Hébreux 11.1

LA FOI Ch. 11 à 13

Chapitre 11.

1 à 7 La foi, sa nature et ses effets, exemples des temps primitifs.

La foi a été la vie même de tous les hommes qui, dès ici-bas, furent en communication avec l'invisible.

L'auteur vient de citer la parole du prophète : "le juste vivra par la foi. ;" (Hébreux 10.38) il a ajouté : (Hébreux 10.39) "Pour nous, nous ne sommes point de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme." Pénétré de la puissance de la foi, il éprouve le besoin de montrer cette puissance à ses lecteurs par des exemples empruntés à l'histoire de leur peuple. Rien n'est plus persuasif que les faits. Il pourra paraître, au premier abord, que la foi des croyants de l'ancienne Alliance, dont l'auteur parle dans notre chapitre, n'est pas, comme celle des chrétiens dans le chapitre précèdent, (Hébreux 11.22,35-39) la foi qui justifie et sauve le pécheur, en lui appropriant les mérites du Sauveur.

Dans notre chapitre il s'agit plutôt d'une vue de l'âme qui, s'élevant au-dessus du présent, contemple l'invisible, s'en empare et y puise la force de tout sacrifier au sein des dangers et des souffrances. Sans doute, cette observation est fondée ; mais il ne faut pas perdre de vue que dans sa nature intime, dans son action sur le cœur de l'homme, la foi est la même chez les croyants des deux alliances : elle s'empare avec puissance de tout leur être, détermine leur volonté, pénètre leurs affections, décide de leur vie, les pousse à faire le sacrifice d'eux-mêmes. Il ne reste donc de différence que dans l'objet de leur foi. Mais, même à cet égard, il ne faut pas oublier que les révélations de Dieu à l'humanité forment, dès l'origine, un tout indissoluble.

Ainsi, dans chaque promesse, même temporelle, de Dieu à son peuple se trouvait en germe la grande promesse du salut ; chaque délivrance que ce peuple attendait par la foi était une prophétie de sa rédemption éternelle.

C'est ce que l'auteur va montrer par l'exemple d'Abraham, de Moïse, etc. ; c'est ainsi qu'il nous enseigne le vrai point de vue pour l'interprétation de l'Ancien Testament. Quelque diversité qu'il y ait dans les hommes de Dieu sous le rapport de la connaissance, selon le degré où les révélations divines étaient parvenues pour chacun d'eux, la foi, par laquelle ils se confiaient tout entiers en Dieu, était la même, en un sens. dans son objet. Cet objet, c'était toujours Dieu et sa grâce, plus ou moins complètement manifestés.

La foi n'est pas seulement ni avant tout une connaissance acquise ou reçue par révélation, mais une détermination de la volonté ; on peut donc, en certaines circonstances, posséder, avec une connaissance encore faible et obscure, le sentiment le plus profond, la confiance la plus inébranlable, et l'inverse.

Cependant, lorsque l'état moral de l'homme est sain, il y a toujours, entre la connaissance et la foi, action et réaction : chaque lumière nouvelle affermit la confiance, et chaque acte de foi rend plus lumineuse la connaissance de la vérité. Les exemples que l'auteur va rappeler le prouveront. Aussi la foi, même dans le sens que Paul donne à ce mot, la foi justifiante, étend-elle son action à toutes les circonstances de la vie du chrétien.

Quand cet apôtre déclare à l'homme soumis aux plus terribles épreuves que "toutes choses travaillent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu," il faut, pour être bien convaincu de cet étrange paradoxe, et pour "se glorifier dans les afflictions," une foi qui, dans cette application, n'est pas précisément la foi justifiante ; et pourtant ces deux genres de foi n'existent pas l'un sans l'autre.

Les objets de la foi chrétienne, les biens éternels, ne sont point encore présents, ils sont ce qu'on espère ; ils sont invisibles pour les sens, ou ce qu'on ne voit point. Or, ce qui fait la force du croyant et le rend capable de persévérer, (voir Hébreux 10.39, avec lequel notre verset est intimement lié) c'est qu'il est de la nature de la foi de rendre présent l'avenir et visible l'invisible.

Pour exprimer cette pensée, l'auteur se sert de deux termes qui sont souvent mal compris, surtout lorsqu'on cherche en eux une définition de la foi, au lieu d'y voir simplement l'indication de l'un de ses caractères, que l'auteur relève pour l'encouragement de ceux qui sont en danger de succomber dans le combat.

Le premier de ces mots (grec hypostase) signifie l'acte de placer dessous, puis une base ferme, un fondement ; rien n'empêcherait de traduire : "la foi est le fondement (en nous) des choses qu'on espère." Ce mot signifie encore la substance, l'essence, la réalité d'une chose, qui subsiste parce qu'elle est bien fondée.

Les anciens interprètes (les Pères, Bengel) se sont arrêtés à ce sens, qui se trouve dans un autre passage de notre épître où l'auteur emploie le même mot. (Hébreux 1.3) Il avait été adopté dans les précédentes éditions de ce Commentaire. On peut invoquer en sa faveur les considérations suivantes : la foi met le croyant en contact vivant et intime avec son objet, elle lui en donne l'expérience, la possession anticipée, elle fait que déjà il en jouit, elle lui en assure la plénitude ; sa foi est donc bien dès à présent la substance, la réalité de ce qu'il espère.

Chrysostome a pu dire : "La foi est une vue de ce qui est caché, et elle nous donne sur l'invisible la même certitude que nous avons pour les choses qui sont sous nos yeux. Ce dont la réalité ne paraît point encore, la foi nous en donne la substance ou plutôt la foi en est elle-même la substance. Ainsi la résurrection n'est pas encore présente, mais la foi fait que déjà elle existe dans notre âme."

C'est dans le même sens qu'il est dit du croyant qu'il "goûte les puissances du siècle à venir", (Hébreux 6.5) que celui qui croit "a la vie éternelle," qu'il "est passé de la mort à la vie." (Jean 5.24 ; 3.18,19 ; 8.51 ; 1Jean 3.14)

- Bien que les réflexions qui précèdent soient justes en elles-mêmes et qu'elles donnent à la définition de la foi une signification profonde, il est cependant plus probable que l'auteur a pris le terme qu'il emploie dans un sens subjectif, avec l'intention de caractériser les sentiments du croyant et non la nature de l'objet que saisit la foi.

Aussi, depuis Luther, le traduit-on le plus souvent par assurance, persuasion (Rilliet), ferme attente (Segond). Ce sens, que le mot a aussi chez des auteurs profanes, est le seul admissible dans Hébreux 3.14 ; et il se trouve confirmé, dans notre passage, par le second terme employé ; celui-ci, ajouté au premier sans particule de liaison, est destiné à en préciser la signification, en indiquant de quelle nature est cette assurance, et comment elle est née et entretenue.

Il doit se traduire par démonstration ; la plupart de nos versions le rendent par "conviction," mais le terme grec n'a pas ce sens ; il désigne proprement ce qui produit la conviction, une preuve, une démonstration.

Le verbe de même racine signifie dans le Nouveau Testament : créer une évidence morale. Il sert à exprimer l'action exercée par Jean-Baptiste sur Hérode, (Luc 3.19) ou l'effet produit par une assemblée chrétienne sur l'incrédule qui y entre. (1Corinthiens 14.24, note.) Il se lit dans les paroles de Jésus : "Qui de vous me convaincra de péché ?," (Jean 8.46) le Saint-Esprit "convaincra le monde de péché, de justice et de jugement." (Jean 16.8) On peut conclure de cet emploi du verbe, que le substantif démonstration, dans la pensée de l'auteur, désigne la foi comme le moyen de nous procurer une conviction morale, et non une certitude qui repose sur le témoignage des sens, ou sur l'évidence logique ou mathématique.

- Quant aux expressions qui désignent les objets de la foi : des choses (grec) qui sont espérées, des faits (grec) qui ne sont pas vus, on peut dire que la seconde précise aussi la nature des choses qu'on espère ; ce ne sont pas des choses visibles, des biens terrestres, mais les réalités célestes et éternelles. Ou bien, - et cette explication nous paraît préférable, - les deux termes désignent des objets différents : le premier : des choses qui sont espérées, se rapporte exclusivement aux biens à venir vers lesquels s'élance notre espérance ; le second : des faits qui ne sont pas vus, peut désigner des faits déjà actuels, mais invisibles, qu'embrasse notre conviction morale.


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      2 Corinthiens 4

      18 Ainsi nous regardons non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles.

      2 Corinthiens 5

      7 car nous marchons par la foi et non par la vue.
      17 Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.

      2 Corinthiens 9

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      2 Corinthiens 11

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      7 C'est par la foi que Noé, averti des événements que l'on ne voyait pas encore et rempli d'une crainte respectueuse, a construit une arche pour sauver sa famille. C'est par elle qu'il a condamné le monde et est devenu héritier de la justice qui s'obtient par la foi.
      13 C'est dans la foi qu'ils sont tous morts, sans avoir reçu les biens promis, mais ils les ont vus et salués de loin, et ils ont reconnu qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre.
      27 C'est par la foi qu'il a quitté l'Egypte sans craindre la colère du roi, car il s’est montré déterminé, comme s'il voyait celui qui est invisible.

      1 Pierre 1

      7 Ainsi, la valeur éprouvée de votre foi – beaucoup plus précieuse que l'or, qui est périssable et que l’on soumet pourtant à l’épreuve du feu – aura pour résultat la louange, la gloire et l'honneur lorsque Jésus-Christ apparaîtra.
      8 Vous l'aimez sans l'avoir vu, vous croyez en lui sans le voir encore et vous vous réjouissez d'une joie indescriptible et glorieuse

      2 Pierre 1

      1 De la part de Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, une foi du même prix que la nôtre :

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