était l'archiviste du royaume, nous dirions aujourd'hui le chancelier ; il était chargé de consigner tous les actes et tous les événements du règne.

      4

      Le grand roi : titre ordinaire des monarques assyriens, babyloniens, perses, parce qu'ils avaient des rois pour vassaux (comparez 10.8).

      5

      Sanchérib veut dire : Je n'avais pas pris tes préparatifs au sérieux. Mais il faut bien que je croie à une telle folie, si tu persistes à ne pas te rendre.

      Pour t'être révolté. Cette révolte comprend le refus du tribut (2Rois 18.7) et la résistance actuelle d'Ezéchias. Il n'eût osé ni l'un ni l'autre de ces actes sans l'espoir qu'il avait d'être secouru par l'Egypte.

      6

      Ce roseau cassé : qui, tout solide qu'il paraisse, n'en est pas moins brisé et manque sous la main à la moindre pression. Image appropriée au pays du Nil, ce fleuve dont les bords sont couverts de roseaux (comparez Ezéchiel 29.6-7).

      Tel est Pharaon... Samarie en avait fait l'expérience (2Rois 17.4). Esaïe dit la même chose en d'autres termes 33.3, 5-7 ; 31.3.

      7

      Si tu me dis... Comparez les paroles d'Ezéchias au peuple, prononcées avant l'arrivée de Rabsaké, 2Chroniques 32.7-8 : Ne craignez pas le roi des Assyriens.... car il y a beaucoup plus avec nous qu'avec lui. Le bras de la chair est avec lui ; mais l'Eternel, notre Dieu, est avec nous pour nous aider et pour conduire nos combats.

      N'est-ce pas lui dont... ? Ezéchias ne doit pas plus compter sur son Dieu que sur l'Egypte ; car il a détruit ses autels. Allusion à la réforme opérée par Ezéchias au commencement de son règne, et qui avait fait disparaître les hauts-lieux, même ceux qui étaient consacrés au vrai Dieu, en sorte que le culte fût, selon la loi, célébré exclusivement à Jérusalem (2Rois 18.4). Il est remarquable que cette réforme ait fait sensation au point d'être connue des Assyriens. Comparez verset 10. Rabsaké voit dans la suppression des autels une diminution des honneurs rendus au dieu national, qui ne protège dès lors plus le roi du pays.

      Cet autel-ci : dans le temple de JĂ©rusalem.

      8

      Ezéchias n'avait que peu ou point de cavalerie (31.1, note). Je t'en ferai une, lui dit Sanchérib, qui en est admirablement pourvu (5.28 ; 22.7). Gageons ! je te donnerai 2000 chevaux, si tu as 2000 cavaliers pour les monter !

      10

      Les Assyriens avaient-ils entendu parler, par des déserteurs ou des prisonniers juifs, des prophéties qui avaient annoncé leur invasion comme un châtiment de Dieu (7.17 et suivants ; 10.5 et suivants) ? Ou Sanchérib prend-il les inspirations de son cœur pour les ordres d'un de ses dieux qu'il identifie avec Jéhova ? En tout cas il semble dire que les Juifs sont tenus par leur foi même de se soumettre à lui.

      11

      Il n'y avait rien d'étonnant à ce que Rabsaké parlât en langue judaïque, c'est-à-dire en hébreu. L'hébreu et l'assyrien étaient deux langues extrêmement voisines, et les hauts fonctionnaires assyriens pouvaient d'autant mieux connaître la première, que depuis vingt ans le royaume des dix-tribus était une province assyrienne. Quant au syriaque, c'était la langue parlée par toutes les populations entre la Palestine et l'Assyrie ; elle paraît avoir servi en quelque sorte de langue internationale (voyez Esdras 4.7).

      12

      Qui bientôt en seront à... c'es-tà-dire qui, s'ils persistent à soutenir Ezéchias, vont avoir à subir toutes les horreurs d'un siége et les extrémités de la famine. Le but de Rabsaké est de provoquer une révolte des habitants qui force Ezéchias (ou qui amène le peuple lui-même) à rendre la ville.

      16

      La proposition de Rabsaké eût été maladroite, s'il y eût eu pour Jérusalem la moindre chance de salut. Mais sa chute, à vues humaines, était certaine. Il offre donc aux Juifs de les laisser tranquilles jusqu'à ce que Sanchérib en ait fini avec les Egyptiens. Après quoi ils seront transportés en masse, comme les habitants des dix tribus, dans un pays fertile. Cette proposition était encore une grande faveur, en comparaison d'une prise d'assaut et d'un pillage inévitables.

      Il faut remarquer le rapport entre la promesse du verset 16 et la menace du verset 12.

      18

      Comparez 10.9-11.

      19

      Sur Hamath et Arpad, villes de Syrie, voir 10.9, note.

      Sépharvaïm : le Sipar des inscriptions, appelé par les Grecs Sippara, ville de la Mésopotamie méridionale, sur la rive gauche de l'Euphrate. Sargon avait transporté en Samarie des habitants de Hamath et de Sepharvaïm (2Rois 17.24). Rabsaké choisit ses exemples non parmi les villes prises par Sanchérib lui-même, mais parmi celles dont le sort plus ancien devait être bien connu des Juifs.

      Samarie est citée en dernier lieu, comme l'exemple à la fois le plus rapproché et le plus décisif aux yeux des Israélites.

      21

      Le roi avait donné cet ordre... Ils n'avaient pas de pleins-pouvoirs ; ils devaient simplement écouter et référer.

      22

      Les vêtements déchirés : en signe de la douleur que leur causent leur propre malheur et surtout les blasphèmes proférés contre leur Dieu (Matthieu 26.65).

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