Cette parabole des dix vierges retrace une coutume
relevant du mariage parmi les Juifs, mais elle se réfère
également au grand jour de la venue de Christ.Remarquez la nature du christianisme : en tant que chrétiens,
nous professons nous appuyer sur Christ, L'honorer, et attendre
Sa venue. Les enfants de Dieu sincères sont les « vierges
sages », les hypocrites étant, quant à eux « les vierges
folles ».
Ceux qui, selon la Parole, sont « sages » ou « fous », sont en
fait des personnes qui négligent leur âme. Beaucoup tiennent
une « lampe » en main, montrant ainsi leur profession de foi,
mais n'ayant, dans leur cœur, aucune connaissance saine ni
recherche de sainteté, qui puisse leur permettre d’affronter
les aléas et les épreuves du présent. Leur cœur n’est pas
rempli des « saintes dispositions », que peut donner l'Esprit
vivifiant de Dieu. Notre lumière doit briller devant les
hommes, par le biais de nos bonnes œuvres ; mais cette lumière
ne peut jaillir bien longtemps, si nous n’en possédons pas les
principes actifs dans notre cœur : la foi en Christ, et l'amour
pour Dieu et nos frères.
Les vierges de cette parabole se sont d’abord toutes assoupies,
puis elles s’endormirent. Le retard de l’époux représente
l'espace entre la conversion, véritable ou apparente, de ceux
qui professent être chrétiens, et la venue de Christ, Celui qui
les ôtera de cette terre, lors de leur mort ; ce retard peut
s’appliquer aussi à la patience divine, pour juger le monde.
Bien qu’à notre avis, Christ semble tarder pour revenir, en
fait Il respecte le temps prévu pour ce retour.
Les vierges sages gardèrent leurs lampes allumées, mais elles
se sont assoupies. Trop de chrétiens deviennent parfois
négligents : un certain degré d'insouciance réside en leur
cœur, au lieu de la vigilance. Ceux qui se permettent de
commencer à s’assoupir spirituellement, pourront difficilement
s'empêcher de « dormir » : il leur faudra donc redouter un
début de décadence spirituelle.
Ensuite, le texte nous dit qu’un cri se fit entendre : « allez
à sa rencontre » ! En fait, c'est un appel à ceux qui sont
prêts. L'avis de l'approche de Christ, l'appel à Le rencontrer,
sera un cri de réveil. Même ceux qui sont le mieux préparés
à rencontrer la mort ont beaucoup à faire pour être réellement
prêts, 2Pierre 3:14. En ce jour, il y aura un véritable
appel et Il est primordial de savoir comment nous serons
« trouvés » à ce moment, et quel sera l’état de notre cœur.
Certaines vierges manquaient d'huile pour alimenter leurs
lampes. Ceux qui ne saisissent « qu'une portion » de la Grâce
véritable, en ressentiront un certain manque, à un moment ou
l’autre. Un semblant de profession de foi peut éclairer un
homme lorsqu'il parcourt ce monde, mais « l'éteignoir » de la
vallée de l'ombre de la mort chassera vite cette modeste
lumière.
Ceux qui ne prennent pas soin de vivre la « vie du juste »,
voudraient cependant mourir comme étant des vertueux. Ceux qui
veulent être sauvés doivent posséder la Grâce ; et ceux qui
possèdent cette Grâce ne doivent nullement l'économiser ! Le
meilleur des hommes a toujours besoin de Christ ! Quand une
pauvre âme tourmentée, lors de sa dernière heure ici-bas, se
dirige, en pleine confusion, vers Christ, dans la repentance et
la prière, la mort vient alors et tout est fini : elle
bénéficie alors du salut éternel ; le triste pécheur, de son
côté, dans la même situation, reste perdu pour toujours...
Il arrive, parfois trop tard, qu’il faille « acheter de l'huile
spirituelle », pour la faire brûler dans nos lampes, alors que
nous aurions dû auparavant « puiser » dans la Grâce, toujours
disponible. Seuls pourront aller au ciel plus tard, ceux qui
s’y seront d’abord préparés ici-bas. La soudaineté de la mort
n’entravera pas le bonheur de notre rencontre avec le Seigneur,
du moins si nous nous y sommes préparés !
La porte de la salle de noces fut fermée : beaucoup chercheront
à être admis dans le ciel, alors qu’il sera trop tard. La vaine
confiance des hypocrites les fait errer bien loin, en quête
d’un bonheur inaccessible.
L'appel inattendu de la mort peut alarmer le chrétien ; mais
s'il se met sans retard à « raviver sa lampe spirituelle », son
témoignage brillera, souvent d’ailleurs d'un éclat encore plus
vif ; une vaine conduite ne peut qu'éteindre la lampe d'une
âme.
Veillez donc, songez à votre âme ! Soyez sans cesse dans la
crainte du Seigneur !
- Le mot c'est pourquoi indique une conclusion tirée du verset 22. La parabole elle-même prouve que le devoir de pardonner les offenses n'a pas de limites, parce que le pardon que nous accordons à notre prochain n'est que peu de chose comparé à la grâce qui nous est faite par Dieu et que celle-ci nous oblige à celui-là. (verset 35)