L'apôtre décrit l'ordonnance sacrée de la cène, qui lui
avait été révélée par le Seigneur. Les éléments visibles de la
cène sont le pain et le vin. Quand on participe à ce repas, on
mange du pain ; ce dernier « représente » le corps du Seigneur.
Ceci expose clairement la pensée de l'apôtre, qui excluait toute
transformation de cette nourriture en chair.Matthieu nous rapporte que notre Seigneur a invité tous Ses
disciples à boire de la coupe, Matthieu 26:27, mentionnant
par ce verset, qu'aucun croyant ne devait être privé de la coupe.
Ces éléments, le pain et le vin, représentent le corps brisé et le
sang versé de Christ, avec tous les bienfaits qui découlent pour
nous, de Sa mort et de Son sacrifice.
Notre Sauveur prit le pain et la coupe, rendit grâces et présenta
ces éléments à Ses disciples. Ces derniers n’avaient ensuite qu’à
manger de ce pain et boire de cette coupe, en mémoire de Christ.
Ces actes visibles ne sont pas les plus importants, ils ne
représentent pas toute la signification de cette sainte ordonnance.
Ceux qui y participent, doivent considérer Jésus en tant que
Seigneur et Maître de leur Vie : ils peuvent s’approcher de Lui et
vivre « en » Lui. Tels sont ici décrits, les buts de cette
ordonnance.
La cène doit être prise en mémoire de Christ, pour que nous
gardions à l’esprit qu'Il est mort pour nous et qu’Il intercède
pour nous, en vertu de Sa mort, à la droite de Dieu. Il ne s’agit
pas simplement de se souvenir de Christ, de Son œuvre et de toutes
Ses souffrances, mais de célébrer également Sa Grâce, nécessaire à
notre rédemption.
Nous déclarons par ce repas que la mort du Seigneur est à la base
de notre vie spirituelle, qu’elle est la source de tous nos
réconforts et de notre espérance. Dans une telle déclaration, nous
glorifions Christ et témoignons de Sa mort, acceptant Son
sacrifice comme rançon de nos péchés.
Le repas du Seigneur n'est pas une ordonnance épisodique, il doit
être pratiqué régulièrement. L'apôtre souligne devant les
Corinthiens, le danger de prendre ce repas de manière
inconsidérée, ou en étant dans une situation de péché, tout en
déclarant confirmer et renouveler l'alliance avec Dieu. Il n'y a
aucun doute : cela engendre une grande culpabilité, et rend ceux
qui agissent ainsi, redevables de jugements spirituels.
Cela ne doit pas décourager les croyants « timides » de participer
à cette sainte ordonnance. Le Saint-Esprit n’a jamais voulu que
ce texte soit transmis pour dissuader les véritables chrétiens
d’accomplir leur devoir en ce sens, bien que le diable les en ait
parfois dissuadés.
L'apôtre s'adressait aux chrétiens, les avertissant de se méfier
des jugements par lesquels Dieu punissait Ses serviteurs qui
l'offensaient. Mais malgré ces châtiments, Dieu rappelle Sa
Miséricorde : Il punit souvent ceux qu'Il aime. Il vaut mieux
subir l’épreuve ici-bas, plutôt que d'être spirituellement
misérable, à jamais...
L'apôtre indique quel est le devoir de ceux qui s’approchent de la
table du Seigneur : un examen de conscience est essentiel pour
participer correctement à cette sainte ordonnance. Si nous prenons
la peine de chercher au fond de nous-mêmes tous nos manquements,
pour les confesser à Dieu, nous pourrons ainsi éviter Ses
jugements.
L'apôtre termine par une mise en garde relative aux irrégularités
dont les Corinthiens étaient coupables, devant la table du
Seigneur. Que chacun puisse considérer cet avertissement, de façon
à ne pas venir présenter un culte provocant devant Dieu, ce qui ne
pourrait qu’attirer un jugement sévère.
Mais lorsque, dans cette coupe, le Sauveur nous fait considérer son sang répandu pour le salut du monde, la bénédiction qui s'y rattache prend une signification plus profonde : c'est l'action de grâces pour le don ineffable de Dieu. De là le nom d'eucharistie (action de grâce), que les premiers chrétiens donnaient à la cène, mais qui n'en indique pourtant pas le sens complet.
L'action de rompre le pain a aussi sa signification. (1Corinthiens 11.24)
L'idée de sacrifice, qui se trouve chez tous les peuples, qui est un besoin profond de la conscience coupable, qui formait le centre de toutes les institutions mosaïques, et qui a été pleinement réalisée sur le Calvaire, peut seule faire comprendre le sens complet de ces paroles.
La victime immolée, on en brûlait sur l'autel les parties les plus grasses, d'autres étaient données aux sacrificateurs, d'autres enfin servaient aux repas du sacrifice, auquel prenait part celui qui l'avait offert, avec sa famille et ses amis, avec "l'étranger, la veuve et l'orphelin," et "il se réjouissait devant l'Eternel." (Deutéronome 12.5-12,17-19 ; 14.22-29 ; 16.10,11)
Tous ces actes avaient leur signification. Nous ne rappellerons pas ici celle du sacrifice même ; mais c'est par ce repas que ceux qui l'avaient offert s'en appropriaient personnellement l'efficace, (verset 18) se mettaient en communion avec Dieu, que le sacrifice venait de rendre propice et de réconcilier avec le pécheur. C'est dans ce sens que Paul considère ici la cène comme un repas de sacrifice : le sacrifice de Christ, offert une seule fois pour le péché ; son corps rompu, son sang répandu sont présentés au chrétien, qui, en les recevant, entre avec son Sauveur crucifié et glorifié dans une communion véritable, s'approprie tous les fruits de la rédemption, tandis que Christ devient en lui la source d'une vie nouvelle. (Comparer Matthieu 26.26 et suivants, notes ; Jean 6.57, note.) De cette communion avec Christ, l'apôtre va tirer un argument puissant contre toute participation aux sacrifices des idoles. (versets 20,21)