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Hébreux 6.6

Ces redoutables paroles ont reçu diverses interprétations, dictées souvent par un intérêt dogmatique. L'on ne peut nier qu'au premier abord elles paraissent être en opposition avec d'autres enseignements de l'écriture. Elles ont été la principale cause pour laquelle l'Eglise d'Occident a longtemps refusé de recevoir l'épître aux Hébreux dans le canon, car elles étaient conformes aux vues plus strictes des Novatiens et des Montanistes, qui refusaient de réintégrer dans l'Eglise ceux qui avaient renié la foi chrétienne en temps de persécution.

Luther encore relève la contradiction qu'il y a entre cet enseignement, d'après lequel le pécheur peut perdre la grâce, et celui de saint Paul sur l'élection et sur l'assurance du salut. (Romains 8.28-39) Il se fonde principalement sur notre passage pour refuser à l'épître aux Hébreux une pleine autorité canonique.

Pour trouver le vrai sens de cette déclaration, il importe de se souvenir :

1° qu'elle est adressée à des chrétiens chancelants, dont la foi est ébranlée et le zèle refroidi, et qui sont en danger d'abandonner le christianisme ;

2° qu'il faut l'interpréter à la lumière de tout l'Evangile, car la vérité complète ressort pour nous de l'ensemble des Ecritures, jamais de telle ou telle déclaration prise isolément.

Ces paroles donnent lieu à deux questions : Est-il possible que des hommes qui ont éprouvé tout ce que supposent Hébreux 6.4,5 déchoient entièrement de la foi ? et pourquoi leur retour à Dieu par la repentance et la conversion est-il impossible ?

Pour répondre à ces questions, et d'abord à la première, il faut se faire une idée juste de ce qu'est l'assurance du salut, fondée sur la grâce de Dieu.

Nul n'obtient cette assurance, si ce n'est par une foi vivante en Jésus Christ, et par le témoignage du Saint-Esprit au dedans de lui. (Romains 8.16) Sa persévérance finale est dés lors pour lui un objet de foi, tout comme la grâce de Dieu en Jésus-Christ, sur laquelle elle repose. Cette foi implique, à chaque époque de son développement, aussi bien qu'au premier moment, une sincère repentance et la fidélité du cœur au Sauveur. Personne ne reçoit l'assurance de son élection comme une charte d'immunité, qui lui permette de vivre ensuite comme bon lui semble, et de se passer de la repentance et de la foi.

L'enfant de Dieu est élu "dans la sanctification de l'Esprit, pour l'obéissance et pour l'aspersion du sang de Jésus-Christ," qui le purifie de tout péché. (1Pierre 1.2) En un mot, son assurance est d'une nature morale : elle engage sa conscience, tous ses sentiments, tous ses rapports avec Dieu, elle laisse subsister toute sa responsabilité, et même elle rend cette responsabilité toujours plus grande. Cette assurance ne peut donc être conservée que de la manière même dont elle est née. Si je l'ai possédée hier sans illusion, ce souvenir ne peut me la garantir pour aujourd'hui ; elle doit m'être renouvelée par la même grâce de Dieu qui me l'a donnée, elle doit être maintenue vivante, par l'action de cette grâce, reçue dans une humble repentance et une foi véritable.

- Si l'on considère bien cette harmonie de l'action de Dieu et de l'action de l'homme dans l'œuvre du salut, (Philippiens 2.12,13, note) on comprendra qu'il en résulte deux conséquences en apparence contradictoires, mais également enseignées dans la Parole de Dieu, parce qu'elles se concilient fort bien dans la nature morale de l'homme : la première, c'est que le chrétien, fondé sur la grâce de son Dieu qui est fidèle pour le garder jusqu'à la fin et pour tout accomplir en lui (Jean 10.27-29 ; 1Thessaloniciens 5.23,24 ; comparez Philippiens 1.6), peut avoir la pleine et entière assurance de son salut, y trouver la paix, la joie, et en faire l'objet d'un chant de triomphe, dans lequel il défie tous ses ennemis spirituels, (Romains 8.28-39) la seconde, celle que l'auteur enseigne ici en termes clairs et terribles, c'est qu'il y a toujours pour l'homme sur la terre la possibilité de déchoir entièrement de la foi.

On fait passer les exigences d'un système avant les résultats d'une exégèse impartiale quand on prétend que ceux qui ont fait défection n'avaient pour toute assurance qu'une illusion, ou que Dieu leur avait accordé certaines grâces qui n'ont pu vaincre la dernière et secrète résistance de leur cœur.

Avoir été une fois éclairés de la lumière divine et tirés par elle de nos ténèbres naturelles, avoir goûté le don céleste de la grâce, avoir été faits participants du Saint-Esprit qui régénère les âmes, avoir goûté la bonne Parole de Dieu et par elle les puissances du siècle à venir, c'est-à-dire les influences de cette Parole et de cet Esprit qui nous donnent dès ici-bas un avant-goût et une expérience de la vie du ciel, ce sont là les traits principaux de la conversion, les signes auxquels une âme peut connaître qu'elle est en état de Grâce.

D'ailleurs l'auteur déclare que, s'il y a rechute, il ne reste plus de possibilité d'être encore renouvelé à la repentance ou à la conversion, ce qui suppose que la repentance, la conversion avaient eu déjà lieu.

Ceci touche à notre seconde question : pourquoi est-il impossible qu'ils soient renouvelés à la repentance (grec de les renouveler, de les ramener) ? Ici encore on a voulu adoucir les termes. On en a appelé à la parole de Jésus-Christ, qui déclare impossible que les riches entrent dans le royaume de Dieu, et qui explique sa pensée en ajoutant : Ce qui est impossible à l'homme est possible à Dieu. (Marc 10.25-27) Mais par la manière dont il motive son jugement, l'auteur lui donne une tout autre portée : ils crucifient de nouveau le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie, pour eux-mêmes, c'est-à-dire pour leur propre compte, ils renouvellent envers lui l'acte par lequel ses ennemis assouvissent leur haine ; d'autres traduisent le datif de l'original par : "à leur préjudice, pour leur malheur ;" d'autres encore, par : "autant qu'il est en eux, en leur pouvoir."

Ils sont d'autant plus coupables qu'on ne peut plus dire : "ils ne savent ce qu'ils font ;" car ils ont été éclairés. Et puisqu'ils ont eu part au Saint-Esprit, ils sont tombés dans le péché seul irrémissible, le péché contre le Saint-Esprit, auquel l'auteur fait évidemment allusion. Ce péché est mentionné pour la première fois dans un avertissement adressé par Jésus à des pharisiens qui l'accusaient de chasser les démons par le prince des démons. (Matthieu 12.32, note.)

Ces pharisiens n'étaient pas dans la même situation que les chrétiens visés par notre auteur. Ils n'avaient pas reçu les grâces dont ceux-ci avaient été comblés ; et cependant ils étaient en danger de commettre le péché irrémissible, parce qu'en accusant Jésus d'agir sous l'impulsion de Satan, ils résistaient au témoignage de leur conscience, qui rendait hommage à la sainteté du Sauveur.

La distinction que Jésus établit, à cette occasion, entre le blasphème contre l'Esprit et les autres sortes de blasphèmes, s'applique, à plus forte raison, aux hommes qui ont été faits participants de l'Esprit-Saint.

Blasphémer contre Dieu, c'est ce que peuvent faire en général ceux qui ne le connaissent point par sa Parole. Blasphémer le Fils peut être le péché de ceux qui le connaissent par ouï-dire, auxquels pourtant il est reste intérieurement étranger, qui n'ont eu en lui qu'une croyance historique.

Mais blasphémer le Saint-Esprit ne peut être que le crime de ceux à qui Dieu et le Sauveur se sont intérieurement révélés par le témoignage de l'Esprit-Saint. Ce péché, l'homme le commet avec une claire et pleine conscience de ce qu'il fait ; il est le fruit d'un endurcissement volontaire et progressif. Or, c'est là précisément ce qui rend impossibles la repentance et la conversion : toutes les grâces de Dieu ont été appliquées à ce pécheur, et il les a tournées en dissolution, de nouveaux moyens de salut, loin de le sauver, ne feraient que le rendre plus coupable ; l'impossibilité de son renouvellement est une impossibilité morale, comme l'assurance du fidèle est une assurance morale.

On a nié que l'auteur eût en vue ce péché irrémissible. Mais il y a dans notre épître un autre passage qui ne laisse pas de doute à cet égard ; c'est Hébreux 10.26-29. Que cette déchéance irrémédiable puisse se produire chez des âmes qui ont accepté le salut et sont nées à la vie chrétienne, c'est ce qui ressort de plus d'un enseignement de Jésus : le mauvais serviteur avait reçu un talent ; (Matthieu 25.15,30) les vierges folles avaient eu de l'huile dans leur lampe ; (Matthieu 25.1-12) le sarment, qui ne porte pas de fruit et qui est retranché, était pourtant un sarment du cep. (Jean 15.2,6)

- Maintenant l'auteur veut-il dire, ou seulement insinuer, qu'un seul de ses lecteurs soit dans un tel état de rechute ? Bien au contraire, il déclare positivement que son opinion est tout opposée (Hébreux 6.9-11) et qu'il leur a retracé cette terrible possibilité afin que chacun d'eux montre le même zèle pour la pleine certitude de l'espérance jusqu'à la fin. Là reparaît l'harmonie au sein de la contradiction apparente signalée plus haut.

- Pour répondre aux besoins divers des âmes, les deux faces de notre condition terrestre doivent nous être également présentées. Nous avons un abîme à traverser pour parvenir sur la rive escarpée du salut éternel ; la grâce de Dieu a jeté un pont sur cet abîme. Engagé sur l'étroit passage, je pourrais être saisi de crainte, de doute, de découragement : voici à ma droite une barrière, c'est l'assurance de la foi fondée sur la grâce éternelle de mon Dieu. Ou bien, je pourrais me laisser choir par une présomption orgueilleuse, une fausse sécurité, un relâchement charnel : voici à ma gauche une autre barrière, c'est l'avertissement solennel qui me montre la possibilité effrayante de me perdre.

Ainsi prémuni, l'enfant de Dieu ne se rejettera ni à droite ni à gauche, mais marchera droit vers le but, et il y parviendra pour donner toute gloire à la grâce de son Dieu.


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      10 Alors je déverserai sur la famille de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et *ils tourneront les regards vers moi, celui qu'ils ont transpercé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né.
      11 Ce jour-là, le deuil sera grand à Jérusalem, comme le deuil d'Hadad-Rimmon dans la vallée de Meguiddo.
      12 Le pays sera dans le deuil, chaque clan à part : le clan de la famille de David à part et les femmes à part, le clan de la famille de Nathan à part et les femmes à part,
      13 le clan de la famille de Lévi à part et les femmes à part, le clan de Shimeï à part et les femmes à part,
      14 et tous les autres clans chacun à part et leurs femmes à part.

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      26 Jésus les regarda et leur dit : « Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible. »

      Matthieu 23

      31 Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les descendants de ceux qui ont tué les prophètes.
      32 Portez donc à son comble la mesure de vos ancêtres !

      Matthieu 27

      38 Avec lui furent crucifiés deux brigands, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche.
      39 Les passants l'insultaient et secouaient la tête
      40 en disant : « Toi qui détruis le temple et qui le reconstruis en trois jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! »
      41 Les chefs des prêtres, avec les spécialistes de la loi et les anciens, se moquaient aussi de lui et disaient :
      42 « Il en a sauvé d'autres et il ne peut pas se sauver lui-même ! S'il est roi d'Israël, qu'il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui.
      43 Il s'est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime ! En effet, il a dit : ‘Je suis le Fils de Dieu.’ »
      44 Les brigands crucifiés avec lui l'insultaient eux aussi de la même manière.

      Marc 15

      29 Les passants l'insultaient et secouaient la tête en disant : « Hé ! toi qui détruis le temple et qui le reconstruis en trois jours,
      30 sauve-toi toi-même, descends de la croix ! »
      31 Les chefs des prêtres, avec les spécialistes de la loi, se moquaient aussi entre eux et disaient : « Il en a sauvé d'autres et il ne peut pas se sauver lui-même !
      32 Que le Messie, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ! » Ceux qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient aussi.

      Luc 11

      48 Vous rendez donc témoignage aux actes de vos ancêtres et vous les approuvez, car eux, ils ont tué les prophètes et vous, vous construisez [leurs tombeaux].

      Luc 23

      35 Le peuple se tenait là et regardait. Les magistrats eux-mêmes se moquaient de Jésus [avec eux] en disant : « Il en a sauvé d'autres ; qu'il se sauve lui-même, s'il est le Messie choisi par Dieu ! »
      36 Les soldats aussi se moquaient de lui ; ils s'approchaient pour lui présenter du vinaigre
      37 en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
      38 Il y avait au-dessus de lui cette inscription [écrite en grec, en latin et en hébreu] : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
      39 L'un des malfaiteurs crucifiés avec lui l'insultait en disant : « Si tu es le Messie, sauve-toi toi-même, et nous avec toi ! »

      2 Timothée 2

      25 Il doit corriger avec douceur les adversaires : peut-être Dieu leur donnera-t-il de changer d’attitude pour connaître la vérité.

      Hébreux 6

      4 En effet, ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté au don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit,
      6 et qui pourtant sont tombés, il est impossible de les amener une nouvelle fois à changer d’attitude, puisqu'ils crucifient de nouveau pour eux-mêmes le Fils de Dieu et le déshonorent publiquement.

      Hébreux 10

      29 Quelle peine bien plus sévère méritera-t-il donc, à votre avis, celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura jugé sans valeur le sang de l'alliance grâce auquel il a été déclaré saint et aura insulté l'Esprit de la grâce ?

      Hébreux 12

      2 Faisons-le en gardant les regards sur Jésus, qui fait naître la foi et la mène à la perfection. En échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix en méprisant la honte qui s’y attachait et il s’est assis à la droite du trône de Dieu.

      2 Pierre 2

      21 Il aurait mieux valu pour eux ne pas connaître la voie de la justice plutôt que de la connaître et de se détourner ensuite du saint commandement qui leur avait été donné.

      1 Jean 5

      16 Si quelqu'un voit son frère commettre un péché qui ne mène pas à la mort, qu'il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère ; je parle ici de ceux qui commettent un péché ne conduisant pas à la mort. Il y a un péché qui mène à la mort, et ce n'est pas pour ce péché-là que je dis de prier.

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