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Psaumes 84

    • 1

      Guitthith : voir Psaumes 8.1, note.

      Fils de Koré : voir Psaumes 42.1, première note.

      2

      2 à 5 Mon âme languit après les parvis de l'Eternel !

      Eternel des armées ! Cette invocation ne se trouve pas moins de quatre fois dans le psaume. L'exilé a besoin de se rappeler que son Dieu commande aux armées célestes. C'est là ce qui l'encourage, et c'est aussi ce qui lui fait aimer si ardemment les tabernacles où le fidèle se rencontre avec un Dieu si digne d'être adoré.

      3

      Les parvis. Le Tabernacle du désert n'avait qu'un parvis ; il est probable que, déjà avant la construction du temple, les installations provisoires de David, en Sion, comprenaient deux cours successives ; de là l'habitude de parler des parvis au pluriel. Cette expression, du reste, pour l'Israélite qui n'avait pas le droit de pénétrer plus loin que le parvis, désignait tout l'ensemble des bâtiments consacrés au culte.

      Mon cœur et ma chair crient... L'être tout entier est dominé par l'ardent, désir d'être là où se manifeste la présence du Dieu vivant. Comparez Psaumes 35.10.

      Le passereau même... Ce passage ne dit pas, comme on l'entend parfois, que les petits oiseaux nichent dans les parvis de Dieu. Le sens est celui-ci : Le sanctuaire est pour le psalmiste ce qu'est pour l'oiseau son nid ; être éloigné des autels de Dieu, c'est donc pour lui être moins bien partagé que le plus insignifiant des passereaux. Il se peut cependant que, sans l'exprimer positivement, l'auteur se représente les oiseaux animant de leur vol et de leur chant les cours sacrées. M. Félix Bovet, décrivant une mosquée du Caire, parle des oiseaux qui pénètrent dans la cour et y font leurs nids. En voyant, dit-il, voltiger les hirondelles dans la mosquée, ces paroles d'un de nos psaumes me revinrent en mémoire :

      Hélas ! Seigneur, le moindre oiseau,
      L'hirondelle, le passereau
      Trouveront chez toi leur retraite ;
      Et moi, dans mes ennuis mortels,
      Je languis loin de tes autels...

      (Voyage en Terre-sainte, page 58)

      Tes autels... Plus d'un commentateur s'est ingénié à compléter cette phrase inachevée, dans la supposition que le texte primitif a été altéré. Telle qu'elle est, cette parole, qui est un soupir plutôt qu'une phrase proprement dite, nous semble plus expressive que tous les compléments que l'on pourrait y ajouter.

      5

      Heureux les habitants de ta maison : ceux qui ont pu et dû, malgré, le malheur des temps, rester au sanctuaire. Ainsi, lors de la fuite de David, Tsadok, Abiathar et nombre de Lévites avaient reçu l'ordre de rester avec l'arche à Jérusalem (2Samuel 15.25-29).

      6

      6 à 9 En marche vers Sion !

      Heureux l'homme... Le psalmiste n'en reste pas à un soupir impuissant. Il y a du bonheur en réserve pour celui qui est décidé à surmonter tous les obstacles, pour arriver en Sion.

      Dont la force est en toi. Avec cette force-là, qu'est-ce qui serait impossible ?

      Des chemins tout tracés. Les difficultés sont surmontées à l'avance par la foi qui est dans leur cœur.

      7

      La vallée de Baca. D'après la tradition juive, ce nom signifierait : vallée des pleurs. S'agit-il d'une vallée portant réellement ce nom et redoutée pour son aridité ou pour toute autre cause ? La suite du verset fait penser à des lieux arides, que l'espérance et la foi du fidèle transforment en lieux de délices. C'est la pensée développée dans le Psaume 63, qui se rapporte à la fuite de David dans la partie la plus desséchée du désert de Juda. Peut-être y a-t-il ici allusion à quelque incident de cette fuite : la vallée qui, à ce moment-là, a été celle des pleurs, sera transformée, au retour, en vallée de sources rafraîchissantes. Les hébraïsants modernes font remarquer que Baca diffère trop du mot hébreu signifiant : pleurs (beki ou beké), pour pouvoir être pris dans cette acception. Ils y voient le nom d'un arbre qui ne croît que dans des lieux arides. Cette explication elle aussi nous ramène à l'idée d'une contrée où l'eau fait défaut.

      Ils la changent... Les circonstances les plus défavorables deviennent, pour le fidèle qui marche avec Dieu, autant de moyens de bénédiction. Dans ce cas-ci une pluie rafraîchissante vient aider aux voyageurs à franchir ce mauvais pas.

      La pluie d'automne : voir Jérémie 3.3-5, note.

      8

      Ils vont de force en force, et non de fatigue en fatigue, car plus ils approchent du but, plus leur joie augmente. Comparez Esaïe 40.31.

      9

      Ecoute ma prière. C'est ici l'invocation que les fidèles, arrivés en Sion, adressent à Dieu. Le jeu d'instruments complète la pensée, qui n'est qu'indiquée.

      10

      10 à 13 Le psalmiste revient à sa position actuelle, mais avec la certitude qu'elle changera ; il parle déjà des biens sans pareils que le fidèle trouve auprès de l'Eternel.

      Vois, ô Dieu : considère notre position. Le mot vois est employé ici sans complément. dans un sens absolu, comme dans le passage Lamentations 3.50.

      Regarde la face de ton oint. Ce n'est pas assez que Dieu soit le bouclier des siens ; il faut que, regardant la face de son oint, il établisse entre cet oint et lui-même une complète communion de pensée et de vie. Un tel regard de bienveillance, de la part de l'Eternel, est déjà un exaucement, une délivrance. Qui pourrait arrêter dans sa marche vers Sion celui avec lequel Dieu s'est mis ainsi directement en relation ? Comparez Nombres 6.25, note ; Psaumes 4.7 ; 44.4. Remarquons qu'ici la personne du psalmiste s'efface complètement derrière celle de son roi ; il ne s'agit pas en effet de ses propres désirs, si purs qu'ils puissent être, mais bien de la cause de l'oint de l'Eternel, qui est en définitive celle de Dieu lui-même.

      11

      Car mieux vaut un jour... Cette intervention divine est nécessaire, car à quoi servirait une longue vie, loin du sanctuaire, c'est-à-dire loin de Dieu ? Elle n'aurait aucun sens. Appelé à choisir entre un jour là et mille ailleurs, entre la moindre place sur le seuil de la maison de Dieu et la meilleure dans les tentes des méchants, le fidèle n'hésitera pas un instant.

      12

      Car l'Eternel Dieu... Ces deux noms justifient, à eux seuls, le choix du psalmiste. Le Dieu de la grâce (Jéhova), qui est aussi celui de la création (Elohim), est un soleil, source de vie, de lumière et de force pour le cœur du croyant, un bouclier qui le protège contre tout mal venant du dehors et par là le dispensateur de la grâce sous tous les rapports, du pardon, des délivrances journalières et enfin de la gloire.

      Il ne prive d'aucun bien... Il ne peut pas me refuser à toujours la grâce après laquelle je soupire, celle de me trouver de nouveau en sa présence, dans le sanctuaire.

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