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Lévitique 13

    • 1

      1 à 46 La lèpre chez l'homme.

      Et à Aaron : comme 11.1. Aaron est mentionné à cause du rôle important que jouent ici lui et ses descendants.

      Si une loi aussi détaillée est donnée à l'égard de la lèpre, tandis qu'il n'est point légiféré sur d'autres maladies graves et mortelles, qui ne sont point considérées comme une source de souillure, c'est que la lèpre était envisagée comme une punition spéciale, comme un coup direct de Dieu infligé à l'homme pécheur par la justice divine. Voilà pourquoi c'était le pontife de Dieu qui devait constater le mal, ordonner la séquestration provisoire ou la relégation définitive, et aussi déclarer la guérison. Cette opinion n'était pas particulière aux Hébreux ; elle a régné chez tous les peuples où la lèpre était endémique, dans l'antiquité comme dans le moyen-âge. Il n'est pas question d'un traitement à suivre. La guérison, comme la maladie elle-même est censée ne venir que de Dieu.

      2

      2 à 28 La lèpre sur la peau du corps.

      2 à 8 Premier cas : Une tumeur ou tache se produit sans cause apparente ou par contagion sur les parties de la peau dénuées de cheveux ou de barbe.

      • Tumeur : élévation de la peau.
      • Dartre : avec écoulement.
      • Tache : une partie plus claire se détachant sur la peau, ce qui se remarque encore mieux chez les Orientaux à la peau foncée.
      Ce sont là les trois symptômes critiques.

      La peau de sa chair. Cette expression provient de ce que le siège du mal qui se remarque à la peau est dans la chair.

      Un mal de lèpre, littéralement : un coup de lèpre. Le terme employé désigne tantôt la maladie, tantôt la place malade. Au verset 4 il est même appliqué au malade.

      3

      Deux signes seront décisifs en faveur de la lèpre : les poils de la peau blanchissant et le mal creusant dans la peau. Aujourd'hui encore les Arabes regardent le mal comme curable quand le poil n'a pas blanchi. L'enfoncement de la peau paraît incompatible avec le terme de tumeur (verset 2). Mais la tumeur peut s'élever du milieu d'un enfoncement plus étendu. L'on a supposé aussi qu'il s'agissait d'un enfoncement purement apparent, en ce sens qu'une partie plus claire paraît plus enfoncée que celle qui est dans l'ombre.

      4

      Il se manifeste parfois chez les habitants du Hauran des taches blanches qui ne sont pas celles de la lèpre.

      Le séquestrera. Le séquestre, d'après la tradition, ne consistait pas en une réclusion matérielle, mais dans une simple proclamation du sacrificateur, en vertu de laquelle le sujet ne devait être en contact avec personne.

      5

      L'examen à la suite de la première semaine n'est pas décisif. Dans le cas le plus favorable il doit être suivi d'un nouveau séquestre d'égale durée.

      6

      Au septième jour : à la fin du dernier des sept jours précédents. Si la place malade non seulement ne s'est pas étendue, mais a cessé d'être luisante (s'est éteinte, est devenue pâle), c'est une simple dartre, et non la lèpre. Le malade déclaré pur devra laver ses vêtements, car, dit la tradition, la lèpre soupçonnée est aussi impure.

      7

      7 à 8 En cas d'extension du mal, alors même que le poil n'est pas encore devenu blanc et que la place malade ne paraît pas encore plus basse que la peau qui l'entoure, c'est la lèpre.

      9

      9 à 17 Second cas : Le malade arrive avec une lèpre bien constatée. La période douteuse est passée : le poil a blanchi, l'enfoncement réel ou apparent a fait place à une excroissance vivante, de chair vive, à des ulcères ouverts, largement crevassés, sur les bords desquels s'élèvent des bourrelets tuméfiés. C'est une lèpre déjà vieille. Pas de séquestre préalable ! Le mal saute aux yeux.

      12

      Toutefois, si l'éruption vient à s'étendre sur toute la peau, que le malade devienne tout entier blanc et qu'il n'y ait plus de plaie vive, cela prouve que la maladie s'est portée à l'extérieur et qu'elle est en voie de guérison. Et si cet état se maintient, il en faut conclure que la force vitale a triomphé du mal et l'a expulsé de l'organisme ou il n'avait qu'accidentellement pénétré. Dès que la chair vive a disparu complètement, le malade doit être déclaré pur.

      18

      18 à 23 Troisième cas : La lèpre apparaît sur la cicatrice d'un abcès qui a été guéri.

      Abcès. Le mot peut se traduire aussi par tumeur (Exode 9.9).

      20

      Les deux mêmes symptômes fâcheux qu'au verset 3.

      Plus enfoncée. Le terme est un peu moins fort que celui du verset 3, peut-être parce que le changement de niveau est moins sensible quand il se produit sur une cicatrice que sur une partie du corps saine jusqu'alors.

      21

      Devenue pâle. C'est le contraire de la chair vive.

      23

      Le fait que l'inflammation demeure localisée dans le voisinage immédiat de l'ancien mal prouve que c'est ici une inflammation de bon aloi, telle que celle qui accompagne toute cicatrisation.

      24

      24 à 28 Quatrième cas : Lèpre apparaissant à la suite d'une brûlure.

      Ou bien, annonce un nouveau cas analogue au précédent. La cause est ici une brûlure, par braises ou cendres brûlantes.

      29

      29 à 37 La lèpre dans les cheveux ou la barbe.

      Le mot de nétek, rendu ici par place malade et plus bas, versets 30 et 31, par teigne, signifie proprement une place où il devait y avoir des cheveux ou de la barbe, mais d'où ils ont disparu laissant à nu une espèce d'écorchure.

      Homme ou femme. Cette expression, qui ne se trouve point aux versets 2, 9, 18 et 24, s'explique sans doute par le fait, que la mention de la barbe pourrait faire penser que cette espèce de maladie ne se rencontre que chez les hommes ; mais les femmes peuvent aussi en être atteintes à la tête.

      30

      Deux symptômes fâcheux : l'enfoncement du mal et l'altération des poils, soit pour la couleur, soit pour la nature.

      C'est la teigne : le nétek, la lèpre locale de la tête et du menton.

      31

      Un seul des deux symptômes : l'altération des poils, dont aucun n'est franchement noir. Le cas est douteux : séquestre d'une semaine.

      32

      32 à 33 Absence des deux symptômes ; étendue du mal stationnaire ; nouveau séquestre.

      Il ne rasera pas la place : pour que l'on puisse juger de la couleur et de la valeur des cheveux ou des poils qui s'y trouvent.

      35

      Cas de rechute. Le signe en est l'extension de la teigne.

      37

      Si le mal est resté stationnaire et qu'il y ait repoussé du poil noir, on est assuré de la guérison.

      38

      38 à 39 Simple exanthème.

      Des taches blanches, et non pas luisantes comme au verset 6. Cette lèpre inoffensive porte encore aujourd'hui chez les Arabes le nom de bohak, de bahak, être blanc. Elle dure de deux mois à deux ans, sans causer de souffrance ni aucune incommodité.

      40

      40 à 44 Lèpre sur la tète chauve.

      40 et 41 La simple calvitie ne souille pas. Mais si sur la tête chauve on remarque une tache d'un blanc rougeâtre, le mal est déclaré.

      44

      C'est à la tête. C'est une vraie lèpre, lors même qu'elle affecte ici la tête, plus ordinairement sujette à la teigne.

      45

      45 et 46 Condition du lépreux.

      Ce qui suit s'applique à tous les cas de lèpre déclarés, non au dernier seulement.

      Vêtements déchirés : en signe de deuil ; c'est la marque d'un homme frappé de Dieu.

      Tête nue : les cheveux libres, flottant en désordre ; même expression qu'Exode 5.4 ; 32.25 (en hébreu), ou elle désigne la licence.

      Se couvrira la barbe : jusqu'à la lèvre supérieure ; c'est encore un signe de deuil (Ezéchiel 24.17; Michée 3.7).

      Souillé ! afin que chacun l'évite (Lamentations 4.15).

      46

      Hors du camp (Nombres 5.2 ; 12.10 ; 2Rois 15.5 ; 7.3). Car il souillerait quiconque viendrait à le toucher. La tradition prétend même que toute maison où il entrait était souillée avec tout ce s'y trouvait. Encore maintenant, en Orient les lépreux sont confinés en dehors des villes et des villages et habitent des demeures spéciales, souvent de misérables buttes où on leur apporte leur nourriture. A Jérusalem il y a près de la porte de Sion un lieu assigné aux lépreux. Chez les Perses aussi le lépreux était mis au ban de la société. D'après le Zendavesta, il faut, à la vue d'un lépreux, prononcer une prière spéciale. Un Arabe ne voudrait pas coucher dans le voisinage d'un lépreux, ni manger du même plat que lui. Aucune maladie n'inspire aux peuples de l'Asie une telle horreur.

      47

      47 à 59 La lèpre dans les vêtements et dans les objets en cuir.

      On sait que le virus de certaines maladies contagieuses se transmet très facilement par le moyen des vêtements qui ont appartenu aux malades. Il paraît que ce qui découle des ulcères des lépreux a un caractère infectieux prononcé et ronge même les objets inanimés, comme les tissus. Cependant dans notre passage le législateur paraît avoir en vue une désorganisation spontanée qui se formerait sur certains tissus et sur les objets de peau, une espèce de moisissure rongeante et dangereuse, dont il est difficile de se faire une idée exacte.

      Laine, lin. L'usage du coton ne parait pas avoir été connu des anciens.

      48

      Tissu ou tricot (scheti et érev). Ces deux termes ne se trouvent nulle part ailleurs ; les anciennes versions y ont vu la chaîne et la trame de l'étoffe, mais on ne comprendrait pas que l'une pût être contaminée sans l'autre. Il nous paraît plus probable, d'après l'analogie avec l'arabe, qu'il est question ici de deux modes de fabrication, l'un où les fils sont tissés, l'autre où ils sont noués.

      Du cuir, apprêté, tanné, corroyé. Pour le cuir non employé, voir verset 49.

      51

      Cas où la tache s'est étendue.

      53

      Cas où la tache ne s'est pas étendue d'abord.

      54

      54 à 55 Nouvelle épreuve.

      Si la tache, bien que ne s'étant pas étendue, n'a pas perdu sa couleur verdâtre ou rougeâtre, il y a corrosion intérieure, comme le prouve la diminution d'épaisseur, le principe malin agit en profondeur, soit à l'envers, soit à l'endroit.

      56

      56 à 58 Dans ce cas plus favorable, il suffit d'enlever le morceau attaqué, quitte à brûler le tout, si une nouvelle manifestation lépreuse prouve que cet objet est disposé à de pareilles affections. Dans le cas favorable, un simple lavage, comme au verset 54.

      59

      Conclusion du passage versets 47 à 58.

      Cette conclusion spéciale prouve que ce morceau n'était pas un simple appendice, mais qu'il avait sa valeur indépendante.

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