Ce texte nous enseigne à redouter la mauvaise maîtrise
de la langue : c’est en effet un des plus grands maux...Les affaires tumultueuses de ce monde connaissent la confusion à
cause des paroles des hommes. De toute époque, dès la création
du monde, et pour chaque condition de vie, privée ou publique,
la Parole de Dieu nous en donne des exemples.
L'enfer a opéré de nombreux dégâts par « le feu de la langue »,
plus que les hommes ne l’imaginent généralement ; toutes les
fois que la langue des hommes est impliquée dans des voies
coupables, elles sont placées sur le feu de l'enfer.
Nul ne peut apprivoiser sa langue sans la Grâce et l'assistance
divines. L'apôtre Jacques ne dit pas qu’il est impossible de
la maîtriser, mais que c’est extrêmement difficile.
Certains péchés ont tendance à décroître avec l'âge ; celui de
la mauvaise maîtrise de la langue s’accroît la plupart du
temps avec les années ; nous devenons renfrognés et aigris,
alors que nos forces naturelles déclinent ; viennent ensuite les
jours où nous n'éprouvons plus guère de plaisir. Quand les
autres péchés sont domptés et apprivoisés par les infirmités de
l'âge, l'esprit s’aigrit, le « côté naturel » ressort, et les
paroles deviennent plus agressives.
La langue de l’homme se réfute elle-même : elle fait semblant,
durant un temps, d'adorer les perfections de Dieu, et Lui
attribue tout ; plus tard, elle condamne, même les hommes bons,
lors des inévitables divergences. La véritable piété n'admet pas
ce genre de contradictions : combien de péchés seraient évités,
si les hommes appliquaient toujours une même indulgence !
Un langage pieux et édifiant est le produit authentique d'un
cœur sanctifié ; ceux qui écoutent le témoignage d’un véritable
chrétien, ne s'attendent pas à entendre des malédictions, des
mensonges, des vantardises, pas plus qu'ils ne chercheraient le
fruit d'un pommier dans un poirier. Les faits prouvent que
de nombreux « beaux parleurs » réussissent à maîtriser leurs
sens et leurs convoitises, sans toutefois parvenir à tenir
correctement leur langue...
En conséquence, en nous aidant de la Grâce divine, prenons soin,
par nos paroles, de bénir et de ne pas maudire ; ayons pour but
d'être logiques dans notre éloquence, comme dans nos actes !
Le texte reçu porte ici : "un seul est votre directeur, le Christ." Mais ces termes sont évidemment empruntés au verset 10 qui ne serait plus qu'une répétition inutile. Nous avons rétabli le vrai texte conformément a l'opinion de tous les meilleurs critiques.
Bengel, qui est du nombre, pense que le Maître dont il s'agit, c'est Dieu le Père, en présence duquel ses enfants sont tous frères. Cette interprétation est tout à fait en harmonie avec le verset 9.