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Proverbes 13

    • 1

      Le chapitre 12 s'est élevé à une grande hauteur dans son dernier verset. Le chapitre 13 commence par une maxime plus élémentaire, qui rappelle 10.1.

      Littéralement : Le fils sage est la correction de son père. Il la reproduit d'une manière vivante ; il l'est en action. D'autres sous-entendent le verbe du second membre : Le fils sage écoute..., ce qui n'est pas hébreu et procure un sens par trop simple.

      Le moqueur : l'homme qui a secoué tout joug moral et qui repousse toute idée religieuse ; c'est un contempteur de la vertu et de la piété. Voir 1.22.

      2

      Pour le premier membre, comparez 12.14. Le bien qu'un homme aura fait par ses paroles sages et bienveillantes, il le retrouvera ; il savourera à son tour le fruit que d'autres avaient recueilli de ses discours inspirés par de bons sentiments. Les perfides, qui sacrifient à leur profit toute sincérité, n'ont qu'une pensée : triompher par la violence, si la violence est nécessaire. Mais ils s'attirent de dures représailles.

      3

      Qui veille sur sa bouche, garde son âme, littéralement : la vie. Il éloigne les vengeances qui mettraient sa vie en danger. Comparez 21.23.

      Qui ouvre [trop] ses lèvres : qui parle trop, ou inconsidérément (12.23). Comparez le verset entier à 18.21.

      4

      Sera rassasiée, littéralement : engraissée.

      C'est ici un des nombreux proverbes dirigés contre la paresse. Voir 12.27.

      5

      Il y a toujours un élément de mensonge et d'exagération dans les diffamations et les outrages. Le juste, qui a toute fausseté en horreur, ne tombera donc pas dans ces péchés.

      6

      Maxime analogue à 11.5. Au lieu de la forme concrète : l'homme intègre en ses voies et le pécheur, l'hébreu emploie la forme abstraite : l'intégrité de voie et le péché, pour désigner d'une manière plus frappante le double rapport possible de l'homme avec Dieu. La justice du juste, venant de Dieu même, est une garantie de vie et de stabilité. Le péché (chattâth) est une fausse route sur laquelle on manque son but.

      7

      Comparez 12.9, pour le fond, et 12.18, pour la forme. L'auteur se borne à énoncer des faits observés fréquemment, sans en déduire aucune conclusion morale. Celle qui résulte tout naturellement de ces faits, c'est qu'il y a chez l'homme une grande inclination à se déguiser, Le sage ne doit pas craindre de paraître ce qu'il est.

      8

      N'aie point de honte, et ne te fâche point de la pauvreté, si Dieu te l'envoie : il est des temps où elle est avantageuse car les richesses sont souvent cause que leur possesseur est épié, vexé et rançonné par les voleurs ou par les gouverneurs iniques ; mais le pauvre n'est point travaillé de la crainte de ces choses (Pierre de Launay). La richesse a son utilité ; mais mieux vaut encore être négligé par les voleurs.

      Cependant, si l'on se rappelle 10.15, on peut se demander si notre verset ne signifie pas : Le riche se rachète ; le pauvre est immédiatement tué, les menaces ne serviraient de rien auprès de lui.

      9

      La lumière des justes est celle que Dieu fait briller sur leur sentier et qui, venant de lui, ne peut perdre son éclat. Un flambeau est une lumière artificielle et passagère.

      10

      Les orgueilleux, considérant leur manière de voir comme la seule juste, et ne profitant des avis de personne, s'engagent à l'étourdie dans maintes difficultés.

      Avec ceux qui reçoivent : qui sont assez humbles pour recevoir (11.2).

      11

      Quelques manuscrits ponctuent les trois mots du premier membre du verset, de manière à leur faire signifier : Richesse diminue plus (vite) que vanité : les richesses s'évanouissent comme un souffle. Mais ainsi, la seconde partie du verset ne se comprend pas. La vraie ponctuation massorétique conduit au sens que nous proposons : Les richesses qu'on obtient par des moyens rapides, mais hasardeux, par des spéculations d'où l'élément du travail est absent, ne jouissent pas de la bénédiction de Dieu.

      Peu à peu, littéralement : par main, poignée après poignée.

      12

      Espoir différé. Quelle est la chose du monde la plus longue ? disait un ancien. L'espérance. Les traducteurs alexandrins ont entièrement transformé le texte hébreu, très clair pourtant et qui offre une pensée parfaitement juste, et ils en sont venus à donner à cette maxime la forme suivante : Celui qui commence à nous aider vaut mieux que celui qui promet de le faire. C'est une application, et non une traduction.

      Arbre de vie : voir 3.18.

      13

      La parole désigne sans doute ici la parole de Dieu, ses commandements ; comparez 16.20, où le mot parole est en parallèle avec l'Eternel.

      En devient le débiteur, littéralement : lui emprunte sur gages. L'homme qui a méprisé les préceptes divins en ne leur obéissant pas, a contracté vis-à-vis d'eux une dette qu'il paiera sous la forme du châtiment qui l'attend et que la parole a annoncé.

      14

      Début du verset: comparez 10.11 ; et pour tout le verset, 14.27.

      Qui détourne, littéralement : pour détourner. Cet enseignement sert à détourner. Voir 15.24.

      15

      Une raison saine. Voir 3.4. Quand on apprécie avec justesse la valeur des gens et des choses, et qu'on discerne la conduite qu'il faut suivre dans les cas difficiles, on obtient un bon témoignage de chacun.

      Rude, comme le roc, dure. Les perfides repoussent par leur insensibilité ; ne se laissant diriger que par leur égoïsme, ils sont étrangers aux considérations d'une saine raison.

      16

      L'homme avisé (12.23) ne fait pas parade de sa sagesse ; il se borne à agir sagement. L'insensé parle beaucoup et, par tout ce qu'il fait, étale sa sottise comme un colporteur sa marchandise.

      17

      Le messager : l'agent, chargé par autrui d'une tâche ou d'une mission.

      Méchant : malicieux, infidèle, qui fausse les choses à son avantage. Celui-là non seulement fait tomber dans le malheur celui qui l'emploie, mais tombera lui-même.

      L'envoyé fidèle, littéralement : des fidélités, pluriel qui exprime une fidélité absolue.

      Apporte la guérison, non pas aux maux causés par le précédent messager, mais en général aux cœurs inquiets.

      18

      Littéralement : Misère et honte est qui repousse l'instruction. Celui-là devient le type de la misère. 10.17 et 13.4 nous ont déjà présenté une tournure pareille, et nous la retrouverons encore 14.35. Pour la pensée, voir 12.4 ; 15.5,32. Non seulement misère, mais aussi honte, car il aura été le propre artisan de son malheur.

      19

      On pourrait paraphraser : Aussi les insensés répugnent-ils à s'éloigner du mal qui leur permet de réaliser leurs désirs.

      20

      Qui fréquente..., littéralement : Fréquente les sages et deviens (tu deviendras) sage ! Le second membre du verset présente un jeu de mots (celui qui fraie, roé..., s'en trouve mal, jérôa) que nous ne pouvons rendre en français.

      21

      Littéralement : Mais il récompense les justes par le bonheur. Le sujet vaguement indiqué ainsi serait Dieu. Cette forme de langage est assez fréquente dans Job (Job 3.20 ; 30.11).

      22

      L'homme de bien laisse après lui une fortune d'abord, puis une postérité florissante qui en jouit. Ce verset, comme notre livre tout entier, pose la règle : Fais bien et bien te sera ! sans se préoccuper des démentis que lui donne l'expérience terrestre.

      23

      Le champ défriché. L'hébreu désigne une pièce de terre cultivée pour la première fois. Le pauvre n'a peut-être à son usage qu'un morceau de terrain inculte, dont personne n'avait voulu jusque là, ou qui, faute d'entretien, était devenu sauvage, et sur lequel il doit travailler longtemps pour le rendre propre à la culture. Le travail fidèle de ce pauvre est récompensé et procure son relèvement matériel, tandis qu'un homme beaucoup mieux fourni de biens terrestres déchoit faute de probité et de crainte de Dieu.

      24

      Comparez 23.13 ; 29.15. Dans 3.12, cette règle est appliquée à Dieu dans ses relations paternelles avec les hommes. Comparez Hébreux 12.5-10.

      Remarquons ce qu'il y a de piquant dans l'énoncé de cette simple pensée.

      25

      Comparez 10.3 ; et, sur ce qu'a d'absolu la règle ici posée, verset 22, note.

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