L’apôtre ne dit pas dans ce texte qu’il a déjà
remporté « le prix » (parvenu à son but spirituel), ni qu’il
ressemble parfaitement à son Sauveur. Il oublie tout ce qui est
derrière lui, afin de ne pas se contenter des œuvres qu’il a
déjà effectuées, ni des grâces dont il a pu bénéficier.Paul portait son regard en avant, « courant vers le but »,
montrant une grande vigilance à essayer de devenir de plus en
plus semblable à Christ.
Celui qui s’élance dans une course ne doit jamais s'arrêter
avant la fin, il doit être aussi rapide que possible ; ceux qui
placent leur espérance dans le « céleste », doivent concentrer
leur énergie pour atteindre ce but, animés de saints désirs, et
d’une grande constance dans leurs efforts.
La vie éternelle est un don de Dieu, par l’intermédiaire de
Jésus-Christ ; Le Seigneur nous tend Sa main pour nous aider à
l’obtenir, car Il est le seul qui puisse nous la procurer. Le
ciel ne pourra constituer notre demeure que si Christ est notre
« Chemin ». Les véritables croyants, dans la poursuite de cette
assurance spirituelle et de la Gloire de Christ, chercheront
vraiment à essayer de ressembler à Ses souffrances et à Sa mort,
en mourant au péché et en crucifiant la chair, avec ses vaines
affections et ses convoitises.
Dans cette « course » spirituelle, les chrétiens véritables
disposent d’une force particulière, mais tous sont capables de
discerner le « but », même partiellement. Pour les croyants,
Christ est tout en tout, ils dirigent les désirs de leur cœur
vers un autre monde, le spirituel. S'ils disposent tous
d’aptitudes particulières, et ne sont pas toujours du même avis,
quant à certains détails, ils ne doivent pas se juger
mutuellement, puisqu'ils se réunissent ici-bas au Nom de Christ,
espérant Le rencontrer bientôt face à face dans le ciel !
Que les enfants de Dieu soient d’accord sur tous les grands
sujets spirituels, mais qu'ils attendent davantage de lumière
céleste pour les points secondaires sur lesquels ils pourraient
éventuellement ne pas être en harmonie.
Les ennemis de la croix de Christ n'ont à l'esprit que leurs
appétits sensuels. L’iniquité est la honte du pécheur, surtout
quand il s'en glorifie. Le chemin de ceux qui ne pensent qu’aux
attraits de ce monde, peut paraître agréable, mais la mort et
l'enfer en sont la fin ! Si nous choisissons d’emprunter leur
chemin, nous partagerons leur fin... La vie d'un chrétien est
dans le ciel, où se trouvent son Chef et sa « maison », où il
espère se rendre bientôt ; il place ses affections dans ce qui
est céleste, et l’état de son cœur guidera son comportement.
Une certaine gloire est réservée pour les corps des saints, dans
laquelle ils paraîtront, lors de la résurrection. Leur corps
sera alors glorieux ; ils seront non seulement ramenés à la vie,
mais ils disposeront d’un immense privilège céleste. De quel
pouvoir le Seigneur dispose t-il pour opérer un tel changement !
Puissions-nous être prêts, lors de la venue de notre Juge !
Notre corps périssable sera alors transformé, par Son pouvoir
Tout-puissant ; appliquons-nous chaque jour à ressembler à
Christ, dans Sa sainteté, afin qu’Il nous délivre de nos
ennemis ; employons-nous, corps et âme, à être des instruments
de justice, à Son service !
Pour cela, Jésus qui a pénétré la plaie morale de cet homme, découvert son idole, les grands biens qu'il possédait, (verset 22) le met en demeure d'en faire le sacrifice sans condition : il apprendra ainsi à se connaître. Il ne faut voir dans les paroles de Jésus ni l'intention d'éprouver seulement le jeune homme riche, car le sacrifice lui est réellement demandé ; ni l'énoncé d'un principe général d'après lequel tous les chrétiens devraient nécessairement se dépouiller de tous leurs biens, ni un "conseil évangélique de perfection," selon l'idée catholique.
C'est un ordre que Jésus adresse à ce riche en l'appelant à le suivre, et par lequel il enseigne à tous ses disciples qu'ils doivent vivre dans un renoncement du cœur qui leur permette de tout sacrifier quand Dieu le demandera.
Jésus ajoute d'ailleurs à cet ordre rigoureux une invitation qui, bien comprise et acceptée, lui aurait tout rendu facile et compensé au centuple son sacrifice : viens et suis-moi. Et il lui fait entrevoir un trésor dans le ciel, qui embrasse toutes les richesses de la vie éternelle, (comparez Matthieu 5.12 ; 6.20) non comme récompense de son sacrifice, qui, sans amour, ne lui aurait servi de rien, (1Corinthiens 13.3) mais comme le bonheur suprême pour son cœur régénéré.