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Esaïe 7.14

Vous ne voulez pas du signe que Dieu vous offre ; Dieu vous donnera lui-même le signe du salut (verset 14) ; mais d'un salut qui n'empêchera pas votre ruine : les ennemis actuels seront détruits sans doute, d'ici à peu de temps (versets 15 et 16) ; mais les Assyriens, qui vous délivreront d'eux, deviendront les exécuteurs de mon jugement sur votre incrédulité (versets 17 à 25).

Emmanuel (8.8,10) signifie Dieu avec nous. C'est la mère qui donne à l'enfant son nom ; cela se passait souvent ainsi chez les Hébreux Genèse 29.32 ; 1Samuel 1.20, etc.).

Les versets 14 à 17 sont hérissés de difficultés de toute nature ; les interprètes exercent depuis des siècles leur perspicacité sur ce passage, sans être parvenus jusqu'ici à en dissiper entièrement les obscurités. Nous ne nous flattons pas d'y réussir. Mais nous chercherons à mettre le lecteur au fait des solutions proposées et des raisons principales pour ou contre chacune d'elles. Qui est la jeune mère ? Qui est Emmanuel ? Il y a deux classes principales de solutions présentées. Les unes nient toute signification messianique de l'oracle ; les autres reconnaissent en Emmanuel le Messie. La force des premières réside dans les versets 15 et 16, qui paraissent dire qu'avant que l'enfant désigné ait atteint l'âge de deux ou trois ans, les deux rois actuellement en guerre avec Juda, Pékach et Retsin, seront abattus. La force des secondes est dans les expressions du verset 14.

A) Les interprétations non messianiques :

  1. Plusieurs interprètent : Si une femme, maintenant enceinte, enfantait un fils dans quelques mois, elle pourrait lui donner le nom favorable de : Dieu avec nous ; car, avant que cet enfant eût atteint l'âge de 2 ou 3 ans, la Judée serait delivrée.
    Mais où serait, dans ce cas, le signe si solennellement annoncé comme venant, de la part de Dieu : Le Seigneur, lui, vous donnera un signe ?
    Il s'agit d'ailleurs évidemment ici d'une mère et d'un enfant déterminés ( la jeune fille).
  2. D'autres pensent que le prophète parle de sa propre femme et de l'enfant qu'elle devra bientôt mettre au monde (et que quelques-uns identifient avec Maherschalal-Chaschbaz ; mais voyez 8.4, note). C'est elle qui, éclairée par la promesse de Dieu, donnera à son fils ce nom de bon augure. Esaïe et ses fils sont, en effet, appelés des signes en Israël (8.18 ; comparez 7.3, note ; 8.3-4). Dans cette explication il serait impossible d'admettre que la personne nommée ici alema (jeune fille) fût la mère du fils aîné d'Esaïe, Schéarjaschub (verset 3). Il faudrait donc supposer que la première femme du prophète était morte et qu'il venait de se remarier. Mais, même ainsi, cette explication ne paraît pas soutenable. Jamais le mot alema ne désigne une femme mariée ; on peut s'en assurer en comparant les six autres passages de l'Ancien Testament où ce mot se rencontre : Le mot alema n'est point, sans doute, synonyme de bethoula, qui exprime la notion de virginité : il désigne la jeune fille, vierge ou non, en tous cas non mariée, comme cela ressort des exemples cités. Ajoutons qu'en 8.8, Emmanuel apparaît comme le légitime propriétaire de la Terre Sainte, envahie par les Assyriens ( ton pays, ô Emmanuel !). Pourrait-on parler ainsi d'un simple fils de prophète ?
  3. On a pensé, par cette raison, à un fils du roi Achaz lui-même, à Ezéchias, par exemple, qui a vraiment joué en Israël un rôle de libérateur. Mais Ezéchias, au moment où parlait Esaïe, devait être âgé déjà de neuf ans. Il faudrait donc penser à quelqu'autre fils du roi, à nous inconnu, qui devait naître dans peu de mois. Mais quel signe spécialement donné de Dieu y avait il donc là ? La jeune femme dont parle Esaïe semble d'ailleurs être présente ; ce qui ne serait guère admissible, s'il s'agissait de l'une des femmes du roi.
Enfin à toutes ces explications s'oppose une raison plus décisive. La comparaison du chapitre 7 avec les chapitres 8 et 9 prouve que, dans la pensée d'Esaïe, Emmanuel n'est autre que le Messie. D'après 8.8, la Terre Sainte lui appartient ; 8.10, c'est lui qui doit faire échouer les desseins des ennemis du peuple de Dieu. Ce même enfant reparaît 9.1-6 (morceau qui forme un seul tout avec le chapitre 8, et qui est relié étroitement à 7.14 par le passage 8.8-10). L'identité des expressions employées constate celle de la personne : Elle enfante un fils... ; elle appelle son nom Dieu avec nous (7.14), comparez avec : Le fils nous est né... ; on appelle son nom Dieu fort (9.5). Au chapitre 11, verset 1, nous le retrouvons encore, comme le rejeton sortant du tronc d'Isaï (le père de David), par conséquent comme le Messie. Au chapitre 7, il va naître ; au chapitre 9, il est né ; au chapitre 11, il règne. Ces rapprochements ne laissent subsister aucun doute sur la pensée du prophète. Le contexte du chapitre 7 conduit naturellement à l'interprétation messianique. La délivrance dont Dieu donne le signe en la personne d'Emmanuel, ne peut s'appliquer à la prochaine défaite des deux rois ennemis, annoncée versets 15 et 16. Cette dernière est le résultat d'une alliance opposée à la volonté de Dieu, et dont Esaïe cherchait en ce moment même à détourner Achaz. Cette alliance avec l'Assyrie allait devenir, sous peu, la cause de la ruine de Juda, comme cela est développé verset 17 et suivants. Or, le signe divin d'Emmanuel ne peut s'appliquer qu'à un salut sérieux, réel, conforme à la pensée de Dieu, salut qui n'est plus possible dans le moment présent ; car en refusant le signe que Dieu lui offrait, Achaz avait repoussé le secours divin. Le présent est donc perdu, l'avenir seul reste. C'est ce qu'Esaïe lui-même exprime dans cette parole (8.17) : Je m'attends donc à l'Eternel, qui cache sa face à la maison de Jacob, et j'espère en lui.

B) Les interprétations messianiques.

  1. Quelques interprètes, tout en reconnaissant dans Emmanuel le Messie, pensent qu'au moment où il parlait, le prophète attendait sa naissance dans l'année ; sa mère serait naturellement l'une des femmes d'Achaz. Le fait aurait démenti cette prévision ; mais l'erreur ne porterait que sur le temps et ne détruirait pas la vérité foncière de la prophétie. Sans revenir à ce qui a été dit plus haut du terme alema, nous observerons que, dans le sens de ces interprètes, il ressortirait de 9.5 (l'enfant nous est né) qu'Esaïe aurait plus tard réellement appliqué sa prophétie à un fils d'Achaz, né au bout de quelques mois. Comment admettre qu'une erreur aussi colossale n'eût pas ôté tout crédit à sa parole, et que de tels oracles eussent été conservés dans le recueil de ses discours ? Puis, d'après 11.1, la famille royale doit être, au moment de la naissance du Messie, semblable à un tronc dont, il ne reste plus que les racines cachées en terre. La situation de la famille de David n'était point telle au temps d'Esaïe et ne pouvait le devenir dans l'espace de quelques mois.
  2. D'après plusieurs exégètes, Emmanuel désignerait le Messie comme personnage futur, mais il serait préfiguré dans le présent par un enfant qui devait naître à cette époque, et qui aurait servi, pour ainsi dire, d'illustration à l'idée messianique. Mais qui serait cet enfant-type ? Et comment appliquer à deux individus différents la prophétie si concrète et si précise du verset 14 ?
  3. D'après une dernière interprétation, il s'agit au verset 14 d'une réalité future, mais présente déjà dans l'intuition du prophète. (Comparez les descriptions 5.26-30 ; 10.28-34 si vivantes et si précises que le prophète semble avoir sous les yeux ce qu'il décrit.) L'indignation profonde où l'a jeté le refus d'Achaz a élevé chez lui à sa plus haute puissance le sens prophétique, et c'est comme une espèce de vision que se présente à lui le tableau du verset 14. Achaz ne veut pas de la délivrance d'en haut, mais le salut de Dieu n'en demeure pas moins, et se réalisera en son jour par la naissance d'Emmanuel. Cet événement futur est si certain, si nécessaire, qu'il est la garantie de la conservation de la théocratie, malgré la folie de ses chefs. Si l'on ne considère que le verset 14, nous ne savons ce que ce sens pourrait laisser à désirer. En employant le terme d'alema (qui, sans impliquer nécessairement la virginité, la suppose naturellement), Esaïe a-t-il pensé à la naissance miraculeuse du Messie ? Si l'on se rappelle certains faits de l'histoire israélite, par exemple la naissance extraordinaire d'Isaac, le fils de la promesse, on ne saurait trouver étrange que le prophète eût attribué une origine plus sublime encore à celui qu'il appelle Dieu fort, Dieu avec nous. Toutefois notre prophétie, de même que l'oracle analogue Michée 5.2-3, a un caractère trop énigmatique et mystérieux, pour que l'on puisse dire jusqu'à quel point le prophète s'est rendu compte du mode surnaturel de son accomplissement (Matthieu 1.23).


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      Genèse 3

      15 Je mettrai l'hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci t'écrasera la tête et tu lui blesseras le talon. »

      Genèse 4

      1 Adam eut des relations conjugales avec sa femme Eve. Elle tomba enceinte et mit au monde Caïn. Elle dit : « J'ai donné vie à un homme avec l'aide de l'Eternel. »
      2 Elle mit encore au monde le frère de Caïn, Abel. Abel fut berger et Caïn fut cultivateur.
      25 Adam eut encore des relations conjugales avec sa femme. Elle mit au monde un fils et l'appela Seth, car, dit-elle, « Dieu m'a donné un autre fils pour remplacer Abel que Caïn a tué. »

      Genèse 16

      11 L'ange de l'Eternel lui dit : « Te voici enceinte. Tu mettras au monde un fils à qui tu donneras le nom d'Ismaël, car l'Eternel t'a entendue dans ton malheur.

      Genèse 29

      32 Léa tomba enceinte et mit au monde un fils qu’elle appela Ruben, car elle dit : « L'Eternel a vu mon humiliation et désormais mon mari m'aimera. »

      Genèse 30

      6 Rachel dit : « Dieu m'a rendu justice, il m’a même écoutée et m'a accordé un fils. » C'est pourquoi elle l'appela Dan.
      8 Rachel dit : « J'ai lutté divinement contre ma sœur et j'ai été victorieuse », et elle l'appela Nephthali.

      1 Samuel 1

      20 Dans le cours de l'année, Anne devint enceinte et elle mit au monde un fils qu'elle appela Samuel, car, dit-elle, « je l'ai demandé à l'Eternel ».

      1 Samuel 4

      21 Elle appela l'enfant I-Kabod, en disant : « La gloire est bannie d'Israël ! » C'était à cause de la prise de l'arche de Dieu et à cause de son beau-père et de son mari.

      Esaïe 7

      14 Voilà pourquoi c’est le Seigneur lui-même qui vous donnera un signe : *la vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et l’appellera Emmanuel.

      Esaïe 8

      8 il pénétrera dans Juda, le submergera et l’inondera, et ce jusqu’à la hauteur du cou. Le déploiement de ses ailes remplira tout ton territoire, Emmanuel ! »
      10 Vous aurez beau prendre des décisions, elles seront sans effet. Vous aurez beau prononcer une parole, elle ne s’accomplira pas, car Dieu est avec nous.

      Esaïe 9

      6 Etendre la souveraineté, donner une paix sans fin au trône de David et à son royaume, l'affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès maintenant et pour toujours : voilà ce que fera le zèle de l'Eternel, le maître de l’univers.

      Jérémie 31

      22 Jusqu'à quand resteras-tu dans l’errance, fille rebelle ? En effet, l'Eternel crée une chose nouvelle sur la terre : la femme tourne autour de l'homme.

      Matthieu 1

      23 La vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et on l’appellera Emmanuel, ce qui signifie « Dieu avec nous ».

      Luc 1

      31 Voici que tu seras enceinte. Tu mettras au monde un fils et tu lui donneras le nom de Jésus.
      35 L'ange lui répondit : « Le Saint-Esprit viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra sera appelé Fils de Dieu.

      Jean 1

      1 Au commencement, la Parole existait déjà. La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu.
      2 Elle était au commencement avec Dieu.
      14 Et la Parole s'est faite homme, elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père.

      Romains 9

      5 et les patriarches ; c'est d'eux que le Christ est issu dans son humanité, lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement. Amen !

      1 Timothée 3

      16 Et tous le reconnaissent, le mystère de la piété est grand : Dieu est apparu comme un homme, sa justice a été révélée par l'Esprit, il a été vu des anges, proclamé parmi les nations, on a cru en lui dans le monde, il a été élevé dans la gloire.
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