Philippiens 2.8

Toute vérité morale se trouve vivante en Jésus-Christ, non moins que toute vérité divine. Aussi l'apôtre, exhortant les chrétiens au désintéressement, au dévouement, à l'humilité, (versets 3,4) n'a, pour mettre sous leurs yeux l'idéal la perfection à cet égard, qu'à leur montrer le Fils de Dieu devenu Fils de l'homme. Et en le faisant, en le proposant comme modèle, il se trouve avoir écrit l'un des témoignages apostoliques considérés de tout temps comme classiques sur la divinité et l'humanité de Jésus-Christ.

Mais quel est, dans cette contemplation de la personne et de l'abaissement du Sauveur, son point de départ ? Paul parle-t-il uniquement du Christ historique, de son apparition sur la terre ? ou bien, s'élevant jusqu'à sa préexistence éternelle, veut-il nous montrer d'abord ce qu'il était avant cette apparition, pour descendre ensuite dans les profondeurs d'abaissement qui ont commencé avec l'incarnation ? Cette dernière vue est évidemment la pensée de l'apôtre, malgré l'opinion opposée de nombreux interprètes. En effet, les termes qu'emploie Paul sont tels, qu'il y a une distance incommensurable entre son point de départ et l'état d'humiliation où il suit le Sauveur.

Christ existait (c'est ainsi qu'avec M. Rilliet il faut traduire ce verbe) en forme de Dieu. Ce mot qui, dans notre langue, réveille des idées trop matérielles et peu adéquates au sujet, exprime pourtant tout ce qui nous fait connaître Dieu comme Dieu, toutes les perfections divines. (Comparer Jean 17.5) C'est ce que prouve évidemment l'emploi du même mot, par antithèse, à verset 7 : forme de serviteur. Ce terme revient à celui "d'image de Dieu" (Colossiens 1.15 ; comparez Hébreux 1.3), qui emporte la réalité de l'essence divine. (Jean 1.1,2)

"Quand Dieu se manifeste par ses grâces, il y a bien la forme et l'essence ; il ne peut pas se manifester comme Dieu et ne l'être pas." Luther.

"La forme de Dieu signifie ici la majesté ; de même que nous reconnaissons un homme à la forme de son aspect, ou, pour employer une autre image, de même que la forme de roi serait l'appareil et la splendeur qui l'environne, le sceptre, le diadème, le manteau royal ; de même la gloire dont Dieu resplendit est sa figure, sa forme." Calvin.

En possession des perfections divines, le Fils de Dieu était égal à Dieu ; (comparez Jean 5.18) s'il eût paru ainsi sur la terre, ce n'aurait point été une proie qu'il aurait saisie, mais c'eût été son droit éternel. En d'autres termes, Christ aurait pu, en se manifestant à ce monde coupable, apparaître dans toute la majesté de sa gloire divine ; il ne l'a pas fait, il n'a pas envisagé son égalité avec Dieu comme une proie à saisir, comme une dépouille ou un butin à porter en triomphe et dont il aurait fait trophée (tel est le sens du mot original) ; mais au contraire il s'est dépouillé lui-même.

Le terme grec signifie proprement devenir vide. (Comparer 1Corinthiens 15.10,14, note.) Ce dépouillement, ce premier acte d'humiliation par lequel le Fils de Dieu, est descendu de l'infini au fini, de la divinité à l'humanité, c'est son incarnation, sa naissance au rang des hommes. Il se dépouille de la gloire divine ; la forme de Dieu devient la forme de serviteur, serviteur dans toute la réalité du mot, serviteur de Dieu, (Esaïe 42.1 ; 52.13 et suivants) serviteur des hommes, (Matthieu 20.28 ; Jean 13.1 et suivants) lui qui était le Seigneur de tous. (verset 11)

Son humanité n'est pas moins réelle que sa divinité : fait à la ressemblance des hommes, (comparer Romains 8.3 ; Jean 1.14) toute sa vie ici-bas, tout ce qui parut de lui (Grec : "il fut trouvé en figure comme un homme," verset 8) ne le distingua en rien de ses frères, si ce n'est son incorruptible sainteté.

C'était là déjà avoir parcouru une immense carrière d'abaissement ; mais ce n'est pas tout : il devait plus encore s'humilier lui-même. (verset 8) Comment ? en se rendant obéissant. "Quoiqu'il fût Fils," il devait "apprendre l'obéissance par les choses qu'il a souffertes ;" (Hébreux 5.8) porter cette obéissance jusqu'au sacrifice entier de sa volonté, (Matthieu 26.39) jusqu'à la mort, qui n'avait aucun droit sur lui, à la mort de la croix, la plus ignominieuse de toutes les morts...Voilà le Sauveur dans sa nature, dans son dévouement, dans son œuvre !

- Il faut remarquer encore sur ce passage vraiment classique de nos saints livres :

1° Que les deux termes forme de Dieu et égal à Dieu n'expriment pas deux attributs différents, mais qu'ils se complètent et s'expliquent l'un l'autre.

2° Bien que l'apôtre enseigne ici en termes clairs et énergiques la parfaite humanité du Sauveur, il le fait par des mots qui réservent sa nature divine : ressemblance des hommes, (Romains 8.3) en figure ; (1Corinthiens 7.31) il n'y a dans ces expressions aucune apparence de docétisme, mais ils distinguent l'homme Jésus du reste des hommes.

- Qu'il y ait dans ce fait du "Dieu manifesté en chair," dans l'union de sa nature divine et de sa nature humaine, dans toute son apparition sur la terre, depuis sa conception et sa naissance jusqu'à la croix, dans l'indéfinissable mélange d'infirmités tout humaines et de perfections toutes divines, qu'il y ait en tout cela un profond mystère, (1Timothée 3.16) nul n'a jamais songé à le nier, et l'apôtre ne s'en occupe pas ici.

Il ne s'arrête pas même au but premier de cette œuvre, ni aux grandes doctrines qui en ressortent. Ce qu'il veut exposer, ce qui est accessible à la conscience et au cœur de tout homme, c'est l'exemple émouvant d'un tel amour, d'une telle humilité, d'un tel dévouement. Et cet exemple, pour le croyant, ne reste pas un fait extérieur à contempler, et dont l'imitation alors serait purement impossible ; mais, par sa communion intime et vivante avec le Sauveur, le chrétien, transformé par degrés à son image, peut arriver à réaliser dans sa vie le même sentiment qui a été en Jésus-Christ. (verset 5) Il le peut, parce que ce même Jésus-Christ vivant en lui l'en rend capable.

Se dépouiller soi-même est, au fond, bien peu de chose en comparaison de cet idéal d'amour et d'humilité que JésusChrist lui présente. Que sommes-nous, en effet ? qu'avons-nous ? de quoi pourrait s'alimenter notre orgueil ? de quel bien pourrionsnous faire trophée ? Quiconque ne se sent pas dépouillé en présence du Fils de Dieu qui s'est dépouillé, n'a rien de commun avec lui. La pensée de l'apôtre n'est réalisée qu'en celui qui consent à perdre tout ce qu'il croyait avoir, tout, jusqu'à sa propre vie, pour la retrouver en Jésus-Christ. (Matthieu 10.39 ; 20.20-28 ; Luc 14.26)


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    • Deutéronome 21

      23 son cadavre ne passera pas la nuit sur le bois. Tu l'enterreras le jour même, car *celui qui est pendu est maudit de Dieu, et tu ne rendras pas impur le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne en héritage.

      Psaumes 22

      16 Ma force se dessèche comme l’argile, et ma langue s’attache à mon palais ; tu me réduis à la poussière de la mort.

      Psaumes 40

      6 Eternel, mon Dieu, tu as multiplié tes merveilles et tes plans en notre faveur. Personne n’est comparable à toi. Je voudrais les raconter et les proclamer, mais leur nombre est trop grand pour en faire le compte.
      7 *Tu ne désires ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as ouvert les oreilles ; tu ne demandes ni holocauste ni sacrifice pour le péché,
      8 alors j’ai dit : « Me voici, je viens – dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet –

      Proverbes 15

      33 La crainte de l'Eternel enseigne la sagesse et l'humilité précède la gloire.

      Esaïe 50

      5 Le Seigneur, l'Eternel, m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas rebellé, je n’ai pas reculé.
      6 J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe, je n'ai pas caché mon visage aux insultes et aux crachats.

      Matthieu 17

      2 Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière.

      Matthieu 26

      39 Puis il avança de quelques pas, se jeta le visage contre terre et fit cette prière : « Mon Père, si cela est possible, que cette coupe s'éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. »
      42 Il s'éloigna une deuxième fois et fit cette prière : « Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe s'éloigne [de moi] sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! »

      Marc 9

      2 Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les conduisit seuls à l'écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ;
      3 ses vêtements devinrent resplendissants et d'une telle blancheur que personne sur la terre ne peut blanchir ainsi.

      Luc 9

      29 Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage changea et son vêtement devint d'une blancheur éclatante.

      Jean 4

      34 Jésus leur dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre.

      Jean 10

      18 Personne ne me l'enlève, mais je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre. Tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. »

      Jean 12

      28 Père, révèle la gloire de ton nom ! » Une voix vint alors du ciel : « J'ai révélé sa gloire et je la révélerai encore. »
      29 La foule qui était là, et qui avait entendu, disait que c'était le tonnerre. D'autres disaient : « Un ange lui a parlé. »
      30 Jésus reprit la parole : « Ce n'est pas à cause de moi que cette voix s'est fait entendre, c'est à cause de vous.
      31 C'est maintenant qu'a lieu le jugement de ce monde ; c'est maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors.
      32 Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi. »

      Jean 14

      31 Cependant, ainsi, le monde saura que j'aime le Père et que j'agis conformément à l'ordre que le Père m'a donné. Levez-vous, partons d'ici.

      Jean 15

      10 Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour.

      Actes 8

      33 Dans son humiliation, la justice lui a été refusée. Et sa génération, qui en parlera ? En effet, sa vie a été supprimée de la terre.

      Romains 5

      19 En effet, tout comme par la désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, beaucoup seront rendus justes par l'obéissance d'un seul.

      2 Corinthiens 8

      9 En effet, vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ : pour vous il s'est fait pauvre alors qu'il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis.

      Galates 3

      13 Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous, puisqu’il est écrit : Tout homme pendu au bois est maudit.

      Philippiens 2

      8 il s'est humilié lui-même en faisant preuve d’obéissance jusqu'à la mort, même la mort sur la croix.

      Tite 2

      14 Il s'est donné lui-même pour nous afin de nous racheter de toute faute et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié et zélé pour de belles œuvres.

      Hébreux 5

      5 Christ non plus ne s’est pas attribué la gloire de devenir grand-prêtre, il la tient de celui qui lui a dit : Tu es mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui !
      6 Il dit aussi ailleurs : Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisédek.
      7 Pendant sa vie terrestre, Christ a présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé à cause de sa piété.
      8 Ainsi, bien qu’étant Fils, il a appris l'obéissance par ce qu’il a souffert.
      9 Et parfaitement qualifié, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel,

      Hébreux 10

      7 alors j'ai dit : ‘Me voici, je viens – dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet – pour faire, ô Dieu, ta volonté.’
      8 Il a d'abord dit : Tu n'as voulu et tu n'as accepté ni sacrifices ni offrandes, ni holocaustes ni sacrifices pour le péché – qui sont pourtant offerts conformément à la loi –
      9 et ensuite il a déclaré : Me voici, je viens, [ô Dieu, ] pour faire ta volonté. Il abolit ainsi le premier culte pour établir le second.

      Hébreux 12

      2 Faisons-le en gardant les regards sur Jésus, qui fait naître la foi et la mène à la perfection. En échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix en méprisant la honte qui s’y attachait et il s’est assis à la droite du trône de Dieu.

      1 Pierre 2

      24 lui qui a lui-même porté nos péchés dans son corps à la croix afin que, libérés du péché, nous vivions pour la justice. C’est par ses blessures que vous avez été guéris.

      1 Pierre 3

      18 Christ aussi a souffert, et ce une fois pour toutes, pour les péchés. Lui le juste, il a souffert pour des injustes afin de vous conduire à Dieu. Il a souffert une mort humaine, mais il a été rendu à la vie par l'Esprit.

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