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Esdras 6

    • 1

      Là-dessus : sans renvoi.

      Dans la maison des archives. Voir 5.17.

      2

      Achmétha. A Babylone on ne trouva rien, si ce n'est peut-être l'indication que les documents relatifs au règne de Cyrus étaient à Achmétha ou Ecbatane, la résidence d'été des rois de Perse, la capitale de la Grande-Médie, construite par Déjocès, non loin de l'actuelle Hamadan.

      Dans la capitale. On pourrait entendre aussi : dans la forteresse, dans la partie d'Achmétha qui formait la ville forte et où se trouvaient sans doute le palais royal et les bâtiments du gouvernement.

      3

      3 à 5 Edit de Cyrus, plus détaillé qu'au chapitre 1, mais non pas complet cependant. L'édit ne commençait pas par les mots : Quant à la maison de Dieu... On en cite le passage qu'il importait de rappeler dans le cas particulier.

      La première année. Voir 1.1 et 5.13.

      Sa hauteur sera de soixante coudées, sa largeur de soixante coudées. Pas question de la longueur. On a supposé que la longueur devait être la même que celle de l'ancien temple qui, avec le portique, les chambres adossées au Lieu très saint et l'épaisseur des murs, avait peut-être une centaine de coudées de longueur. Mais, dans ce cas, et étant donné que, même avec les chambres latérales, l'ancien temple n'arrivait pas à une largeur extérieure de 60 coudées, on ne comprend pas comment les vieillards ont pu s'attrister à la pensée de l'exiguïté du nouvel édifice et Zacharie parler du temps des petits commencements (Zacharie 4.10). Resterait la hauteur qui, pour le temple de Salomon, ou du moins pour le portique du temple, de Salomon aurait été, d'après 2Chroniques 3.4, de 120 coudées. Mais :

      1. nous n'avons pas admis cette donnée ;
      2. la hauteur du temple de Salomon était de 30 coudées ;
      3. on ne pouvait, au début de l'ouvrage, alors que les fondements sortaient à peine de terre, s'attrister à la pensée de sa moindre hauteur.
      Plusieurs se sont demandé, en face de ces difficultés, s'il ne fallait pas se rapprocher de la traduction de la Vulgate, qui, au lieu des mots : que ses fondements soient rétablis, porte ce qui suit : Qu'on en posât les fondements, qui pussent porter un édifice de 60 coudées de haut et de 60 coudées de large. Voilà les dimensions que Cyrus ne voulait pas qu'on dépassât. Mais de fait, les Juifs restèrent bien en dessous. D'autres estiment que ce nouveau temple, plus grand peut-être que l'ancien, lui était bien inférieur par la nature des matériaux qu'on y employait.

      4

      Trois rangées de grosses pierres et une rangée de bois. Ceci rappelle 1Rois 6.36 ; 7.12, où il est question des murs qui entouraient le parvis, et non des murs du temple même. Il doit en être de même ici. Les indications de nos versets sont évidemment incomplètes ; il y a quelque chose d'omis entre les versets 3 et 4. Nous n'avons ici qu'un extrait de l'édit de Cyrus.

      Payés par la maison du roi : par un prélèvement sur les impôts de la province d'au-delà du fleuve.

      5

      Voir 1.7 et 5.1.

      Et tu les déposeras. Cette seconde personne ne peut viser que Sesbatsar (5.15), qui, d'après 1.8, reçut ces vases sacrés de la part de Cyrus par les soins de Mithrédath, le trésorier. Il semble que l'édit de Cyrus affectât par places la forme d'un ordre donné à Zorobabel.

      6

      6 à 12 Conclusions que Darius tire de l'édit qu'il vient de citer. Et d'abord, conclusion négative : versets 6 et 7.

      Et leurs collègues : voir 5.3,6. Ici il faudrait : Et vos collègues. C'est une réminiscence de 5.3.

      Tenez-vous loin de ce lieu : Ne vous considérez plus comme tenus de surveiller de près les Juifs.

      7

      7 et 8. Pleine liberté et même (verset 8) facilités aux constructeurs.

      9

      9 et 10 Cette maison ne devait être qu'un moyen d'offrir des sacrifices au Dieu des cieux (verset 3). Ces sacrifices, Darius veut, pour attirer sur lui et ses fils la bénédiction du ciel, les fournir lui-même régulièrement ; il ne lui suffit pas, que les Juifs adorent leur divinité nationale.

      Selon leur demande. Il leur donne carte blanche ; il a confiance en eux.

      11

      11 et 12 Châtiments dont le roi menace de sa part (verset 11 ) et de la part de Dieu (verset 12) quiconque oserait transgresser cet édit.

      Quiconque transgressera, littéralement : changera.

      On l'y clouera. Le supplice de la crucifixion était appliqué chez les Perses (Hérodote, III, 125).

      De sa maison un cloaque. Voir Daniel 2.5.

      12

      Cette imprécation rappelle la fin de l'inscription de Béhistan où Ormuzd est prié de punir quiconque endommagerait cette inscription et de bénir ceux qui la respecteront.

      13

      13 à 18 Exécution de l'édit.

      14

      La prophétie : non pas des prédictions, mais les encouragements que leur donnaient Agée et Zacharie.

      Et d'Artaxerxès. Il ne peut être question ici, après Darius, que d'Artaxerxès I Longuemain, qui succéda à Xerxès, successeur de Darius, fils d'Hystaspe. Mais Artaxerxès I n'arriva au pouvoir qu'environ 50 ans après l'achèvement du temple, et c'est la septième année de son règne qu'il donna son édit en faveur de Jérusalem (chapitre 7). Nous avons donc ici une adjonction postérieure et un anachronisme d'au moins 57 ans, comme on peut s'en convaincre par les dates suivantes :

      • Darius, 524-485
      • Xerxès, 485-465
      • Artaxerxès, 465-425.
      Pour Darius cela fait donc 36 ans, moins les six premières années de son règne, à savoir 30 ; pour Xerxès 20, et pour Artaxerxès 7 ; ensemble 57 ans. On aura voulu faire figurer, à la suite de Cyrus et de Darius, le nom du troisième bienfaiteur des Juifs (7.11-24), absolument comme, dans 4.6-23, un copiste postérieur a complété la liste des démarches malveillantes faites par les Samaritains auprès des rois de Perse.

      L'attitude hostile d'Artaxerxès au chapitre 4 et son édit favorable aux Juifs au chapitre 7 se concilient sans peine, si l'on considère que les faits du chapitre 7 sont antérieurs à ceux du chapitre 4, et que dans l'intervalle il a été influencé par les ennemis du peuple de Dieu.

      15

      Le troisième jour du mois d'Adar, qui était le dernier mois de l'année (Esther 3.7). Le culte régulier pouvait donc commencer avec la nouvelle année.

      La sixième année du règne de Darius. D'après Aggée 1.15 le travail avait commencé le vingt-quatrième jour du sixième mois de la deuxième année de Darius, en sorte qu'il avait duré quatre ans et demi moins trois semaines.

      16

      Et les fils d'Israël... : à savoir les sacrificateurs, les Lévites et le reste des exilés.

      17

      Comme sacrifice pour le péché. Leur joie ne les empêcha pas de s'humilier devant Dieu ; voici une des rares applications que nous trouvions dans l'histoire d'Israël de la loi sur le sacrifice pour le péché (Lévitique 4.1-5.13). Ce sacrifice était, comme le sacrifice de réparation (Lévitique 5.14-6.7), une innovation de Moïse et pendant longtemps fut peu populaire. On en trouve à peine quelques traces (Psaumes 40.7 ; 2Rois 12.16). Le gros du peuple en était resté aux sacrifices connus avant Moïse, les holocaustes et les sacrifices d'actions de grâces. Ici un peuple nouveau, radicalement guéri de l'idolâtrie, entre enfin dans les vues de Dieu ; la loi a produit le sentiment profond du péché, et cette fête de dédicace, infiniment moins brillante que la première par le nombre des victimes (1Rois 8.5,63), l'emporte sur elle par l'esprit dans lequel elles sont immolées.

      Douze boucs. Des boucs, d'après Lévitique 4.22 et suivants ; douze, d'après Esdras 2.2. Voir aussi 8.35. Le temple était pour tout le peuple et l'on pouvait espérer, d'après Ezéchiel 37.15 et suivants ; Jérémie 31.27, que d'autres exilés reviendraient encore et que toutes les tribus finiraient par être aussi bien représentées en Palestine que l'étaient celles de Juda, de Benjamin et de Lévi.

      18

      Ils établirent des sacrificateurs, 1Chroniques 24.1-31.

      Des Lévites : 1Chroniques 23.1-32. Maintenant que le temple était terminé, le service régulier et complet, semaines après semaines (2Rois 11.9), devait être reconstitué.

      Comme il est écrit dans le livre de Moïse. Voir la même formule 3.2 ; 2Chroniques 33.8.

      Ici se termine le morceau araméen, qui a commencé 4.8. Nous ne retrouverons plus d'araméen que 7.11-26.

      19

      19 à 22 Célébration de la Pâque, quelques semaines à peine après la fête de la dédicace.

      Firent la Pâque : purent la faire et la faire au temps marqué, car la négligence qui s'était produite 2Chroniques 30.17 et suivants ne se reproduisit pas ; les sacrificateurs et les Lévites s'étaient purifiés. (verset 20) avec un grand zèle (comme un seul homme, comparez 3.9).

      20

      Ils immolèrent la pâque pour tous ceux... Dès le temps d'Ezéchias (2Chroniques 30.17) les Lévites avaient en cela pris la place des pères de famille (Exode 12.6, etc.). Ici ils semblent même l'avoir, comme au temps de Josias, immolée pour les sacrificateurs, suffisamment occupés par la manipulation du sang (2Chroniques 35.11,14 : jusqu'à la nuit).

      21

      Ainsi que tous ceux qui s'étaient séparés... A cette condition furent admises à cette Pâque beaucoup de personnes qui ne faisaient point partie des exilés revenus de Babylone avec Zorobabel, des Israélites d'abord, qui n'avaient pas quitté le pays et qui jusqu'alors y avaient, vécu mêlés aux païens ; puis aussi sans doute un certain nombre de païens, attirés vers le Dieu d'Israël. Cette largeur était prévue et par là même recommandée dans Exode 12.19,49. Cependant il fallait veiller au danger que constituait cette largeur même (9.1). Ces mêmes Juifs avaient repoussé les avances de leurs voisins (4.3), parce que ceux-ci auraient pu faire valoir des droits sur le temple, si on leur avait permis de travailler à sa reconstruction.

      22

      La fête des pains sans levain... toute la semaine qui suivit le jour proprement dit de Pâques (Exode 12.15).

      Roi d'Assyrie : le roi perse qui régnait alors sur l'Assyrie. C'est ainsi que Cyrus (5.14) a été appelé roi de Babylone. Un grand empire est considéré comme un tout qui se continue sous la domination de souverains tirés de peuples différents.

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