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Néhémie 13

    • 1

      1 à 3 Nous avons vu (9.2) la race d'Israël se séparer de tous les étrangers pour célébrer en quelque sorte à huis clos une grande fête d'humiliation. Ici la lecture publique de Deutéronome 23.4-6 engage le peuple à rendre permanente cette séparation et à l'appliquer à tous les actes du culte. Seulement ce même chapitre Deutéronome 23.7-8, recommande les Edomites et les Egyptiens à la bienveillance d'Israël, et l'on ne devait pas ignorer qu'à la sortie d'Egypte un nombreux mélange ou ramassis (érev, même mot qu'ici) de païens s'étaient joints au peuple de Dieu et avaient été tolérés par Moïse (Exode 12.38 ; Nombres 11.4). Il est probable que les contemporains de Néhémie pensèrent que leur faiblesse et les malheureuses expériences de leurs pères les autorisaient, peut-être même les obligeaient à prendre une mesure plus radicale.

      4

      4 à 31 Second séjour de Néhémie à Jérusalem. Après avoir passé douze ans (verset 6 et 2.1) dans la ville des sépulcres de ses pères, dont il avait réussi à faire une cité bien ordonnée et forte, Néhémie était retourné en Perse. Il y avait passé un certain temps (verset 6), expression assez vague (Genèse 4.3, note), mais qui ne peut guère indiquer moins d'une année. Pendant son absence, bien des abus se produisent à Jésusalem. Il revient et les réprime énergiquement. Aux derniers mots de ce dernier chapitre on voit qu'il avait le sentiment d'avoir par là bien mérité de son pays et de son Dieu. Voir aussi versets 14, 22 et 29.

      4 Ă  9 Premier abus.

      Avant cela : avant même l'heureuse mesure rapportée versets 1 à 3, s'était produite une infidélité contre laquelle personne n'eut le courage de protester, parce qu'elle était le fait d'un homme haut placé. D'autres, pensant qu'avec notre verset commence un nouveau fragment des mémoires de Néhémie, rapportent les mots : avant cela, à la mention de son retour qui aurait précédé. Voir les premiers mots du verset 6.

      Le sacrificateur : le souverain sacrificateur (3.1 ; 12.10-22), ainsi que cela résulte de ce qui suit : préposé...

      Eliasib n'était pas favorable aux réformes entreprises par Néhémie ; son nom ne figure pas parmi les signataires, 10.1 et suivants, et l'on peut se demander si la hâte avec laquelle nous l'avons vu consacrer seul la part de muraille qu'il avait relevée (3.1) n'est pas aussi une trace de ses dissentiments avec Néhémie.

      Aux chambres. Voir 1Rois 6.5-10 ; Néhémie 10.38 ; 12.44.

      Tobija : l'Ammonite (2.10 ; 4.1 ; 6.1).

      5

      D'une grande chambre. On avait peut-être fait une grande chambre pour Tobija en en réunissant plusieurs petites (verset 9 : les chambres). C'était un vrai appartement (verset 8, la maison de Tobija).

      OĂą l'on mettait auparavant : 12.44 et suivants.

      Pour les sacrificateurs : la dîme de la dîme (10.39 ; 12.47).

      6

      Roi de Babylone : absolument comme Darius, dans Esdras 6.22, est appelé roi d'Assyrie.

      7

      Je vins Ă  JĂ©rusalem : peut-ĂŞtre en 432 et avec les mĂŞmes pouvoirs que 2.7.

      8

      Objets, meubles.

      10

      10 à 14 Deuxième abus. Peu à peu le peuple s'était relâché dans le zèle qu'il avait naguère déployé à payer les redevances sacrées (10.39 ; 12.47).

      Sur son champ : dans les banlieues de leurs villes (12.28 et suivants). Obligés d'aller se pourvoir de vivres, ils négligeaient le service du temple.

      Ils s'étaient retirés, littéralement : ils avaient fui, déserté, ce qui suppose même pour quelques uns l'abandon de leur poste.

      11

      Malachie, qui vivait dans ce temps-là, reproche aux Juifs des négligences toutes pareilles (1.7 et suivants ; 3.1 et suivants).

      Je les rassemblai : les LĂ©vites.

      12

      Apporta : recommença à apporter.

      13

      Rétablissement de surveillants pareils à ceux de 12.44, dont Eliasib semble ne s'être pas inquiété (verset 4) ou qu'il avait peut-être réussi à supplanter.

      Sélémia... Tsadok : les mêmes peut-être que 3.29-30.

      Hanan, fils de Zaccur, fils de Matthania, est probablement un Lévite (11.17 ; 12.8,25,35) ; et comme Pédaïa est d'entre les Lévites, nous aurions sur les quatre deux Lévites et deux sacrificateurs. Mais le second des Lévites, Hanun, n'était que membre adjoint.

      15

      15 à 22 Troisième abus : Profanation du sabbat par les Juifs (verset 15), par les Tyriens (verset 16). Reproches aux magistrats (versets 17 et 18). Mesures prises (verset 19 à 22).

      Je les réprimandai. Néhémie ne réprimande pas les étrangers, mais ses concitoyens, qui avaient accepté les charges de l'alliance divine (10.29,31).

      Le jour où ils vendirent : à la première occasion, sans tarder.

      16

      Du poisson, salé ou desséché.

      Et dans Jérusalem : et cela en pleine sainte cité !

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      Et vous augmentez... comparez Esdras 10.10,14.

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      Etaient dans l'ombre : dès le soir où commençait le jour du sabbat ; nous dirions : le vendredi soir à 6 heures.

      Je dis. L'ordre et l'exécution de l'ordre sont indiqués de front.

      Je postai de mes gens : car on ne pouvait fermer absolument les portes pendant le sabbat et empêcher la sortie et l'entrée des habitants.

      20

      Les marchands s'étaient flattés de l'espoir de forcer la consigne.

      La nuit : celle du vendredi au sabbat ou bien plutôt celle du sabbat au premier jour de la semaine ; en effet il ne leur parle pas d'un jour (jour du sabbat) passé hors des portes.

      22

      De se purifier. Au premier moment et provisoirement Néhémie avait fait faire la police par ses gens. Mais il fallait régulariser les choses, et, comme les Lévites avaient eux-mêmes, paraît-il, enfreint la loi du sabbat en se procurant ce jour-là ce qu'il leur fallait pour les offices du culte, ils durent commencer par se purifier.

      Epargne-moi..., miséricorde. Point de justice propre.

      23

      23 à 29 Quatrième abus, renouvelé d'Esdras chapitre 9 et contraire à l'engagement Néhémie 10.30.

      Je vis les Juifs : non pas des Juifs, mais ceux dont il avait entendu parler, ou bien ceux dont il va parler. Peut-être Néhémie les vit-il dans un voyage en province. On peut conclure du fait qu'une partie des enfants issus de ces unions ne savaient pas parler hébreu, que ces gens vivaient près de la frontière.

      Asdodiennes : de l'une des cinq principales villes des Philistins.

      24

      Parlaient. C'étaient donc des enfants de quelques années déjà, en sorte que ces mariages avaient échappé à Néhémie grâce à la distance.

      L'asdodien et les langues d'Ammon, de Moab, devaient être des langues sémitiques assez voisines de la langue de Juda ; il ne semble pas que les Israélites aient jamais eu besoin d'interprètes dans leurs transactions avec ces peuples. Mais cette première déviation, pour n'être pas considérable, paraît grave à Néhémie.

      La langue de Juda (2Rois 18.26 ; Esaïe 36.11 ; 2Chroniques 32.18) est l'hébreu que parlaient les Juifs contemporains de Néhémie et dans lequel sont écrits les livres de Malachie, d'Esdras et le nôtre.

      25

      Et les maudis : conditionnellement, pour le cas où ils ne rompraient pas avec le mal. A cause de la distance, peut-être, où ils se trouvaient de la capitale, il procède à leur égard autrement qu'on ne l'avait fait dans Esdras chapitre 9.

      Frappai quelques-uns... et leur arrachai les cheveux, c'est-à-dire les fis frapper..., leur fis arracher... Cette dernière punition consistait en une manière violente de raser la tête : il y avait à la fois douleur et ignominie. On ne se contentait pas, dit ici Calmet, de raser la barbe ou de couper les cheveux ; on arrachait les poils et les cheveux avec violence. C'est ainsi qu'on en usait à Athènes envers les adultères. Le roi Artaxerxès, dont Néhémie était l'officier, changea la peine dont nous parlons en ordonnant qu'au lieu d'arracher les cheveux à ceux de ses généraux qui commettraient quelque faute, on les obligerait à quitter la tiare.

      Et les fis jurer. Comme la formule de serment est prononcée par Néhémie, il semble qu'il s'agisse d'une adjuration plutôt que d'un serment que Néhémie leur intimerait.

      Vous ne donnerez point : à l'avenir. Pour le mal déjà existant, il le laisse sur leur conscience.

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      Là où Salomon a succombé, pensez-vous pouvoir tenir bon ?

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      Néhémie fut plus sévère, malgré la haute position du coupable, envers un fils de souverain sacrificateur, Jojada, qui avait épousé une fille de Samballat, le grand ennemi de Néhémie (2.10,19 ; 4.4 ; 6.4). Il dut finir par le chasser d'auprès, littéralement : de dessus lui, le bannissant de la Judée. Il ne pouvait supporter une telle infidélité chez un des représentants les plus en vue du sacerdoce. Indépendamment de l'engagement récent 10.30, voir Lévitique 21.11.

      29

      Ils ont profané le sacerdoce. Ceci nous rappelle les reproches de Malachie 2.4-9.

      Josèphe (Antiquités, XI, 7, 2) raconte qu'un Manassé, frère du grand-prêtre Jaddua, épousa la fille du satrape Samballat, qui aurait été d'origine cuthéenne (2Rois 17.24), nommée Nicaso, qu'il fut exclu du sacerdoce par les principaux des Juifs à cause de ce mariage et éleva sur le mont Garizim un temple, où il organisa un culte avec l'aide de plusieurs sacrificateurs mécontents qui l'avaient suivi dans son exil. Josèphe n'aurait-il pas confondu Jaddua et Jojada, et ne serait-ce pas à la suite de cette erreur qu'il aurait placé sous Darius Codoman un trait qui est probablement celui-là même que raconte notre verset ? S'il en est ainsi, nous avons ici l'origine du culte samaritain.

      30

      Résumé de l'activité négative (purifiai) et positive (établis) de Néhémie. Sur le premier point, voir 9.2 ; 13.1,23 et suivants. Sur le second, voir 10.35-36 et suivants. Au reste les prémices sont mentionnées ici comme spécimen de toutes les offrandes légales dont la liste a déjà été donnée 10.32 et suivants.

      Conclusion

      Jésus, fils de Sirach, faisant, au chapitre 49 de son livre de l'Ecclésiastique, une rapide revue des hommes de Dieu les plus illustres de tous les temps, ne manque pas de mentionner Néhémie : Sa mémoire, dit-il au verset 15, subsistera toujours, parce qu'il a réparé les murailles abattues et qu'il a rétabli les portes et les barres et qu'il a relevé nos maisons. C'est bien là l'éloge que mérite en première ligne Néhémie, qui ne voyait en effet de salut pour Israël que dans une ville forte et capable de se défendre (11.1 et suivants ; 2.5,17). Josèphe va plus loin et lui attribue même d'avoir fait reconstruire à ses propres frais des maisons pour tous ceux de ses compatriotes qui voulurent s'établir à Jérusalem (Antiquités XI, 8), ce qui n'est pas improbable, de la part d'un homme qui avait racheté un certain nombre de ses compatriotes (5.8). Il y a un temps pour tout, dit l'Ecclésiaste, et entre autres pour bâtir (3.4). Néhémie a vécu dans un de ces temps : le peuple de Dieu était tout entier, avec son culte, ses antiques institutions, son avenir, ses prophètes, ses sacrificateurs, sa race royale, à Jérusalem, et Jérusalem ne pouvait subsister qu'à la condition d'être entourée d'une forte muraille. Plus tard, Zacharie le voyait de son œil prophétique et l'annonçait, comme pour avertir ses contemporains et Néhémie lui-même et les empêcher, eux et leurs descendants, de trop abonder dans leur sens, le temps viendrait où Jérusalem serait une ville ouverte, où cette muraille, élevée avec tant d'ardeur, devrait être abattue (Zacharie 2.4). Mais plus de quatre siècles allaient encore s'écouler jusque-là, et, en attendant, une sainte étroitesse pouvait seule sauver Israël. Sous ce rapport Néhémie mérite l'éloge que Paul décerne à David : à un moment donné, il a servi au conseil de Dieu (Actes 13.36).

      Au reste, la fidélité de Néhémie ne se manifesta point par une œuvre matérielle seulement. Cette muraille ne devait renfermer et protéger qu'un peuple attaché à la loi et au culte du vrai Dieu. Voilà ce que Néhémie a compris également, et, secondé par Esdras, le scribe versé dans la loi du Dieu des cieux (Esdras 7.12), il a énergiquement travaillé à vivifier la communauté. Elle était bien chétive, bien peu nombreuse à son gré ; il n'a cependant pas hésité à en éloigner impitoyablement tous les éléments indignes et réfractaires. Elle n'avait sa raison d'être que dans sa pureté. On peut dire que Néhémie a été le dernier réformateur d'Israël. Deux ordonnances mosaïques qui semblent n'être jamais devenues bien populaires, celle du sacrifice pour le péché et celle du sacrifice de réparation, (voir toutefois 2Rois 12.16), sont scrupuleusement remises en vigueur dans le temps qui nous occupe, l'une par Esdras (Esdras 8.35 ; 10.19), l'autre par Néhémie (Néhémie 10.33). La prophétie allait se taire jusqu'à l'aurore de la nouvelle alliance ; le résidu d'Israël allait être abandonné pour quatre cents ans à lui même et à la loi écrite. Une énergique impulsion dans le sens d'une absolue fidélité à Moïse pouvait seule le faire parvenir heureusement jusqu'au temps de Jean-Baptiste.

      Sur l'activité littéraire de Néhémie, voir notre Introduction aux livres prophétiques.

      Mais au moment même où Esdras et Néhémie s'efforçaient de remettre en honneur et d'appliquer au milieu de leur peuple la loi de Moïse, ils montrent à son égard une liberté étonnante. Au lieu du demi-sicle légal, ils décident de payer pour l'entretien du culte un tiers de sicle (10.32). Ils prennent des arrangements tout nouveaux en vue de procurer le bois nécessaire aux sacrifices (10.34). Et non seulement cela, mais ils acceptent et ne cherchent point, en restaurant le culte, à combler, comme il leur eût été facile de le faire, les lacunes qui s'étaient produites par suite du malheur des temps. Ainsi ils attendent patiemment l'Urim et le Thummin, qui leur permissent de consulter l'Eternel (7.65), et peut-être une arche qui les mît à même de célébrer de nouveau la plus solennelle de toutes les fêtes mosaïques (8.13, note). Ceci nous engage à poser deux questions : Si les prescriptions légales que nous attribuons à Moïse étaient, comme le pensent beaucoup de théologiens modernes, le fait de prophètes ou de scribes presque contemporains de la restauration d'Israël, tels qu'Ezéchiel ou Esdras, comment ces prescriptions ne seraient-elles pas plus en harmonie avec les circonstances où se trouvait alors le peuple de Dieu ? Et pourquoi n'aurait-on pas à toute force tenu à se conformer à ces ordonnances, du moment qu'on venait de les imaginer soi-même ? Par exemple, pourquoi légiférer sur l'arche, quand il n'y en a plus ? ou bien pourquoi n'en pas fabriquer une ?

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