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Proverbes 14

    • 1

      La femme sage. Le texte doit se traduire comme suit : Les sages (parmi les) femmes (chacune d'elles) bâtit sa maison. Plusieurs, par un simple changement de voyelle (chocmôth au lieu de chacmôth), obtiennent : la sagesse des femmes, terme abstrait qui répond mieux à celui de sottise du second membre du verset Mais nous doutons que l'auteur ait voulu employer ici ce pluriel intensif (chocmoth), qui sert dans 1.20 et 9.1 à désigner la souveraine sagesse.

      Bâtit sa maison : en élevant ses enfants dans la crainte de Dieu, et en faisant régner autour d'elle l'économie et l'ordre. Cette pensée est absolument conforme à l'expérience de tous les jours : c'est de la mère, plus encore que du père, que dépendent la bonne marche et la bonne tenue de la famille et de la maison. Comparez Tite 2.5.

      Mais la sottise n'est pas même capable de maintenir debout une maison qu'elle aura trouvée édifiée et, bien montée.

      2

      Beaucoup prétendent craindre l'Eternel, mais celui-là seul le révère qui marche dans la bonne voie.

      Dans la droiture, littéralement : dans sa droiture, sans se mettre en peine de ce que les hommes pensent des règles de conduite dont il a fait choix.

      3

      Les paroles du sot sont elles-mêmes la punition de sa sottise. Elles l'exposent au mépris et à la moquerie ; or, le ridicule tue.

      4

      Qui veut la fin, veut les moyens. L'agriculteur qui ne se préoccupe pas des soins à donner à son bétail et qui ne se met pas en peine d'entretenir en son étable les animaux nécessaires au travail des champs, n'aura pas non plus de fourrage à leur donner, ni de récoltes à serrer dans ses greniers.

      5

      Comparez 6.19 ; 12.17. Le témoin sûr jouit d'une réputation de véracité qu'il ne compromettra pas facilement, même s'il risque de déplaire en disant ce qu'il sait.

      6

      Le moqueur, l'homme frivole, n'a pas de véritables besoins spirituels et ne possède pas les conditions d'humilité et de sincérité indispensables à la recherche et à la conquête de la sagesse ; l'homme sensé possède cette crainte de Dieu qui est le point de départ de toute vraie sagesse, et il arrivera au but par le seul développement des germes de connaissance qu'il a déjà dans son cœur.

      7

      Et tu n'auras pas reconnu en lui... Quelques-uns considèrent cette phrase comme donnant le motif de la précédente : Car tu n'auras pas... Nous pensons plutôt que c'est ici la constatation qu'on est obligé de faire. Près de l'insensé, on peut se laisser éblouir par certains avantages extérieurs ; loin de lui, on arrive bien vite à se rendre compte du peu qu'il vaut.

      8

      Le sage pèse soigneusement, par avance, la portée de ses actes et il ne s'engage pas dans une voie qui l'éloignerait de ce qui est bien et juste. L'insensé ne vise qu'à son propre intérêt et ne recule devant aucune injustice ; la tromperie finit par être le fond de son être et le mobile de toutes ses actions.

      9

      Les hommes droits sont bienveillants et évitent les occasions de nuire à leur prochain ; ils n'ont donc pas à offrir des sacrifices de réparation (Lévitique 6.1 et suivants ; 19.20-22). Les sots commettent faute sur faute : à peine en ont-ils réparé une par un sacrifice, qu'ils en ont une nouvelle à expier. Le sacrifice de réparation se raille de leur étourderie.

      D'autres entendent : Le sacrifice ne procure pas aux sots ce qu'ils en attendent ; mais la bienveillance de l'Eternel repose sur les hommes droits.

      10

      L'amertume de l'âme, littéralement de son âme, c'est-à-dire, sa propre amertume. Nul homme ne peut pénétrer jusque dans les profondeurs du cœur de son prochain. La sympathie humaine à des bornes.

      Nul ne peut... Littéralement : Et à sa joie ne se mêlera pas un étranger. Personne que Dieu ne peut avoir avec nous part à nos douleurs et à nos joies intimes.

      11

      Comparez 12.7. Au premier abord une maison paraît plus durable qu'une tente. Mais, habitée par un méchant, la maison perd toute solidité.

      Est florissante, littéralement : pousse, germe. Il y a ici combinaison de deux images.

      12

      Cette maxime est reproduite textuellement 16.25. Il ne suffit pas de réfléchir, il faut chercher la sagesse où elle se trouve.

      13

      Peut être triste, à cause du souvenir inconscient de toutes les béatitudes qu'il a perdues. Il y a des rires qui, sans être forcés, sont de surface.

      Aboutit au chagrin. La joie terrestre est fatalement condamnée à se résoudre en tristesse.

      14

      Pervers, qui a apostasié.

      Aura la récompense, littéralement : sera rassasié de ses voies, en sentira les terribles conséquences (1.31 ; 18.20).

      Pour obtenir le sens de ses œuvres à la fin du verset, il faut modifier légèrement le texte et lire méalalav au lieu de méalav, qui ne présente un sens satisfaisant qu'à la condition de sous-entendre une idée importante : et l'homme de bien de [l'accomplissement de] ce qui lui incombe.

      15

      Le niais, le simple (1.4, note),

      16

      Le sage craint. Ne pas sous-entendre ici Dieu. D'une manière générale, le sage se tient sur ses gardes.

      17

      Ce verset montre ce que s'attire l'homme emporté du verset 16. Au reste, il y a gradation du début du verset à la fin. La colère nuit à qui s'y livre, et souvent les autres ne font que d'en rire. Mais les pensées mêmes de qui machine contre ses voisins constituent pour eux un danger et le font détester.

      18

      A force de subir indifféremment toutes les influences qui agissent sur leur esprit, les simples finissent par prendre rang dans la catégorie des insensés et par être gagnés par cette folie à laquelle ils ont trop complaisamment prêté l'oreille. C'est là un fâcheux héritage, une mauvaise part.

      19

      S'inclinent, littéralement : se sont inclinés. Cela se voit, mais pas toujours.

      Aux portes du juste. Le juste habite un palais aux portes duquel viennent s'asseoir humblement ceux qui ont quelque requête à lui présenter. Voyez Psaumes 37.25-26, le rôle charitable que le juste, enrichi par la bénédiction de Dieu, est appelé à jouer ici-bas. Comparez aussi 13.22.

      20

      20 à 22 Trois maximes relatives à la haine et à l'affection que les hommes éprouvent les uns pour les autres.

      Voir deux maximes analogues, 19.4,7. L'auteur dévoile ici un des côtés les plus mesquins et les plus humiliants du caractère de l'homme. Que le pauvre ne compte pas sur son prochain ! L'homme est un être intéressé, qui porte ses hommages à ceux dont il espère tirer quelque avantage. Le second membre du verset adresse aux riches un salutaire avertissement : Vos amis ne sont pas tous sincères !

      21

      Commet un péché. Mépriser son prochain, c'est pécher contre le Créateur, qui a placé nos semblables près de nous pour que nous leur témoignions les égards qui leur sont dus.

      22

      La forme interrogative, employée ici pour la première fois dans notre recueil de sentences, exprime une certitude absolue ; voir dans le discours du chapitre 8, le verset 1, note.

      Méditent, littéralement : forgent, machinent (3.29).

      Ne s'égarent-ils pas ? Comparez 12.26 et Job 12.24.

      Trouvent grâce : sont aimés de Dieu et des hommes.

      Et fidélité : jouissent d'une faveur durable.

      23

      Les paroles des lèvres, comme dans Job 11.2 ; Esaïe 36.5, indiquent un bavardage parfois dangereux, toujours vain.

      24

      La richesse, mise à la disposition des justes, est non pas un péril, une occasion de chute et d'orgueil, mais un ornement porté dignement, un moyen de faire le bien dans une plus large mesure. L'expérience montre qu'un homme de bien, possesseur d'une grande fortune, grandit dans l'estime des gens, grâce aux ressources matérielles qu'il possède et dont il fait un sage et noble usage. Les insensés, au contraire, quelque riches qu'ils puissent être, sont et demeurent aux yeux de tous des insensés ; la fortune ne leur est qu'une facilité de plus à mal faire.

      25

      Les âmes : de ceux qui, sur de fausses accusations, ont été traduits en justice et risquent d'être les victimes de la calomnie. Le témoignage d'un homme véridique et dont l'autorité morale est reconnue de chacun, sera décisif et produira la lumière dans l'esprit des juges. Mais il n'y a aucun fond à faire sur celui dont le mensonge est l'atmosphère morale. Comparez 12.17.

      26

      Et ses fils. Dieu bénit les enfants des fidèles et reporte sur eux les grâces dont il avait fait jouir les pères ; cela d'autant plus qu'il sait que ces derniers se sont efforcés de transmettre à leurs descendants leur foi et leur crainte de Dieu. Voyez Genèse 18.19.

      27

      Comparez 13.14.

      28

      Dans toute l'antiquité les rois sont appelés pasteurs, pour les faire souvenir, dit Calmet, de l'application qu'ils doivent apporter à augmenter leurs peuples et de la bonté compatissante avec laquelle ils doivent les traiter.

      29

      Récolte la folie. Le verbe employé ici désigne l'action de lever, de soulever de terre un objet quelconque. L'homme irritable prélève pour lui une portion de sottise.

      30

      Un cœur paisible, littéralement : Un cœur qui guérit, qui adoucit. L'esprit patient met un baume sur les mille blessures de la vie et maintient par là la santé du corps ; littéralement : des chairs, pluriel qui indique l'ensemble des fonctions physiques.

      La carie des os. Voir 12.1, note. Le cœur, travaillé par le sentiment sourd et puissant qui s'appelle la jalousie, fera souffrir le corps dans toutes ses parties, car le cœur est le centre de l'organisme.

      31

      Pour le premier membre de ce verset, voir 17.5 ; pour le second, voir 19.17. La sagesse israélite, pour recommander la mansuétude à l'égard du pauvre, s'appuie sur l'identité d'origine de tous les hommes et sur le respect que mérite un être créé à l'image de Dieu (Job 31.15). Le dédain qu'on a pour un pauvre remonte jusqu'au Créateur.

      32

      Dans son malheur. On a souvent traduit : Par son péché. Mais le parallélisme (dans sa mort) n'est pas favorable à ce sens. Le méchant, quand lui survient un malheur, est renversé sans espoir de relèvement, car il n'a pour lui ni Dieu, ni son prochain (Job 27.8-9).

      Dans sa mort : même à cette heure redoutable. Comme déjà dans 4.18 ; 5.6 ; 10.25-28 ; 11.7 ; 12.28, nous avons ici une espérance qui porte au-delà de la vie terrestre. Voir encore 15.21 ; 21.16 ; 23.13,17,18 ; 24.14,19-20. Cette confiance n'était pas celle de la masse du peuple, mais bien d'une élite de penseurs et de croyants, tels que celui qui pouvait dire : Je remets mon esprit entre tes mains.

      33

      Dans le cœur des sages, la sagesse demeure tranquille, silencieuse, jusqu'au moment où il conviendra qu'elle s'exprime Mais les sots étalent avec complaisance le peu de sagesse qu'ils possèdent. Comparez 12.23 et 10.14. Lorsqu'un vase est plein d'or, disent les rabbins, il ne sonne pas ; mais dès qu'il n'y a qu'une ou deux pièces, elles y font grand bruit.

      34

      34 et 35 Deux proverbes relatifs à l'Etat et à son chef.

      Belle maxime, dont la justesse est prouvée par l'histoire de tous les temps. Ce qui rend une nation grande et illustre, ce sont les principes de justice, d'équité, de droiture qui président à son gouvernement, inspirent ses magistrats, sont appliqués dans les rapports internationaux. La puissance militaire peut être brisée ; l'éclat d'une brillante civilisation peut être terni par les abus qui résultent de cette civilisation même. L'idéal de justice et d'honneur est le bien suprême, le fondement, qui doit être fermement maintenu. Il sera une sauvegarde dans les jours de grande prospérité, et un puissant levier dans les époques de lutte et d'épreuves nationales.

      35

      Voir dans 10.5 la même opposition entre avisé et qui fait honte.

      Du roi, du vrai roi, du roi qui est lui-même avisé.

      Qui fait honte, par sa maladresse. Il faut y regarder à deux fois avant de s'approcher des rois et de leur offrir des services, et considérer si l'on a la capacité requise.

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