-
1
Jésus se rendit à la montagne des oliviers.
2
Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S'étant assis, il les enseignait.
3
Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère ;
4
et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus : Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère.
5
Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes : toi donc, que dis-tu ?
6
Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre.
7
Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.
8
Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre.
9
Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers ; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu.
10
Alors s'étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit : Femme, où sont ceux qui t'accusaient ? Personne ne t'a-t-il condamnée ?
11
Elle répondit : Non, Seigneur. Et Jésus lui dit : Je ne te condamne pas non plus : va, et ne pèche plus.
Jésus, la lumière du monde
12
Jésus leur parla de nouveau, et dit : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.
13
Là-dessus, les pharisiens lui dirent : Tu rends témoignage de toi-même ; ton témoignage n'est pas vrai.
14
Jésus leur répondit : Quoique je rende témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d'où je suis venu et où je vais ; mais vous, vous ne savez d'où je viens ni où je vais.
15
Vous jugez selon la chair ; moi, je ne juge personne.
16
Et si je juge, mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul ; mais le Père qui m'a envoyé est avec moi.
17
Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est vrai ;
18
je rends témoignage de moi-même, et le Père qui m'a envoyé rend témoignage de moi.
19
Ils lui dirent donc : Où est ton Père ? Jésus répondit : Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père.
20
Jésus dit ces paroles, enseignant dans le temple, au lieu où était le trésor ; et personne ne le saisit, parce que son heure n'était pas encore venue.
«Vous ne pouvez pas aller là où je vais»
21
Jésus leur dit encore : Je m'en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché ; vous ne pouvez venir où je vais.
22
Sur quoi les Juifs dirent : Se tuera-t-il lui-même, puisqu'il dit : Vous ne pouvez venir où je vais ?
23
Et il leur dit : Vous êtes d'en bas ; moi, je suis d'en haut. Vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde.
24
C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés ; car si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés.
25
Qui es-tu ? lui dirent-ils. Jésus leur répondit : Ce que je vous dis dès le commencement.
26
J'ai beaucoup de choses à dire de vous et à juger en vous ; mais celui qui m'a envoyé est vrai, et ce que j'ai entendu de lui, je le dis au monde.
27
Ils ne comprirent point qu'il leur parlait du Père.
28
Jésus donc leur dit : Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m'a enseigné.
29
Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable.
30
Comme Jésus parlait ainsi, plusieurs crurent en lui.
Les hommes libres et les esclaves
31
Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ;
32
vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.
33
Ils lui répondirent : Nous sommes la postérité d'Abraham, et nous ne fûmes jamais esclaves de personne ; comment dis-tu : Vous deviendrez libres ?
34
En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, quiconque se livre au péché est esclave du péché.
35
Or, l'esclave ne demeure pas toujours dans la maison ; le fils y demeure toujours.
36
Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres.
37
Je sais que vous êtes la postérité d'Abraham ; mais vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole ne pénètre pas en vous.
38
Je dis ce que j'ai vu chez mon Père ; et vous, vous faites ce que vous avez entendu de la part de votre père.
39
Ils lui répondirent : Notre père, c'est Abraham. Jésus leur dit : Si vous étiez enfants d'Abraham, vous feriez les oeuvres d'Abraham.
40
Mais maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous ai dit la vérité que j'ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l'a point fait.
41
Vous faites les oeuvres de votre père. Ils lui dirent : Nous ne sommes pas des enfants illégitimes ; nous avons un seul Père, Dieu.
42
Jésus leur dit : Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez, car c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens ; je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé.
43
Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole.
44
Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur et le père du mensonge.
45
Et moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas.
46
Qui de vous me convaincra de péché ? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ?
47
Celui qui est de Dieu, écoute les paroles de Dieu ; vous n'écoutez pas, parce que vous n'êtes pas de Dieu.
Jésus et Abraham
48
Les Juifs lui répondirent : N'avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain, et que tu as un démon ?
49
Jésus répliqua : Je n'ai point de démon ; mais j'honore mon Père, et vous m'outragez.
50
Je ne cherche point ma gloire ; il en est un qui la cherche et qui juge.
51
En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort.
52
Maintenant, lui dirent les Juifs, nous connaissons que tu as un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et tu dis : Si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort.
53
Es-tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort ? Les prophètes aussi sont morts. Qui prétends-tu être ?
54
Jésus répondit : Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien. C'est mon père qui me glorifie, lui que vous dites être votre Dieu,
55
et que vous ne connaissez pas. Pour moi, je le connais ; et, si je disais que je ne le connais pas, je serais semblable à vous, un menteur. Mais je le connais, et je garde sa parole.
56
Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour : il l'a vu, et il s'est réjoui.
57
Les Juifs lui dirent : Tu n'as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham !
58
Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis.
59
Là-dessus, ils prirent des pierres pour les jeter contre lui ; mais Jésus se cacha, et il sortit du temple.
-
1
Jésus se rendit au mont des Oliviers.
2
Mais dès le matin il revint dans le temple et tout le peuple s'approcha de lui. Il s'assit et se mit à les enseigner.
3
Alors les spécialistes de la loi et les pharisiens amenèrent une femme surprise en train de commettre un adultère. Ils la placèrent au milieu de la foule
4
et dirent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère.
5
Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes. Et toi, que dis-tu ? »
6
Ils disaient cela pour lui tendre un piège, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur le sol.
7
Comme ils continuaient à l'interroger, il se redressa et leur dit : « Que celui d'entre vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. »
8
Puis il se baissa de nouveau et se remit à écrire sur le sol.
9
Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience ils se retirèrent un à un, à commencer par les plus âgés et jusqu'aux derniers ; Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu.
10
Alors il se redressa et, ne voyant plus qu'elle, il lui dit : « Femme, où sont ceux qui t'accusaient ? Personne ne t'a donc condamnée ? »
11
Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas ; vas-y et désormais ne pèche plus. » ]
Jésus, la lumière du monde
12
Jésus leur parla de nouveau. Il dit : « Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura au contraire la lumière de la vie. »
13
Là-dessus, les pharisiens lui dirent : « Tu te rends témoignage à toi-même ; ton témoignage n'est pas vrai. »
14
Jésus leur répondit : « Même si je me rends témoignage à moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d'où je suis venu et où je vais. Quant à vous, vous ne savez pas d'où je viens ni où je vais.
15
Vous, vous jugez de façon humaine ; moi, je ne juge personne.
16
Et si je juge, mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul, mais le Père qui m'a envoyé est avec moi.
17
Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux personnes est vrai.
18
Or, je me rends témoignage à moi-même et le Père qui m'a envoyé me rend aussi témoignage. »
19
Ils lui dirent donc : « Où est ton père ? » Jésus répondit : « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. »
20
Jésus dit ces paroles alors qu'il enseignait dans le temple à l'endroit où était le trésor, et personne ne l'arrêta parce que son heure n'était pas encore venue.
«Vous ne pouvez pas aller là où je vais»
21
Jésus leur dit encore : « Je m'en vais et vous me chercherez, mais vous mourrez dans votre péché ; vous ne pouvez pas venir là où je vais. »
22
Là-dessus les Juifs dirent : « Va-t-il se tuer, puisqu'il dit : ‘Vous ne pouvez pas venir où je vais’ ? »
23
Il leur dit : « Vous êtes d'en bas ; moi, je suis d'en haut. Vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde.
24
C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. En effet, si vous ne croyez pas que moi, je suis, vous mourrez dans vos péchés. »
25
« Toi, qui es-tu ? » lui dirent-ils. Jésus leur répondit : « Ce que je vous dis depuis le début.
26
J'ai beaucoup de choses à dire et à juger à votre sujet, mais celui qui m'a envoyé est vrai, et ce que j'ai entendu de lui, je le dis au monde. »
27
Ils ne comprirent pas qu'il leur parlait du Père.
28
Jésus leur dit donc : « Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous reconnaîtrez que moi, je suis et que je ne fais rien de moi-même, mais que je dis ce que mon Père m'a enseigné.
29
Celui qui m'a envoyé est avec moi, il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. »
30
Comme Jésus disait cela, beaucoup crurent en lui.
Les hommes libres et les esclaves
31
Alors il dit aux Juifs qui avaient cru en lui : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples,
32
vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »
33
Ils lui répondirent : « Nous sommes la descendance d'Abraham et nous n'avons jamais été esclaves de personne. Comment peux-tu dire : ‘Vous deviendrez libres’ ? »
34
« En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, toute personne qui commet le péché est esclave du péché.
35
Or, l'esclave ne reste pas pour toujours dans la famille ; c’est le fils qui y reste pour toujours.
36
Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement libres.
37
Je sais que vous êtes la descendance d'Abraham. Pourtant, vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole ne pénètre pas en vous.
38
Je dis ce que j'ai vu chez mon Père et vous, vous faites ce que vous avez entendu de la part de votre père. »
39
Ils lui répondirent : « Notre père, c'est Abraham. » Jésus leur dit : « Si vous étiez les enfants d'Abraham, vous agiriez comme lui.
40
Mais en réalité, vous cherchez à me faire mourir, moi qui, en tant qu’être humain, vous ai dit la vérité que j'ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l'a pas fait.
41
Vous, vous agissez comme votre père. » Ils lui dirent : « Nous, nous ne sommes pas des enfants illégitimes ; nous avons un seul Père : Dieu. »
42
Jésus leur dit : « Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez, car c'est de Dieu que je suis sorti et c'est de sa part que je viens. Je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est au contraire lui qui m'a envoyé.
43
Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez pas écouter ma parole.
44
Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge.
45
Mais moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas.
46
Qui de vous me convaincra de péché ? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ?
47
Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu ; vous, vous n'écoutez pas parce que vous n'êtes pas de Dieu. »
Jésus et Abraham
48
Les Juifs lui répondirent : « N'avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et que tu as un démon ? »
49
Jésus répliqua : « Je n'ai pas de démon. Au contraire, j'honore mon Père et vous, vous me déshonorez.
50
Je ne cherche pas ma gloire. Il y en a un qui la cherche et qui juge.
51
En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde ma parole, il ne mourra jamais. »
52
« Maintenant, lui dirent les Juifs, nous savons que tu as un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi, tu dis : ‘Si quelqu'un garde ma parole, il ne mourra jamais.’
53
Serais-tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort ? Les prophètes aussi sont morts. Pour qui te prends-tu donc ? »
54
Jésus répondit : « Si je me rends gloire à moi-même, ma gloire ne vaut rien. Cependant, c'est mon Père qui me rend gloire, lui que vous présentez comme votre Dieu
55
alors que vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais ; et si je disais que je ne le connais pas, je serais comme vous : un menteur. Mais je le connais et je garde sa parole.
56
Votre ancêtre Abraham a été rempli de joie à la pensée de voir mon jour ; il l'a vu et il s'est réjoui. »
57
Les Juifs lui dirent : « Tu n'as pas encore 50 ans et tu as vu Abraham ! »
58
Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham soit né, je suis. »
59
Là-dessus, ils prirent des pierres pour les jeter contre lui, mais Jésus se cacha et sortit du temple [en passant au milieu d'eux. C’est ainsi qu’il s’en alla].
-
1
Quant à Jésus, il partit pour le mont des Oliviers.
2
Mais le lendemain, il revint de bonne heure dans la cour du *Temple et tout le peuple se pressa autour de lui ; alors il s’assit et se mit à enseigner.
3
Tout à coup, les *spécialistes de la Loi et les *pharisiens traînèrent devant lui une femme qui avait été prise en flagrant délit d’adultère. Ils la firent avancer dans la foule et la placèrent, bien en vue, devant Jésus.
4
—Maître, lui dirent-ils, cette femme a commis un adultère ; elle a été prise sur le fait.
5
Or, dans la *Loi, *Moïse nous a ordonné de lapider les femmes de ce genre. Toi, quel est ton jugement sur ce cas ?
6
En lui posant cette question, ils voulaient lui tendre un piège, dans l’espoir de trouver quelque prétexte pour l’accuser.
Mais Jésus se baissa et se mit à écrire du doigt sur le sol.
7
Eux, ils insistaient, répétant leur question. Alors il se releva et leur dit :
—Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre !
8
Puis il se baissa de nouveau et se remit à écrire sur le sol.
9
Après avoir entendu ces paroles, ils s’esquivèrent l’un après l’autre, à commencer par les plus âgés, laissant finalement Jésus seul avec la femme, qui était restée au milieu de la cour du Temple.
10
Alors Jésus leva la tête et lui dit :
—Eh bien, où sont donc passés tes accusateurs ? Personne ne t’a condamnée ?
11
—Personne, Seigneur, lui répondit-elle.
Alors Jésus reprit :
—Je ne te condamne pas non plus. Va, mais désormais, ne pèche plus. ]
Jésus, la lumière du monde
12
Jésus parla de nouveau en public :
—Je suis la lumière du monde, dit-il. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres : il aura la lumière de la vie.
13
Là-dessus les *pharisiens lui répondirent :
—Tu te rends témoignage à toi-même : ton témoignage n’est pas vrai.
14
Jésus leur répondit :
—Oui, je me rends témoignage à moi-même : mais mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu et où je vais ; quant à vous, vous ne savez pas d’où je viens ni où je vais.
15
Vous jugez selon des critères purement humains, moi, je ne juge personne.
16
Et à supposer que je porte un jugement, ce jugement est vrai, car je ne suis pas seul pour juger, mais avec moi, il y a aussi le Père qui m’a envoyé.
17
Le témoignage commun de deux personnes n’est-il pas vrai ? C’est ce qui est écrit dans votre *Loi !
18
Eh bien, moi, je suis mon propre témoin ; et le Père qui m’a envoyé me rend aussi témoignage.
19
—Mais, où est-il, ton père ? s’exclamèrent-ils.
—Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père, répliqua Jésus ; si vous m’aviez connu, vous connaîtriez aussi mon Père.
20
Jésus parla ainsi pendant qu’il enseignait dans la cour du Temple près des troncs à offrandes, et personne n’essaya de l’arrêter, parce que son heure n’était pas encore venue.
«Vous ne pouvez pas aller là où je vais»
21
Jésus leur dit encore :
—Je vais m’en aller et vous me chercherez ; mais vous mourrez dans votre péché. Vous ne pouvez pas aller là où je vais.
22
Sur quoi ils se demandèrent entre eux :
—Aurait-il l’intention de se suicider ? Est-ce là ce qu’il veut dire par ces paroles : « Vous ne pouvez pas aller là où je vais ? »
23
—Vous, leur dit-il alors, vous êtes d’ici-bas ; moi, je suis d’en haut. Vous appartenez à ce monde-ci ; moi, je ne lui appartiens pas.
24
C’est pourquoi je vous ai dit : « Vous mourrez dans vos péchés. » En effet, si vous ne croyez pas que moi, je suis, vous mourrez dans vos péchés.
25
—Qui es-tu donc ? lui demandèrent-ils alors.
—Je ne cesse de vous le dire depuis le début ! leur répondit Jésus.
26
En ce qui vous concerne, j’aurais beaucoup à dire, beaucoup à juger. Mais celui qui m’a envoyé est véridique, et je proclame au monde ce que j’ai appris de lui.
27
Comme ils ne comprenaient pas que Jésus leur parlait du Père, il ajouta :
28
—Quand vous aurez élevé le *Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, je suis . Vous reconnaîtrez que je ne fais rien de ma propre initiative, mais que je transmets ce que le Père m’a enseigné.
29
Oui, celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, car je fais toujours ce qui lui est agréable.
30
Pendant qu’il parlait ainsi, beaucoup crurent en lui.
Les hommes libres et les esclaves
31
Alors Jésus dit aux *Juifs qui avaient mis leur foi en lui :
—Si vous vous attachez à la Parole que je vous ai annoncée, vous êtes vraiment mes *disciples.
32
Vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres.
33
—Nous, lui répondirent-ils, nous sommes la postérité d’*Abraham, nous n’avons jamais été esclaves de personne. Comment peux-tu dire : « Vous serez des hommes libres ? »
34
—Vraiment, je vous l’assure, leur répondit Jésus, tout homme qui commet le péché est esclave du péché.
35
Or, un esclave ne fait pas partie de la famille, un fils, lui, en fait partie pour toujours.
36
Si donc c’est le Fils qui vous donne la liberté, alors vous serez vraiment des hommes libres.
37
Je sais que vous êtes les descendants d’Abraham. Pourtant, vous cherchez à me faire mourir parce que ma parole ne trouve aucun accès dans votre cœur.
38
Moi, je parle de ce que j’ai vu chez mon Père. Quant à vous, vous faites ce que vous avez appris de votre père.
39
—Notre père à nous, répondirent-ils, c’est Abraham.
—Eh bien, leur répliqua Jésus, si vous étiez vraiment des enfants d’Abraham, vous agiriez comme lui.
40
Au lieu de cela, vous cherchez à me faire mourir. Pourquoi ? Parce que je vous dis la vérité telle que je l’ai apprise de Dieu. Jamais Abraham n’a agi comme vous.
41
Vous agissez exactement comme votre père à vous !
—Mais, répondirent-ils, nous ne sommes pas des enfants illégitimes. Nous n’avons qu’un seul Père : Dieu !
42
—Si vraiment Dieu était votre Père, leur dit Jésus, vous m’aimeriez, car c’est de sa part que je suis ici et c’est de sa part que je suis venu au milieu de vous. Je ne suis pas venu de ma propre initiative, c’est lui qui m’a envoyé.
43
Pourquoi ne comprenez-vous pas ce que je vous dis ? Parce que vous êtes incapables de recevoir mes paroles.
44
Votre père, c’est le diable, et vous voulez vous conformer à ses désirs. Depuis le commencement, c’est un meurtrier : il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il ment, il parle de son propre fond, puisqu’il est menteur, lui le père du mensonge.
45
Mais moi, je dis la vérité. C’est précisément pour cela que vous ne me croyez pas.
46
Qui d’entre vous peut m’accuser d’avoir commis une seule faute ? Si je dis vrai, pourquoi ne me croyez-vous pas ?
47
Celui qui appartient à Dieu écoute les paroles de Dieu. Si vous ne les écoutez pas, c’est parce que vous ne lui appartenez pas.
Jésus et Abraham
48
Ils répliquèrent :
—Nous avions bien raison de le dire : tu n’es qu’un *Samaritain, tu as un démon en toi.
49
—Non, répondit Jésus, je n’ai pas de démon en moi. Au contraire, j’honore mon Père ; mais vous, vous me méprisez.
50
Non, je ne recherche pas la gloire pour moi-même : c’est un autre qui s’en préoccupe et il me rendra justice.
51
Vraiment, je vous l’assure : celui qui observe mon enseignement ne verra jamais la mort.
52
Sur quoi les chefs des *Juifs reprirent :
—Cette fois, nous sommes sûrs que tu as un démon en toi. Abraham est mort, les *prophètes aussi, et toi tu viens nous dire : Celui qui observe mon enseignement ne mourra jamais.
53
Serais-tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort — ou que les prophètes, qui sont tous morts ? Pour qui te prends-tu donc ?
54
Jésus répondit :
—Si je m’attribuais moi-même ma gloire, cela n’aurait aucune valeur. Celui qui me glorifie, c’est mon Père, celui-là même que vous appelez votre Dieu.
55
En fait, vous ne le connaissez pas, alors que moi, je le connais. Si je disais ne pas le connaître, je serais menteur, comme vous. Mais le fait est que je le connais et que j’obéis à sa Parole.
56
Abraham votre père a exulté de joie, rien qu’à la pensée de voir mon jour. Il l’a vu et en a été transporté de joie.
57
—Quoi, lui dirent-ils alors, tu n’as même pas cinquante ans et tu prétends avoir vu Abraham !
58
—Vraiment, je vous l’assure, leur répondit Jésus, avant qu’Abraham soit venu à l’existence, moi, je suis.
59
A ces mots, ils se mirent à ramasser des pierres pour les lui jeter, mais Jésus disparut dans la foule et sortit de l’enceinte du *Temple.
On trouve une description semblable dans Luc 21.37,38.
- Le dernier verset de Jean 7 et les deux premiers par lesquels s'ouvre notre Jean 8 forment une sorte d'introduction à l'histoire de la femme adultère qui va suivre. Ils font partie du fragment dont l'authenticité est contestée.
Voici d'abord, à cet égard, l'état des documents sur lesquels s'appuie la critique du texte.
1° Un grand nombre de manuscrits, Sin., B, A, C, etc., du quatrième au neuvième siècle, omettent entièrement ce récit, et plusieurs de ceux qui l'ont conservé le marquent de signes de doute.
2° Les versions anciennes, sauf quelques manuscrits de l'Itala ne le renferment pas davantage.
3° Les Pères de l'Eglise des trois premiers siècles, et même Chrysostome, ne le mentionnent pas comme renfermé dans notre évangile. Origène, qui s'est occupé spécialement de l'état du texte, n'en parle pas.
4° Dans plusieurs documents, ce morceau se trouve placé à la fin de l'évangile de Jean ; dans quelques autres à la suite de Luc 21.
5° Ces versets abondent en variantes diverses, ce qui est toujours un signe peu favorable à l'authenticité.
6° Le style de ce récit n'est pas celui de Jean ; il porte tous les caractères des narrations synoptiques.
Aussi la plupart des critiques et des exégètes se refusent-ils à considérer ce récit comme faisant partie de l'évangile de Jean. Ainsi Erasme, Calvin, Bèze Lücke, Tholuck, Olshausen, de Wette Reuss, Hengstenberg, Meyer, MM. Weiss, Luthardt, Keil, Godet, et tous les modernes éditeurs du texte. Rappelons, d'autre part, que sept majuscules (dont D), du sixième au neuvième siècle, et un très grand nombre de minusc., aussi bien que quelques exemplaires de l'Itala, la Vulgate, la version syr. de Jérusalem, contiennent ce récit sans le marquer d'aucun signe de doute.
Jérôme, écrivant au quatrième siècle, témoigne (Adv. Pelag. 2, 17) que cette relation se trouvait "en plusieurs manuscrits, tant grecs que latins."
Aussi plusieurs interprètes éminents, Augustin, Bengel, Hug, Ebrard, Stier, Lange, soutiennent-ils l'authenticité de ce fragment alléguant avec Augustin qu'il n'a été retranché, à l'origine, que par la crainte de l'influence morale qu'il pouvait exercer à une époque où, d'une part, un grand relâchement des mœurs et, d'autre part, un faux ascétisme s'étaient introduits dans l'Eglise.
- Quant à la vérité historique du fait, on peut dire avec Meyer : "Cette histoire porte un tel cachet d'originalité, il est si évident qu'elle n'est imitée d'aucun autre récit de la tradition évangélique, qu'il est impossible d'y voir une légende d'un temps postérieur, sa vérité interne se justifie facilement par l'exégèse, malgré les doutes qu'on a soulevés."
Le récit est en tous cas fort ancien, Eusèbe rapporte (Hist. eccl. 3 : 39) que l'écrit de Papias sur les évangiles contenait l'histoire d'une femme qui, à cause de ses péchés, fut accusée devant le Seigneur. "Cette histoire, ajoute-t-il, se trouve dans l'évangile des Hébreux."
Cela prouverait que notre récit appartient à la tradition apostolique. Il a été inséré dans la suite à cette place, parce que le piège tendu à Jésus (verset 6) paraissait en harmonie avec les dispositions hostiles des autorités à son égard. (Jean 7.32,45 et suivants)
Les pharisiens et l'adultère. (Jean 8:1-11)
Christ n'a trouvé aucune faille dans la loi, ni excusé la culpabilité de cette femme adultère, Il n’a tenu aucun compte du prétendu zèle des pharisiens...Les paroles de Christ parmi les pharisiens. (Jean 8:12-59)
Ceux qui jugent les autres se condamnent eux-mêmes : en fait, ils pratiquent en fait le péché. Les personnes qui, d'une certaine manière, sont appelées à blâmer les fautes des autres, seront spécialement avisées de s’examiner elles-mêmes, afin de conserver une certaine indulgence.
Dans l’affaire relatée dans ce texte, Christ s'est consacré à la grande œuvre pour laquelle il est venu dans le monde : amener les pécheurs à la repentance ; Il est venu non pas pour détruire, mais pour sauver ! Jésus visait non seulement à amener à la repentance cette femme accusée, en faisant preuve de miséricorde envers elle, mais encore à montrer aux persécuteurs leurs péchés ; ces derniers pensaient Le « piéger », Lui ne cherchait qu’à les convaincre et à les convertir ! Jésus refusa toute polémique avec le conseil des scribes et des pharisiens.
De nombreux crimes méritent une punition beaucoup plus sévère que celle qui leur est infligée ; que cela ne nous décourage pas : n’abandonnons pas la tâche spirituelle qui nous est assignée par le Seigneur.
Quand Christ renvoya la femme adultère, Il lui donna cet avertissement : « va et ne pèche plus ». Ceux qui aident à sauver la vie d'un criminel devraient chercher à sauver son âme, avec la même attention.
Heureux vraiment, ceux que Christ ne condamne pas ! La faveur de Christ à notre égard, au sujet du pardon de nos péchés, devrait prévaloir dans toute notre conduite : « va et ne pèche plus » !