Les miracles accomplis par Élisée étaient vraiment des
actes de charité. Il en était ainsi pour ceux que Christ a
faits ici-bas : ils étaient non seulement merveilleux, mais
aussi d'une grande utilité envers ceux auxquels ils étaient
destinés.La bonté du Seigneur est magnifiée par Sa puissance !
Élisée fut très attentif à la plainte de cette pauvre veuve.
Ceux qui laissent à leur famille la charge de lourdes dettes,
ne soupçonnent pas les ennuis que cela cause. Il est du devoir
de tous ceux qui professent suivre le Seigneur, bien qu'ils Lui
fassent confiance pour leur pain quotidien, de ne pas Le tenter
par leur négligence ou leur extravagance, ni par les dettes
qu'ils pourraient contracter : en effet, rien ne nuit davantage
au témoignage de l'évangile, ni ne contribue à l'affliction
d'une famille, que de devoir de l'argent. Élisée a fait en
sorte que cette veuve puisse, d'une part payer ses créanciers,
mais aussi subvenir aux besoins de sa famille. Cette action fut
miraculeuse, afin d'indiquer que la Puissance céleste est d'une
grande efficacité pour aider ceux qui sont dans la détresse,
avec le peu de moyens dont il disposent.
Cette huile, envoyée par miracle, continua de couler tant qu'il
y avait des vases vides pour la contenir. Dieu ne limite jamais
les bénédictions et les richesses de sa Grâce qu'Il nous
octroie ; tout repose en fait sur nous-mêmes : si les bienfaits
du ciel ne sont pas « au rendez-vous », cela est dû à l'échec
de notre foi, et non pas à la promesse divine non tenue. Le
Seigneur donne plus que nous ne Lui demandons : y avait-il
suffisamment de vases pour contenir l'huile de cette veuve ? Il
y avait certainement dans les cieux, largement de quoi en
remplir davantage ; le Seigneur dispose en abondance de
bénédictions, pour chacun ; la toute-suffisance dans le salut
offert par le Rédempteur, est au bénéfice des pécheurs, pour
sauver leur âme.
La veuve paya sa dette avec l'argent qu'elle reçut en vendant
son huile. Bien que ses créanciers aient été très durs envers
elle, elle devait les payer avant de commencer à prendre les
dispositions pour nourrir ses enfants.
Une des règles fondamentales de la religion chrétienne,
consiste à payer toute dette en instance, en donnant à chacun
ce qui lui est dû, pour ensuite, consacrer ce qui nous reste à
nos besoins personnels ; ce geste ne doit pas être effectué
sous la contrainte, mais en toute bonne conscience. Ceux qui
sont honnêtes, ne peuvent pas manger leur pain quotidien avec
plaisir, si ce dernier ne leur appartient pas.
Cette veuve et ses enfants continuèrent à vivre l'âme en paix,
en toute honnêteté, avec l'argent provenant de la vente de
l'huile.
Ne nous attendons pas, de nos jours, à bénéficier fréquemment
de miracles du genre de celui mentionné dans ce texte, par
contre, nous pouvons compter sur les Grâces du Seigneur, si
nous Le servons, et si nous Le recherchons de tout cœur. Que
les veuves sachent se confier en Dieu et dépendre de Lui. Celui
qui a tous les cœurs en Sa main, peut, même sans faire de
miracle, pourvoir efficacement à toutes choses !
La dette n'aurait pas été payée par l'exécution de cet ordre (le grec porte littér. qu'il fût payé), mais la justice aurait eu son cours.