Nombres 10.35

35 et 36 Bénédictions que prononçait Moïse au moment où l'arche sortait du camp pour se mettre en tête de la marche (verset 35), puis lorsqu'elle reprenait sa place pour la nuit au milieu du camp (verset 36).

Lève-toi, Eternel ! et que... : Que l'Eternel lui-même se lève du lieu de sa sainteté pour venir se mettre en tête du saint cortège et dissiper les ennemis qui pourraient pendant cette journée s'opposer à sa marche et lui barrer le passage ! C'est le texte du Psaume 68, qui est devenu en quelque sorte le psaume des Huguenots.

Quand elle s'arrêtait : le soir au moment du campement.

Reviens ! Non pas que l'arche dût revenir en arrière ; elle s'arrêtait simplement (verset 13) ; puis toutes les tribus venaient prendre autour d'elle la place qui leur était assignée.

Myriade de milliers : dix mille milliers d'hommes ; ou bien l'on entend par un millier une tribu (1.16), comprenant plusieurs milliers de soldats.

On voit par cette invocation de Moïse combien est fausse l'idée que l'arche ait été, envisagée comme une sorte de palladium, possédant le pouvoir magique de procurer au peuple victoire et salut... Ce n'est pas de l'arche, c'est de l'Eternel dans la nuée au-dessus de l'arche, que Moïse attend salut et victoire pour le peuple. Si une idée superstitieuse s'est attachée à l'arche, ce n'est que plus tard, à une époque de décadence (1 Samuel chaitre 4).

Le texte ainsi compris ne présente aucune des contradictions que les critiques modernes ont cru découvrir entre les documents relativement à la place occupée par l'arche soit dans le repos, soit dans la marche. Tout est en plein accord et en même temps digne de Dieu et du peuple de Dieu. Les deux versets 35 et 36, dont on n'avait pas compris la relation étroite avec le verset 34, ont été enfermés dans le texte hébreu entre deux signes mystérieux dont les rabbins eux-mêmes ignorent aujourd'hui la signification. On a même voulu en faire, ainsi que de la bénédiction sacerdotale (6.24-26), une partie du Pentateuque, équivalente à l'un des cinq livres. Tous ces malentendus et bien d'autres dont nous ne parlons pas, sont provenus de ce que l'on n'a pas compris le verset 34 et sa relation étroite avec l'invocation de Moïse.

Appendice :

Les trente-huit ans au désert (10.11-22.1)

Les préparatifs du départ terminés, l'armée de l'Eternel s'ébranle pour marcher à la conquête de la Terre promise. Comme la distance qui sépare le mont Sinaï de la frontière méridionale de la Palestine n'est que de onze journées de marche (Deutéronome 1.2), la prise de possession du pays pouvait suivre de bien près la conclusion de l'alliance. Mais une nouvelle révolte des Israélites, plus grave que toutes les précédentes, modifia profondément la marche normale des événements : le peuple fut condamné à rester dans le désert jusqu'à ce que toute la génération des adultes sortie d'Egypte eût complètement disparu.

Des trente-huit ans qui suivirent, nos livres sacrés ne nous racontent qu'une rébellion fomentée par quelques hommes et sévèrement réprimée. L'histoire suivie ne reprend qu'avec la quarantième année, lorsque la nouvelle génération, grandie dans le désert, fut en état de marcher à la conquête du pays de Canaan.

Comme dans la première partie de ce livre, le rédacteur a intercalé dans son récit divers groupes d'ordonnances sans rapport avec les événements racontés. Voici le contenu de cette seconde partie du livre :

  1. Le voyage de Sinaï à Kadès, 10.11-13.1
  2. Les espions et la révolte du peuple, 13.2-14.45
  3. Ordonnances, chapitre 15
  4. Révolte de Koré, Dathan et Abiram, chapitres 16 et 17
  5. Ordonnances, chapitres 18 et 19
  6. Le voyage de Kadès jusqu'aux plaines de Moab chapitres 20 et 21, 22.1
L'itinéraire que suivirent les Israélites après leur départ du Sinaï est beaucoup plus difficile à déterminer que celui du voyage d'Egypte au Sinaï. Toute cette région est encore fort peu explorée ; presque tous les noms mentionnés nous sont inconnus, et il est parfois difficile de mettre d'accord les différentes relations qui sont entrées dans le tissu du récit sacré. Nous chercherons à donner ici une orientation générale.

La presqu'île du Sinaï forme un triangle dont l'angle méridional est occupé par le mont Sinaï, avec le complexe de montagnes, de vallées et de plaines qui en dépendent. Tout le reste de la presqu'île au nord de cette région est formé par un haut plateau aride et sablonneux, coupé de nombreux ravins et de chaînes de collines, qui s'étend depuis l'Egypte à l'ouest jusqu'aux frontières de la Palestine au nord et à l'Arabie à l'est. C'est le désert Et-Tih, le grand et affreux désert (Deutéronome 1.19) qui portait au temps de Moïse le nom de désert de Paran.

Les Israélites l'ont parcouru en divers sens avant d'entrer en Palestine, et le chapitre 33 des Nombres donne la liste de leurs stations pendant cette époque de pérégrination. Des vingt-et-un noms mentionnés, les deux derniers seuls nous sont connus : Etsion-Guéber, port de la mer Rouge, près d'Elath, sur le golfe Elanitique ou oriental qui forme l'extrémité nord-est de la mer Rouge (1Rois 9.26), et Kadès, dont nous allons parler. La situation de toutes les autres stations est incertaine ; les noms des deux premières se retrouvent seuls dans le cours de la narration (11.34-35). Sur les quatre mentionnées Nombres 33.30-31 et qui se retrouvent Deutéronome 10.6-7, voir à ces passages.

Kadès est la plus importante de toutes ces stations, c'est la seule dont le nom revienne fréquemment soit dans la Pentateuque, soit dans les autres livres sacrés ; on le trouve souvent sous la forme de Kadès-Barnéa. Ci-devant, l'on n'était point d'accord sur son emplacement. Tandis que les rabbins le plaçaient dans la chaîne à l'est de l'Araba (la vallée qui va de la mer Morte à la mer Rouge), la plupart des commentateurs le cherchaient dans l'Araba elle-même. C'est au voyageur Rowlands que revient l'honneur d'avoir déterminé l'emplacement de Kadès (en 1842). Ses découvertes ont été confirmées par les voyageurs subséquents.

Le haut plateau montagneux qui porte en Palestine le nom de montagne d'Ephraïm et de Juda et qui se continue au sud d'Hébron, sous le nom de Négueb ou de Midi (Genèse 12.9, note), sur une longueur d'environ quatre-vingts kilomètres, aboutit à une large vallée, le Wadi Murreh, qui va de l'ouest à l'est et qui forme la frontière méridionale de la Palestine ; cette contrée est le désert de Tsin de nos livres sacrés. La vallée se bifurque à l'est devant le mont Maderrah pour déboucher par une double issue dans l'Araba ; la vallée du nord est le Wadi Fikreh, qui se dirige vers l'extrémité sud de la mer Morte, tandis que la vallée du sud descend dans l'Araba à peu près à égale distance entre la mer Morte et la mer Rouge, en face de Pétra.

Au sud du Wadi Murreh, et le bordant sur toute sa longueur, en faisant face au bord méridional du Négueb, s'élève le haut plateau de l'Azazimât, de forme à peu près carrée et qui, au temps de Moïse, doit avoir été occupé déjà par les Edomites. Le versant occidental de ce plateau vers le désert de Paran est coupé de nombreux ravins dans l'un desquels, le Wadi Rethèma, Rowlands a trouvé une source abondante portant le nom de Aïn-Kudès. Cette localité répond parfaitement à tout ce que nous savons du Kadès de la Bible, elle se trouve sur le chemin du Sinaï à Hébron, au point où se détache de cette route celle qui conduit en Egypte (Genèse 16.7,14, comparez 14.7) ; Kadès serait ainsi située à l'extrême frontière méridionale de la Palestine, entre la mer Morte et le torrent d'Egypte (Ezéchiel 47.19, note ; Nombres 34.4 ; Josué 15.3) et à proximité de la frontière d'Edom (Nombres 20.16). L'on comprend comment cette ville pouvait être attribuée également au désert de Paran (13.26) et à celui de Tsin (20.21 ; 27.14 ; 33.36 ; Deutéronome 32.51) qui se touchent dans cette région. C'est pourquoi aussi Psaumes 39.8, parle d'un désert de Kadès.

Mais si l'emplacement de Kadès semble maintenant positivement fixé, les difficultés renaissent quand il s'agit de déterminer le moment où les Israélites sont arrivés devant cette ville.

D'après le document élohiste, il semble que ce fut à la fin de leur séjour au désert, au commencement de la quarantième année (20.1,16 ; 33.36-38), en sorte que ce séjour n'aurait duré que quelques mois de la quarantième année ; d'après les autres documents, c'est de Kadès que sont partis les espions, tôt après le départ du Sinaï (13.27 ; 32.8 ; Deutéronome 1.19 ; Josué 14.6). Le Deutéronome dit même expressément que le voyage de Kadès-Barnéa jusqu'à la frontière de Moab dura trente-huit ans (Deutéronome 2.14). En d'autres termes, ici il est parlé d'un séjour à Kadès au commencement du voyage dans le désert, là d'un séjour dans cette même localité à la fin de ces trente-sept ans de vie nomade pendant lesquels mourut la génération sortie d'Egypte avec Moïse.

On a supposé qu'il y avait deux localités de ce nom, l'une, Kadès-Barnéa, au sud de la Palestine, d'où seraient partis les espions, et l'autre, Kadès tout court, qui serait identique avec les Eaux de Mériba (20.13) et qui se trouverait sur la frontière d'Edom. Le passage Ezéchiel 47.19 suffit pour prouver que cette distinction est impossible et que la localité désignée par ces deux noms est la même et se trouvait sur la limite méridionale de la Palestine.

L'hypothèse la plus généralement admise est qu'il y a eu deux séjours dans ce Kadès, à trente-sept ans de distance, bien que la Bible ne parle jamais d'un retour en ce lieu. On a cherché à retrouver une trace du premier séjour dans le catalogue des stations de Nombres chapitre 33 et on a rapproché heureusement le nom de Rithma (verset 18) du Wadi Rethèma où Rowlands a retrouvé Kadès. D'après cette explication, qui nous paraît la plus vraisemblable, les Israélites se seraient dirigés, en partant du Sinaï, vers le nord (d'abord vers le nord-est, puis droit au nord). Quelques-uns ont supposé, au contraire, qu'ils avaient gagné d'abord la mer Rouge, à l'est, pour suivre la côte du golfe Elanitique en marchant vers le nord jusqu'à l'Araba. Mais un pareil détour est peu vraisemblable, et le principal passage sur lequel on a cru pouvoir appuyer cet itinéraire ne prouve rien de pareil ; voir à 11.22,31. Les deux premières stations furent Kibroth-Hatthaava et Hatséroth (11.35 ; 33.16,17), au nord du Sinaï ; et la troisième indiquée, Rithma, doit être la même que Kadès, dans le désert de Paran (13.26). Quant aux dix-sept autres stations, elles indiquent les marches et contre-marches du peuple pendant les trente-huit ans de vie nomade qu'il passa au désert. Pour la dernière partie du voyage, de Kadès à la frontière de Moab, l'itinéraire sera indiqué aux chapitres 20 et 21.


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      35 Quand l'arche partait, Moïse disait : * « Lève-toi, Eternel, et que tes ennemis soient dispersés ! Que ceux qui te détestent prennent la fuite devant toi ! »

      Deutéronome 7

      10 En revanche, il rend directement leur dû à ceux qui le détestent et il les fait périr. Il ne tarde pas à agir envers celui qui le déteste, il lui rend directement son dû.

      Deutéronome 32

      41 » Si j'aiguise mon épée fulgurante et si ma main s’empare du jugement, je me vengerai de mes adversaires et je punirai ceux qui me détestent.

      Psaumes 68

      1 Au chef de chœur. Psaume, chant de David.
      2 *Dieu se lève, ses ennemis se dispersent et ses adversaires prennent la fuite devant lui.

      Psaumes 132

      8 *Lève-toi, Eternel, viens à ton lieu de repos, toi et l’arche où réside ta force !

      Esaïe 17

      12 Quel malheur ! Quel vacarme font les peuples, dans leur nombre ! Leur vacarme est pareil au grondement de la mer. Quel tapage font les nations ! Leur tapage est pareil à celui d’une eau puissante.
      13 Les nations font le même tapage que les grandes eaux. Cependant, il les menace et elles s’enfuient très loin, chassées comme la paille des montagnes par le souffle du vent, comme un tourbillon de poussière devant une tempête.
      14 Quand vient le soir, c'est une ruine soudaine ; avant le matin, il ne reste plus rien ! Voilà quelle est la part réservée à ceux qui nous dépouillent, quel est le sort de ceux qui nous pillent.

      Esaïe 51

      9 Réveille-toi ! Réveille-toi ! Couvre-toi de force, bras de l'Eternel ! Réveille-toi comme par le passé, comme dans les générations précédentes ! N'est-ce pas toi qui as abattu l'Egypte, qui as transpercé le monstre ?

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