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1 à 20 Traditions et ordonnaces cérémonielles.
Comparer Marc 7.1-23. Le mot alors indique le temps où Jésus se trouvait dans le pays de Génézareth. (Matthieu 14.34)
Ces scribes et ces pharisiens (comparez Matthieu 23.2 et suivants ; Matthieu 3.7) étaient sans doute une députation de la synagogue ou même du sanhédrin de Jérusalem, venue pour adresser à Jésus des questions insidieuses et chercher quelque sujet d'accusation. (verset 2)
Les séjours que le Sauveur avait faits à Jérusalem, (Jean 2 ; Jean 3 ; Jean 5) pouvaient avoir donné lieu à une pareille démarche. Ce récit conservé par Matthieu et Marc (Marc 7.1 et suivants) montre l'inimitié croissante des adversaires de Jésus.
- La tradition des anciens, reçue des pères, c'étaient les usages religieux qu'ils avaient par degrés ajoutés aux prescriptions de la loi. Cette tradition avait plus d'importance aux yeux du pharisaïsme que la loi elle-même.
On fondait cette opinion sur des passages mal compris de l'Ecriture, tels que Deutéronome 17.10.
Ainsi, la tradition prescrivait diverses ablutions, en particulier avant chaque repas. (Comparer Marc 7.3,4)
Jésus et ses disciples (auxquels les pharisiens reprochent cette négligence pour en faire peser la responsabilité sur le Maître) ne se sentaient point liés par ces traditions bien qu'ils observassent la loi.
Cette question, reprise dans les mĂŞmes termes que la leur, Ă©tait d'autant plus frappante pour les pharisiens.
Vous aussi suppose qu'il y a transgression des deux côtés, mais d'une part, de la tradition humaine, d'autre part, du commandement de Dieu !
L'hébreu dit : mourra de mort, c'est-à -dire mourra certainement.
La tradition autorisait donc un fils à dire à son père ou à sa mère dans le besoin : "J'ai prononcé le mot sacramentel de corban, ou offrande à Dieu, sur ce bien qui (grec) pourrait t'être utile, dont je pourrais t'assister, donc, il n'est plus à moi, il est sacré."
Jésus n'achève pas, les pharisiens ont compris, car sous ce prétexte leur tradition exemptait un homme d'assister ses parents pauvres. (Marc 7.12)
Mais il ajoute : Celui qui agira ainsi n'honorera certainement pas son père ou sa mère ; il aura violé le commandement de Dieu.
Cette explication, adoptée par Meyer et par d'autres, est la plus conforme au grec et à la forte négation (certainement pas) qu'il présente.
Cependant plusieurs exégètes et des traducteurs récents mettent dans la bouche des pharisiens les deux parties de ce verset, et leur font dire : "Celui qui aura dit :" C'est une offrande,"n'est pas tenu d'honorer son père ou sa mère."
Mais est-il probable que les pharisiens, rigoureux observateurs de la loi, eussent eu l'imprudence d'en autoriser si expressément la violation ?
Westcott et Hort retranchent ou sa mère, à la fin du verset, d'après Sin., B, D.
A cause de signifie, comme au verset 3, en faveur de ; de votre tradition que vous mettez au-dessus de la loi de Dieu, et par laquelle vous annulez cette loi !
Le texte reçu porte : le commandement, une variante de B, D, plusieurs versets : la parole de Dieu.
- Quand Esaïe prophétisait ainsi, il pensait certainement avant tout aux hommes de son temps.
Mais le Seigneur n'hésite pas à appliquer à ses auditeurs une parole divine qui reste vraie dans tous les temps et qu'ainsi devient une prophétie de l'avenir, tandis que, pour Esaïe, elle s'accomplissait dans le présent.
- Honorer Dieu des lèvres tandis que le cœur reste étranger à toute communion avec lui, c'est ce qui constitue l'hypocrisie que Jésus reproche à ses auditeurs.
Il est bien Ă©vident qu'alors tout culte qu'on lui rend est vain, vide de sens et de valeur, puisqu'il n'est qu'un formalisme mensonger. (Jacques 1.26)
A plus forte raison en sera-t-il ainsi, si ce culte ou cette adoration repose, non sur la vérité divine, mais sur des doctrines et des commandements humains. (Comparer Jean 4.24)
- Dans cette déclaration, Jésus a en vue la tradition des Juifs (v. 3), et non encore les prescriptions de la loi relatives aux aliments purs ou impurs, mais il est certain que ces dernières elles-mêmes sont atteintes par le principe nouveau et spirituel que le Seigneur pose ici..
La première application parait plus naturelle dans ce contexte. D'autre part il est certain qu'une sentence aussi absolue a diverses significations. Toute doctrine, toute œuvre, toute église, toute âme que Dieu n'a pas implantée dans son royaume par son Esprit, est destinée à périr. (Matthieu 13.40)
La fin du peuple juif, dominé par ses chefs, ne l'a-t-elle pas prouvé ? Cette déclaration générale et la parole qui suit sont la réponse de Jésus à l'observation des disciples. (verset 12)
Sin., B, D, ont : ce sont des conducteurs aveugles.
Les disciples comprendront cette fois, et la longue énumération de ces péchés qui sortent du cœur les instruira sur la nature morale, disons mieux, sur la corruption de l'homme. Tous ces mots au pluriel font ressortir la surabondance du mal (Voir Marc 7.22, note.)
Quand donc Jésus dit que l'homme bon tire le bien de ce trésor intérieur, (Matthieu 12.35) il suppose que sa régénération a eu lieu.
Comparer Marc 7.24-30. Jésus se retirait dans la solitude, sans doute à cause de l'inimitié croissante que venaient de manifester ses adversaires. (vers. 1 et suivants)
Il s'avance au nord de la Galilée jusque sur les confins de la Phénicie, ordinairement désignée par le nom de ses deux plus grandes villes, Tyr et Sidon. On ne peut pas traduire : "du côté de Tyr et de Sidon," comme on l'a proposé, pour tenir compte du fait qu'il est dit ensuite : une Cananéenne sortant de ces contrées-là ...
Le texte suppose que Jésus entra sur le territoire phénicien. Il est probable que le narrateur voulait dire que cette femme venait de parties plus éloignées de ce pays. Mais il reste dans son récit une certaine obscurité.
- Marc (Marc 7.24) fait observer que Jésus voulait rester inconnu dans cette contrée, mais que sa présence ne put être cachée.
- Cette femme avait entendu parler de Jésus, (Marc 7.25) de ses œuvres, peut-être même, vivant dans le voisinage des Juifs, avait-elle connaissance de leurs espérances messianiques ; le nom qu'elle donne à Jésus (fils de David) montre même qu'elle voyait réellement en lui le Messie promis.
Aussi, dans son angoisse au sujet de la maladie mystérieuse de son enfant (voir sur les démoniaques Matthieu 8.28, note), n'hésite-t-elle pas à accourir auprès de lui. Sa touchante prière s'échappe de son cœur avec des cris de douleur, et, faisant de la souffrance de sa fille sa propre souffrance, c'est pour elle-même qu'elle implore la compassion du Sauveur.
Sans aucun doute, tel fut le résultat de la conduite du Sauveur en cette occasion mais en était-ce bien la raison ? N'y a-t-il pas quelque chose qui répugne à une conscience délicate, dans la pensée d'attribuer à Jésus cette espèce de feinte en présence d'une telle douleur, même dans le but le plus excellent ? Lui-même a tranché la question par la parole la plus claire, (verset 24) et c'est à la lumière de cette parole, prise au sérieux, que les meilleurs exégètes interprètent aujourd'hui la manière dont Jésus agit en cette circonstance.
On a souvent attribué à ces paroles des disciples un sens de pur égoïsme, comme s'ils n'avaient eu d'autre pensée que de débarrasser leur Maître et eux-mêmes de l'importunité de cette femme. Il est évident, par le motif qu'ils expriment, qu'il y avait quelque peu de ces mauvais sentiments dans leurs cœurs.
Mais ils désiraient aussi que Jésus ne la renvoyât qu'après lui avoir accordé sa demande. C'est ce que montre ce mot : ils le priaient : c'est ce que prouve plus clairement encore la réponse de Jésus. (verset 24)
Il avait interdit à ses disciples d'aller vers les Gentils, (Matthieu 10.5) et toujours même après qu'ils eurent compris l'universalité de l'Evangile, ils suivirent cet ordre en s'adressant d'abord aux Juifs. Le moment des autres nations viendra aussi. (Matthieu 28.19 ; Jean 10.16 ; Ephésiens 2.17)
Jésus obéissait donc à un devoir et il se refusait à accomplir un miracle qui pouvait l'entraîner à une activité qu'il ne voulait pas entreprendre dans cette contrée païenne. Mais il avait enseigné lui-même qu'il est des cas où il faut mettre la charité au-dessus de la loi, (Matthieu 12.3 et suivants) et c'est ce qu'il fera, vaincu par une foi qui provoque son admiration. (verset 28)
Ainsi comme l'observe un théologien éminent (Ewald), Jésus se montre ici deux fois grand : d'abord par sa fidélité à sa vocation, ensuite par sa tendre miséricorde.
- Mais quelle épreuve pour la pauve mère !
La leçon du texte reçu : il n'est pas bien, a la plupart des autorités pour elle, mais elle parait empruntée à Marc.
- Les enfants sont les Israélites, qui ont part à l'alliance divine ; les chiens, animaux impurs, représentent les païens.
Mais Jésus adoucit ce mot, et, par un gracieux diminutif, il désigne ces petits chiens favoris qui ont accès dans la maison et jusque sous la table où ils se nourrissent. C'est même à cette intention délicate de Jésus que la Cananéenne s'attache dans son admirable réponse.
Ainsi, la foi vive et intelligente de cette femme s'empare de l'objection, l'approuve humblement, mais en fait un argument.
D'abord, la guérison de son enfant, accomplie dès cette heure-là , et à distance, comme en Matthieu 8.13 ; (comparez Jean 4.50 et suivants) puis, sans aucun doute, un grand progrès dans sa vie religieuse, qui fut dès lors toute pénétrée de reconnaissance et d'amour. (Voir encore, sur ce touchant récit, Marc 7.24-30, notes.)
- Ce mot : "qu'ils jetèrent à ses pieds" exprime vivement cette scène dans laquelle la foule, amenant avec un extrême empressement ces malades, dont chacun veut devancer les autres, les dépose suppliants aux pieds du divin libérateur.
Westcott et Hort omettent : des estropiés guéris, d'après Sin. et quelques versions.
Toutes les provisions sont épuisées, et comme la contrée montagneuse située sur la côte orientale du lac (verset 39) n'offrait point de ressources, et que plusieurs étaient venus de très loin, (Marc 8.3)
Jésus, plein de sollicitude pour tous leurs besoins, craint que, s'il les renvoie sans nourriture, ils ne défaillent en chemin. Il s'adresse à ses disciples pour leur faire partager ce miséricordieux intérêt et pour les employer eux-mêmes dans l'œuvre qu'il allait accomplir.
Cette observation, et en général la similarité des deux miracles, ont inspiré à plusieurs interprètes la pensée qu'il s'agirait d'un seul et même fait, deux fois raconté, avec quelques circonstances différentes.
Ces circonstances sont pourtant assez importantes pour qu'il soit impossible d'identifier les deux faits : différence de la foule que Jésus nourrit : là , des habitants de la Galilée, au nombre de cinq mille ; ici une population des montagnes, au nombre de quatre mille ; là , cinq pains, ici sept, Ià , douze paniers de reste, ici sept. Mais ce qui met historiquement hors de doute la réalité des deux faits, ce n'est pas seulement le témoignage de Marc, (Marc 8.1 et suivants) identique à celui de Matthieu, mais c'est la parole de Jésus lui-même, rappelant les deux miracles et reprochant à ses disciples de n'en avoir pas gardé l'enseignement. (Matthieu 16.9,10 ; Marc 8.19,20)
C'est donc dans cette contrée que se trouvait Magdala, la ville de Marie-Madeleine qui n'est aujourd'hui qu'un pauvre hameau nommé Medjdel, situé à environ une lieue au nord de Tibériade.
Mais ce nom ne se lit que dans les majuscules les plus récents. Sin., B, D ont une variante admise par Tischendorf, Westcott et Hort, et la plupart des critiques, et qui porte Magadan au lieu de Magdala. Or on ne connaît ni ville ni village de ce nom, ce qui ferait supposer qu'il n'est qu'une corruption de Magdala. (Voir le Voyage en Terre-Sainte de M. F. Bovet, 7- édition, p. 362.)
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