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Ezéchiel 18

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      Le sens de ce dicton populaire est celui-ci : Les pères pèchent ; les enfants pâtissent. Cet adage, qui renferme une accusation contre la providence, était déjà usité en Palestine, comme le montre Jérémie 31.29 ; les captifs l'avaient apporté de là avec eux. Mais il y a cette légère différence entre Jérémie et Ezéchiel, que celui-ci ne dit pas : Les pères ont mangé mais : Les pères mangent. Cette dernière forme est mieux appropriée à une maxime générale, à un proverbe, comme dit Ezéchiel.

      On a supposé à tort que les deux prophètes se proposaient ici de corriger le décalogue (Exode 20.5) : le Dieu fort qui punit l'iniquité des pères sur les enfants. Mais Moïse lui-même, en ajoutant dans le commandement les mots : de ceux qui me haïssent, avait déjà fait comprendre que, si les châtiments des pères doivent s'accumuler sur la tête des enfants, ce n'est qu'autant que ceux-ci persévéreront dans la voie de révolte frayée par les pères. Or, la menace du décalogue ainsi comprise est d'acord avec cette thèse d'Ezéchiel : que si le fils du père injuste rompt avec la tradition paternelle et revient au bien, il ne portera point la punition du péché de son père. Le second commandement déclare seulement en outre cette vérité, que l'expérience confirme : que si les fils persistent dans la mauvaise voie des pères, ils porteront avec leur propre peine celle des générations précédentes accumulés sur leurs têtes ; comparez Luc 11.47-51. La direction donnée aux juges, Deutéronome 24.16 part aussi du point de vue de la responsabilité personnelle qui a inspiré le passage d'Ezéchiel. Or Dieu ne saurait, avoir deux justices opposées.

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      Je suis vivant... Ce serment divin montre à quel point le cœur de Dieu est affligé par le démenti que ce proverbe donne à sa justice. Il mettra hors de cours en Israël ce dicton impie, en glorifiant tellement dans les temps qui vont suivre, et sa justice et sa grâce, qu'aucune pensée de ce genre ne germera plus dans l'esprit des membres de son peuple.

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      On entend ordinairement ce verset dans ce sens : qu'étant le maître absolu de toutes les vies, Dieu ne sera pas dans le cas de frapper le fils innocent pour se dédommager de n'avoir pu atteindre le père coupable. Mais cette supposition est peu naturelle et n'avait pas besoin d'être réfutée. Le sens est plutôt : L'âme du fils m'est aussi chère que celle du père ; pourquoi donc, envelopperais-je cette vie innocente dans le châtiment dont je suis obligé de frapper le père coupable ?

      L'âme qui pèche sera celle... On se demande comment ce principe est compatible avec des faits tels que la destruction de familles entières pour le péché de leurs pères ; comparez Nombres 16.32-33 ; Josué 7.24. Nous devons renvoyer le lecteur à l'explication de ces passages.

      Qui mourra. Le terme de mort renferme ici l'ensemble des châtiments terrestres et éternels prononcés par la loi contre ses violateurs (Proverbes 8.36 ; 11.19).

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      Le prophète fait maintenant une série de suppositions :

      1. le cas d'un père juste
      2. celui d'un fils injuste de cet homme juste
      3. celui d'un fils juste de ce fils injuste
      et au moyen de l'exemple de ce père, de ce fils et de ce petit-fils il met en lumière, le vrai principe du gouvernement divin.

      5 à 10 Le père juste.

      Le droit : ce que Dieu a déclaré juste dans le code ; ce que nul ne peut omettre sans se constituer criminel. Le terme de justice nous semble exprimer quelque chose de plus large et de plus spirituel. Il renferme en général tout ce que dicte à l'homme un sentiment naturel d'équité et d'humanité.

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      Ezéchiel mentionne deux formes de participation à l'idolâtrie : l'une extérieure et publique, la fréquentation des banquets qui accompagnaient les sacrifices païens sur les hauts lieux (Exode 32.6 ; Juges 9.27) ; l'autre de nature moins grossière, le regard d'adoration qui se porte sur les idoles.

      Suit l'impureté, aussi sous deux formes : l'une plus criminelle, l'adultère (Exode 20.14 ; Lévitique 20.10) ; l'autre qui, comme violation des règles de, l'honnêteté naturelle, était également interdite par la loi (Lévitique 18.19 ; 20.18). Ces péchés sont des offenses directes à la majesté de Dieu et à la dignité de l'homme.

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      Les suivants sont des offenses Ă  la personne du prochain.

      S'il n'opprime personne : comme on le ferait, par exemple, en profitant de la nécessité de celui qui vend ou achète pour élever ou abaisser outre mesure le prix de l'objet.

      Son gage : Dieu avait interdit aux créancier de lever des gages sur son débiteur d'une manière contraire à l'humanité ; par exemple, il ne devait pas lui prendre la meule nécessaire pour faire son pain, et, s'il s'emparait de son vêtement de dessus, il devait le lui rendre pour la nuit (Exode 22.26-27 ; Deutéronome 24.6,10-13). Ce n'étaient là que des exemples donnés par la loi et que l'Israélite fidèle devait retenir et appliquer dans leur esprit.

      De rapines : comparez Exode 22.5 (faire le dégât dans un champ) ; Deutéronome 19.14 ; Proverbes 22.28 (déplacer les bornes).

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      Le devoir de la bienfaisance ressortait déjà du précepte d'aimer son prochain comme soi-même (Lévitique 19.18) ; il était en outre formulé expressément Lévitique 25.35 et Deutéronome 15.11 (ouvrir sa main à l'affligé) ; comparez Lévitique 19.9-10 ; Esaïe 58.6-7.

      Point d'intérêt : comparez Exode 22.25 ; Lévitique 25.36. Le Deutéronome permet seulement de prendre un intérêt de l'étranger (Deutéronome 23.20). Cette défense supposait un genre de vie extrêmement simple et primitif, un état social essentiellement agricole, où le négoce ne tenait presque aucune place, où par conséquent le prêt n'était nullement affaire de spéculation ou de placement, mais uniquement un acte de bienveillance, une assistance temporaire qu'il eût été indigne de faire payer. Ezéchiel répète simplement une loi qui devait remonter aux premiers temps de l'existence du peuple.

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      Sa justice personnelle devient le fondement inébranlable de son salut personnel. Le mot il vivra désigne ici la somme de toutes les bénédictions terrestres et éternelles promises par la loi, le salut. Cette promesse n'est point contraire à l'Evangile, qui affirme l'insuffisance de toute justice humaine pour justifier l'homme devant Dieu. C'est dans la communion de Jéhova fidèlement adoré, aimé et servi, que l'israélite est censé avoir réalisé la justice, ici décrite, et non par ses propres forces ; et ce n'est point comme lui constituant un mérite suffisant pour le salut qu'elle est acceptée de Dieu, mais comme un témoignage de sa foi et de sa reconnaissance sincères, quoique toujours défectueuses ; quant aux imperfections de cette foi et de cette reconnaissance elles-mêmes, elles devaient être couvertes par les sacrifices institués dans ce but par la loi même.

      10

      10 à 13 Le fils injuste que la justice de son père ne sauve point.

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      Mais lui-mĂŞme ne les a pas faites.

      Cette parenthèse a été diversement comprise. Nous l'appliquons au père, dont la justice, décrite ci-dessus, est expressément rappelée pour bien faire ressortir ce fait : que c'est ici un genre de vie absolument nouveau que le fils introduit dans la famille.

      12

      Commet une abomination. Cette expression renferme le trait spécial mentionné dans le premier tableau, au verset 6, et omis dans celui-ci.

      13

      Son péché personnel entraîne sa ruine personnelle, sans que la justice paternelle le couvre en aucune façon.

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      14 à 18 La contre-partie de l'exemple précédent : le petit-fils juste que l'injustice de son père ne perd point.

      L'histoire des rois de Juda offre des exemples de ces oppositions tranchées entre des générations qui se succèdent et peut-être le prophète a-t-il ces faits frappants devant les yeux. L'impie Achaz, fils du pieux Jotham fut père de l'un des meilleurs rois de Juda, Ezéchias. Celui-ci eut pour fils l'impie et cruel Manassé, qui eut pour fils Amon, aussi mauvais que son père, mais pour petit-fils Josias, l'un des plus excellents rois de Juda.

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      Ezéchiel varie à dessein les expressions employées précédemment pour éviter une trop grande uniformité. Il n'y a pas de raison pour changer le texte.

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      19 Ă  20 Ces versets forment la clĂ´ture du morceau.

      Et vous dites : les objectants retournent maintenant leurs batteries. Ils veulent qu'Ezéchiel justifie le principe énoncé, dans le deuxième commandement qu'il leur semble renverser en contestant leur proverbe. Ezéchiel se contente d'affirmer de nouveau le principe de la responsabilité personnelle, tel qu'il se légitime à la conscience. L'accord avec le deuxième commandement résultait des exemples précédents, qui prouvent que Dieu se réserve le droit de ne pas appliquer la menace du commandement aux enfants qui rompent ouvertement avec la manière d'agir de leurs pères. Ezéchiel pouvait d'autant mieux terminer la discussion par cette simple déclaration, que le principe de la responsabilité individuelle avait déjà passé dans texte de la loi (Deutéronome 24.16) et de là dans la pratique du droit israélite (2Rois 14.6, la conduite d'Amatsia envers les fils des meurtriers de son père).

      21

      21 à 29 Restaient les cas où le changement moral a lieu non dans la vie de la race, d'une génération à l'autre, mais dans le même individu, à différents moments de son existence. Comment la justice divine agira-t-elle envers cet homme-là ? Ici encore Ezéchiel avait devant les yeux des exemples très frappants, celui de la punition d'Ezéchias pour une faute commise à la fin de sa vie, et du pardon accordé à Manassé lorsqu'il fut rentré en lui-même. Comparez Esaïe 39.1-8 et 2Chroniques 33.12-13.

      21 à 23 Le cas du méchant qui revient à la justice.

      21 et 22 Il sera infailliblement gracié.

      23

      Le motif pour lequel la grâce l'emportera dans ce cas : ce n'est jamais qu'à contre-cœur que Dieu fait périr. Quand donc il trouve dans le retour du pécheur un motif de lui faire grâce il le saisit avec empressement. Le plus grand pécheur peut revenir à lui avec la certitude d'être reçu en raison de ce retour même (Luc 15.18-20).

      24

      Le cas du juste qui vient à se corrompre. Ses justices passées se perdent dans sa corruption finale. Car Dieu juge un homme non d'après ce qu'il a pu faire, mais d'après ce qu'il est.

      25

      L'objection n'est pas développée. Voici probablement en quoi elle consistait : il n'est pas complétement juste d'oublier ainsi le passé pour le présent, en ne tenant pas compte, soit à celui qui revient au bien, de ses fautes passées, soit à celui qui se corrompt, de ses justices premières. Dieu réaffirme ici (versets 26 et 27) le principe de conduite énoncé versets 21 à 24 et qui se justifie de lui-même à tout cœur droit : ce ne sont pas les œuvres isolées qui pèsent dans la balance divine, c'est la disposition intérieure qui les produit. Voilà pourquoi l'homme est jugé d'après l'état moral dans lequel il est trouvé. Dans ce qu'est l'homme au moment suprême, se concentre le résultat moral de sa vie entière.

      Ne sont-ce pas vos voies... ? L'inintelligence de cette vérité, si claire pour le cœur droit, prouvait bien que les auditeurs du prophète étaient eux-mêmes entraînés dans une fausse direction. Autrement il y aurait harmonie entre leur marche et celle de Dieu.

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      S'il voit. Sous-entendez : où il en est ; comparez Luc 15.17

      29

      Les interlocuteurs s'opiniâtrent dans leur propre pensée et prouvent ainsi qu'en effet leur voie, leur manière de penser et d'agir n'est pas droite. C'est pourquoi Ezéchiel ne peut que confirmer le jugement qu'il vient de porter sur leur état moral.

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      30 à 32 C'est ici l'application des principes qui viennent d'être posés : une énergique invitation à revenir à Dieu.

      Cette invitation est fondée avant tout sur la certitude du jugement divin :Je vous jugerai.

      C'est pourquoi : parce que vos voies ne sont pas droites(verset 29).

      Chacun : ce, mot fait ressortir encore l'idée de la responsabilité, individuelle qui a fait le fond de tout cet enseignement.

      Détournez-vous... et... Cette promesse est l'application des cas décrits versets 14 à 17 et versets 21 à 23.

      31

      N'est-ce pas là demander au peuple des choses que l'homme ne saurait faire ? Assurément, si cette parole ne s'adressait pas à des membres de l'alliance qui n'ont qu'à se placer sous l'influence du Dieu qui leur parle, pour recevoir de lui la force d'accomplir ce qu'il leur commande : Commande ce que tu veux et donne ce que tu commandes. Ainsi parle à son Dieu le cœur pieux en présence de pareils ordres du Seigneur ; et il éprouve alors la vérité du mot de l'apôtre, Philippiens 2.13. Du reste les promesses du même prophète (1.18-19 ;36.26) montrent bien dans quel sens il entendait cet impératif : faites-vous : Ouvrez votre cœur à Dieu de telle sorte qu'il puisse lui-même faire cela en vous. Faire, pour l'homme, c'est demander et consentir à recevoir.

      Un cœur nouveau : une nouvelle manière de sentir ; un esprit nouveau : une nouvelle manière de penser ; de là la nouvelle direction de la volonté, qui détermine une conduite nouvelle.

      Quoi de plus tendre, de plus paternel que cet appel : Et pourquoi mourriez-vous ? après tant de paroles sévères ! Il semble que les compassions divines, longtemps contenues, se fassent jour enfin et éclatent.

      32

      Rien n'est plus propre à convertir l'homme que cette assurance : Dieu désire mon salut encore plus que je ne saurais le désirer moi-même.

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