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14
Abraham donna à cet endroit le nom de Yahvé-Jiré. C'est pourquoi l'on dit aujourd'hui : « A la montagne de l'Eternel il sera pourvu. »
26
Il dit : « Si tu Ă©coutes attentivement l'Eternel, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit Ă ses yeux, si tu prĂȘtes l'oreille Ă ses commandements et si tu obĂ©is Ă toutes ses prescriptions, je ne te frapperai d'aucune des maladies dont j'ai frappĂ© les Egyptiens, car je suis l'Eternel, celui qui te guĂ©rit. »
15
MoĂŻse construisit un autel et lâappela : « L'Eternel mon Ă©tendard. »
24
GĂ©dĂ©on construisit lĂ un autel Ă l'Eternel, et il lâappela « L'Eternel paix ». Il existe aujourd'hui encore Ă Ophra, qui appartenait Ă la famille d'AbiĂ©zer.
5
Les bras dâun fleuve rĂ©jouissent la ville de Dieu, le sanctuaire des demeures du TrĂšs-Haut.
3
Elle est belle, la colline qui fait la joie de toute la terre, le mont Sion ; du cĂŽtĂ© nord, câest la ville du grand roi.
14
observez son rempart, examinez ses palais, pour annoncer à la génération future :
18
Les chars de Dieu se comptent par dizaines de milliers, par milliers de milliers ; le Seigneur est au milieu dâeux sur le SinaĂŻ, dans le sanctuaire.
13
Je réfléchis à toute ton activité, je veux méditer tes hauts faits.
14
« Câest mon lieu de repos pour toujours. Jây habiterai, car je lâai dĂ©sirĂ©.
6
Pousse des cris de joie, exprime ton allégresse, habitante de Sion ! En effet, il est grand au milieu de toi, le Saint d'Israël.
32
Que rĂ©pondra-t-on aux messagers de la nation ? Que câest l'Eternel qui a fondĂ© Sion et que les malheureux de son peuple y trouveront refuge.
23
La lune sera couverte de honte, et le soleil de confusion, car l'Eternel, le maĂźtre de lâunivers, rĂ©gnera sur le mont Sion et Ă JĂ©rusalem, resplendissant de gloire devant ses anciens.
17
A ce moment-lĂ , on appellera JĂ©rusalem âtrĂŽne de l'Eternelâ. Toutes les nations s'assembleront Ă JĂ©rusalem au nom de l'Eternel, et elles ne suivront plus les penchants de leur cĆur mauvais.
9
Pourquoi serais-tu pareil à un homme désorienté, à un héros incapable de secourir ? Tu es pourtant au milieu de nous, Eternel, nous sommes appelés de ton nom : ne nous délaisse pas ! »
6
A son Ă©poque, Juda sera sauvĂ© et IsraĂ«l habitera en sĂ©curitĂ©. Voici le nom dont on l'appellera : âL'Eternel notre justiceâ.
16
A cette Ă©poque-lĂ , Juda sera sauvĂ© et lâon habitera en sĂ©curitĂ© Ă JĂ©rusalem. Voici comment on l'appellera : âL'Eternel notre justiceâ.
10
» Tu as affirmĂ© : âLes deux nations, les deux pays seront Ă moi, nous en prendrons possessionâ, alors que l'Eternel Ă©tait lĂ .
35
Le pourtour de la ville fera 9 kilomĂštres et, dĂšs ce jour, le nom de la ville sera âl'Eternel est iciâ. »
10
» Allons, allons ! Fuyez du pays du nord, déclare l'Eternel, car je vous avais dispersés aux quatre coins de l'horizon, déclare l'Eternel.
21
Toute marmite Ă JĂ©rusalem et dans Juda sera consacrĂ©e Ă l'Eternel, le maĂźtre de lâunivers. Tous ceux qui offriront des sacrifices viendront et s'en serviront pour cuire les viandes, et il n'y aura plus de marchands dans la maison de l'Eternel, le maĂźtre de lâunivers, ce jour-lĂ .
3
J'entendis une voix forte venant du ciel qui disait : « Voici le tabernacle de Dieu parmi les hommes ! Il habitera avec eux, ils seront son peuple et Dieu lui-mĂȘme sera avec eux, [il sera leur Dieu].
3
Il n'y aura plus de malédiction. Le trÎne de Dieu et de l'Agneau sera dans la ville ; ses serviteurs lui rendront un culte.
La dimension et le nom de la Ville.
18 000 coudées ; voir versets 15 à 19, note.
Et le nom de la Ville. Le nom dĂ©signe ici comme d'ordinaire l'essence de la chose ; comparez le nom de BĂ©thel, GenĂšse 28.16,17,19. Comme dans ce passage, l'ancien nom cananĂ©en de Luz est remplacĂ© par le nom saint de BĂ©thel (maison de Dieu), ainsi le prophĂšte veut peut-ĂȘtre substituer ici au nom, d'origine jĂ©busienne, de l'ancienne capitale (JĂ©rusalem) qu'il a Ă©vitĂ©, tout du long de prononcer, un nom nouveau qui peigne la saintetĂ© de la capitale nouvelle. Il est Ă©trange que ce nom nouveau, Jehova-Schamma, ait une certaine analogie de son, surtout en hĂ©breu, avec l'ancien (Jeru-SchalaĂŻm). La Ville et son nom font contraste avec la ville et le nom de Hamona, monuments de l'anĂ©antissement de Gog et de sa troupe (39.16).
Les mots : dĂ©sormais, ne sauraient faire partie du nom lui-mĂȘme, comme on l'a parfois supposĂ©. Il faut les lier Ă la phrase qui prĂ©cĂšde : son nom sera. Le jour auquel se rapporte cette promesse est celui oĂč l'Eternel ayant fait son entrĂ©e dans sa Maison sainte (chapitre 43), la Ville recevra aussi dans ses demeures un peuple sanctifiĂ©.
L'Eternel est là . Ce ne sont pas les habitants de la Ville qui peuvent s'exprimer ainsi et donner ce nom. Ils ne diraient pas là , surtout dans la forme hébraïque qui indique un mouvement vers le lieu désigné. Ce nom, c'est l'Eternel qui le donnera et la conscience de l'humanité qui le ratifiera. L'Eternel est avant tout dans son temple ; mais de là il étend le bienfait ineffable de sa présence sur cette Ville, et en la comblant de ses grùces, il fait de la capitale d'Israël la ville modÚle pour les nations, qui, désormais, comme dit Esaïe 60.3, marchent à sa lumiÚre. Ce dernier mot d'Ezéchiel équivaut au Dieu tout en tous de saint Paul.
Conclusion
AprÚs avoir terminé l'étude détaillée de la grande vision qui clÎt le livre d'Ezéchiel, il nous reste à examiner les questions les plus importantes que soulÚve ce passage, unique en son genre dans la littérature prophétique.
C'est toute une constitution nouvelle, religieuse et civile d'IsraĂ«l, dont le prophĂšte reçoit communication dans le passage qui nous occupe. Toute communication divine est en rapport avec l'Ă©tat intĂ©rieur de celui qui la reçoit. A quelle aspiration du prophĂšte rĂ©pond celle dont nous venons d'Ă©tudier le contenu ? C'est lĂ le point de dĂ©part humain de la vision. La rĂ©ponse Ă cette premiĂšre question n'est pas difficile. Elle est fournie par la position actuelle du peuple et par le livre mĂȘme du prophĂšte ; JĂ©rusalem est dĂ©truite, le temple rasĂ©, le peuple exilĂ© ; le cĆur du prophĂšte soupire aprĂšs le relĂšvement. Il a reçu de Dieu l'assurance que ce relĂšvement aurait lieu, et tous les principaux traits lui en ont Ă©tĂ© indiquĂ©s (chapitres 34 Ă 39). Mais son cĆur dĂ©sire plus encore ; l'ancien sacrificateur voudrait contempler de ses yeux ce sanctuaire promis, entendre les lois de ce culte saint qu'IsraĂ«l rendra au Dieu qui habitera dorĂ©navant dans son sein, se rendre compte des moyens par lesquels Dieu maintiendra l'unitĂ© nationale, la saintetĂ© et la prospĂ©ritĂ© qu'il a promises Ă IsraĂ«l restaurĂ©. EzĂ©chiel avait lui-mĂȘme trop vivement senti les imperfections et les souillures de cette derniĂšre, pour s'attendre Ă ce que l'Ăšre nouvelle et dĂ©finitive de grĂąces fĂ»t purement et simplement la reprise et la rĂ©pĂ©tition de l'ancienne alliance de Dieu avec le peuple. Mais quelle sera la part de ces Ă©lĂ©ments nouveaux dans la constitution de l'alliance nouvelle et dans quelle mesure rappellera-t-elle encore l'ancienne ? C'est lĂ ce qui Ă©tait encore inconnu au prophĂšte et ce qu'il nous paraĂźt que Dieu lui a rĂ©vĂ©lĂ© dans la vision qui clĂŽt et couronne son Ćuvre.
Il ne nous est pas toujours facile d'opĂ©rer ce dĂ©part. Ce qui devait ĂȘtre clair Ă un sacrificateur tel qu'EzĂ©chiel, qui avait sans doute officiĂ© dans l'ancien temple et le connaissait Ă fond, ainsi que toutes les lois religieuses et civiles de son peuple, nous est nĂ©cessairement, en partie du moins, obscur. Nous allons cependant essayer de rĂ©sumer briĂšvement les traits qui marquent, Ă nos yeux, un progrĂšs sur le passĂ©, et l'Ă©tablissement de l'Ă©tat de choses dĂ©finitif en IsraĂ«l.
Tout d'abord, EzĂ©chiel ne dit nulle part que le temple dans lequel il est introduit, ait Ă©tĂ© bĂąti par le peuple. Ce temple est lĂ debout et achevĂ© dans toutes ses parties bien avant qu'il soit fait mention d'IsraĂ«l. Il est l'Ćuvre de Dieu lui-mĂȘme et non pas des hommes. Il n'est pas Ă©tabli sur l'emplacement du temple de Salomon, mais il occupe seul le sommet d'une montagne fort haute. Construit en quelque maniĂšre sur le plan de ce dernier temple, il s'en distingue cependant Ă bien des Ă©gards. Nous avons notĂ©, en passant, les diffĂ©rences de dĂ©tail pour autant qu'il nous Ă©tait possible de les signaler ; rĂ©sumons seulement ici les caractĂšres qui donnent au nouveau sanctuaire une supĂ©rioritĂ© Ă©vidente sur le prĂ©cĂ©dent. Tout d'abord, sa rĂ©gularitĂ© mathĂ©matique, l'ordre et l'harmonie parfaite de toutes ses parties. Puis, l'absence de tout luxe inutile, une symbolique plus Ă©levĂ©e, s'exprimant essentiellement par des chiffres, une simplicitĂ© toute nouvelle dans les bĂątiments sacrĂ©s et les objets du culte, une portĂ©e pratique plus visible qu'autrefois. Bref, et surtout dans toute la maniĂšre dont le sanctuaire est construit et disposĂ©, des garanties nombreuses et nouvelles donnĂ©es Ă la saintetĂ© du culte qui doit y ĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ©. C'est un temple digne de Celui qui se l'est prĂ©parĂ© et qui y fait maintenant son entrĂ©e, en prĂ©sence mĂȘme du prophĂšte ; c'est un temple comme IsraĂ«l n'en a jamais possĂ©dĂ© de pareil, et tel qu'en le voyant, il sera saisi de repentance et d'amour envers Dieu. Dans un temple Ă l'abri dĂ©sormais de toute profanation et au milieu d'un peuple animĂ© de semblables dispositions, l'Eternel pourra habiter Ă toujours.
Les lois du culte qu'IsraĂ«l sera appelĂ© Ă rendre Ă Dieu dans le nouveau sanctuaire, portent le mĂȘme cachet d'ordre, de simplicitĂ© et de saintetĂ©. Le culte futur sera essentiellement un culte de reconnaissance et d'actions de grĂące ; aussi se concentre-t-il tout entier autour de l'autel des holocaustes sur lequel sont offerts ces sacrifices (non moins que ceux d'expiation). La saintetĂ© du culte sera garantie par la surveillance exercĂ©e aux portes, afin d'empĂȘcher l'entrĂ©e de tout incirconcis de corps ou de cĆur. Cette saintetĂ© est assurĂ©e encore par celle du sacerdoce, qui appartiendra dĂ©sormais aux seuls membres de la tribu de LĂ©vi qui aient fait preuve de fidĂ©litĂ© aux temps de l'idolĂątrie d'IsraĂ«l, aux fils de Tsadok. Le reste jadis infidĂšle de la tribu de LĂ©vi, la tribu sacerdotale d'IsraĂ«l, ne sera pas expulsĂ© du temple, mais sera rĂ©duit aux offices subalternes du sanctuaire. L'indĂ©pendance des uns et des autres par rapport au prince reste assurĂ©e par une fixation trĂšs prĂ©cise des droits de ce dernier. En opposition Ă l'autoritĂ© dont les anciens rois jouissaient dans le temple, le prince n'y est plus que le reprĂ©sentant officiel du peuple. Cette indĂ©pendance du sacerdoce est Ă©galement assurĂ©e Ă l'Ă©gard du peuple, par le fait que la tribu de LĂ©vi, au lieu d'ĂȘtre dispersĂ©e dans le pays, comme elle l'Ă©tait autrefois dans les quarante-huit villes lĂ©vitiques et de dĂ©pendre pour son entretien de la bonne volontĂ© du peuple, possĂšde par la constitution un domaine spĂ©cial, don d'IsraĂ«l au temple et Ă Dieu, et don de Dieu Ă ses serviteurs. Puis la rĂ©gularitĂ© du culte national sera assurĂ©e par des sacrifices dont la matiĂšre est fournie au moyen d'un impĂŽt. Enfin des fĂȘtes qui ne sont autres que les anciennes, mais rangĂ©es dans un ordre et une gradation nouvelle et plus significative, figureront la perpĂ©tuitĂ© de ce culte si parfait.
Quant au pays d'IsraĂ«l lui-mĂȘme, il deviendra bien rĂ©ellement une terre sainte ; car du temple coulent dĂ©jĂ sous les yeux du prophĂšte des eaux qui auront le pouvoir de purifier ce qu'il y a de plus souillĂ© au monde. Enfin, une nouvelle rĂ©partition du pays, ramenĂ© Ă ses frontiĂšres providentielles, procurera Ă IsraĂ«l le fonctionnement rĂ©gulier et paisible de son activitĂ© politique et sociale.
L'Ăąme du prophĂšte peut donc ĂȘtre remplie d'une espĂ©rance et d'une assurance toutes nouvelles, puisque ce tableau dĂ©taillĂ© de bĂ©nĂ©dictions, avec tout ce qu'il contient de souvenirs du passĂ© et d'apports nouveaux de la grĂące de Dieu, a passĂ© sous ses yeux. C'est dire que nous ne croyons pas qu'il ait pu imaginer lui-mĂȘme ce mĂ©lange de traits empruntĂ©s Ă l'alliance ancienne et d'Ă©lĂ©ments nouveaux. Tout ce passage porte le cachet d'un Ă©tat de choses rĂ©ellement communiquĂ© par Dieu et contemplĂ© par le prophĂšte.
Du reste, nous savons qu'il ne se fait pas la moindre illusion sur l'impossibilitĂ© morale oĂč se trouve le peuple actuel de rĂ©aliser cet ordre de choses supĂ©rieur. C'est pourquoi 20.33-38, il avait expressĂ©ment dĂ©clarĂ© que le retour prochain d'IsraĂ«l en Palestine ne serait pas le vĂ©ritable rĂ©tablissement, mais un simple passage au dĂ©sert des peuples, semblable au passage Ă travers le dĂ©sert aprĂšs la sortie d'Egypte, et qu'il faudrait un nouveau triage, un nouveau jugement en IsraĂ«l, avant qu'un peuple saint pĂ»t prendre possession d'une Canaan exempte Ă jamais des souillures qui avaient profanĂ© l'ancienne (comparez 36.38, note). C'est donc l'histoire du peuple qui va recommencer par ce retour qui est comme une nouvelle sortie d'Egypte, histoire dont le terme sera l'Ă©tablissement d'IsraĂ«l complĂštement purifiĂ© dans la Canaan renouvelĂ©e. VoilĂ pourquoi un nouveau temple apparaĂźt correspondant au tabernacle, un nouveau culte est instituĂ© correspondant Ă la lĂ©gislation lĂ©vitique, une nouvelle rĂ©partition de Canaan est consommĂ©e correspondant Ă celle qui eut lieu sous JosuĂ©.
A quelle Ă©poque s'applique donc ce tableau ? Au retour de la captivitĂ© ? Ce ne serait pas, nous l'avons vu, entiĂšrement conforme Ă la pensĂ©e d'EzĂ©chiel ; et les chefs du peuple, au moment du retour, n'ont pas songĂ© Ă le prendre pour programme de la restauration. Au royaume des cieux dans sa perfection ? Mais comment dans ce cas serait-il question de pĂ©chĂ©s Ă expier, d'hĂ©ritage du prince Ă maintenir intact pour ses descendants, de souillures Ă Ă©viter en cas de mort ; et tant d'autres traits qui prouvent que l'on est encore dans le devenir, et non dans l'ordre immuable ? A moins donc d'admettre que nous n'avons Ă faire ici qu'Ă un tableau de fantaisie, hypothĂšse qui donnerait un dĂ©menti aux dĂ©clarations constantes du prophĂšte durant tout le cours de ces neuf chapitres, il faut reconnaĂźtre que la vision se rapporte Ă un Ă©tat intermĂ©diaire entre ces deux Ă©poques, par consĂ©quent aux divers stages et au terme final du rĂ©tablissement d'IsraĂ«l. C'est comme au chapitre 37, oĂč sont dĂ©crits, dans un premier acte de rĂ©surrection (versets 7, 8), la restauration extĂ©rieure Ă tous ses degrĂ©s., et dans un second (verset 10), la restauration spirituelle dans ses diverses phases.
Nous devons nous rappeler ici deux choses :
- qu'en gĂ©nĂ©ral dans les tableaux prophĂ©tiques les faits homogĂšnes se trouvent rĂ©unis dans une intuition unique. Ce doit ĂȘtre particuliĂšrement le cas dans cette vision d'EzĂ©chiel oĂč l'image fondamentale est celle d'un Ă©difice, de telle sorte que tout ce qui se succĂšde dans le temps se dessine comme sur un plan unique et sous la forme de la simultanĂ©itĂ©. Ainsi la premiĂšre et la seconde venue du Messie, puis le rĂŽle d'IsraĂ«l dans la fondation de l'Eglise et son rĂŽle final au sein de la chrĂ©tientĂ© pourront ĂȘtre exprimĂ©s par le mĂȘme trait du tableau.
- EzĂ©chiel, ancien sacrificateur, contemple naturellement l'Ă©tat de choses supĂ©rieur dont Dieu lui rĂ©vĂšle ici les notions essentielles, sous des formes empruntĂ©es au cĂ©rĂ©monial mosaĂŻque qui lui Ă©tait familier. Mais, comme le dit M. d'Orelli : l'esprit tend partout Ă percer Ă travers cette enveloppe extĂ©rieure qui ne lui suffit pas ; et parfois mĂȘme, pour un instant du moins, l'enveloppe tombe tout Ă fait.
Commençons par ceux de ces passages dans lesquels l'idĂ©e apparaĂźt le plus distinctement au travers de la forme. Nous voulons parler surtout du tableau de l'entrĂ©e de l'Eternel dans son temple, 43.1 et suivants, et de celui du torrent qui sort du temple, 47.1 et suivants. Ils s'Ă©clairent l'un l'autre. Le second, nous l'avons reconnu, dĂ©crit l'action du Saint-Esprit dans l'humanitĂ© depuis son effusion premiĂšre jusqu'Ă l'abolition du paganisme sur la terre. Quel peut ĂȘtre le temple d'oĂč jaillit un pareil fleuve spirituel ? Ce ne peut ĂȘtre Ă©videmment que l'habitation parfaite de Dieu sur la terre, telle qu'elle s'est rĂ©alisĂ©e en la personne de celui dont le nom est : la Parole faite chair.Partant de lĂ , nous devons penser que l'harmonie admirable des mesures et des proportions de tout le sanctuaire et la perfection des arrangements relatifs au culte, est destinĂ©e Ă figurer, sous les formes du passĂ©, la perfection du culte et de la vie du peuple de Dieu dans l'Ăšre de saintetĂ© qu'entrevoit le prophĂšte.
Au centre de tout le sanctuaire, devant l'entrée de la Maison, est placé l'autel des holocaustes, consacré solennellement par une semaine entiÚre de sacrifices sanglants. C'est là que les fidÚles viennent, en cas de manquements, chercher leur pardon. Néanmoins, les sacrifices pour le péché et pour le délit, offerts sur cet autel, sont dans une proportion bien faible en comparaison de ceux de reconnaissance et de consécration. Le symbole n'est-il pas ici transparent ?
Entre le Saint des saints et le Lieu Saint, aussi bien qu'entre celui-ci et le vestibule donnant sur le parvis, il n'y a plus de séparation, plus de voile, comme dans le tabernacle ; mais des portes aux battants repliés et toutes ouvertes. L'autel d'or aussi a disparu ; il est remplacé par une simple table de bois. Ces changements ne paraissent-ils pas indiquer un mode de communication plus intime et plus direct entre Dieu et l'humanité et figurer une économie fondée sur les relations paternelle et filiale ?
Les sacrificateurs, fils de Tsadok, sont seuls maintenus dans les hautes fonctions du sacerdoce ; tous les autres Aaronites et les fils de LĂ©vi, en gĂ©nĂ©ral, sont assujettis aux offices serviles. Ce trait est l'un des plus difficiles Ă expliquer. Il rappelle Ă©videmment la noble conduite de Tsadok Ă l'Ă©poque de Salomon (44.15, note) et fait en mĂȘme temps allusion au sens du nom de ce personnage : le Juste. Peut-ĂȘtre est-il destinĂ© Ă exprimer cette loi, qui s'applique particuliĂšrement aux serviteurs de Dieu : Celui qui s'abaisse, sera Ă©levĂ©, et celui qui s'Ă©lĂšve, sera abaissĂ©. L'humble fidĂ©litĂ©, telle que l'avaient pratiquĂ©e Tsadok et ses fils, rend le serviteur de Dieu propre Ă accomplir les Ćuvres les plus relevĂ©es du sacerdoce spirituel, tandis que l'orgueilleux Ă©goĂŻsme, tel que celui dont s'Ă©taient rendus coupables les porteurs du sacerdoce, dĂ©grade le ministre de Dieu et change son office en servile mĂ©tier. De quelle maniĂšre s'appliquera cette loi dans les circonstances dont parle EzĂ©chiel, c'est ce que l'avenir seul pourra montrer.
La personne du souverain sacrificateur manque dans ce tableau. Ce trait est d'autant plus frappant qu'il se lie Ă un autre tout semblable dans l'ordre social : l'absence du roi thĂ©ocratique. Il n'est question ni du Messie ni d'un roi tel que les anciens souverains israĂ©lites. Rien de moins semblable en effet Ă un nouveau David, comme celui qu'avaient promis les anciens prophĂštes et EzĂ©chiel lui-mĂȘme (34.23-24), que le prince dont il est ici parlĂ©, dont la compĂ©tence se borne Ă veiller Ă l'exactitude des poids et mesures et Ă fournir les victimes prescrites pour les sacrifices nationaux. OĂč donc est le Messie ? Nous l'avons vu : il est dans le temple ; il est ce temple lui-mĂȘme, dans lequel Dieu habite au milieu de son peuple et d'oĂč Ă©mane l'Esprit. C'est lĂ la raison pour laquelle la royautĂ© et la souveraine sacrificature, dĂ©sormais rĂ©unies en sa personne invisible, n'ont plus de reprĂ©sentant terrestre dans l'Ă©tat de choses que figure la vision. Comparez, pour la rĂ©union de ces deux charges en la personne du Messie Psaumes 110.1,4 ; Zacharie 6.9-15 ; Romains 8.34. Les sacrificateurs n'ayant pas de chef visible, sont sous la direction de l'Esprit. Le prince n'a sur eux aucune autoritĂ©, il n'a pas mĂȘme le droit de franchir la limite du parvis dans lequel ils exercent leurs fonctions. Il n'est dans le temple que comme le premier des adorateurs.
Nous avons déjà indiqué le sens général de la nouvelle répartition des tribus dans la nouvelle Canaan. D'un cÎté, elle a pour but de briser les anciens antagonismes, de l'autre, de donner à toutes les tribus une part égale dans la jouissance des biens de la Terre sainte. Du nord au sud, en effet, ce pays privilégié se partage physiquement en trois zones :
- la plaine plus ou moins large le long de la Méditerranée
- à l'est de cette plaine, le plateau montagneux et plus ou moins fertile qui va du mont Hermon (extrémité sud de l'Antiliban) jusqu'aux confins du désert d'Egypte
- à l'est du plateau, le versant du cÎté du Jourdain.
Chacune de ces zones a ses productions particuliĂšres, et l'Eternel veut que dĂ©sormais les tribus rĂ©tablies aient part chacune aux bĂ©nĂ©dictions de ces trois rĂ©gions.Il rous reste une question, l'une des plus controversĂ©es. Faut-il envisager cette Canaan nouvelle rĂ©partie entre les tribus, seulement comme un emblĂšme du royaume des cieux aux biens duquel les Juifs convertis auront part, ou bien aussi comme une contrĂ©e terrestre dans laquelle ils seront matĂ©riellement rĂ©installĂ©s ? On affirme que la premiĂšre rĂ©ponse est seule conforme au spiritualisme chrĂ©tien, le prophĂšte eĂ»t-il mĂȘme eu sur ce point une idĂ©e contraire. Avant tout disons que la conversion finale du peuple juif nous paraĂźt un fait incontestable. Saint Paul l'annonce positivement, Romains 11.25, et il ajoute que cet Ă©vĂ©nement dĂ©cisif aura un retentissement immense dans la chrĂ©tientĂ© paĂŻenne. Il sera pour celle-ci comme une vie jaillissant de la mort (verset 15). Mais cet IsraĂ«l converti formera-t-il une Ă©glise, un peuple Ă part, Ă©tabli dans une contrĂ©e spĂ©ciale, ou bien se fondra-t-il dans le reste de la chrĂ©tientĂ© ? Deux paroles de JĂ©sus nous paraissent jeter du jour sur cette question. Luc 21.24, JĂ©sus dit de JĂ©rusalem conquise par les Romains : qu'elle sera foulĂ©e par les Gentils jusqu'Ă ce que les temps des paĂŻens soient accomplis. Cette expression : jusqu'Ă ce que, ne peut dĂ©signer autre chose, nous paraĂźt-il, que le terme des temps de grĂące accordĂ©s aux Gentils exclusivement, pour accepter le salut, terme qui coĂŻncidera avec la fin de leur domination sur JĂ©rusalem. JĂ©rusalem et la Terre Sainte seront donc affranchies de leur assujettissement actuel ; et dans quel but, si ce n'est celui de revenir Ă leur lĂ©gitime propriĂ©taire, IsraĂ«l ? Actes 1.6, les apĂŽtres interrogent ainsi JĂ©sus qui vient de leur promettre la venue du Saint-Esprit : Sera-ce en ce temps que tu rĂ©tabliras le royaume d'IsraĂ«l ? JĂ©sus ne leur rĂ©pond point : Votre attente est vaine, grossiĂšrement charnelle ; il n'y a plus dĂ©sormais d'autre rĂšgne que celui de l'Esprit. Mais il leur dit : Ce n'est pas Ă vous de connaĂźtre les temps et les moments que le PĂšre a rĂ©servĂ©s Ă sa propre disposition. Il y a donc un temps et un moment qui ont Ă©tĂ© mis Ă part, dans le dĂ©cret divin, pour l'Ă©vĂ©nement sur lequel les apĂŽtres interrogeaient le Seigneur. Si ce temps doit venir, il ne peut ĂȘtre mieux dĂ©crit qu'il ne l'a Ă©tĂ© par EzĂ©chiel au chapitre 48, de mĂȘme que si la disparition du paganisme doit avoir lieu, elle ne peut ĂȘtre mieux dĂ©crite qu'elle l'a Ă©tĂ© par lui au chapitre 47 (la mer Morte purifiĂ©e). Nous nous gardons de vouloir en savoir davantage. Nous croyons que, comme il eĂ»t Ă©tĂ© impossible Ă un rabbin juif de discerner avant la venue du Messie ce qui, dans les prophĂ©ties qui le concernaient, devait s'accomplir littĂ©ralement ou spirituellement, nous nous trouvons aussi dans l'impossibilitĂ© de faire ici le dĂ©part entre l'idĂ©e et le symbole. Mais nous ajoutons que cet IsraĂ«l restaurĂ© ne sera pas lĂ pour lui seul. Non seulement les Ă©trangers fixĂ©s dans son sein y reprĂ©senteront les autres nations ; mais celles-ci, en face de l'admirable organisation religieuse et sociale de ce peuple et des signes Ă©vidents de la prĂ©sence de l'Eternel au milieu de lui, s'Ă©crieront : Vraiment, l'Eternel est lĂ ! Ainsi IsraĂ«l deviendra le modĂšle des autres nations, qui marcheront Ă sa lumiĂ©re (EsaĂŻe 60.3).
On voit d'aprĂšs tout ce qui prĂ©cĂšde qu'en rĂ©alitĂ©, par cette vision, EzĂ©chiel n'ajoute aucun trait essentiel Ă ce que les prophĂštes qui l'ont prĂ©cĂ©dĂ© avaient annoncĂ© touchant la nouvelle alliance. L'originalitĂ© de ce passage consiste toute entiĂšre dans les images concrĂštes sous lesquelles est apparue Ă son auteur l'Ăšre de prospĂ©ritĂ© et de saintetĂ© dĂ©jĂ promise au peuple d'IsraĂ«l par l'entremise d'EsaĂŻe et de JĂ©rĂ©mie. Il a comme enveloppĂ© les lois morales Ă©ternelles du royaume des cieux du vĂȘtement des lois cĂ©rĂ©monielles d'IsraĂ«l. Est-ce Ă dire qu'il ait voulu fonder tout un systĂšme de lois cĂ©rĂ©monielles, ainsi que le prĂ©tend une Ă©cole actuelle (voyez l'introduction) ? Il nous paraĂźt que c'est se mĂ©prendre gravement que d'attribuer Ă EzĂ©chiel, au profit d'une thĂ©orie particuliĂšre sur l'histoire du peuple d'IsraĂ«l, ce rĂŽle de lĂ©gislateur et de rĂ©formateur dans l'ordre cĂ©rĂ©moniel. S'il eĂ»t voulu, sous le manteau d'une vision accordĂ©e par Dieu, donner Ă l'IsraĂ«l du retour un plan du temple Ă bĂątir et un modĂšle de lois religieuses et civiles Ă observer, les pieux IsraĂ©lites qui furent Ă la tĂȘte du peuple aprĂšs son rĂ©tablissement, un Zorobabel, un Esdras, un NĂ©hĂ©mie, n'eussent pas manquĂ© de se conformer Ă son programme. Ce ne fut pas le cas, car ces hommes comprirent bien la vraie portĂ©e de cette vision. La lĂ©gislation religieuse du peuple, qui fut en vigueur aprĂšs l'exil, est incomparablement moins simple, moins bien ordonnĂ©e, moins harmonieuse que celle de la vision d'EzĂ©chiel. Ce fait ne s'explique que si cette lĂ©gislation n'a Ă©tĂ© que la reprise des anciennes lois mosaĂŻques, dĂ©jĂ connues et en vigueur avant l'exil. Si le peuple d'IsraĂ«l avait manquĂ©, comme on le prĂ©tend, de traditions Ă©crites sur les lois du culte, ne se fĂ»t-on pas conformĂ© aux indications d'un prophĂšte vĂ©nĂ©rĂ© ? N'eĂ»t-on pas, par exemple, placĂ© avec lui la fĂȘte des expiations au commencement de l'annĂ©e, avant la fĂȘte de PĂąques, au lieu du septiĂšme mois, n'eĂ»t-on pas suivi sa belle gradation des sacrifices Ă offrir aux diffĂ©rentes solennitĂ©s ? Nous pourrions multiplier ces exemples. Si on ne l'a pas fait, c'est Ă la fois parce qu'on avait compris le caractĂšre idĂ©al des prescriptions de la vision, et parce qu'il n'Ă©tait pas question de changer dans la pratique ce qui Ă©tait d'institution et d'autoritĂ© ancienne. Bien au contraire, il nous semble qu'il est clair en plusieurs endroits que la lĂ©gislation d'EzĂ©chiel suppose celle du Pentateuque et particuliĂšrement de la partie rituelle de ce livre. Relevons seulement les deux traits suivants :
En de nombreux passages de la vision, EzĂ©chiel parle des sacrifices pour indiquer soit l'occasion oĂč ils doivent ĂȘtre offerts, soit le nombre des victimes qui doivent ĂȘtre immolĂ©es. On voit avec Ă©vidence qu'il distingue, comme le LĂ©vitique, quatre espĂšces de sacrifices : le sacrifice pour le pĂ©chĂ©, le sacrifice pour le dĂ©lit, l'holocauste et le sacrifice de reconnaissance. Mais, chose digne de remarque, cette classification, il ne l'explique nulle part et la suppose toujours Ă©tablie et connue. Cela mĂȘme ne prouve-t-il pas l'existence d'une ancienne codification des sacrifices qui ne peut ĂȘtre que celle du LĂ©vitique ?
Entre le Lieu trÚs saint et le Lieu saint et entre celui-ci et le vestibule, il y a dans le temple d'Ezéchiel des portes. Au temple de Salomon il y avait à chaque endroit une porte et un voile. Cette différence ne s'explique bien que par l'existence réelle, antérieurement au temple de Salomon, du tabernacle dans lequel il n'y avait, conformément à la nature d'un tel sanctuaire, que des voiles. Le temple de Salomon marque ainsi la transition entre le sanctuaire primitif d'Israël au désert, dont on conteste le caractÚre historique, et le sanctuaire idéal décrit par Ezéchiel.
Nous l'avons déjà fait entendre dans l'introduction : Ezéchiel n'est pas plus le fondateur de la législation d'Israël, qu'il n'est le Josué, auteur de la répartition de la terre de Canaan entre les tribus. Il modifie seulement dans un but symbolique les institutions antérieures, d'aprÚs le profond adage : L'avenir est un retour au passé ; non au passé tel quel, mais au passé transfiguré par le travail de l'histoire et le progrÚs de la conscience humaine.
On a accusĂ© souvent EzĂ©chiel de servilisme lĂ©gal. La vision qui nous a si longtemps occupĂ©s, oĂč l'esprit se crĂ©e des formes toutes nouvelles et se fait jour Ă chaque instant dans des symboles si frappants, suffit Ă le laver de ce reproche. En rĂ©alitĂ©, EzĂ©chiel est, comme on l'a dit, Ă la fois le plus lĂ©vitique et le plus profond des prophĂštes. S'il insiste parfois avec tant d'Ă©nergie sur l'observation de certains commandements de la loi, par exemple de ceux du sabbat, et de l'interdiction de l'usure, c'est que l'unitĂ© du peuple captif et dispersĂ©, dĂ©pendait de cette observation et que celle-ci Ă©tait la condition du rĂ©tablissement national.
C'Ă©tait en effet ce rĂ©tablissement qu'EzĂ©chiel avait mission de prĂ©parer. Avec son esprit sobre et pratique, en quelque sorte mathĂ©matique, d'une part, et son imagination dĂ©bordante et grandiose, de l'autre, il a Ă©tĂ© l'homme providentiel qui tout Ă la fois a ramenĂ© son peuple sur la voie de la fidĂ©litĂ© scrupuleuse Ă la loi et qui a entretenu et rĂ©veillĂ© dans son cĆur profondĂ©ment abattu les plus glorieuses espĂ©rances. Semblable au mĂ©decin qui se trouve en face d'un malade dans la pĂ©riode d'anĂ©antissement qui succĂšde Ă la fiĂšvre, il a mis IsraĂ«l au rĂ©gime sĂ©vĂšre de la lĂ©galitĂ©, tout en le ranimant par les cordiaux les plus puissants.
ChargĂ© d'une Ćuvre aussi difficile et dĂ©licate, il s'est tenu, plus qu'aucun autre prophĂšte, sous la direction incessante de Dieu, parlant ou se taisant Ă son ordre, gardĂ© par le sentiment le plus vif de sa responsabilitĂ©, appropriant chacun de ses messages Ă la situation donnĂ©e, vĂ©ritable Ă©ducateur de son peuple, en quelque sorte son pasteur Ă la maniĂšre de la nouvelle alliance.
S'il n'a pas apportĂ© d'Ă©lĂ©ments nouveaux au tableau messianique de ses prĂ©dĂ©cesseurs, il s'est maintenu Ă la hauteur sublime Ă laquelle JĂ©rĂ©mie avait Ă©levĂ© la prophĂ©tie en annonçant l'alliance nouvelle, non de la lettre, mais de l'esprit. (JĂ©rĂ©mie 31.31 et suivants).Toute la fin de sa prophĂ©tie n'est que le dĂ©veloppement dramatique de ce thĂšme de son devancier, reproduit par lui-mĂȘme sous une forme originale (36.26, le cĆur de pierre et le cĆur de chair).
EsaĂŻe avait prĂȘchĂ© au peuple la saintetĂ© de. Dieu, au moment oĂč il se corrompait. JĂ©rĂ©mie lui avait rappelĂ© sa justice Ă l'heure du chĂątiment. EzĂ©chiel l'Ă©lectrise, au moment oĂč il croit tout perdu, par la rĂ©vĂ©lation de la toute-puissance de JĂ©hova.
Encore plus grand comme homme d'action que comme prédicateur de l'avenir, c'est lui qui a fait le retour que les autres avaient annoncé.
Note sur le texte d'Ezéchiel
Ainsi que nous l'avons signalĂ© dans quelques notes, nous nous sommes partout conformĂ©s, dans la traduction, au texte hĂ©breu tel que la tradition juive nous l'a transmis. Ce texte nous paraĂźt, principalement dans les neuf derniers chapitres d'EzĂ©chiel, avoir une supĂ©rioritĂ© marquĂ©e sur le texte souvent arbitraire de la traduction grecque dite des Septante, d'aprĂšs lequel la plupart des commentateurs croient devoir corriger le texte hĂ©breu. Un seul passage (40.49) fait peut-ĂȘtre exception.