En quelque lieu que ce soit, l'évangile est la plus
grande richesse que l’on puisse trouver : en conséquence, le
juste rejet des Juifs incrédules fut pour un grand nombre de
païens l’occasion d'être réconciliés avec Dieu, et d'avoir la
paix en Lui ; l’accueil futur des Juifs, au sein de l'église,
sera tel qu'il ressemblera à une véritable « résurrection
commune », faisant passer ces âmes, de l’état de pécheresses, à
une vie de justice !Abraham était pour ainsi dire, l’origine, « la racine » de
l'église. Les Juifs, par descendance, continuèrent à être
les branches de cet « arbre spirituel », jusqu'à ce qu’en tant
que nation, ils aient rejeté le Messie ; après cela, leur
entité avec Abraham et leur relation avec Dieu leur furent
ôtées. Les païens furent alors « greffés » à leur place, à cet
arbre d’origine, étant ainsi admis dans l'église. Des
multitudes « héritèrent » de la foi d'Abraham, de sa sainteté
et de sa béatitude spirituelle.
Par nature, nous disposons d’un état « sauvage », étranger. La
conversion ressemble à une greffe de branches sauvages, sur un
bon olivier ; l'olivier sauvage est souvent greffé à un autre,
qui lui, porte du fruit ; quand ce dernier commence à
décroître, il retrouve alors de la vigueur, pour ensuite,
fleurir et porter de nouveaux fruits.
Les païens, par la Grâce divine, ont été « greffés » pour
partager les avantages de cette Grâce. Ils doivent donc se
méfier de leur confiance en eux-mêmes, de toute fierté ou
ambition personnelle au sujet de leur salut, de peur que
n'ayant qu'une foi « morte », et un témoignage sans vie, ils ne
soient « écartés » de Dieu, perdant ainsi tous leurs
privilèges.
Si nous sommes debout, c'est par la foi ; nous sommes
coupables, par nature, incapables de quoi que ce soit : sachons
rester humbles, vigilants, ne nous dupons pas nous-mêmes,
résistons à la tentation. Nous ne devons pas être simplement
justifiés par la foi, mais nous devons être gardés jusqu'à la
fin dans cet état de justification, toujours par la foi. Nous
ne sommes pas seuls dans cette « ferme conviction » : cette
dernière œuvre conjointement avec l’amour que nous éprouvons
envers Dieu, et envers les hommes !
Selon l'Evangile, si l'on juge leur situation d'après cet Evangile qu'ils ont rejeté en mettant à mort le Saint et le Juste, ils sont des ennemis, ce mot exprime les dispositions de Dieu envers eux, et non leurs dispositions envers Dieu ; (Romains 5.10, note) il est mis en contraste avec : ils sont des bien-aimés, évidemment : bien-aimés de Dieu.
Dieu aime encore ce peuple, comme tel, selon l'élection de sa grâce et à cause du petit nombre des Israélites qui toujours restèrent fidèles, et qui, au temps de Paul, avaient reçu l'Evangile.
Un second contraste se trouve entre ces deux compléments : à cause de vous, à cause des pères.
Le sens du second est clair : les pères du peuple d'Israël, les patriarches, furent les premiers objets de l'amour de Dieu, de son élection, c'est à eux et à leur postérité qu'il a fait la promesse ; et il reporte cet amour sur leurs enfants.
Le sens du premier complément : à cause de vous est moins évident ; comment les Juifs peuvent-ils être ennemis à cause des gentils ?
Nous retrouvons ici la pensée de versets 11-15,19,31, à savoir que Dieu, dans son immense amour, voulant avoir sur cette terre un peuple de rachetés de toute nation, de toute langue, a, en quelque sorte, suspendu les effets de son alliance avec Israël, devenu infidèle, pour appeler à cette destination "un peuple qui n'était point son peuple," et pour "se laisser trouver de ceux qui ne le cherchaient point." (Romains 10.20,21)