TopFormation Les 7 miracles

Ezéchiel 27

    • 2

      Le premier morceau comprend, d'abord, le tableau de la beauté et de la puissance de Tyr (versets 2 à 14), puis celui de son immense commerce (versets 12 à 25).

      2 à 11 L'Etat de Tyr, représenté sous l'image d'un navire merveilleux pour la construction et l'embellissement duquel le monde entier a réuni tout ce qu'il produit de plus excellent. Cette image d'un navire est empruntée à la situation de Tyr, bâtie sur une île, d'où elle dominait les mers. Le prophète y reste fidèle d'un bout à l'autre du morceau, sauf dans quelques traits de détail (versets 11 : murailles, tours).

      3

      Aux abords de la mer. L'île de Tyr avait deux ports, l'un au nord, du côté de Sidon, l'autre au sud, du côté de l'Egypte ; un bras de mer de dix minutes de largeur seulement, la séparait du continent ; il avait deux sorties, au nord et au sud.

      Des îles nombreuses : les contrées riveraines de la Méditerranée.

      Tu as dit. Ce premier mot signale le sentiment d'orgueil qui amènera la chute de cette reine des mers.

      4

      Ton domaine... D'autres peuples règnent sur les continents ; mais les mers sont le domaine de Tyr.

      T'ont construite... ici commence l'allégorie.

      5

      Dans les versets 5 à 7 est décrite la construction du navire. Et d'abord sa coque : toutes tes parois. Elle est du bois le plus inaccessible aux insectes et à la pourriture, celui du cyprès de Sénir.

      Sénir était le nom amorrhéen de l'Anti-Liban, la chaine parallèle au Liban, du côté de l'est ; il désignait spécialement le Hermon, cette montagne magnifique, le Mont-Blanc de la Palestine, qui termine l'Anti-Liban au sud (Deutéronome 3.9). On a retrouvé récemment ce nom de Sénir dans les inscriptions assyriennes.

      Un mât. Il est fait du bois le plus réputé, de celui des cèdres du Liban.

      6

      Tes rames... Les chĂŞnes de Basan sont au nombre des arbres les plus robustes (EsaĂŻe 2.13).

      Tes bancs : peut-être le mot hébreu désigne-t-il le pont du vaisseau. L'usage d'incruster l'ivoire dans le buis est constaté par Virgile (Enéide : X, 137 : Ebur per artem, inclusum buxo).

      Kittim (Esaïe 23.1,12) Ce nom désigne proprement la ville de Cittium, port célèbre dans l'île de Chypre, puis l'île de Chypre en général (Jérémie 2.10). On trouve parfois le nom de Cittiens appliqué aux Macédoniens et même aux Romains.

      7

      La voilure et la tenture. La première est faite de ces magnifiques tissus de lin égyptiens, brodés de fleurs et de figures de toutes couleurs, qui étaient l'un des produits les plus célèbres de l'industrie de ce peuple.

      Les tentures qui recouvrent le pont sont teintes en violet et en écarlate. Cette couleur rouge est celle de, la pourpre d'Elisa. Elisa était l'un des fils de Javan (Genèse 10.4), l'ancêtre des Grecs. Ce nom désigne le Péloponèse (Elide). Le coquillage qui fournissait cette couleur pourpre se recueillait en abondance sur les rivages de la Laconie.

      8

      Le prophète passe à l'équipage du vaisseau. Et d'abord les rameurs ; ce sont les habitants d'autres villes phéniciennes, exercés dès l'enfance à la navigation.

      Sidon, plus ancienne que Tyr, était maintenant subordonnée à celle-ci.

      Arvad : l'île et la ville d'Aradus, sur les côtes de la Phénicie (aujourd'hui Ruwad, au nord de Tripoli). Strabon dit que les Aradiens passaient de son temps pour les plus excellents marins ; ils ont encore aujourd'hui cette réputation.

      Mais tandis que Tyr confiait les rames de ses vaisseaux aux habitants de ces villes vassales, elle se réservait l'honneur de fournir les pilotes.

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      Guébal : le Byblos des Grecs, célèbre par son culte d'Adonis ; aujourd'hui Djébeil, sur la côte au nord de Beyrout.

      Tes radoubeurs : ses habitants étaient déjà célèbres comme charpentiers sous le roi Salomon (Guibelim, 1Rois 5.18 ; texte hébreu, verset 32).

      Dans la fin du verset, on voit le navire typique abordé par les vaisseaux de tous les autres peuples pour trafiquer avec lui.

      10

      10 et 11 Enfin l'armée de Tyr, la partie militaire de l'équipage du vaisseau.

      Pour les guerres extérieures et la protection de ses colonies, Tyr possédait une armée de mercenaires, comme le faisaient aussi les Carthaginois. C'étaient des hommes enrôlés de bien loin. Le terme de Perses : Paras, (on les retrouve comme auxiliaires dans l'armée de Gog, 38.5), peut difficilement désigner ici le peuple asiatique ordinairement appelé de ce nom ; peut-être s'agit-il de la peuplade des Pharousiens, que Pline et Strabon mentionnent comme habitant au nord de l'Afrique ; c'étaient d'excellents archers. Les deux peuples suivants, Lud et Put habitaient ces mêmes contrées : Lud ou les Lydiens, non ceux d'Asie-Mineure (Genèse 10.22), mais un peuple d'origine chamitique ; ils servaient aussi comme auxiliaires ans l'armée égyptienne (Jérémie 46.9 ; comparez Ezéchiel 30.5).

      Put ou les Lybiens ; ils occupaient la côte septentrionale de l'Afrique jusqu'à l'Atlas (Genèse 10.6).

      11

      L'usage de suspendre aux murailles et aux tours les boucliers et les casques paraît dater déjà du temps de Salomon, qui l'avait peut-être emprunté à Hiram, roi de Tyr ; comparez 1Rois 10.16-17 ; Cantique 4.4. Il existait encore au temps des Maccabées (1 Maccabées IV, 57). Il faut se représenter les parois du navire symbolique resplendissant au loin de l'éclat de ces armes brillantes. Il ressort des découvertes de Ninive que l'on décorait réellement de cette manière les vaisseaux.

      Mais la garde de la ville elle-même n'était confiée qu'à des troupes indigènes, à savoir aux fils d'Arvad et aux Tyriens (ton armée). Le titre d'hommes vaillants (gammadim) était sans doute un nom d'honneur réservé à ces troupes d'élite.

      12

      12 à 25 On peut faire rentrer le tableau suivant du commerce de Tyr dans l'allégorie, en le considérant comme la description de la cargaison du navire.

      Tharsis : l'ancienne colonie tyrienne de Tartessus, au midi de l'Espagne. Ce pays possédait de riches mines d'argent et d'autres métaux (fer, plomb, étain), comme l'attestent Pline et Diodore ; comparez Esaïe 23.1, note ; Jérémie 10.9. Le prophète part de l'extrémité de l'occident ; puis il se rapproche de Tyr dans le verset suivant.

      13

      Javan : la Grèce, avec l'Ionie (en Asie-Mineure) ; Tubal, les Tibaréniens ; Mésec, les Mosques ; ces deux dernières peuplades habitaient à l'angle sud-est de la mer Noire et au sud du Caucase, entre cette mer et la mer Caspienne (Genèse 10.2).

      Des âmes d'hommes. Encore aujourd'hui, c'est de ces derniers pays que l'on tire les plus beaux esclaves, hommes et femmes, pour les cours et les harems de l'Orient. Les Grecs faisaient le commerce des esclaves, particulièrement des prisonniers de guerre, dont les fournissaient les Phéniciens (Joël 3.6). Les montagnes de la Colchide (Tubal, Mésec) renferment des mines de cuivre inépuisables. On exploitait aussi ce métal en Eubée et en Chypre.

      14

      Thogarma : l'Arménie (Genèse 10.3) ; l'extrémité orientale, opposée à Tharsis. Ce pays était riche en chevaux (Strabon) et en ânes (Hérodote) ; on devait donc y élever aussi des mulets. D'ici le prophète se dirige vers le sud.

      15

      Dédan : tribu d'origine chamitique (Genèse 10.7), établie en Arabie sur les bords du golfe Persique et qui entretenait le commerce des caravanes entre les pays de l'océan Indien et ceux de la Méditerranée. Il est probable qu'il faut distinguer ce peuple de celui de même nom mentionné au verset 20, 25.13 et Jérémie 49.8, et. qui paraît avoir été d'origine sémitique.

      Des îles nombreuses. Ce terme désigne ici les contrées de l'Arabie, de l'Inde et de l'Afrique, situées sur les bords de l'océan Indien. De là on exportait les dents d'éléphant (le naturaliste Pline les appelle cornes, comme, le prophète, à cause de leur forme) et l'ébène. Les anciens, dit Pline, tiraient ce bois de l'Inde et de l'Ethiopie (Abyssinie).

      16

      La description revient droit au nord.

      Aram. On serait bien tenté d'admettre ici une correction du texte et de lire Edom, puisque les Edomites habitaient à l'ouest de la tribu précédente ; ils formeraient ainsi la transition naturelle à Juda et à Damas (versets 17 et 18). Mais le prophète ne suit pas un ordre géographique eux, et les objets de commerce mentionnés conviennent mieux à la Syrie et à la Mésopotamie, ordinairement désignées par Aram. C'était de Damas, capitale de la Syrie, que provenaient les tissus les plus célèbres, comme l'indiquait (Amos 3.12, texte hébreu) et l'indique encore leur nom. Babylone (sud de la Mésopotamie) était le marché le plus riche du monde pour les pierres précieuses et pour les tissus de fin lin teints en pourpre et bigarrés (comparez Josué 7.21).

      Corail : ou peut-ĂŞtre perles.

      17

      Le pays de Juda était si riche en froment qu'il en fournissait la Phénicie (1Rois 5.11 ; Actes 12.20). Outre cela, il faisait le commerce entre Tyr et le pays des Ammonites, qui produisait du blé en abondance (2Chroniques 27.5). C'était dans ce dernier pays que se trouvait la ville de Minnith (Juges 11.33), dont le froment avait, paraît-il, une réputation particulière.

      Le mot pannag, que nous avons traduit par biscuit, est inconnu ; on pourrait y voir le nom d'un pays ou d'une ville (du froment de Minnith et de Pannag). On l'a traduit aussi, d'après un mot araméen assez semblable, par gâteau, pâtisserie. Enfin, quelques rabbins y ont vu une herbe propre à fabriquer le savon.

      Du baume : probablement le produit de l'arbre Ă  baume, qui croissait Ă  JĂ©richo.

      18

      Damas: la capitale de la Syrie, située au nord-est de la terre d'Israël. A deux lieues au nord de cette ville se trouve la vallée de Helbon, où l'on voit encore de fort grandes ruines. Cette vallée est couverte de vignobles qui produisent le vin le plus exquis de l'Orient. Les rois de Perse, disait-on, ne buvaient que de ce vin-là.

      Laine de Tsachar ; d'autres traduisent : laine éblouissante de blancheur.

      19

      Védan et Javan. Ces deux districts ne sont nommés nulle part ailleurs dans l'Ancien Testament. On a rapproché, non sans vraisemblance, le nom de Védan de celui du port d'Aden, à l'entrée de la mer Rouge. Javan ne désigne point ici les Grecs, comme le montrent les mots suivants : de Ouzzal, ajoutés sans doute pour distinguer ce Javan du Javan ordinaire. Ouzzal désignait primitivement la capitale de l'Arabie heureuse (ou Yémen) ; cette ville s'est nommée plus tard Sana (Genèse 10.27).

      Le fer travaillé. Cette contrée de l'Arabie fournit encore aujourd'hui les lames d'acier les plus excellentes, au moins aussi appréciées que celles de l'Inde.

      La casse (cassia) était selon Pline, un arbre croissant en Inde et, appartenant au genre laurier ; son écorce intérieure, quand elle est séchée, a un parfum très doux et une saveur plus forte encore que celle de la cannelle ordinaire. Le roseau odorant est le calmus (acorus calamus) qui croît dans les endroits humides en Inde et en Arabie, et qui était connu comme l'un des parfums les plus agréables (Cantique 4.14 ; Esaïe 43.24). Tous deux entraient dans la composition de l'huile sainte (Exode 30.23, 24).

      L'auteur revient au sud.

      20

      Dédan. Il s'agit probablement ici d'une tribu d'origine sémitique, habitant dans le désert plus près d'Edom que les Dédanites du verset 15 ; comparez 25.13. C'étaient des Arabes bédouins. Les housses ornées et brodées sont un des signes distinctifs des chefs orientaux et un grand objet de luxe chez les tribus arabes.

      21

      Kédar : tribu arabe descendant d'Ismaël et habitant, comme la précédente, entre l'Arabie Pétrée et la Babylonie (Esaïe 21.16, note). Pline les appelle Cedrei. Leur richesse consistait surtout en troupeaux (Esaïe 60.7).

      22

      Schéba et Raama. On voit par Genèse 10.7 que c'étaient des descendants de Cham ; ils habitaient la partie sud-est de l'Arabie, l'Oman.

      Une ville de Regma (Raama ?) était située au fond d'une baie du golfe Persique. Les contrées méridionales de l'Arabie abondent en pierres précieuses, en or et en arbrisseaux à baume.

      23

      Ce verset nous ramène au nord, en Mésopotamie. Haran (Carrhae) : ancienne ville de Mésopotamie, au sud d'Edesse (Esaïe 37.12, note) ; là mourut Thérach père d'Abraham. C'était le point de croisement de plusieurs routes de caravanes, allant du sud au nord (le long du Tigre et le long de l'Euphrate) et de l'est à l'ouest.

      Canné : probablement Calné, près du Tigre (Genèse 10.10 ; Esaïe 10.9, note).

      Eden. Ce mot ne s'écrit pas comme le nom du paradis ; ce n'est pas non plus l'Eden qui est dans le Liban ; c'était un endroit situé dans la Mésopotamie (2Rois 19.12 ; Esaïe 37.12, note).

      Schéba. On est étonné de retrouver ici le nom d'une contrée d'Arabie ; mais Pline nous apprend que les Sabéens apportaient eux-mêmes leurs marchandises aux grandes foires annuelles de Haran et passaient de là jusqu'en Phénicie.

      Assour ne nous paraît pas pouvoir désigner ici l'Assyrie ; c'est probablement la ville de Sura, aujourd'hui Essurieh, à l'ouest de l'Euphrate, sur la route des caravanes de Palmyre (Tadmor) à Haran.

      Kilmad : sans doute la ville de Charmande, dont parle Xénophon comme d'une grande cité située au-delà de l'Euphrate.

      24

      La traduction du nom des objets mentionnés dans ce verset ne repose pour ainsi dire que sur des conjectures.

      Cordes tressées. On en faisait en Orient d'excellentes avec les fibres des feuilles de palmier ou celles du roseau papyrus.

      25

      Ce verset est le sommaire et la clôture de toute la description précédente. Les navires tyriens qui faisaient les voyages de long cours jusque sur les côtes d'Espagne, (vaisseaux de Tharsis), sont comparés aux caravanes qui transportent les marchandises à travers les déserts de l'Orient. Les derniers mots : au sein des mers, font ressortir la hardiesse des marins tyriens, qui ne se bornaient pas à la navigation côtière. Ils forment le lien avec le morceau suivant et sont répétés par cette raison au verset 26.

      26

      26 à 36. Le second tableau, celui de la ruine de Tyr. Le navire qui représente la ville et l'Etat de Tyr, est surpris par un ouragan au milieu des grosses eaux qu'il a osé affronter, et il sombre soudain avec tout son équipage et toutes ses richesses. A la vue de ce désastre, tous les autres navigateurs saisis de terreur, descendent sur le rivage le plus voisin et prononcent une complainte.

      Le vent d'orient. Ce vent souffle d'une manière à la fois violente et saccadée et fait ainsi courir aux navires lancés en pleine mer les plus grands dangers. Il représente ici l'invasion subite des hordes sauvages de Nébucadnetsar.

      27

      Récapitulation de toute la description précédente, pour faire contraster encore une fois la grandeur de Tyr avec sa ruine.

      28

      L'équipage du navire pousse un cri terrible avant de disparaître.

      29

      L'effroi fait descendre les marins de leurs navires.

      30

      Poussière, cendre : signes de deuil (Josué 7.6 ; 1Samuel 4.12 ; Job 2.12).

      31

      Se raseront, se ceindront : voir Ă  7.18, note.

      33

      Tes marchandises sortaient des mers : sur les navires d'où on les déchargeait.

      36

      Tandis que ceux qui échangeaient leurs produits avec les commerçants tyriens se désolent, les rivaux et les concurrents de Tyr se rient de sa chute, comme elle s'est moquée de celle de Jérusalem (36.2).

      Trois observations :

      • Le tableau un peu prolixe, mais si intĂ©ressant, du commerce de Tyr a sa grande Ă©loquence quand on le met en face de la ruine complète dont cette ville est menacĂ©e et que nous pouvons constater aujourd'hui après 2500 ans.
      • Cette description est rendue plus remarquable par le contraste entre l'annonce non adoucie de cette chute et la promesse, plusieurs fois rĂ©pĂ©tĂ©e dans ces morceaux mĂŞmes, de la restauration d'IsraĂ«l : Ils habiteront dans leur pays que j'ai donnĂ© Ă  mon serviteur, Ă  Jacob28.25.
        En ce jour-là je ferai germer la force de la maison d'Israël (29.21).
      • Le prophète a certainement composĂ© ce morceau avant la ruine de Tyr. Car s'il eĂ»t Ă©crit après coup, il n'eĂ»t pas prĂ©sentĂ© comme une ruine immĂ©diate et soudaine une dĂ©cadence graduelle qui n'est arrivĂ©e Ă  son terme qu'après une longue suite de siècles.

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