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2 Rois 3.27

Son fils premier-né. Par ce sacrifice sanglant, fait à Camos, non pas dans son temple, mais sur le mur de la ville, afin que ses ennemis eux-mêmes pussent le contempler, il voulait sans doute remplir les assiégeants d'une terreur mystérieuse. La divinité devait prendre fait et cause en mains pour lui après l'offrande d'une pareille victime. Et il semble que ce fut réellement un effroi de cette nature qui s'empara d'Israël à la suite de cet acte, une sorte de terreur panique. L'expression hébraïque signifie proprement : Une grande colère fut sur Israël. Le sens le plus naturel nous parait être : une crainte superstitieuse de la colère divine qui les menaçait comme auteurs indirects d'un pareil forfait. Plutôt que de donner l'assaut en de telles circonstances, ils levèrent le siège spontanément.

Notre chapitre a pris, dans ces derniers temps, une importance toute spéciale par la découverte de la fameuse stèle de Mésa, dans laquelle ce roi lui-même raconte ses exploits et ses victoires (Esaïe 15.2, note). C'est un bloc monolithe de basalte noir, cintré dans sa partie supérieure, de 113 cm de hauteur et de 70 cm de largeur, sur une épaisseur de 35 cm. Il porte sur l'une de ses faces une inscription de 34 lignes en une langue parente de l'hébreu. En 1864, le missionnaire alsacien Klein la signala dans les ruines de Dibon, aujourd'hui Dibân (Nombres 21.30), à une heure et demie environ au nord de l'Arnon. Malheureusement les contestations entre les Allemands et les Français qui voulaient les uns et les autres se l'approprier, attirèrent sur cette pierre l'attention des Bédouins, qui la firent sauter en la chauffant au feu et en l'arrosant ensuite d'eau froide. Grâce aux efforts de M. Clermont-Ganneau, alors drogman-chancelier du consulat de France à Jérusalem, qui avait fait prendre un moulage en papier de l'inscription et qui en recueillit plus de vingt morceaux, cette stèle a pu être en grande partie reconstituée. Elle se trouve au musée du Louvre. En voici le texte :

Je suis Mésa, fils de Camosgad, roi de Moab, le Dibonite. Mon père a régné sur Moab trente ans et moi j'ai régné après mon père. Et j'ai fait ce bâma (haut-lieu) pour Camos, à Korcha, en souvenir de ma délivrance ; car il m'a sauvé de tous les agresseurs et m'a permis de regarder avec dédain tous mes ennemis. Omri était roi d'Israël et il opprima Moab des jours nombreux, parce que Camos était irrité contre sa terre. Et son fils lui succéda et il dit, lui aussi : J'opprimerai Moab en mes jours, je lui commanderai et je le verrai à mes pieds, lui et sa maison. Et Israël a péri, péri pour toujours. Et Omri s'était emparé de la terre de Médeba et y avait habité, lui et son fils. Et les jours de son fils, quarante ans. Et Camos l'a [fait périr ou reprise] de mon temps. El j'ai bâti (relevé) Baal-Méon et j'y ai fait des puits [ou piscines] et j'ai bâti Kiriathaïm. Et les hommes de Gad habitaient dans la terre d'Ataroth depuis longtemps et le roi d'Israël leur avait bâti Ataroth. Et j'attaquai la ville et je la pris et je tuai tous les hommes de la ville, en spectacle à Camos et à Moab. Et j'emportai de là l'Ariel de Davdo et je le plaçai par terre devant Camos à Karioth. Et j'y fis habiter les hommes de Saron et les hommes de Maharouth [ou Makarat]. Et Camos me dit : Va ! prends Nébo sur Israël. Et j'allai de nuit et je combattis contre la ville depuis le lever de l'aube jusqu'à midi et je la pris et je tuai tout, sept mille hommes et leurs femmes. Et je laissai vivre les filles et les esclaves, parce que je les vouai à Astoreth-Camos. Et je pris de là les vases de Jéhova et je les plaçai à terre devant Camos. Et le roi d'Israël avait bâti Yasa (Jahats) et y habitait quand il combattit contre moi. Et Camos le chassa de devant sa face. Et je pris de Moab deux cents hommes, toute sa tête (ce qu'il avait de meilleur), et je les fis marcher contre Yasa et je la pris pour ajouter à Dibon. J'ai bâti Korcha, le mur des forêts et le mur de la colline. J'ai bâti ses portes et j'ai bâti ses tours et j'ai bâti la maison du roi et j'ai construit les prisons des hommes [liés] [ou bien : les réservoirs d'eau] au milieu de la ville. Et il n'y avait pas de puits au milieu de la ville dans Korcha. et j'ai dit à tout le peuple : Faites-vous une citerne chacun dans sa maison ! Et j'ai creusé des conduits d'eau pour Korcha, avec des captifs d'Israël. J'ai bâti Aroër et j'ai fait la route de l'Arnon. J'ai bâti Beth-Bamoth qui était en ruines. J'ai bâti Bosor qui était... Dibon... cinquante, parce que tout Dibon m'obéit. Et j'ai rempli le nombre de cent avec les villes que j'ai ajoutées à ta terre [de Moab]. Et j'ai bâti... et Beth-Diblathaïm et Beth-Baal-Méon et j'ai porté là les... la terre. Et Horonaïm, où résidait... Et Camos me dit : Descends et combats contre Horonaïm ! Et je... Camos, dans mes jours... a fait... Et je...

Cette inscription ne renferme aucune allusion aux faits rapportés dans notre chapitre ; il est possible que cette stèle ait été élevée un peu antérieurement à eux. Mais elle n'en est pas moins d'une importance considérable. Les noms de rois et de villes qu'elle renferme se trouvent presque tous dans l'Ancien Testament (voyez pour ces dernières : Baal-Méon, Nombres 32.38 ; Kiriathaïm, Nombres 32.37 ; Ataroth, Nombres 32.34 ; Nébo, Nombres 32.38 ; Jahats, Josué 13.18 ; Aroër, Josué 12.2 ; Dibon, Nombres 32.3 ; Médeba, Nombres 21.30 ; Bosor, 1 Maccabées 5.26) ; puis elle jette un jour intéressant sur la vie religieuse des Moabites, le respect qu'ils avaient pour leur dieu Camos et les oracles qu'ils pensaient recevoir de lui ; enfin sur la haine profonde qu'ils nourrissaient contre Israël.

On voit aussi par le récit de Mésa que Moab s'était relevé des coups que David (2Samuel 8.2,12) lui avait portés, et qu'à un moment donné, entre la conquête par David et l'avènement d'Omri, il était redevenu un Etat indépendant ; qu'Omri reconquit ce pays, le rendit vassal du royaume du nord, et que cet état de choses dura jusque sous Achazia ; qu'alors Moab recouvra son indépendance par une guerre dans laquelle Mésa reprit successivement aux Israélites toute une série de villes qui avaient précédemment appartenu aux tribus de Ruben et de Gad, telles que Baal-Méon, Kiriathaïm, Ataroth, Nébo, Jahats (Esaïe 15.4 mentionne Jahats comme une ville moabite) ; que le nom de Jéhova était familier aux Moabites comme celui du Dieu des Israélites et qu'il y avait un sanctuaire de Jéhova à Nébo, en Pérée, avec des vases consacrés au service de l'Eternel.


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