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Jérémie 3

    • 1

      La traduction littérale du premier mot de ce verset est : En disant. Quelues interprètes ont rattaché ce mot à la dernière phrase du chapitre 2 : L'Eternel a rejeté ceux... en disant. Nous pensons plutôt que Jérémie cite ici un point de droit, en le reproduisant exactement tel qu'il était formulé par les docteurs juifs, pour en faire ensuite l'application dans le sens spirituel. Le prophète fait allusion à la loi du divorce donnée Deutéronome 24.1-4.

      Tu reviendrais vers moi ! Ces mots ne signifient pas qu'Israël est trop corrompu pour se convertir, mais qu'il est trop coupable pour être reçu de nouveau en grâce. Le châtiment doit cette fois s'exécuter jusqu'au bout. Ce second sens est seul d'accord avec l'exemple tiré de la loi.

      2

      Les hauteurs nues : les théâtres de l'idolâtrie, choisis peut-être pour pouvoir mieux consulter les présages (Osée 4.13). Les images employées dans ce verset sont d'une crudité à peine traduisible dans notre langue. Les auteurs sacrés n'ont jamais redouté le mot propre, car ils savaient que toutes choses sont pures à celui qui est pur, et qu'il faut quelquefois choquer l'oreille pour atteindre la conscience. Encore ici l'idolâtrie est identifiée avec l'impureté.

      Tu les attendais sur les routes. De même qu'une prostituée ou le bédouin du désert attend le passant au bord du chemin, l'une pour séduire, l'autre pour piller, Israël avait établi des autels idolâtres à tous les coins de rue et à toutes les portes (2Rois 23.8 ; Ezéchiel 16.25). Seulement il ne faut pas presser la comparaison : Israël est à la fois la courtisane et le passant, le séducteur et le séduit.

      3

      3 à 5 Il y a en Canaan deux saisons des pluies, sans lesquelles la récolte est compromise, celle de l'automne, au moment des semailles, et celle du printemps, un peu avant la pleine maturité ; la privation de ces pluies passait pour un grand châtiment de Dieu. Comparez Deutéronome 11.14 ; 28.24 ; 1Rois 17.1-24 ; Jérémie 14.1-22 ; 15.2-3. Le moment où parlait Jérémie, relativement tranquille au point de vue politique, était signalé par les fléaux de la nature, la sécheresse en particulier (5.24-25), qui rendaient la jactance du peuple (2.35) doublement coupable. Les châtiments divins, aussi bien que les réformes commencées par le pieux roi Josias, ne faisaient qu'amener sur les lèvres de ces infidèles des formules mensongères de piété et d'espérance (versets 4 et 5).

      6

      3.6-6.30 Appels Ă  la conversion.

      Le commencement de ce morceau est marqué dans le texte par le titre, 3.6, et la fin, par le titre du morceau suivant, 7.1. Il comprend une série d'allocutions du temps du roi Josias, qui annoncent au peuple de Juda les châtiments terribles qui vont le frapper et qu'une conversion sincère pourrait seule détourner. Le prophète compare d'abord la conduite de Juda à celle du peuple des dix-tribus, déjà frappé par la justice de Dieu, et il annonce le relèvement final de tous les deux (3.6-4.2). Puis il déclare plus expressément que Juda doit être frappé d'une destruction à laquelle n'échappera qu'une faible partie du peuple (4.3-6.30).

      3.6-4.2 Juda la perfide et Israël l'infidèle.

      • Juda est plus coupable encore qu'IsraĂ«l, versets 6 Ă  10
      • Il y a au point de vue de la justice encore moins de chances de relèvement pour lui que pour IsraĂ«l, versets 11 Ă  17
      • IsraĂ«l et Juda reviendront un jour Ă  JĂ©rusalem, et confesseront leurs pĂ©chĂ©s, versets 18 Ă  25
      • Ă  la conversion d'IsraĂ«l s'ajoutera celle des paĂŻens eux-mĂŞmes, 4.1-2.

      6 et 7 Les deux épithètes, l'infidèle et la perfide, s'attachent à Israël et à Juda comme des surnoms ; c'est ce que nous avons cherché à rendre dans la traduction. Ces deux fractions du peuple de Dieu sont comparées à deux sœurs mariées qui ont manqué à leurs devoirs chacune à sa manière.

      Infidèle : littéralement : celle qui s'est détournée ; elle a déserté le domicile conjugal.

      7

      Perfide : elle est restée dans sa demeure, mais pour couvrir mieux son parjure. Juda avait conservé en effet le sanctuaire, les prêtres et tout l'appareil du culte de Jéhova. De plus, la dynastie de David s'était constamment maintenue à Jérusalem. Si donc Israël avait pu pécher par entraînement ou par ignorance, Juda avait volontairement trahi la foi jurée (Esaïe 48.8). L'intention du prophète n'est pas ici de censurer Israël, qui depuis longtemps n'existe plus comme peuple, mais de montrer combien la culpabilité de Juda est aggravée par l'exemple du châtiment d'Israël déjà consommé sous ses yeux : Juda la perfide l'a vu. Les expressions de ce morceau : as-tu vu ? (verset 6), je disais (verset 7), j'ai vu (verset 8), qu'on les rapporte au prophète ou à Dieu, marquent que Jéhova et son prophète sont les spectateurs indignés de la conduite d'Israël. Dieu regarde agir sa créature pendant un temps fixé par lui ; cela prouve qu'elle est libre dans certaines limites déterminées, et non pas que Dieu ne se soucie pas de l'homme.

      8

      Par la répudiation d'Israël, le prophète entend la ruine de Samarie et la déportation des dix-tribus en Assyrie, qui avaient eu lieu 90 ans auparavant.

      9

      Par la clameur de ses prostitutions ; M. Segond : par sa criante impudicité. Nous avons traduit littéralement l'hébreu mikkol, qui nous parait rendre une impression personnelle du prophète : celle des clameurs et du tumulte des fêtes idolâtres qui avaient si souvent frappé ses oreilles. Voir notre traduction du verset 23 qui, si elle est la vraie, confirme cette interprétation.

      10

      Avec mensonge : allusion aux réformes entreprises alors par Josias, qui, étant plutôt imposées à la nation qu'acceptées par elle, demeurèrent tout extérieures et stériles.

      11

      On est tenté de voir ici une hyperbole inspirée par le fait que les méchants qu'on a sous les yeux paraissent toujours les pires de tous. Mais Ezéchiel tient le même langage Ezéchiel 16.51 ; 23.11 ; et ce que nous avons dit tout à l'heure de la perfidie de Juda nous permet de prendre ces mots à la lettre.

      12

      Du côté du nord : trait touchant ; c'était le côté vers lequel s'étaient dirigés les captifs des dix tribus (les contrées de l'Assyrie et de la Médie ; 2Rois 17.6).

      Reviens : reviens à la fois en Canaan et à ton Dieu. Cette invitation adressée au peuple des dix-tribus, et qui est répétée à la seconde personne du pluriel versets 14 et 22, paraît d'autant plus surprenante qu'aucun fait historique ne semble y correspondre. Mais les captifs des dix-tribus demeuraient au bénéfice des promesses faites aux pères ; car les dons et la vocation de Dieu sont sans repentance. Dans la dix-huitième année de Josias, les descendants des dix tribus restés dans le pays participèrent à la grande fête de Pâques célébrée à Jérusalem (2Chroniques 34.33 ; 35.18). Le morceau qui nous occupe ayant été composé vers cette époque, il est vraisemblable que l'auteur prend occasion de ce fait pour promettre la restauration future à cette partie la plus déshéritée du peuple de Dieu. Plus tard, des captifs des dix tribus se joignirent, comme le raconte Josèphe, aux restes de Juda qui rentrèrent en Canaan. Comparez 1Chroniques 9.3. Les faits racontés Luc 2.36 et Matthieu 4.13 (comparez Esaïe 8.23) rentrent également dans l'accomplissement de notre prophétie.

      13

      Mais le retour de l'exil pour les uns, comme la faveur d'y échapper pour les autres, sont soumis à une condition : le retour vers Dieu et la confession sincère des fautes commises ; comparez Psaumes 32.5.

      14

      Je suis votre maître, littéralement : votre Baal ; ce mot, signifiant maître, désigne ici Dieu à la fois comme propriétaire et comme époux.

      Un d'une ville et deux d'une famille. Cette expression paraît singulière, puisque chez nous une ville, comprend en général plus d'individus qu'une famille ; mais chez les Hébreux la famille ou branche (mischpacha) était la principale subdivision de la tribu, et chaque tribu n'en comptait guère que trois ou quatre (voir par exemple Exode 6.14). Jérémie n'annonce pas une restauration en masse du peuple des dix-tribus ; quelques uns seulement se convertiront. Il n'y aura pas non plus de restauration politique du royaume des dix tribus, dont l'existence même avait toujours été une anomalie dans la théocratie israélite. Sion redeviendra, comme du temps de David, la capitale unique du royaume de Dieu.

      Personne ne sera oublié : précieuse promesse pour les petits !

      15

      Des pasteurs selon mon cœur (comme David, 1Samuel 13.14), non plus selon le cœur du peuple (Osée 8.4). Une des plus grandes marques de la faveur divine pour un peuple et un pays, ce sont de bons chefs (Esaïe 1.26 ; 60.17) ; cet avantage avait constamment été refusé au royaume d'Ephraïm. Le prophète n'annonce pas encore le roi unique qui sera le Messie ; il le fera plus tard (23.5 ; 30.9).

      16

      Quand vous aurez multiplié et fructifié. Ces deux expressions se trouvent déjà Genèse 1.28. L'accroissement de la nation est un signe de la faveur d'en-haut. La même promesse avait déjà été faite au peuple de Dieu : Deutéronome 28.3-4 ; 30.9 ; Esaïe 27.6 ; Osée 2.1 ; elle fut répétée plus tard : Jérémie 31.27 ; Ezéchiel 36.37.

      En ces jours-là : expression très générale dans le langage de l'Ecriture et qui peut comprendre de longues périodes ; elle désigne ici le temps de la nouvelle alliance.

      L'oracle contenu dans ce verset marque une des cimes de la révélation de l'Ancien Testament, et prépare les grandes prophéties des chapitres 31 et 33. Michée (chapitre 4) et Esaïe (chapitre 2) avaient déjà annoncé que Sion serait la capitale du royaume de Dieu, et que toutes les nations s'y rencontreraient pour s'instruire dans la loi de l'Eternel ; mais ils n'avaient pas encore annoncé aussi clairement que le fait Jérémie dans notre texte, l'abolition des anciennes formes religieuses et du sanctuaire extérieur de la théocratie. L'arche de l'alliance elle-même, qui était considérée comme le marche-pied de Dieu (1Chroniques 28.2 ; Psaumes 99.5 ; 132.7), et qui, depuis les temps les plus anciens (1Samuel 4.4), avait si souvent servi de prétexte à l'orgueil national d'Israël, cet antique palladium du peuple théocratique aura disparu et ne sera plus remplacé. Cela s'est accompli à partir du retour de la captivité et de la construction du second temple, dont le Lieu très saint resta vide ; et cependant la gloire de cette seconde maison devait être plus grande que celle de la première (Aggée 2.9). L'arche n'était donc en réalité qu'un symbole provisoire de la présence et de la grâce de Dieu. Quelques interprètes (M. Reuss) ont conclu de notre texte qu'au moment où Jérémie écrivait, l'arche n'existait plus ; cette opinion est réfutée par 2Chroniques 35.3.

      17

      C'est la ville tout entière qui sera ce qu'était l'arche, le marchepied de Dieu. Comparez Esaïe 60.11-14 ; Apocalypse 21.1-22.21. En même temps que la vérité religieuse sera ainsi dégagée des anciennes formes, elle se répandra au-delà de son ancien domaine en Canaan. L'universalité de la religion nouvelle sera la conséquence de sa spiritualité. Mais la gloire de Jérusalem sera toute d'ordre moral. Les païens n'y viendront que pour y être sanctifiés.

      Ce tableau surpasse les plus nobles conceptions auxquelles aurait pu s'élever le génie de l'homme.

      18

      Elles viendront ensemble du pays du nord. La réunion d'Israël et de Juda, après le retour de la captivité, est prédite de même Esaïe 11.13 ; Ezéchiel 37.16,19.

      19

      On se demande pour quel motif le prophète ramène au milieu de ces perspectives glorieuses les anciens souvenirs, pour en tirer de nouveau le reproche d'ingratitude à l'adresse de son peuple. Son but est sans doute de préparer la confession que le peuple va faire de ses fautes (verset 21) comme pour ratifier lui-même le jugement de Dieu sur sa conduite.

      Où te placerai-je parmi mes fils ? Ces mots peuvent s'entendre de différentes manières. Nous pensons que le prophète se reporte au temps où Dieu décréta l'établissement du peuple en Canaan ; il représente Dieu se demandant à lui-même quelle place il va donner sur la terre à ce peuple privilégié. Sur les avantages du pays de Canaan, voir Ezéchiel 20.6.

      Parmi mes fils, littéralement : parmi les fils ; c'est-à-dire parmi les autres nations. Nous l'avons déjà rappelé : Israël n'était pas fils unique ; il avait pour frères cadets les autres peuples.

      Vous m'appellerez : mon père : ce qu'ils disaient alors aux idoles (2.27), et même à Jéhova, mais sans bonne foi et sans amour (3.4).

      21

      Aux cris joyeux que poussait le peuple dans ses fêtes idolâtres sur les hauteurs (verset 9) succèdent les gémissements d'Israël repentant. Même mot en hébreu que verset 9 (mikkol).

      22

      Un dialogue s'engage entre le peuple repentant et son Dieu qui l'appelle à lui. Le peuple réfléchit tardivement, mais pas trop tard. Comparez Zacharie 12.10-14.

      L'Eternel répond à ces premières avances d'Israël : Je guérirai vos infidélités ; cela ne signifie pas : je ferai disparaître les conséquences de vos défections (Reuss), mais plutôt : je vous guérirai de ces infidélités elles-mêmes. Le peuple reprend dans ce verset même : Voici, nous venons à toi, etc., et continue au suivant.

      23

      M. Reuss déclare le texte corrompu et impossible à restituer. Plusieurs interprétations, qu'il est inutile de mentionner, en ont été données. Il nous parait qu'il faut donner à hamon le sens de tumulte. Il s'agit du tumulte des fêtes idolâtres qui se célébraient sur les hauts-lieux. L'expression : des montagnes, est le qualificatif de tumulte. Le tumulte des montagnes, pour : le tumulte des fêtes célébrées sur les montagnes. La traduction qui résulte de cette construction parait suffisamment claire.

      24

      L'infamie. Le mot hébreu boscheth est le terme technique pour désigner et flétrir l'idole, Baal tout spécialement. On applique ordinairement ce verset aux dévastations que l'idolâtrie avait attirées sur le pays par l'effet des jugements de Dieu. Nous croyons qu'il s'agit plutôt des victimes animales et humaines offertes par les Israélites sur les autels des faux dieux : leurs troupeaux et même leurs enfants. On objecte que les brebis et les bœufs étaient offerts aussi sur les autels de Jéhova ; oui, mais non pas les fils et les filles ; et dans tous les cas, les sacrifices faits au vrai Dieu ne l'étaient pas en pure perte.

      25

      Couchons-nous : acte moral et volontaire. Le prophète ne parle pas d'une dispensation de la justice divine envers les coupables, mais de l'humiliation à laquelle ils se condamnent eux-mêmes et s'invitent mutuellement. On dirait en français : s'ensevelir dans sa honte. Ils se jugent eux-mêmes afin d'échapper au jugement de Dieu.

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