GenĂšse 12

    • 1

      I) La vocation d'Abraham et son arrivée dans le pays de Canaan (12.1-9)

      1-3. La vocation

      On est surpris de ne pas trouver ici, comme au commencement de toutes les parties essentielles de la GenĂšse, le titre : Voici la postĂ©ritĂ© ou l'histoire de... Plusieurs interprĂštes croient trouver ce titre dans 11.27 et font ainsi rentrer toute l'histoire d'Abraham dans celle de ThĂ©rach. Mais l'histoire de ThĂ©rach est terminĂ©e avec la mention de sa mort dans 11.32. Peut-ĂȘtre le titre manquant se trouvait-il primitivement dans l'ouvrage Ă©lohiste, en tĂȘte d'un morceau que le rĂ©dacteur a retranchĂ© pour le remplacer par le morceau correspondant du jĂ©hoviste.

      Va-t-en de ton pays. Dieu voulait soustraire Abraham à la contagion du polythéisme. (Josué 24.2)

      Ton pays ; d'aprÚs le verset 4, Charan, qu'Abraham appelle ailleurs son pays, sa patrie (24.4,7). Charan était devenu son pays, puisque la famille de son pÚre s'y était définitivement établie. Par cette parole, Abraham reçoit de Dieu l'ordre, de continuer le voyage que son pÚre avait interrompu à Charan, sans que nous sachions pour quel motif (11.31).

      Au pays que je te montrerai. Abraham doit marcher par la foi et se mettre en route, sans connaĂźtre le but du voyage. NĂ©anmoins, Dieu a dĂ» lui indiquer au moins la direction dans laquelle il devait marcher (verset 5).

      2

      Le sacrifice que doit faire Abraham est compensé par une magnifique promesse : il sera à la fois l'objet et l'instrument d'abondantes bénédictions. Les trois premiers membres du verset décrivent les bénédictions dont il sera l'objet ; le quatriÚme introduit les bénédictions dont il sera l'instrument (verset 3).

      Une grande nation : en compensation de sa famille qu'il doit quitter.

      Je te bĂ©nirai... Promesse de prospĂ©ritĂ© spirituelle et matĂ©rielle d'abord, puis de gloire ; c'est pour lui-mĂȘme.

      Tu seras une bénédiction, littéralement, sois bénédiction : instrument de bénédiction pour les autres.

      3

      Ce verset développe les derniers mots du verset 2 : Abraham apportera la bénédiction avec lui. Mais si cependant il en est qui l'injurient, ils ne le feront pas impunément. Ainsi le sort des nations sera déterminé par la position qu'elles prendront à son égard.

      Toutes les familles de la terre. Au moment mĂȘme oĂč Dieu choisit un peuple particulier, il donne pour but Ă  cette Ă©lection le salut de toute la terre.

      Seront bĂ©nies en toi. La bĂ©nĂ©diction donnĂ©e Ă  Abraham est dĂ©clarĂ©e d'avance valable pour tous les peuples de la terre qui se l'approprieront. D'autres traduisent : se bĂ©niront en toi ; c'est sans doute le sens des passages 22.18 et 26.1. Ici, vu la forme verbale diffĂ©rente, le sens passif doit ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ© au sens rĂ©flĂ©chi.

      Cette promesse, répétée à plusieurs reprises à Abraham et transmise ensuite à Isaac et à Jacob, sert de point de départ à toute la prophétie de l'Ancien Testament.

      4

      4-5 Exécution de l'ordre divin

      4 Premier acte de foi de celui qui devient le pĂšre des croyants.

      Lot alla avec lui. Tous deux continuent le grand mouvement de migration inauguré par Thérach ; mais tandis qu'Abraham suit une destinée providentielle, Lot continue simplement sa vie nomade.

      5

      Ce verset, qui répÚte le verset 4 en le complétant, est probablement emprunté au document élohiste, ainsi que la fin du verset précédent.

      Au pays de Canaan : voir verset 1, note.

      6

      6-9 Abraham dans le pays de Canaan

      Abraham, arrivant par le chemin des caravanes de Damas, traverse le pays du Nord au Sud, jusqu'Ă  la vallĂ©e fertile situĂ©e au centre du pays et oĂč sera fondĂ©e plus tard la ville de Sichem.

      ChĂȘne de MorĂ©, c'est-Ă -dire de celui qui enseigne. Dans DeutĂ©ronome 11.30, il est parlĂ© des chĂȘnes de MorĂ©, et dans Juges 9.37, du chĂȘne des devins, comme situĂ©s aussi dans la vallĂ©e de Sichem. Il est probable qu'il y avait lĂ  dĂšs la plus haute antiquitĂ© un chĂȘne ou un bois de chĂȘnes sous lequel les prĂȘtres enseignaient le peuple ; d'oĂč le nom paĂŻen chĂȘne des devins et le nom juif chĂȘne de celui qui enseigne.

      Les CananĂ©ens... dans le pays. Plusieurs ont compris ces mots dans ce sens : Ă©taient alors encore dans le pays, et conclu de lĂ  que ce rĂ©cit doit avoir Ă©tĂ© Ă©crit aprĂšs la destruction des CananĂ©ens par JosuĂ©. Mais comment l'auteur aurait-il pu supposer qu'aucun lecteur juif ignorĂąt que le pays avait Ă©tĂ© habitĂ© par les CananĂ©ens avant que le peuple juif en fit la conquĂȘte ? Le sens de cette remarque est celui-ci : Au moment oĂč Abraham arriva dans le pays, les CananĂ©ens y Ă©taient dĂ©jĂ  Ă©tablis. Cette remarque fait ressortir ce qu'il y a de frappant dans la promesse qui va suivre : ce pays habitĂ© par les CananĂ©ens, Abraham doit le possĂ©der un jour !

      7

      L'Eternel apparut Ă  Abram. C'est la premiĂšre fois que nous rencontrons cette expression. Ces manifestations visibles de la divinitĂ© Ă©taient nĂ©cessaires dans un temps oĂč Dieu n'Ă©tait encore qu'imparfaitement connu. Plus tard, des rĂ©vĂ©lations d'une nature plus spirituelle suffiront.

      Je donnerai ce pays. Dieu avait promis de lui montrer le pays : eh bien, ce pays, le voilà ! Cependant, ce n'est pas lui, c'est sa postérité qui en prendra possession. Encore un appel à sa foi !

      Il Ă©leva un autel. Tout endroit oĂč la divinitĂ© Ă©tait apparue, Ă©tait pour les anciens un lieu saint. En Ă©levant cet autel au centre du pays qui vient de lui ĂȘtre promis, Abraham consacre Ă  son Dieu cette terre promise.

      8

      Abraham continue sa marche vers le Sud. Le nom de Béthel est employé ici par anticipation ; car, d'aprÚs 28.19, cette localité s'appelait encore Luz. Abraham consacre de nouveau la contrée à son Dieu.

      Invoqua le nom de l'Eternel ; voir 4.26, note.

      9

      Abraham mÚne une vie nomade sur la terre qui lui a été promise.

      Le Midi. Le mot hĂ©breu nĂ©gueb signifie sĂ©cheresse, terre dessĂ©chĂ©e. Il dĂ©signe ici le plateau rocailleux et stĂ©rile qui s'Ă©tend au sud du pays de Juda et qui forme la transition entre la terre fertile et le dĂ©sert. Mais ce mot a souvent un sens technique et plus gĂ©nĂ©ral ; il dĂ©signe le midi dans le sens gĂ©ographique oĂč l'on disait jam, la mer, pour dire l'occident.

      10

      II) Abraham en Egypte (12.10-20)

      Ce récit nous met sous les yeux une déplorable défaillance de la foi d'Abraham. Mais il nous montre la fidélité avec laquelle Dieu veille, malgré tout, sur son élu.

      10 Dure épreuve pour la foi d'Abraham à peine arrivé dans le pays qui lui est promis, il est contraint par la famine d'en sortir.

      En Egypte. C'était là qu'on allait toujours chercher des vivres en cas de famine (26.1-2 ; 41.57).

      Y séjourner : non pas s'y établir, mais y vivre en passager, en attendant de pouvoir revenir en Canaan.

      12

      Ils me tueront. Si Sara Ă©tait femme d'Abraham, c'Ă©tait le seul moyen de se l'approprier ; si, au contraire, elle Ă©tait sa sƓur, on devrait lui offrir des prĂ©sents. Les craintes d'Abraham ne manquaient pas de fondement. Un ancien papyrus raconte l'histoire d'un roi d'Egypte qui, sur l'avis de ses conseillers, envoie deux armĂ©es pour s'emparer d'une femme en tuant son mari.

      13

      Ma sƓur. D'aprĂšs 20.12, elle Ă©tait rĂ©ellement sa demi-sƓur ; mais cela n'excuse pas Abraham, puisqu'en devenant sa femme, elle avait cessĂ© d'ĂȘtre sa sƓur. D'aprĂšs 20.13, cette demande d'Abraham Ă  Sara n'Ă©tait qu'une application particuliĂšre de la convention conclue entre eux au commencement de leurs pĂ©rĂ©grinations.

      15

      Comme aujourd'hui encore en Orient, le roi avait un harem oĂč l'on faisait entrer les plus belles femmes du royaume.

      Fut prise et emmenée dans la maison : littéralement, pour la maison, pour en faire partie.

      Pharaon. Ce mot, en langue égyptienne per-aa ou pher-ao, signifie grande maison. Ce titre, qui est donné par les auteurs bibliques à tous les rois d 'Egypte, rappelle le nom de sublime porte donné à la cour du sultan.

      On admet généralement que le Pharaon dont il est question ici devait appartenir à la dynastie des Hyksos. On appelle ainsi des tribus de race sémitique qui envahirent la Basse-Egypte et y régnÚrent longtemps. Il est peu probable, en effet, qu'un Egyptien pur sang eût pris une étrangÚre pour femme ; à peine en aurait-il fait sa concubine. D'autres savants pensent cependant que ce séjour d'Abraham en Egypte eut lieu sous un roi de la 12 iÚme dynastie, qui est antérieure aux Hyksos. Ils allÚguent des inscriptions et des peintures retrouvées dans un tombeau égyptien, d'aprÚs lesquelles les rois de cette dynastie auraient été en relation avec des tribus sémitiques. Mais ces relations sont loin d'aller jusqu'à l'union des deux races par le mariage.

      16

      Une fois engagé dans cette voie, Abraham s'abaisse au point d'accepter des présents du roi. La nature de ces présents, en particulier la présence des chameaux, fait supposer qu'il s'agit d'un roi hyksos.

      17

      MalgrĂ© cette conduite d'Abraham, l'Eternel ne l'abandonne pas ; il intervient au moment oĂč tout semble dĂ©sespĂ©rĂ©.

      Grandes calamités : le mot employé désigne souvent la peste on la lÚpre. C'était la punition de l'acte de violence impliqué versets 14 et 15.

      18

      Qu'elle Ă©tait ta femme. Comment a-t-il tirĂ© cette conclusion ? L'historien JosĂšphe pense que c'Ă©taient ses prĂȘtres qui lui avaient rĂ©vĂ©lĂ© le secret d'Abrabam. Mais il a plutĂŽt appris la vĂ©ritĂ© de la bouche de Sara elle-mĂȘme.

      19

      Comme d'habitude dans l'Ecriture, le blùme que mérite la conduite d'Abraham est renfermé dans les faits, qui parlent assez haut. Il se voit repris, lui, l'élu de Dieu, par un païen, et il n'a rien à alléguer pour sa justification.

      20

      Pharaon, effrayé de la puissance du Dieu d'Abraham, afin de se mettre à l'abri de ses chùtiments, fait reconduire le patriarche hors de ses Etats.

      On est confondu de la franchise avec laquelle l'auteur dĂ©voile tout ce qu'il y a de blĂąmable et mĂȘme de honteux dans la conduite du pĂšre du peuple et retrace l'humiliation qu'il s'est attirĂ©e de la part d'un roi paĂŻen. On ne comprend pas qu'il soit possible de prĂ©senter un pareil rĂ©cit comme un mythe ; car le peuple qui l'eĂ»t inventĂ© eĂ»t travaillĂ© Ă  sa propre honte.

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