Après les prédictions annoncées dans les versets
précédents, la fin viendra rapidement ; aucun autre évènement
prophétique n’est mentionné avant que Christ ne paraisse pour
juger le monde.Ce sera le « grand jour » : le Juge, le Seigneur Jésus-Christ,
imposera Sa Majesté et la terreur. Les morts seront alors
jugés, petits et grands, jeunes et vieux, de condition humble
ou élevée, les pauvres comme les riches.
Chacun devra expliquer ses œuvres, et nul ne pourra user
d’arguments pour pouvoir passer outre ce Jugement. Ce dernier
ne s’adressera pas seulement aux vivants, lors de la venue de
Christ, mais aussi à tous les morts.
Il y a un livre qui retrace les actes de chacun, à la fois le
bien accompli, comme le mal ; un autre livre contient l’état de
conscience de chaque pécheur : il était auparavant gardé
secret, il sera alors ouvert.
Chaque homme retracera tous ses actes passés, bien qu'il en ait
depuis longtemps oublié la majeure partie !
Un autre livre sera ouvert, celui de l'Écriture, « règle » de
la vie ; il représente la connaissance qu'a le Seigneur de Son
peuple, ainsi que la déclaration de son repentir, de sa foi, et
de ses bonnes œuvres ; il retrace les bénédictions de la
« nouvelle alliance ».
Les hommes, selon leurs œuvres, seront justifiés ou condamnés ;
le Seigneur éprouvera leurs intentions préalables d’après leurs
œuvres pratiquées. Ceux qui sont justifiés et acquittés par
l'évangile, seront justifiés et acquittés par le Juge, et
entreront « dans la vie éternelle », n'ayant plus rien à
craindre de la mort, de l'enfer, ou des méchants : tout cela
sera détruit en même temps ! C'est la seconde mort ; elle
représente la séparation définitive, des pécheurs et de Dieu.
Il faut soigneusement nous enquérir de notre état spirituel, de
façon à voir dès aujourd’hui, si la Bible nous justifie ou nous
condamne ; Christ jugera les secrets de tous les hommes,
conformément à l'évangile.
Qui pourra alors résister au feu dévorant de l’enfer ?
Matthieu et Marc emploient seuls ce mot, Luc dit : "L'apparence de son visage devint autre." Il n'est pas sans intérêt de remarquer que saint Paul exprime par ce même verbe la transformation morale qui s'accomplit dans le chrétien par sa régénération et sa glorification graduelle. (Romains 12.2 ; 2Corinthiens 3.18)
Les évangélistes empruntent à la nature toutes ses splendeurs (comparez Marc et Luc), sans parvenir à nous dépeindre la gloire divine dont toute la personne du Fils de Dieu fut comme inondée en ce moment. Pour le Sauveur, ce fut la réponse à sa prière, le prélude de sa glorification définitive. (Comparer Jean 17.5)
Jésus était sans péché. Il avait marché dès son enfance dans la voie de l'obéissance parfaite. Il s'était développé sans relâche dans la sainteté. Il était arrivé au terme de ce développement. Il pouvait quitter la terre, le temps de l'épreuve étant achevé. Mais il n'était pas normal qu'il sortit de cette vie comme les autres hommes par la mort, car "la mort est le salaire du péché." (Romains 6.23)
L'issue normale de l'existence terrestre pour cet homme parfaitement saint était la glorification progressive de son être tout entier.
"Son corps toujours au service de Dieu toujours l'instrument de la sainteté, devenait un corps spirituel, un corps céleste, un corps tel que nous le posséderons un jour. Il mûrissait insensiblement pour le ciel et la transfiguration marque précisément le moment où Jésus arrivé au point culminant d'une vie humaine, parvient au terme naturel de la sainteté, je veux dire à la gloire." Ch. Porret (Chrétien évangélique, 1879, p. 113).
Les miracles de plus en plus éclatants que Jésus avait accomplis dans les derniers temps (multiplication des pains, marche sur les eaux) étaient des indices de ce triomphe croissant de l'esprit sur la matière.
Mais il fallait que Dieu lui donnât une démonstration solennelle, impossible à méconnaître, non seulement pour lui, mais pour ses disciples, de la réalité de la victoire qu'il avait remportée sur la mort par sa sanctification parfaite. Cette démonstration lui fut fournie par la transfiguration où Dieu l'éleva, quelques instants à l'existence glorieuse du ciel.
Jusqu'ici Jésus, marchant par la foi, avait cru à sa victoire sur la mort. Maintenant il la constate. Fondé sur cette expérience il pourra dire désormais : "Je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même ; j'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre." (Jean 10.17,18 ; voir, Luc 9.31, note, une autre signification importante de cette scène.)
Pour les disciples ce fut, avec le témoignage divin qui va se faire entendre, (verset 5) une manifestation d'en haut, destinée à affermir leur foi à la divinité de leur Maître. Cette foi était ébranlée par la prédiction des souffrances du Christ. Celle-ci avait renversé toutes leurs espérances. Ils avaient passé probablement les six jours précédents dans un morne abattement, et c'était pour réagir contre cette disposition dangereuse que Jésus avait emmené sur la montagne les trois apôtres qui étaient les plus capables d'exercer de l'influence sur leurs condisciples.
Ce qu'ils virent devait non seulement relever leur courage au moment même, mais les fortifier pour l'avenir. Leur foi, soutenue par ce spectacle qu'ils eurent de la gloire de leur Maître, ne défaillira point quand ils le verront dans les dernières profondeurs de son abaissement et de ses souffrances.
Après l'ascension du Sauveur ils pourront se faire une idée de son état de gloire et mieux saisir l'espérance de lui devenir semblables, un jour, quand ils seront eux-mêmes revêtus d'un corps glorifié. (Philippiens 3.21)