TopFormation Les 7 miracles

EsaĂŻe 38

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      En ces jours-là. Ces mots sont destinés à relier ce récit au précédent. Mais nous avons fait voir (36.1, note) que l'événement ici rapporté eut lieu, non à l'époque de l'invasion. assyrienne, mais beaucoup plus tôt, dans la 14ième année du règne d'Ezéchias (711 avant J.C).

      Donne tes ordres... : Déclare tes dernières volontés. L'issue mortelle de la maladie est annoncée sans restriction ; mais l'accomplissement de la parole divine peut être modifié par la conduite de l'homme (Jérémie 18.7-10, comparez la prophétie non accomplie de Jonas contre Ninive).

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      Ezéchias s'était distingué par son zèle pour le service de Dieu et sa sévérité contre l'idolâtrie ; voir le témoignage qui lui est rendu 2Rois 18.3-7. Ce qu'il relève ici, c'est sa sincérité, sa droiture, dont il a conscience. David tient dans plusieurs psaumes un langage semblable. Les hommes de Dieu dans l'Ancien Testament, saisissant le péché moins profondément que ceux du Nouveau, en appellent souvent à leur fidélité à la loi de Dieu. Il est à remarquer que le droit dont ils se prévalent, résultant des promesses qui assurent à cette fidélité relative la bénédiction divine, est un droit créé en leur faveur par la grâce elle-même. Ezéchias semble vouloir rappeler à Dieu la promesse faite à Salomon 1Rois 9.4-5. Il était alors dans la force de l'âge (39 ans), mais sans héritier ; car Manassé, son fils et successeur (qui n'était âgé que de douze ans à son avènement au trône), n'était pas encore né (2Rois 21.1). Allait-il donc mourir sans postérité, lui qui avait marché, comme nul autre, sur les traces de son aïeul David ? On comprend ses larmes.

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      Le récit du livre des Rois, plus développé que le nôtre, fait ressortir la promptitude de l'exaucement (comparez 65.24).

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      Le texte des Rois ajoute, après le mot voici : Je vais te guérir ; dans trois jours tu monteras à la maison de l'Eternel. Ces mots expliquent la question d'Ezéchias au verset 22.

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      Comparez 31.5 ; 37.35. Alors déjà (en 714) cette promesse avait sa valeur ; car dès 722 Samarie avait été prise par Sargon ; les dix tribus étaient en captivité, et toute l'Asie occidentale tremblait devant les Assyriens Esaïe lui-même avait maintes foi, annoncé à Juda le jugement terrible qu'il aurait à subir par eux (par exemple 7.17-20 ; 8.7-8).

      7

      Entre les versets 6 et 7 doivent se placer les détails qu'omet ici le rédacteur de notre texte et que l'on retrouve versets 21 et 22.

      Le signe : le gage de l'accomplissement de la promesse. D'après le récit plus détaillé des Rois, c'est Ezéchias lui-même qui, éprouvant le besoin d'affermir sa foi, demande le signe. Dieu l'accorde. Parce qu'il distingue entre la foi faible et l'incrédulité. Comparez 7.11-12, notes.

      8

      Dans le livre des Rois, Esaïe laisse Ezéchias décider si l'ombre doit reculer ou avancer, et avant d'accomplir le miracle, il crie à Dieu.

      Sur les degrés d'Achaz. Il s'agit évidemment d'un cadran solaire ; cet instrument était d'invention babylonienne, ainsi que, au dire d'Hérodote, la division du jour en 12 heures. On peut supposer que ce cadran avait été établi par Achaz dans la cour du palais, et qu'il consistait en un obélisque dressé au centre d'une plateforme à laquelle on parvenait par des degrés. Le matin, l'ombre remontait les degrés en se retirant de l'ouest à l'est ; l'après-midi, elle s'allongeait en redescendant vers l'est. La terrasse avait sans doute douze degrés correspondant chacun à une demi-heure. Le miracle doit avoir eu lieu le soir, lorsque l'ombre était près d'atteindre le bas des degrés qui mesuraient la seconde partie du jour ; Esaïe la fit remonter jusqu'au point où elle était à midi. Ce signe de la volonté toute-puissante de Dieu était en même temps un admirable symbole du prolongement de la vie d'Ezéchias, qui un moment semblait toucher à son terme et recouvrait tout à coup la vigueur de l'âge mûr.

      Et le soleil recula. Le texte des Rois, d'accord sans doute avec le document primitif, dit simplement que l'ombre recula. Cette dernière expression est évidemment la plus exacte ; car il n'est pas admissible que la marche du soleil lui-même ait été modifiée. Mais par une cause quelconque (un phénomène de réfraction des rayons solaires, par exemple) l'impression voulue a pu être produite sur les yeux des spectateurs. Ce fait demeure d'ailleurs environné pour nous de mystère ; on a voulu se servir, pour l'expliquer, d'une éclipse de soleil qui eut lieu en l'an 743 ; mais ce moyen est insuffisant, ainsi que tous ceux qui ont été essayés jusqu'ici.

      9

      9 à 20 Le cantique d'Ezéchias ne se trouve pas dans le livre des Rois. Le rédacteur du morceau Esaïe chapitres 36 à 39 l'a tiré soit de la source qu'il emploie en commun avec les Rois, soit d'une source particulière. L'authenticité n'en est du reste pas contestée. Ce chant est d'une composition très-étudiée ; l'auteur a emprunté au livre de Job un grand nombre d'expressions et d'images. Ce trait convient à un prince tel qu'Ezéchias. On sait qu'il avait remis en vigueur l'usage liturgique des psaumes de David et d'Asaph et s'était occupé de recueillir les produits de l'ancienne littérature ; c'est dans ce dernier but qu'il avait institué une commission de savants, les hommes d'Ezéchias (2Chroniques 29.30 ; Proverbes 25.1).

      Le cantique se compose de quatre strophes : les deux premières décrivent les sentiments du roi pendant sa maladie (versets 10 à 14) ; les deux dernières expriment sa vive reconnaissance envers Dieu pour sa guérison (versets 15 à 20).

      10

      10 à 14 Les angoisses et les souffrances d'Ezéchias malade.

      Dans la paix de mes jours. C'était une époque de tranquillité extérieure. Il n'aurait pu parler ainsi, si la maladie l'avait frappé, comme on l'a quelquefois supposé, pendant l'invasion assyrienne.

      Les portes du sépulcre. Comparez Job 38.17 ; Esaïe 5.14, note.

      11

      L'Eternel, l'Eternel : en hébreu Jah, Jah ; voir 26.4, note. On voit l'Eternel sur la terre, car il s'y manifeste par ses œuvres et ses révélations ; mais il ne se révèle pas ainsi aux habitants du schéol (comparez verset 18).

      Je ne verrai plus les hommes. Les trépassés ne sont plus que des ombres impuissantes. Comparez 14.9-10 ; Ecclésiaste 9.5-10.

      12

      Ezéchias compare son corps à une tente de nomades qu'on n'habite qu'en passant ; la mort est le moment où cette demeure est brusquement enlevée. Même image 2Corinthiens 5.1 et suivants ; comparez Job 4.19 ; Ecclésiaste 12.5-9.

      Puis il compare sa vie à une toile que l'on tisse (même image Job 8.6) ; quand elle est achevée, on coupe les fils. Il dit : J'ai tissé..., car c'est lui-même qui a dirigé sa vie et son activité ; puis : Il (Dieu) me retranche..., car c'est Dieu qui détermine le moment où le fil de sa vie doit être coupé.

      13

      Le lion qui broie les os est l'image de la souffrance la plus cruelle. comparez Job 10.16.

      14

      Le cri de l'hirondelle et de la colombe est semblable à une note plaintive (au dire des anciens) ; celui de la grue est un son dur et rauque. Ezéchias poussait tantôt de faibles gémissements, tantôt des cris perçants.

      On me fait violence... comme le créancier au débiteur qu'il poursuit.

      Mon garant : ma caution (Job 17.3).

      15

      15 à 20 Dieu lui avait promis son secours ; il l'a délivré, il le délivrera encore ; la vie qu'il lui a rendue sera consacrée à le louer.

      Que dirai-je ? Il cherche des paroles pour exprimer sa reconnaissance. comparez 2Samuel 7.20.

      Je me joindrai au cortège sacré. D'autres traduisent : Je marcherai humblement. Le sens que nous avons adopté nous paraît le plus probable ; comparez le verset 20 et le Psaumes 42.5, où le même verbe est employé en parlant des processions dans les fêtes sacrées. Ezéchias témoignera sa gratitude en prenant part aux joyeux cortèges qui montent à la maison de l'Eternel (comparez 30.29 ; Psaumes 43.4). Sa vie sera désormais comme une recherche continuelle de la présence de Dieu.

      L'amertume... : le péril et la perplexité dont il vient d'être tiré.

      16

      C'est en cela qu'est la vie... Ezéchias a trouvé la vie, la vie de son esprit, c'est-à-dire de sa personne, en ce qu'elle a de plus intime, dans les expériences qu'il vient de faire de la toute-puissance et de la fidélité de son Dieu (Deutéronome 8.3).

      Tu me fortifieras... Convalescent, il attend de Dieu le rétablissement complet de ses forces.

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      Cette grande amertume (verset 15) n'a pas été pour son malheur, mais pour son salut. Elle a fait qu'il s'est adressé à l'amour divin, qui l'a exaucé ; et cette délivrance est pour lui la preuve que l'Eternel lui a pardonné tous ses péchés (33.21).

      Tu as jeté... derrière ton dos. Dieu les a jetés derrière son dos, de manière à ne les revoir jamais ; images analogues Psaumes 51.11 ; Michée 7.19. Remarquez ce contraste : lorsqu'il implorait sa grâce, Ezéchias insistait sur la droiture de ses intentions ; maintenant que miséricorde lui a été faite, il parle de tous ses péchés. La bonté de Dieu l'a conduit à un sentiment plus profond de ses manquements.

      18

      Car : l'Eternel avait comme un intérêt à le sauver : les morts ne louent pas Dieu.

      Le séjour des morts, la mort... pour dire : les habitants du séjour..., les morts. Leur existence est dépeinte ici comme dénuée de toute activité personnelle et de toute joie ; ils ne peuvent ni se souvenir des bienfaits passés de Dieu, ni en attendre de nouveaux ; leur séjour est le pays du silence et de l'oubli (Job 14.10 ; Psaumes 6.6 ; 88.11-13 ; 115.17 ; Ecclésiaste 9.5-6,10). Ezéchias, comme l'Ancien Testament en général, ne voit dans la mort que le dépouillement des biens dont on jouit ici-bas. Pour le fidèle israélite le théâtre de l'œuvre de Dieu est uniquement la terre ; on ne travaille à sa gloire que dans ce milieu de ses révélations. La vie éternelle n'a été pleinement révélée que par Jésus-Christ. L'œuvre rédemptrice qu'il a accomplie a transformé pour l'homme la mort aussi bien que la vie ; comparez Romains 14. 8-9.

      19

      Le père fera connaître aux fils... comparez Psaumes 88.3-4 ; Genèse 18.19. Ce père qui instruit ses enfants dans la connaissance du Dieu révélé à Israël, c'est là le vivant qui loue l'Eternel.

      20

      Nous : moi et les miens.

      Ferons résonner : pour accompagner les cantiques de louange.

      21

      21 et 22 Ces deux versets ont été ajoutés ici par un copiste ; l'adjonction est ancienne, car on la trouve déjà dans la traduction des LXX (environ deux siècles avant J.C). C'est une nouvelle preuve des remaniements qu'a subis notre texte ; voir 36.1, note.

      L'application d'un emplâtre de figues est le moyen naturel pour faire mûrir l'abcès et hâter la guérison (on peut supposer qu'il s'agit d'un anthrax ou charbon). La puissance divine, sans se lier à la nature, opère souvent par son moyen (voyez, par exemple, la guérison de Naaman par l'eau du Jourdain, 2Rois 5.1-27).

      22

      Je monterai... Monter à la maison de Dieu implique naturellement la guérison. La question d'Ezéchias suppose le récit tel que le donne le livre des Rois (voir verset 5, note).

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